La polémique enfle dans une Vendée tiraillée entre le deuil et la volonté de reconstruire. A La Faute-sur-Mer, l’équipe municipale est montrée du doigt.

Les dégâts sont lourds. (Rodolphe Escher/JDD)
Meurtrie, La Faute-sur-Mer n’avait pas besoin d’une polémique. Une polémique qui instaure un climat de suspicion, pesant dans la commune vendéenne la plus endeuillée par la tempête. Dimanche dernier, Xynthia et
l’océan ont dévasté plus de 600 maisons et tué 29 personnes. Aujourd’hui, l’eau s’est retirée et les langues se délient pour chercher des coupables. Des soupçons planent sur l’équipe municipale: selon Europe 1, la première adjointe
au maire chargée de l’urbanisme, Françoise Babin, aurait délivré des permis de construire de complaisance. Une administrée lui reproche d’avoir aidé son fils Philippe, agent immobilier sur la commune, à obtenir des permis pour deux lotissements implantés derrière la digue, le village des Doris et celui des Babins, sortis de terre en 1999.
Philippe Babin se sent injustement pointé du doigt. Il confie au JDD son indignation: « Ces accusations sont graves et totalement infondées. On nous accuse, ma mère et moi, de prise illégale d’intérêts, de pots-de-vin, de combines
en famille et entre amis, c’est surréaliste! » Le promoteur et agent immobilier s’étonne d’être mis en accusation pour des permis concernant le lotissement des Doris. « Je n’ai construit aucune maison sur les Doris, précise-t-il. Et pour les Babins, tout a été fait dans les règles. Il n’y a jamais eu de plainte de la préfecture sur ce dossier [ce que confirme la préfecture]. Et la direction départementale de l’équipement a donné un avis favorable pour ces constructions. » Selon lui, son lien de parenté avec l’adjointe chargée de l’urbanisme ne le favorise en aucun cas. « La preuve: lorsque j’ai demandé un permis pour agrandir ma propre maison, on me l’a toujours refusé. »
Règlements de comptes politiques?
L’affaire prend des allures de règlements de comptes puisque les accusations sont proférées par un membre de l’opposition municipale. La même qui se bat depuis deux ans pour alerter le maire sur les risques de rupture des digues avec, à l’appui, un rapport de la DDE de Vendée rendu public en 2008. L’étude avait souligné les risques de submersion pour 3.000 maisons de La Faute-sur- Mer bâties derrière les digues, des digues âgées de 80 ans et mal entretenues. Une mise en garde à laquelle la mairie de La Faute est restée sourde. Jusqu’à il y a quelques semaines et le début des travaux d’enrochement.
La tempête Xynthia a jeté une lumière crue sur l’urbanisation à tout prix du littoral et La Faute-sur-Mer est au coeur de cette problématique. « Entre la pression foncière et la pression écologiste, les élus locaux cèdent bien souvent à la première« , déplore Benoît Gros, du Comité pour la protection de la nature et des sites de Vendée. L’ancien préfet du département Thierry Lataste, connu pour son souci à l’égard de l’environnement, a empêché bon nombre de dérives sur la côte. Quitte à régler les conflits devant la justice. Le maire de La Faute, René Marratier (qui n’a pas souhaité répondre au JDD), a obtenu gain de cause il y a trois ans devant la cour administrative d’appel de Nantes contre la préfecture de Vendée pour le permis de construire d’un camping en bordure d’un estuaire. Le terrain de camping a été inondé par la tempête, heureusement déserté en cette période hivernale.
« Les gens ont acheté en connaissance de cause«
Marc Coutereel, directeur du Conseil d’architecture, d’urbanismeet d’environnement de Vendée, organisme qui conseille les communes dans l’élaboration de leur plan local d’urbanisation, admet qu’à La Faute et sur les communes voisines, « tout le monde savait que l’on flirtait avec un risque, mais [que] personne n’avait envisagé une telle catastrophe« . L’architecte explique que « la règle est de construire à partir de 4 m au-dessus du niveau de la mer (une cote
fondée sur les crues centennales). Le maire de La Faute-sur-Mer a autorisé des constructions à 3,90 m, donc au-dessus de ce niveau. C’est un peu limite, il est vrai. »
« Les gens qui ont acheté leur maison l’ont fait en connaissance de cause, souffle un notaire vendéen. Ils savaient que leurs pavillons étaient situés à la limite de la zone submersible, ce qui explique les prix plus bas. Mais, tout comme les élus locaux, ils pensaient prendre le risque de patauger les pieds dans l’eau une fois tous les dix ans. Tous, élus, particuliers, semblaient s’en accommoder. »
6 réponses à to “Xynthia: Les maires du littoral en accusation (jdd)”
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Que dire des proprietaires de mobil-home au camping municipal .Certains venaient
depuis de nombreuses annees.Ils ont ete completement ignores par la commune.Il l,a
faisait pourtant vivre au meme titre que les proprietaires de residences secondaires.LA seule aide qu,ils ont recue est une facture de pres de 600 euros
pour la destruction du mobil-home.Ceci contrairement aux instructions du Prefet.
