Archive pour le 19 mars 2010

Vue aérienne des mobile homes de la Faute-sur-Mer les pieds dans l’eau, le 3 mars
© AFP/Bertrand Guay

AFP
19/03/2010 | Mise à jour : 15:21

Un arrêté préfectoral a mis en demeure d’évacuer « d’ici le 15 avril dernier délai » et « aux frais de la commune » le camping municipal de La Faute-sur-Mer, submergé par la tempête Xynthia et construit illégalement sur le domaine maritime.

Selon l’arrêté préfectoral du 15 mars affiché à l’entrée du camping, qui fait suite à un courrier adressé le 4 mars au maire de La Faute-sur-Mer, René Marratier, par le préfet de la Vendée, Jean-Jacques Brot, le maire est mis en demeure « de faire évacuer, aux frais de la commune, d’ici le 15 avril 2010 dernier délai » l’ensemble des biens présents sur le site.

Le camping municipal « Côte de Lumière », d’une capacité de 480 places, existe depuis plus de 40 ans, mais il a été installé de façon « illégale » sur le domaine maritime, selon la préfecture.

Les usagers du camping ont été alertés par courrier le 10 mars, mais selon eux ils se retrouvent seuls pour gérer la situation.

« Il nous faut un gros coup de main, on n’a aucune aide, nous sommes preneurs de toutes les bonnes volontés car je ne vois pas comment on peut réussir pour le 15 avril », a expliqué à l’AFP Michelle Verinaud, présidente de l’association des usagers.

« L’arrêté empêche les bénévoles de pénétrer sur le camping, ainsi que les véhicules. Alors les gens viennent rechercher leurs petites affaires, ce qu’ils peuvent, avec des brouettes, mais c’est très dangereux », assure la présidente qui souhaiterait que la préfecture autorise bénévoles et véhicules des propriétaires à pénétrer dans le camping afin de faciliter l’évacuation.

« Nous avons 200 mobile homes sur le camping, mais c’étaient (pour les occupants) des petites maisons: ils avaient installé des haies, des terrasses, parfois des cabanons, le plus ancien y vient depuis 43 ans, c’est une population âgée pour la moitié d’entre eux de plus de 70 ans », explique-t-elle.

Seule avancée vendredi, l’arrivée d’un quad avec remorque fourni par la mairie pour aider les usagers du camping, précise Mme Verinaud.

En raison de l’âge avancé des mobile homes, les occupants « sont très mal indemnisés. Certains ont mis toutes leurs économies ici et l’argent va passer dans le remorquage ou la destruction du mobile home, au maximum certains espèrent toucher des assurances 3.500 euros », note la présidente.

La quasi-totalité des 29 morts de la tempête en Vendée résidaient à la Faute-sur-Mer.

Louis Baquéro, lors du sauvetage d'habitants prisonniers des eaux.  « On n'avait pas le temps de réfléchir. » : Archives Frédéric Girou
Louis Baquéro, lors du sauvetage d’habitants prisonniers des eaux. « On n’avait pas le temps de réfléchir. » : Archives Frédéric Girou

Nicolas Sarkozy a rendu hommage aux sauveteurs. « Un moment fort » pour le pompier Louis Baquéro.

Témoignage

Louis Baquéro a été sensible à l’hommage rendu par le chef de l’État. Ce pompier de Fontenay-le-Comte est aussi détaché à la caserne de L’Aiguillon. Il fut le premier sur les lieux de la catastrophe. Il raconte.

3 h 12 : le premier bip

« J’étais d’astreinte. A 3 h 12, j’ai reçu le premier bip pour une fuite d’eau. Puis quelques minutes plus tard, une deuxième pour un sauvetage de personne. Sur la route, ma voiture était totalement secouée par le vent, je craignais une chute d’arbre. Quand je suis arrivé à L’Aiguillon, l’eau avait envahi le centre et on ne pouvait pas accéder à la caserne. Avec mes trois collègues, on s’est retrouvé à la mairie. Nous sommes partis au centre chercher du matériel, nos tenues de plongée et sortir des véhicules. On s’est changé derrière la mairie. Le maire était là, et on a débuté les sauvetages. »

3 h 45 : début des sauvetages

« On a commencé par la rue Amiral-Courbet. On sortait les gens de chez eux. Nous étions accrochés avec des filins. On emportait les gens sur les bateaux, on les mettait à l’abri dans les camions et on les transportait à la mairie. A L’Aiguillon, la mer a arrêté de monter vers 4 h 15. »

