Un mois après Xynthia, les digues ont tenu en Vendée malgré les grandes marées de ces deux derniers jours. Alors que l’on continue sur place à panser les plaies de la tempête, qui a fait 53 morts, un pré-rapport d’enquête qui doit déterminer les responsabilités dans ces décès vient d’arriver sur le bureau du président de la République.
Le Canard Enchaîné en dévoile la teneur dans son édition de mercredi.
D’après le journal, ce document souligne le rôle des élus locaux qui ont «bétonné sans vergogne» la côte vendéenne, accordant des permis de construire dans les zones dont la dangerosité était bien connue et qui se sont avérées les plus meurtrières le 28 février dernier.
Selon le Canard, le pré-rapport montre notamment l’intervention, il y a neuf ans, du député de Vendée, Dominique Caillaud (UMP) auprès du préfet du département (devenu aujourd’hui, nous apprend le journal, directeur de cabinet du Premier ministre). Le député demandait que l’Etat revoit sa décision de fermeture du camping municipal de la Faute-sur-Mer, commune qui a payé le plus lourd tribut à la tempête. Motif de cette décision : ce camping baptisé la Côte de lumière est construit illégalement sur le domaine maritime, dans une zone qui présenterait «un risque d’inondation par rupture de digue». «Il semblerait qu’aucun incident de ce type ne se soit jamais produit et que ce risque soit nul», plaidait Dominique Caillaud.
Le rapport pourrait être transmis à la justice
Trois ans plus tard, un sénateur UMP, Jacques Oudin, revenait à la charge, expliquant qu’«actuellement, le camping de la Faute-sur-Mer se trouve parfaitement protégé de toute menace de submersion maritime». Ledit camping a été totalement dévasté le 28 février dernier.
Le Canard dévoile également comment des permis de construire ont été accordés à la pelle dans les endroits où Xynthia a pris le plus grand nombre de vies. Ainsi le lotissement des Dorris, à la Faute, où 29 personnes ont trouvé la mort, a vu le jour après l’obtention d’un permis de lotir en contrebas de la digue signé par le maire, René Marratier, en octobre 1999. Selon le Canard, la construction du lotissement est alors confiée à une association foncière urbaine dont la première adjointe est d’ailleurs membre. Elle signera de nombreux permis de construire dans la zone, dont certains sur les terrains détenus par son propre fils, agent immobilier.
Et le Canard de révéler que le permis de construire du lot 29 d’un des lotissements a été délivré en 2007, alors que l’acte stipule que le terrain est situé en zone bleu foncé à savoir «dans une zone d’alea moyen à fort de submersion marine». Xynthia a tué deux adultes et deux enfants dans le pavillon construit sur ce lot.
Le pré-rapport d’enquête sera complété par une version définitive, qui devrait être rendue dans la première quinzaine d’avril. D’après le Canard, elle pourrait atterrir sur le bureau d’un juge. A lui alors de déterminer si les intérêts de certains ne l’ont pas emporté sur la protection des habitants.
4 réponses à to “Tempête : un pré-rapport dénonce le bétonnage au détriment de la sécurité (Le Parisien)”
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Bon, ça chauffe ! Je ne reproche rien à Renaud bien sûr ! Mais il se trouve que sur mon écran, je vois ce que je vois et que tout le monde ne voit pas la même chose. Peut-être Renaud peut-il expliquer pourquoi ..
Une pub, toujours pour le viagra, a repollué la partie qui précède l’ouverture et qui m’empêche d’ouvrir le blog normalement. Je fais un petit détour. Pas grave ceci dit, mais piratage tout de même…
Je suis d’accord mes voisins des voiliers peuvent en attester nous avons eu aussi nos drames, d’ailleurs le PC auquel ils font référence est aux Voiliers
Mais au fond je ne suis pas certain que sa change grand chose, ces lotissements vont être détruits….
comment le « canard enchaîné » peut-il dire que les 29 morts habités les « Doris »
il devrait vérifier ces sources avant d’imprimer de telles affirmations, c’est honteux
Comme d’hab, c’est encore le canard enchainé qui déniche ce genre de rapport.
Toujours là pour mettre le pavé dans la mare !