Jean-Claude Pénicaud ne veut pas quitter sa maison. « Toute ma vie est là ». Dix jours après la tempête, les artisans étaient déjà là pour réparer les dégâts.
Franck Dubray
Même s’ils n’oublient pas Xynthia, des habitants de cette commune de Vendée sont résolus à rester. Certains ont même commencé les travaux de réparation de leur maison pourtant classée en zone noire.
Reportage Les murs de parpaings sont nus comme des vers, les fils électriques pendent, les tuyaux courent le long des murs, les perceuses font entendre leur « chant ». On dirait une maison en construction. Sauf que celle-ci revient de loin. Elle se remet lentement de la claque de Xynthia. De dix à quarante centimètres d’eau sont entrés dans la maison, dans la nuit du 27 au 28 février, et jusqu’à 1,50 m dans la rue qui borde la maison.
Pourtant, Jean-Claude Pénicaud a les yeux qui brillent comme ceux d’un enfant au pied du sapin de Noël. Il est enfin de retour dans sa maison du sud de La Faute-sur-Mer, à la pointe d’Arçay, qu’il avait quittée, embarquant sur une barque de fortune avec des sauveteurs. Depuis, il vivait dans un gîte à Sainte-Gemme-la-Plaine. « Je suis revenu vendredi. »
Mais ce qui le réjouit plus encore, c’est de voir les artisans s’affairer. Dix jours à peine après la tempête, ils étaient là. « Le signe d’une vie qui reprend », sourit Jean-Claude Pénicaud. Car pour ce patron d’une grande surface de Luçon, il n’a jamais été question de prendre l’argent de l’indemnisation proposée par l’État et de s’installer ailleurs.
« Entrés en résistance »
« Ce n’est pas une question d’argent, balaie-t-il. L’État nous dit : ‘Profitez vite de notre générosité’. Mais cette maison, je l’ai achetée en 2000, j’y ai vu grandir mes enfants, j’y ai mes souvenirs, c’est mon coeur, mes tripes, mon ventre qui parle. » Sa vie est là et nulle part ailleurs. « S’il le fallait, je ferais une grève de la faim », lâche-t-il, sur un ton qui ne laisse guère planer de doute sur sa détermination.
Quelques dizaines de mètres plus loin, Marie et Alain Cadichon, poissonniers à La Faute, sont dans une situation comparable. Ils ont eu jusqu’à 80 centimètres d’eau. Eux aussi sont résolus à ne pas abandonner leur maison. Ils comptent même la réinvestir « début juillet ». Le temps que les artisans en finissent avec les travaux de plomberie et d’électricité. Tirant les leçons de ce qui s’est passé, ils ont même pris l’initiative de faire placer l’électricité « à un mètre au-dessus du sol ».
Pour anticiper une éventuelle Xynthia bis, ils prévoient de faire poser une ouverture sur le toit. Pour fuir. « Parce que c’est moins facile d’hélitreuiller quelqu’un par une fenêtre », remarque Alain Cadichon. Tout ça devrait leur coûter près de 70 000 €. Et cette zone noire dans laquelle ils se trouvent ? « Elle n’a aucune existence juridique, insiste Marie Cadichon. En attendant que leur maison avec piscine retrouve son look passé, ils « campent » dans une roulotte installée au pied de l’habitation. Sûrs d’être dans leur bon droit. Déterminés à rester.
Dans cette zone, des résistants comme eux, il y en aurait une vingtaine. Jacques Voyer en fait partie aussi. Cette semaine, ce jeune retraité a fini de poser sa cuisine intégrée. « Vous croyez que c’est pour partir que je fais ça ? »
Philippe ÉCALLE.
6 réponses à to “À La Faute-sur-Mer, certains reconstruisent déjà (Ouest France)”
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felicitations vous etes les exemples à suivre vous nous montrez la voie et nous redonnez du moral. Merci mille fois merci
A Jean Claude Pénicaud, Félicitations ! ! ! si vous aviez des soucis par la suite je pourrai vous aider gracieusement .Amicalement.
pour ceux que ça interesse :
Gilbert Collard défendra qui le souhaite, plusieurs personnes manifestement. Il ne prend pas d’honoraires et ne demande que la prise en charge de ses frais de déplacements.
http://www.sudouest.fr/2010/04/30/me-gilbert-collard-va-porter-plainte-aupres-du-procureur-79826-4628.php
Moi aussi je me pose la même question.
Sincèrement je doute que les assurances payent les travaux et payent encore lorsqu’il faudra la céder à l’Etat ! ! !
Ha et le cas inverse au Port des Barques
http://www.sudouest.fr/2010/04/30/a-port-des-barques-ils-veulent-qu-on-rase-leur-maison-79475-1690.php
Ha zut, j’ai la carte de fidélité d’Hyper U !
Et si je puis me permettre, l’état fait une promo sur le rachat de maison jusqu’à la fin du mois, après il sera trop tard.
Bon, sérieusement, je voudrais bien savoir ce que leurs assurances leur répondent quand il demande le remboursement de leurs travaux.