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Les propriétaires sinistrés vont savoir jeudi si leur maison sera ou non détruite, les autorités ayant prévu de les informer lors de réunions publiques © AFP
Cinq semaines après le passage de Xynthia, les autorités ont commencé, mercredi, à présenter la cartographie des « zones noires » où toute habitation sera rasée, ainsi que le processus d’indemnisation des propriétaires sinistrés. Jeudi, le détail des « zones noires » doit être dévoilé aux habitants de La Faute-sur-Mer et de L’Aiguillon-sur-Mer, deux stations balnéaires populaires vendéennes particulièrement touchées par le sinistre. Dans ces communes, les réunions au cours desquelles seront décrites les procédures pour les personnes dont la maison devra être détruite s’annoncent « douloureuses ». C’est « un traumatisme qui s’ajoute à celui des 29 morts », a reconnu le préfet de Vendée.
« Des gens vont faire des colères, vont être dans le désespoir », a prévenu Renaud Pinoit, l’un des fondateurs de l’association des habitants de La Faute-sur-Mer, en rappelant que certains habitaient les zones à risque depuis 30 à 40 ans. Avec 92 résidences principales et 582 résidences secondaires condamnées, les conséquences sur l’immobilier seront particulièrement lourdes pour La Faute-sur-Mer qui compte 3.737 logements, dont 2.569 maisons, selon le dernier recensement de l’Institut national des statistiques et des études économiques. Un millier de résidents permanents y vivent, plus de 40.000 en saison estivale. « On s’attendait à 300, voire 350 maisons détruites à La Faute-sur-Mer, et ça nous paraissait déjà beaucoup », a déploré Renaud Pinoit. « Je ne suis pas content du tout », a pour sa part commenté le maire Maurice Milcent de L’Aiguillon-sur-Mer après une réunion avec le préfet.
Rachat au prix du marché avant la tempête
Au total, près de 1.400 parcelles seront rendues à l’état naturel en Charente-Maritime et en Vendée, selon les chiffres communiqués mercredi par le porte-parole du gouvernement, Luc Chatel. Un total de 915 habitations seront détruites en Vendée, 674 à La Faute-sur-Mer et 241 à L’Aiguillon-sur-Mer.
« Nous ne répondons pas à un principe de précaution exacerbé, mais à un principe de bon sens », a assuré mercredi le préfet Jean-Jacques Brot au cours d’une conférence de presse. « Nous sommes conscients que les choix peuvent être douloureusement vécus », a-t-il ajouté. Même discours du côté du gouvernement, on estime que « dans les zones d’extrême danger, où les risques peuvent être mortels, il n’est pas acceptable de laisser les habitants se réinstaller », comme l’a dit un communiqué publié à l’issue du Conseil des ministres de mercredi.
Des destructions d’habitations à la suite de catastrophe naturelle sont déjà intervenues par le passé, comme à Vaison-la-Romaine (Vaucluse), en 1992, après des inondations qui avaient fait 37 morts. Les 70 habitations les plus endommagées avaient à l’époque été rachetées par la commune, généralement au terme de procédures amiables, puis la zone transformée en parc. Pour ce qui concerne Xynthia, les procédures d’indemnisation et d’acquisition à l’amiable seront financées par le fonds Barnier et les assurances.
Des cellules seront mises en place pour informer les propriétaires concernés. Selon le préfet de Vendée, les habitations seront « acquises par l’État au prix du marché avant la tempête » – un prix comprenant l’habitation tout autant que le terrain -, les estimations pour les résidences principales seront prêtes avant la fin du mois de mai et les premières acquisitions amiables menées dans le courant de l’été.
3 réponses à to “Le détail des zones noires présenté aux habitants (Le Point)”
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Je ne suis pas sûre, padraig, que vous ayiez une connaissance précise des faits. Les décisions contestées sont les choix des zones noires. Elles ne résultent aucunement d’une analyse précise du terrain ni des dégâts occasionnés par Xynthia. C’est cela qui est très difficile à compendre pour les habitants! Ne nous prenez pas tous pour des inconscients prêts à tout (même au pire) pour garder notre maison. Le découpage ne correspond pas à des critères de sécurité. Beaucoup de maisons très innondées ne seront pas détruites alors que d’autres n’ayant pas eu une goutte d’eau, situées sur des hauteurs, ne seront pas épargnées. Des personnes, nées à la Faute ou y vivant depuis des dizaines d’années, ne retrouveront pas à se reloger dans le village. Et pourtant, beaucoup d’entre eux sont très respectueux de la nature et n’avaient pas choisi La Faute uniquement pour faire de la bronzette comme vous le dites!
il est juste que l etat et ses fonctionnaires se trouvent en obligation de prendre des mesures pour le futur.des erreurs dans le passe ont ete commises par gout du lucre et du paraitre.la france est variee et grande , il n est point necessaire de vivre les pieds dans l eau pour etre heureux; et puis il vaut mieux de recuperer quelques piastres que de pleurer des morts dans sa famille.
rendons garce d etre ne dans une pays riche et pensons aux familles du bangla desh.
Un deuxième tsunami …
Nous nous sommes faits à l’idée depuis déjà quelques temps que notre maison des Voiliers allait être rasée (le « deuil » est entamé, reste la suite des démarches), mais je comprends la nuit blanche, le désarroi, l’inquiétude, le désespoir et la colère de ceux qui se demandent où va s’arrêter la « frontière » noire. Celà semble tellement énorme : 1/4 des maisons de la Faute concernées …
Bon courage