Existe t,il deux sortes de sinistres,ceux que l,on indemnise et ceux que l,on
ponctionne?MERCI A LA MAIRIE DE LA FAUTE POUR L,AIDE QU,ELLE N,A PAS APPORTEE
A TOUS CES GENS QUI POURTANT EN AURAIENT EUT BESOIN
Que dire des propritaires de mobil au terrain de camping municipal.ILS ont ete
completement oublies.Certains venaient la depuis de nombreuses annees et faisaient
vivre la commune au meme titre que les proprietaires de residences secondaires.
cela n,a pas empeche la commune de leur demander pres de 600 euros pour la
destruction du mobil home,contrairement aux instructions du prefet.
existe t,il deux sortes de sinistres.Ceux qui sont indemnises et ceux que l,on
ponctionnent.MERCI A LA MAIRIE DE LA FAUTE QUI N,A RIEN FAIT POUR TOUS CES GENS
QUE J,AI VU PLEURER ,ET DESEMPARES DANS LE CAMPING MUNICIPAL
Le marnage normal donne une hauteur de trois mètres au dessus du niveau moyen dans ls plus fortes marées.
La surcote enregistrée par le marégraphe du SHOM à la Rochelle a été de 1,5 mètres, soit 3+1,5 = 4,5 mètres.
Le SHOM est le seul organisme sériex quand il s’agit des hauteurs des marées et de leurs débordements. Vous pouvez utiliser ces données avec confiance
FwP dit : « Quelle différence entre construre à 4m ou 3,9 au dessus du niveau de la mer, dans ma maison l’eau est montée à 5 cm du plafond, donc si on avait respecté les règles elle ne serait montée qu’à 15cm? »
Je doute qu’elle soit réellement posée sur un sol située à 3,9 m d’altitude par rapport au niveau moyens des mers.
Si je prends une hauteur de plafond de 2,4 m l’eau serait donc montée chez vous à 3,9 + 2,35 = 6,25 m.
Or les observations faites indique un niveau de 4,5 m. Votre maison serait donc en réalité située près de 2m plus bas que ce que vous pensez et ça fait une sacrée différence.
Donc pour répondre à la question, 4m ou 3,9 m ça a peu d’importance, mais 2m ou 4m c’est très différent.
La hauteur des digues actuelles est entre 4 et 4,5 m, ce qui pourrait vous donner un point de repère approximatif.
FWP ne comparez pas la hollande à la Vendée. Les marnages, en hollande, sont faibles car les zones endiguées sont au voisinage du point amphidromique où les ondes de marée directes par la mer de la Manche et indirectes par la mer du Nord se compensent efficacement. Les trois mètres habituels de la côte vendéenne accentués par les vents domainants exigeraient des hauteurs de digues beaucoup plus importants qu’en Hollande. Rappellons que la limite haute du domaine public maritime va très loin en Vendée et que bea
Les remarques de certains sont du grand n’importe quoi
Quelle différence entre construre à 4m ou 3,9 au dessus du niveau de la mer, dans ma maison l’eau est montée à 5 cm du plafond, donc si on avait respecté les règles elle ne serait montée qu’à 15cm?
S’attaquer à Ph Babin, est quelque chose de facile voir lâche, car on oublie que lorsqu’un permis de construire est donné, il l’est entre autre par les services de l’état qui ont toujours été d’accord!
Quand Mr de villier propose de faire raser et payer les « promoteurs » il parle de toutes petites PME qui n’auront jamais les moyens de rembourser (entre autre d’ailleurs pourquoi devraient-il payer pour certaines carences de l’état)
Quand Mr Borloo enfourche le même cheval de bataille on se demande s’il n’y a pas une certaine recherche de récupération de voix lors de régionales?
Lorsque ma maison a été implantée, il m’a été notifier dans l’acte de vente qu’elle se situait dans une zone d’inondations faible à moyen, alors que 50m plus près de la digue nous étions en risque fort, or nous avons tous eu le même niveau d’eau dans nos habitations
Par ailleurs, pourquoi n’avons nous pas été informés du fort risque d’inondation Samedi soir (mon voisin, urgentiste, qui a perdu 4 membres de sa famille aurait très certainement évacué sa maison)
Pourquoi des pays comme la hollande arrivent à vivre dans ces conditions?
Essayez déjà d’apporter quelques réponses intéressantes à ces questions avant de voir raser « pour l’exemple »