L’Association des Victimes des inondations de La Faute-sur-Mer (500 demandes d’adhésions), veut obtenir des indemnisations correctes. Interview de Renaud Pinoit, un de ses fondateurs.
Votre association, dont les statuts ont été enregistrés mardi, a enregistré près de 500 demandes d’adhésions. Dans quel état d’esprit sont les sinistrés?
Nous leur avons expédié un long questionnaire à remplir. D’après les premiers retours, on estime que la moitié de la population est prête à partir. Mais pour où? À La Faute comme à L’Aiguillon, il n’y a plus de réserve foncière. Ces gens seraient donc dans l’impossibilité de rester dans la commune. Certains, aussi, sont loin de penser qu’ils seront expropriés. Ça va créer des situations pas évidentes à gérer. Notre mission sera d’assister tous les sinistrés mais aussi de rechercher les responsabilités administratives, civiles et pénales.
Quelles informations possédez-vous sur les niveaux d’indemnisation?
Ce qu’on sait c’est que les assurances ne devraient indemniser que le coût de la reconstruction. Et non pas la construction d’une autre maison à un autre emplacement. Nous avons l’intention de nous battre pour que l’État paye la différence. Pour cela, il dispose des 130M€ du Fonds Barnier de prévention des risques naturels majeurs (lire par ailleurs). C’est bien peu au regard des 1.393 maisons visées par la destruction sur tout le littoral atlantique.
Avez-vous réussi à effectuer un recensement détaillé des dégâts?
Pour l’instant non. Car il est difficile de localiser et de joindre certains sinistrés, notamment ceux qui possédaient une maison secondaire sur la commune. Souvent aussi, ils ont changé de numéro de portable après le désastre. Et pourtant nous avançons. D’après nos constatations faites sur le terrain et le visionnage de photos aériennes, plus de 300 maisons ont été violemment touchées par les inondations sur la commune.
Avez-vous l’intention d’agir de concert avec d’autres associations pour faire pression sur les pouvoirs publics?
Avec L’Aiguillon, commune toute proche, il sera difficile de lutter main dans la main. Car nous ne dépendons pas du même canton et de la même sous-préfecture. La problématique, aussi, n’est pas la même. À L’Aiguillon, la digue a cédé. Ici, elle a été submergée. Si une fédération des associations n’est pas envisageable, il est évident que nous échangerons des informations pour avancer dans la même direction. Nous n’excluons pas, par exemple, des actions en justice.
* Didier Déniel
4 réponses à to “La Faute : «Nous avons l’intention de nous battre» (Le Télégramme)”
Laisser un commentaire
Vous devez être connecté pour laisser un commentaire.
La logique et la raison ne fonctionne pas avec les hommes politiques. Vous devrez frapper là où ça fait mal :
– pour les hauts fonctionnaires, la compétence et la responsabilité.
– pour les politiques, l’image et leurs futurs électeurs.
– la tribunal administratif pour faire ralentir les procédures d’expropriation
– exiger la dé-viabilisation complète des parcelles (preuves à l’appui), si il y a destructions effectives 😉 Pour éviter des surprises dans 10 ans…
– et surtout ne rien signer
Pourquoi ne pas laisser le choix aux gens de partir ou non ?
Pourquoi infantiliser toute cette population ?
Chapeau bas à M. Le Préfet qui se retranche directement derrière les victimes dès qu’on lui pose des questions un peux trop pertinente (sur France Info par exemple), quel courage !
Réponse à Jcg
Sur le fond, votre suggestion est recevable.
Toutefois quelques arguments font qu’une association par commune est souhaitable.
1 – cela va être d’une très grande complexité pour les gestionnaires des associations de:
– recenser tout le monde ( dans sa propre commune, déjà 500 demandes, c’est à la limite du gérable ) tout en exploitant le flux d’informations qui fuse de toute part
– apprendre à connaître les sinistrés, leurs pbs spécifiques pour ne pas dire psychologique, freiner les ardeurs de certains, convaincre les plus réticents
– faire des réunions avec des centaines de personnes, comment ? en quel lieu ?
– sur quoi plancher au départ, tellement tout est urgent
– publier des comptes rendus
– et comme cela a été dit par Renaud, les causes des inondations sont peut être différentes d’une commune à l’autre avec des rattachements territoriaux également différents.
Je crois qu’il faudra que les bureaux des associations se réunissent régulièrement entre eux pour confondre leurs points de vue et leurs objectifs si nécessaire.
Vos bureaux d’associations vont avoir besoin de soutien et de vrais relais afin qu’ils puissent investiguer sur le fond.
Alors soyez participatifs, donnez de votre temps pour vous défendre et aider ceux qui ne peuvent le faire.
Dommage de se cantonner à une association par commune, le problème est sectoriel, la tempête a fait fi des délimitations communales. Il doit en être de même pour les associations !
De toute évidence il va falloir se battre, et ne pas accepter les destructions à la Faute, mais proposer à l’Etat des Ecluses sur le Lay et la digue renforcée qui coutera moins cher que les destructions.