Le gouvernement va débloquer plus de 26 millions d’euros en faveur des agriculteurs et ostréiculteurs affectés par la tempête Xynthia, dont le bilan officiel est d’au moins 52 morts.

En visite en Vendée, le département le plus touché par la tempête qui a frappé la France le week-end dernier, le ministre de l’Agriculture Bruno Le Maire a assuré mercredi que l’Etat ne laisserait « aucune exploitation sur le bord du chemin ».

Au total, 11.000 hectares de terres agricoles ont été recouverts d’eau de mer.

Lors d’une réunion avec des ostréiculteurs et des agriculteurs à L’Aiguillon-sur-Mer, l’une des deux communes les plus durement frappées, le ministre a annoncé cinq millions d’euros d’aides à la trésorerie en faveur des agriculteurs.

Le Fonds national de garantie des calamités agricoles (FNGCA) sera par ailleurs activé. Créé en 1964, ce fonds permet d’indemniser les dommages non assurables.

S’agissant des ostréiculteurs, Bruno Le Maire a promis un plan de 20 millions d’euros pour les aider à reconstituer leur matériel détruit par la tempête. Ils bénéficieront en outre de 1,5 million d’euros pour faire face aux besoins immédiats de trésorerie (intérêts d’emprunt, cotisations sociales…).

« Je reviendrai sur place d’ici quelques semaines pour m’assurer que ces mesures soient bien mises en place et efficaces », a déclaré le ministre.

SOLIDARITÉ

Bruno Le Maire avait auparavant visité une exploitation agricole inondée à Sainte-Radégonde-des-Noyers, une autre commune de la baie de L’Aiguillon, où des cadavres de moutons noyés jonchaient le sol, recouverts de paille.

Jean-Paul Rault, 38 ans, a ainsi perdu dans la nuit de samedi à dimanche 600 moutons et 50 veaux. Il n’a désormais plus que trois brebis, qui s’ajoutent aux six autres bêtes qu’il fait actuellement exposer au Salon de l’agriculture à Paris.

L’agriculteur a toutefois pu sauver ses 150 bovins, en les abritant chez des voisins. « La solidarité du monde agricole, c’est ça qui m’a remis du baume au coeur », a-t-il confié devant Bruno Le Maire.

« Le problème, aujourd’hui, c’est la présence du sel dans le sol, qui ne permet plus de récolter pendant une dizaine d’années », a expliqué à Reuters Antoine Priouzeau, un agriculteur voisin également sinistré. « Pour libérer le sodium, il va falloir répandre du calcaire pendant des années. »

Bruno Le Maire a dit avoir demandé aux préfets de procéder dans les jours à venir à une évaluation financière des besoins, « département par département, exploitation par exploitation.

Le ministre devait ensuite se rendre en Charente-Maritime voisine, sur l’Île de Ré et à La Rochelle, pour une réunion avec des agriculteurs et des ostréiculteurs locaux.

« L’impact de la tempête a été extrême », souligne Jacques Sourbier, président de la section régionale conchylicole des Pays de la Loire. « La moitié des professionnels de notre région ont été touchés, soit environ 150 exploitations. Certains d’entre eux ont tout perdu: bâtiments, véhicules, bateaux… »

CULTURES MENACÉES

Le conseil régional des Pays de la Loire devait débloquer mercredi un « plan tempête » de 10 millions d’euros. La région devrait également participer à hauteur de plusieurs millions d’euros au cofinancement du programme national de reconstruction des équipements (digues, cordon dunaire…).

Les prairies étant très sensibles à la salinité, la principale source d’alimentation des élevages en Poitou-Charentes et dans les Pays de La Loire pourrait être affectée par les inondations.

Selon l’Institut national de recherche agronomique (Inra), les céréales dans ces régions qui contribuent à un peu plus de 7% de la production nationale de blé tendre pourraient être touchées, même s’il est trop tôt pour faire des estimations.

Les surfaces côtières noyées sont celles qui obtiennent souvent les meilleurs rendements céréaliers dans les deux départements de la Charente-Maritime et de la Vendée.

Le maïs qui doit être semé dans quelques semaines est moins résistant au sel de mer, précise l’Inra. La résistance au sel des plantes est variable. Le blé et l’orge font partie des céréales les plus tolérantes au sel, capables de supporter 7 à 9 grammes par litre. L’eau de la mer en contient 4 à 5 fois plus.

« Tout va dépendre du temps d’immersion, du niveau de salinité du sol une fois la mer retirée et du lessivage qui pourra intervenir avec les pluies dans ces régions qui sont particulièrement pluvieuses », a expliqué à Reuters Nader Katerji, directeur de recherche à l’Inra.

Avec Valérie Parent à Paris, édité par Sophie Louet

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