En deux mois, 1.510 maisons seront détruites dans les zones sinistrées de Vendée et Charente-Maritime… Mais des recours s’organisent.
Quarante-huit heures après l’annonce par l’Etat des « zones noires » déclarées inhabitables, les sinistrés se mobilisent. En Vendée, plus de 500 personnes se sont réunies à l’appel de l’Association des victimes des inondations de La Faute-sur-Mer (Avif) pour évoquer les actions à venir, en présence d’un avocat du cabinet de Corinne Lepage. « Une majorité des gens veulent contester le zonage, résume Yannick Lange, l’un des
membres fondateurs. Mais il faut faire vite. On a deux mois pour lancer un recours devant le tribunal administratif après les déclarations du préfet. » Des actions pénales sont également en réflexion.
La grogne montait également en Charente-Maritime. A Fouras, quelque 350 habitants manifestaient hier en scandant « Non aux destructions » ; « Préfet, démission!« . Aujourd’hui, c’est au tour du village des Boucholeurs d’organiser une marche. Et, si rien ne bouge, les associations pourraient toutes appeler à manifester samedi prochain devant la préfecture de La Rochelle. En tout, 1.510 habitations doivent être rasées: 915 en Vendée et 595 en Charente- Maritime. Le gouvernement veut aller vite : des démolitions dans les deux mois, des relogements à l’amiable et une enveloppe de 300 à 400 millions d’euros sur la table. Pas suffisant. Au-delà des questions de zonage, les victimes cherchent des responsables, s’interrogent sur l’entretien des digues, sur les dispositifs d’alerte. Un habitant de L’Aiguillon-sur-Mer a déposé plainte, mardi, contre le maire et la municipalité pour « mise en danger des habitants et des habitations » lors de la tempête. D’autres conflits devraient suivre.
Le Fonds Barnier insuffisant
Benoist Apparu, le secrétaire d’Etat au Logement, avait avancé devant différents interlocuteurs le chiffre de 260 millions d’euros d’indemnisation. Son ministre de tutelle, Jean-Louis Borloo, donne une fourchette comprise entre 300 et 400 millions d’euros. Or le fameux Fonds Barnier ne dispose que d’une cagnotte de 150 millions d’euros avec des rentrées annuelles d’environ 50 millions. Même si l’indemnisation est étalée sur plusieurs années, le compte n’y est pas.
Des recours administratifs
Certaines l’ont déjà fait savoir. Ainsi, Thierry Demaegdt, président de l’association Reconstruire Charron, estime qu’en dehors de certaines « rues évidentes » d’autres avaient, selon lui, été classés « arbitrairement en zone noire« . Il annonce des recours contre cette décision « unilatérale, totalitaire et inadmissible » et s’apprête à envoyer une pétition d’un millier de noms à l’Elysée. L’avocate Corinne Lepage, qui défend l’Avif, prévient que les démolitions en deux mois sont totalement irréalistes. Les habitants ont beau jeu de relever que leurs résidences ne sont pas des constructions sauvages et de demander la pertinence des critères retenus.
La difficile fixation du prix
Ce sont les Domaines qui sont chargés d’évaluer le prix des maisons. Les préfets ont d’ores et déjà annoncé qu’il serait celui de la valeur du foncier avant la tempête. Rassurant mais pas suffisant. « A La Faute, explique un spécialiste, la zone avait été considérée comme non constructible depuis 2007. Est-ce que cela signifie que le terrain ne valait plus rien ou, au contraire, qu’il avait une valeur inestimable puisque le nombre de parcelles disponibles se raréfiait ? Les transactions récentes vont être regardées à la loupe. Mais l’évaluation d’un prix, hors marché, n’a jamais été simple. » Les sommes de 150.000 euros, puis de 250.000 euros en moyenne par maison ont été avancées. « Cela ne veut rien dire, explique un assureur. Pour l’instant nous sommes dans le flou le plus total. »
Des poursuites pénales
Les conditions d’attribution des permis de construire, la validité des plans de prévention des risques inondation, le lobbying des promoteurs et des agents immobiliers, les négligences des collectivités locales, les raisons de la non-évacuation des zones le soir du 28 février… sont autant de motifs de poursuites pénales. Une enquête préliminaire, ouverte par le parquet des Sables-d’Olonne, est en cours.
3 réponses à to “Après les larmes, la riposte (JDD)”
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La digue est a bien été surélevée en 2002 mais d’après les expertises de la préfecture en 2006 je crois, elle risquait de s’effondrer car elle n’était pas assez large à la base. Ouf, elle a tenu le coup! Quant à la partie entre les etablissements Renaud et le pont, l’expertise avait montré des faiblesses (au niveau du lotissement des doris en particulier) mais les travaux avaient été décidés et commencés quelques semaines avant l’accident. Il semblait à l’époque urgent de commencer par protéger les maisons mais l’eau a débordé à un endroit non habité ( établissements renaud) et a dévalé le long du chemin de pied de digue en contournant le fameux édifice: ça, c’était pas prévu! Et puis, bien sur les entrées de port sont des brêches où l’eau s’est engouffrée. Ensuite, elle a eu beaucoup de difficultés à s’étaler. La zone noire très étonnante à La Faute (ailleurs, je ne peux pas juger), ne servirait-elle pas ( dans l’esprit des techniciens) de bassin de rétention de l’eau en cas de nouveau débordement? Attention , ne croyez pas que j’approuve ce plan mais tout le monde attend des explications pour cette décision qui semble sans fondement.
Il est en tout cas inadmissible qu’on nous ait balancer un tel zonage sans la moindre précision!
Question : en 2004-2005 la digue est du Lay a été rehaussée d’1 mètre (cote 5m) et élargie avec la terre des lais de mer (argile local). Longueur entre le pont et le barrage du braud (env 1500m).
Si les mêmes travaux avaient été réalisés ensuite jusqu’aux anciennes claires à Marcel Renaud (conservatoire) il y aurait eu moins de drame.
La faute à qui ????
Mon message peut peut-être intéresser Corinne Lepage
Bonjour, l’Urgent en ce moment est de faire supprimer purement et simplement toutes les Zones Dites Noires, et se décider à ce que chaque propriétaire soit visiter à l’adresse de Sa maison !
En aucun cas accepter de détruire tout ce qui a un Permis de Construire, qui a eté supervisé par le Préfecture de Vendée ou de Charente !
Vaison la Romaine cela fait 18 ans et ils ne sont pas encore Dédomagés !
S’il faut manifester Tous à Paris je serai avec Vous !