8 h : direction La Faute

« Quand le jour s’est levé, on est parti à La Faute pour aider les secours de La Tranche. Très vite, une cinquantaine de pompiers étaient sur place. On se déplaçait en bateau, il y avait des centaines de personnes sur les toits. On ne voyait plus la digue. Il fallait être extrêmement prudent, faire attention de ne pas se blesser avec les grillages ou les portails recouverts par la mer. Il y avait aussi de risque de se faire happer par une bouche d’égout. On a eu de la chance, il n’y a eu aucun blessé chez les secouristes. »

16 h : la prise de conscience

« A 16 h, j’ai pris une pause. C’est à ce moment que j’ai commencé à prendre conscience de l’ampleur de la catastrophe. Jusque-là, j’étais dans l’action. On a agi par des actes réflexes, on n’avait pas le temps de réfléchir. Il m’a fallu une bonne semaine pour bien analyser ce qui s’était passé. Après, je me suis posé des questions : est-ce qu’on a bien fait les choses ? On nous a dit que nous avions secouru 900 personnes cette nuit-là. Les jours suivants, on a inspecté les maisons. On a assisté à un bel élan de générosité. Le malheur, ça soude. Maintenant, on est pressé de retrouver notre caserne à la fin du mois. »

Cyrille CALMETS.


La commune de L’Aiguillon-sur-Mer.

La SMACL s’est déjà assuré les services de cabinets spécialisés au cas où collectivités ou élus seraient mis en cause.

La mutuelle niortaise est l’assureur de La Faute et de L’Aiguillon-sur-Mer,
les deux communes les plus meurtries par le cataclysme qui a frappé la côte.

Hier soir, les dirigeants de la SMACL revenaient de L’Aiguillon et de La Faute-sur-Mer, où ils avaient passé une partie de la journée. La mutuelle niortaise est l’assureur des deux communes les plus sévèrement touchées par le drame Xynthia. Elle assure aussi Les Sables-d’Olonne, Aytré, Charron, ou la communauté d’agglomération de La Rochelle. La liste noire des collectivités frappées par la tempête.
Normal de se retrouver en première ligne quand on est l’un des deux acteurs majeurs en France (avec Groupama) de l’assurance des collectivités locales : la moitié des villes françaises de plus de 50.000 habitants, ont un contrat à la SMACL.

Centaines de milliers d’euros

La SMACL assure le patrimoine communal. Ce n’est pas sur La Faute et L’Aiguillon que la facture, de ce point de vue, sera la plus élevée : les dégâts s’y chiffrent pour le moment en centaines de milliers d’euros contre plusieurs millions sur La Rochelle.
Le coût total de la tempête pour la SMACL ? Une toute première estimation, « non consolidée et non définitive », fait état de 15 M€. Un chiffre susceptible d’évoluer très vite à la hausse : « Les communes se sont d’abord occupé des mesures d’urgence pour venir en aide aux habitants avant de faire le tour de leur patrimoine », indique Jean-François Irastorza, directeur de cabinet du président du conseil de surveillance, pour expliquer le côté très provisoire de l’estimation.
Une facture que de toute façon, l’assureur sait pouvoir assumer : « Nous pouvons faire face sans que ça nous mette en difficulté », indique le président du directoire, Christian Ottavioli qui rappelle que lors de la campagne d’appels d’offres fin 2009, la SMACL a raflé 35 % du marché français et que le chiffre d’affaires l’an dernier a grimpé de 14 % par rapport à 2008.

Pointées du doigt

Mais une fois les dommages remboursés, un nouveau front risque de s’ouvrir. Celui de la responsabilité éventuelle des communes de La Faute et L’Aiguillon, pointées du doigt aussitôt après la catastrophe. « Nous mettrons à disposition de nos sociétaires les moyens leur permettant de se défendre devant toute juridiction civile ou répressive devant laquelle ils pourraient être appelés », annonce Jean-François Irastorza.
Sans attendre, la SMACL s’est déjà assuré les services de deux cabinets, un cabinet d’experts en droit de l’urbanisme, et un cabinet d’avocats spécialisés, pour épauler les communes ou élus. Des communes et des maires dont on juge à la SMACL qu’ils « sont la cible d’une vindicte ».

Yves Revert



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Zone interdite (mkv)

Des catastrophes pas si naturelle que ça (flv)

Documentaire de l'agence CAPA diffusé sur FR3 (wmv)

Débat avec PPDA sur FR3 (wmv)

Audition du préfet au sénat (flv)

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