Un mois et demi après Xynthia, 1 510 propriétaires de Vendée et de Charente-Maritime ont appris que leurs maisons allaient être détruites. Ces annonces suscitent la polémique.
Ils sont enfin fixés sur leur sort. Hier, les sinistrés de la tempête Xynthia, qui a ravagé une partie du littoral atlantique dans la nuit du 28 février, ont reçu la nouvelle comme un couperet : d’un côté, ceux dont les habitations, quoique en partie sinistrées par la tempête, resteront debout ; de l’autre, les 1 510 propriétaires qui verront dans les semaines à venir leurs maisons démolies et leurs terrains déclarés définitivement inconstructibles.
Pour eux, pas de négociation possible : les zones noires définies par les services de l’Etat représentent des sites où le danger de mort persiste. Là, il faudra tout raser.
Un remboursement intégral comme seule consolation
A La Faute-sur-Mer, où Xynthia a ôté la vie à 29 personnes et où « le Parisien » – « Aujourd’hui en France » s’est rendu, l’atmosphère était pesante. Ici, 674 maisons dont 92 résidences principales vont être détruites. René Marratier, le maire de la commune, a d’ores et déjà annoncé qu’il demanderait une révision des cartes établies par l’Etat. Et il n’est pas le seul élu à s’insurger. En Charente-Maritime, les maires ont déploré « le manque de dialogue et d’équité » qui, selon eux, a prévalu à l’établissement de ces zonages. La polémique prend une ampleur nationale. Ségolène Royal, présidente PS du conseil régional de Poitou-Charentes, a estimé que les annonces de destructions de maisons avaient été « très brutales » : « Il devrait y avoir un travail de proximité et démocratique beaucoup plus attentif de la part des services de l’Etat et des assurances », a-t-elle déclaré. Pour seule consolation, les sinistrés pourront compter sur le remboursement intégral de leurs maisons. Les compagnies d’assurances ont indiqué qu’en moyenne 250 000 € seront déboursés par habitation.
En attendant, certains propriétaires évoquent de possibles recours en justice, certains pour contester le plan de démolition, d’autres pour déterminer les éventuelles responsabilités pénales qui ont conduit à la catastrophe.
Audio. Sa villa détruite, il veut rester à la Faute-sur-Mer
Une réponse à to “Le plan de démolition provoque l’émotion et l’indignation (Le Parisien)”
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Marie-Pierre de LEPINAY
61, route de la Grande Jetée
85460 L’Aiguillon sur Mer
mpdelepinay@yahoo.fr
Le 8 Avril 2010
Ce matin, en réunion collective, le Préfet de la Vendée et le Maire de l’Aiguillon sur Mer ont annoncé que ma résidence principale allait être détruite. Sans ménagement.
Que dirait-on d’un service de cancérologie s’il annonçait de manière collective ceux condamnés et ceux pouvant être sauvés…ou d’un chef d’entreprise s’il réunissait, par hauts-parleurs, ses salariés pour trier ceux licenciés et les autres….
Et là, dans une salle de sports ou sur le parking de celle-ci devant un écran géant, les gens ont appris cette décision de vie ou de mort de leur maison….Cela rappelle tristement certains événements.
Nous n’étions que 25 résidents principaux atteints par cette nouvelle, les choses auraient pu être faites d’une manière plus HUMAINE, sans avoir le sentiment d’être considérés comme des numéros, des bestiaux. A la tribune, on se délectait d’en voir certains s’évanouir.
J’espère que tous ceux en Vendée ou en Charente Maritime qui vivent ce drame connaissent le même soutien familial que moi et ne commettent pas l’irréparable.
Depuis 1 mois et demi, tous mes proches m’ont épaulée dans mes démarches, ont nettoyé la maison même les jours fériés…Encore hier, je ratissais le jardin. Celle-ci ne demande qu’à continuer à vivre comme elle le fait depuis plus d’un siècle.
Habitant le secteur de la Pointe, à 7 km du centre ville de l’Aiguillon sur Mer et de la Faute sur Mer, j’ai le sentiment que ce quartier a été sacrifié, tout simplement, sur des tracés de plans, sans prendre en considération chaque maison. Dommage que pas plus d’électeurs, de « people » ou de politiques n’habitent mon quartier. Il aurait eu une chance d’être sauvé.
Je pense qu’il a été sacrifié à des fins politiques : comme par exemple, créer une réserve naturelle afin de consolider une alliance tacite avec des partis écologiques…afin de s’assurer qq élections prochaines… ou bien pour sauver d’autres quartiers de la commune… Ce soir, plein d’hypothèses me viennent en tête.
Ma maison a plus d’un siècle. Elle comprend 3 logements. Celui que j’occupe à titre principal est à l’étage et n’a subi aucun dommage. J’ai accueilli le Dimanche 1er Mars, une dizaine de mes voisins « au sec »…
J’ai le sentiment d’être dans un pays « bling bling » où tout s’achète…même ses racines, ses souvenirs, ses convictions…..
Lors de la réunion de ce matin, le Préfet et le Maire n’ont utilisé que les mots de « maisons déplacées » sans avoir le courage de dire la réalité qui est « maisons détruites, rasées, sacrifiées, rayées de la carte……. », de même pour nos vies, nos projets….
Ce soir j’ai honte :
• Honte de mon Pays et de la manière dont il traite ses citoyens,
• Honte de mon Département,
• Honte de ma Commune.
Marie-Pierre de LEPINAY