Le devenir de certains quartiers de ces stations balnéaires s’écrit en pointillé

Il devait rouvrir ses portes en mai, en prélude à la saison estivale. L’Hôtel du commerce, situé à l’entrée de L’Aiguillon-sur-Mer (Vendée) depuis les années 1900, n’est plus qu’un tas de ruines. Il a été démoli mercredi 10 mars, sur ordre du maire, en accord avec la préfecture. Malmené par la tempête, l’édifice menaçait de s’effondrer.

« Cet hôtel, qui abritait aussi un restaurant et un cinéma, faisait partie du patrimoine de notre commune », confie Maurice Milcent, maire de L’Aiguillon-sur-Mer, qui a pris cette décision à contrecœur. « Mais les tuiles glissaient sur le toit. Le bâtiment était en train de partir. »

Sur la route de la Pointe, des habitations ont également souffert. Des arrêtés de mise en sécurité ont été pris pour quinze maisons, jugées particulièrement dangereuses par les spécialistes des risques qui sillonnent le quartier.

À La Faute-sur-Mer, trois maisons se sont écroulées

« L’eau a provoqué des fissures et en se retirant, elle a fait bouger les terrains, explique Maurice Milcent. Parfois, la mer a creusé le sol sous les maisons. » Ces dernières seront-elles démolies ? « Ce n’est pas de mon ressort, sauf en cas de risque à autrui », répond l’élu, qui s’efforce pour l’instant de « soutenir et d’écouter » les sinistrés.

En revanche, s’agissant de la pointe de L’Aiguillon, sur laquelle des maisons de pêcheurs et des habitats de bric et de broc ont poussé au fil des ans, bien souvent sans permis de construire, le maire se veut moins compréhensif. « Ces constructions n’ont jamais été autorisées, en dehors d’une cinquantaine de maisons des années 1950, indique-t-il. Il faudra que ce lieu redevienne ce qu’il était à l’origine. »

À La Faute-sur-Mer, commune la plus durement touchée par la montée des eaux, trois maisons se sont écroulées d’elles-mêmes « alors que les pompiers s’apprêtaient à entrer pour les nettoyer », raconte Jean-Marie Pogu, président du Secours catholique de Vendée.

Monique, préférerait que « les gens reviennent »

D’après la cellule de coordination de la mairie, environ 200 maisons sont aujourd’hui inhabitables et des arrêtés de mise en sécurité interdisent quiconque d’y entrer. « Cela ne veut pas dire qu’elles seront détruites, précise-t-on à la cellule municipale. Aucune décision n’est prise et ce sera sans doute au préfet de le faire. »

De fait, l’avenir des quartiers sinistrés de La Faute, en particulier du lotissement de l’Ostréa, « situé dans une cuvette, c’est-à-dire sous le niveau de la mer lors des marées », rappelle Jean-Marie Pogu, est une question très sensible. « Tout le débat est de savoir si on reconstruit ces maisons ou si on détruit totalement le lotissement, poursuit le responsable associatif. Pour les sinistrés, avoir été inondé est déjà difficile. Alors comprendre que sa maison va être détruite, c’est un traumatisme de plus. »

Les habitants sont partagés. Monique, issue d’une « vieille famille fautaise » et dont la maison n’a été envahie « que » par 30 centimètres d’eau le 28 février, préférerait que « les gens reviennent ». Selon Jean-Marie Pogu, deux cas de figure existent chez les sinistrés : les personnes qui veulent reconstruire leur maison au plus vite et celles qui ne veulent plus en entendre parler.

12 dossiers d’hébergement restent à examiner

Dans les maisons nettoyées et jugées habitables par les experts, les habitants commencent doucement à se réinstaller. Vendredi 12 mars, une distribution de meubles et de matériel électroménager neufs, donnés par des entreprises et des enseignes de la grande distribution, était organisée dans les deux communes.

Les personnes ne pouvant rejoindre leurs maisons et non hébergées par leur famille ont pour leur part trouvé des solutions d’hébergement « jusqu’en juin », indique la préfecture. Alors que 86 ménages sont installés dans des résidences secondaires, des logements sociaux et quelques mobile homes, 12 dossiers restent à examiner. Un diagnostic est en cours pour évaluer sous quelles conditions et à quelle échéance ils pourront rentrer chez eux. 

Une réponse à to “En Vendée, l’avenir incertain des quartiers sinistrés (La Croix)”

  • zouzou44 says:

    nous habitons dans le lotissement de l’Ostréa et nous sommes sinistrés.
    nous ne voulons plus coucher dans cette maison, nous ne nous sentons plus en sécurité, nous n’avons plus confiance
    nous esperons qu’il ne sera pas possible de reconstruire dans cette zone. nous irons nous implanter ailleurs.

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