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L’heure est au nettoyage, une semaine après la tempête. Ici, des habitants de La Faute-sur-Mer vident leur maison.
Marc Roger
Les risques d’inondations étaient connus de tous à La Faute-sur-Mer (Vendée). Mais peu de monde y croyait vraiment. Malgré les alertes répétées des services de l’État.
Les alertes pour prévenir les inondations ont été récurrentes, en Vendée. Dès 2003, tirant les leçons de la tempête de 1999, l’État publiait un rapport sur les risques majeurs. L’administration identifiait neuf communes du littoral soumises « à un risque avéré d’inondation maritime avec enjeu humain ». Le même rapport relevait qu’à des degrés divers, la quasi-totalité des communes du littoral vendéen étaient menacées.
En 2008, c’est un autre document, signé de Stéphane Raison, qui tirait la sonnette d’alarme. Avec une grande précision, le chef des services maritimes de la DDE (Direction départementale de l’Équipement) montrait à quel point les deux communes aujourd’hui sinistrées – La Faute-sur-Mer et L’Aiguillon-sur-Mer – étaient menacées par la crue du Lay et la submersion marine. Il prophétisait « des dégâts majeurs aux biens et aux personnes ». Force est de constater que cet ingénieur des Ponts-et-Chaussées avait vu juste.
L’État a freiné
Sur fond de développement économico-touristique lancé à toute vapeur (la Vendée est le 2e département touristique), les alertes répétées ont-elles été prises suffisamment au sérieux ? « Il y a eu une forme de surdité de la part de certains, admet un élu vendéen préférant qu’on ne cite pas son nom. Mais c’est le cas d’un peu tout le monde, y compris des habitants. » Ce que confirme un adhérent de l’association de propriétaires privés du Havre, à La Faute-sur-Mer, qui, lui aussi, requiert l’anonymat.
Chaque année, certains d’entre eux posent caravanes ou mobile-homes pour profiter des charmes de la presqu’île. Depuis trente ans, ils réclament de pouvoir « obtenir un peu plus de confort, de l’eau et de l’électricité ». En clair, ils rêvaient de pouvoir bâtir des habitations plus durables. Avec le soutien du maire, René Marratier. Mais la préfecture a toujours freiné des quatre fers.
Le 17 septembre 2008, jour de grande marée d’équinoxe, l’association avait même invité des élus à constater « le rôle protecteur de la digue du Lay ». « On pensait que ce n’était pas inondable, tout simplement parce que ça n’avait jamais été inondé », clame un autre ardent militant de cette association de propriétaires.
Autre illustration de cette insouciance généralisée, en novembre, avec l’élaboration du Plan de prévention des risques d’inondation (PPRI), qui a fait couler beaucoup d’encre dans la commune. Agacé par les contraintes de l’État, le conseil municipal demande alors au préfet de surseoir à l’enquête concernant ce plan. Aujourd’hui, dans la commune meurtrie par Xynthia (29 morts), ils ne sont pas nombreux à critiquer le maire ou son adjointe en charge de l’urbanisme, Françoise Babin. Depuis hier, circule une pétition de soutien au maire. Comme si, dans ce « naufrage » collectif, chacun faisait désormais son mea culpa.
Une réponse à to “Xynthia : des risques pas assez pris au sérieux (ouest france)”
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Article L2212-2 du code général des collectivités territoriales
Version en vigueur au 15 mars 2010, depuis le 21 décembre 2008
La police municipale a pour objet d’assurer le bon ordre, la sûreté, la sécurité et la salubrité publiques. Elle comprend notamment : …
5° Le soin de prévenir, par des précautions convenables, et de faire cesser, par la distribution des secours nécessaires, les accidents et les fléaux calamiteux ainsi que les pollutions de toute nature, tels que les incendies, les inondations, les ruptures de digues, les éboulements de terre ou de rochers, les avalanches ou autres accidents naturels, les maladies épidémiques ou contagieuses, les épizooties, de pourvoir d’urgence à toutes les mesures d’assistance et de secours et, s’il y a lieu, de provoquer l’intervention de l’administration supérieure ;
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A priori c’est raté…