Louis Baquéro, lors du sauvetage d’habitants prisonniers des eaux. « On n’avait pas le temps de réfléchir. » : Archives Frédéric Girou
Nicolas Sarkozy a rendu hommage aux sauveteurs. « Un moment fort » pour le pompier Louis Baquéro.
Témoignage
Louis Baquéro a été sensible à l’hommage rendu par le chef de l’État. Ce pompier de Fontenay-le-Comte est aussi détaché à la caserne de L’Aiguillon. Il fut le premier sur les lieux de la catastrophe. Il raconte.
3 h 12 : le premier bip
« J’étais d’astreinte. A 3 h 12, j’ai reçu le premier bip pour une fuite d’eau. Puis quelques minutes plus tard, une deuxième pour un sauvetage de personne. Sur la route, ma voiture était totalement secouée par le vent, je craignais une chute d’arbre. Quand je suis arrivé à L’Aiguillon, l’eau avait envahi le centre et on ne pouvait pas accéder à la caserne. Avec mes trois collègues, on s’est retrouvé à la mairie. Nous sommes partis au centre chercher du matériel, nos tenues de plongée et sortir des véhicules. On s’est changé derrière la mairie. Le maire était là, et on a débuté les sauvetages. »
3 h 45 : début des sauvetages
« On a commencé par la rue Amiral-Courbet. On sortait les gens de chez eux. Nous étions accrochés avec des filins. On emportait les gens sur les bateaux, on les mettait à l’abri dans les camions et on les transportait à la mairie. A L’Aiguillon, la mer a arrêté de monter vers 4 h 15. »
8 h : direction La Faute
« Quand le jour s’est levé, on est parti à La Faute pour aider les secours de La Tranche. Très vite, une cinquantaine de pompiers étaient sur place. On se déplaçait en bateau, il y avait des centaines de personnes sur les toits. On ne voyait plus la digue. Il fallait être extrêmement prudent, faire attention de ne pas se blesser avec les grillages ou les portails recouverts par la mer. Il y avait aussi de risque de se faire happer par une bouche d’égout. On a eu de la chance, il n’y a eu aucun blessé chez les secouristes. »
16 h : la prise de conscience
« A 16 h, j’ai pris une pause. C’est à ce moment que j’ai commencé à prendre conscience de l’ampleur de la catastrophe. Jusque-là, j’étais dans l’action. On a agi par des actes réflexes, on n’avait pas le temps de réfléchir. Il m’a fallu une bonne semaine pour bien analyser ce qui s’était passé. Après, je me suis posé des questions : est-ce qu’on a bien fait les choses ? On nous a dit que nous avions secouru 900 personnes cette nuit-là. Les jours suivants, on a inspecté les maisons. On a assisté à un bel élan de générosité. Le malheur, ça soude. Maintenant, on est pressé de retrouver notre caserne à la fin du mois. »
Cyrille CALMETS.
2 réponses à to “Louis se demande toujours s’il a « bien fait les choses » (Ouest France)”
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Bien que je reconnaisse le travail extraordinaire des pompiers je m’étonne que les pompiers n’aient pu intervenir a la faute qu’a 8h27 sur la zone des Doris Pour sauver notre bébé de 15 jours !!! Premier helico 9h30 ! Pour mon fils de 10 ans et nous adultes évacues a 12h ! Je pense qu’en amont personne n’a pris conscience du drame que nous vivions depuis 4h : je ne souhaite a personne de vivre ces instants et je vous epargne les détails… Les moyens étaient donc présents a 3h a l’aiguillon ?! Je suis sidéré que nous ayons attendu 5h pour voir un bateau !? Je ne blâme pas les secours qui étaient sur le terrain mais la chaîne de commandement : j’avais un portable qui passait : j’ai supplie les secours de 4 h a 6h30 avant qu’on prenne en compte mon appel au « sérieux » : un bébé de 15jrs en hypothermie ?! Pour recevoir en retour un message vocable » nous avons pris en compte votre appel » : arrivée des pompiers 2h après !!!!
Bravo à tous les pompiers et autres secouristes.
Ca a du être éprouvant et ils resteront marquer longtemps.
Encore BRAVO A VOUS