vendredi 07 mai 2010
Jacky et Annie Nicolaizeau (à droite) ont reçu une offre pour leur maison de La Faute.
Ouest-France
Le coût d’indemnisation des habitations sinistrées, à la charge de l’État, n’est plus estimé à 400 millions d’euros, mais à 800. Les premières propositions d’acquisition ont été faites hier en Vendée.
Jusqu’à présent, l’État tablait sur une facture de 400 millions d’euros, hors la part des assureurs.Ce chiffre serait nettement sous-estimé. Selon Daniel Dubost, le directeur du service France Domaine, chargé d’évaluer la valeur des maisons sinistrées (au prix d’avant la tempête), on atteindrait en fait les 800 millions. On savait que le fonds Barnier (prévention des risques naturels), ne couvrirait pas toute la dépense. Il recueille en moyenne 150 millions d’euros, issus de prélèvements sur les contrats d’assurance et dispose de 80 millions de fonds propres. La marge s’aggrave. Les ministres ont promis un « abondement exceptionnel ».
Le gouvernement s’est également engagé à faire « sauter » l’actuel plafond de ce fonds, limité à 60 000 € par maison. Un décret est prêt. Les règles du « Barnier » pourraient être modifiées dès cette semaine : la loi Grenelle 2, en discussion à l’Assemblée, doit le permettre. Car ce fonds d’indemnisation n’avait pas intégré le risque de submersion marine.
Hier, les premières offres de l’État ont été faites aux sinistrés de La Faute-sur-Mer. Annie et Jacky Nicolaizeau, qui ne souhaitent pas communiquer ce qui leur a été proposé, se sont dits « satisfaits. Nous allons accepter la proposition à l’amiable », ont-ils déclaré.
« C’était notre résidence principale depuis 1982. Le terrain de 610 m2, nous l’avions acheté 60 000 F. Nous avons construit notre maison de 120 m2 avec trois chambres. Nos enfants, Vincent et Audrey, y ont grandi. »
Et puis Xynthia. 1,35 m d’eau à l’intérieur, la peur de mourir avec Marie-Henriette, 85 ans, la mère d’Annie. « Nous nous voyions mal revivre et dormir dans notre maison. Nous louons un meublé à La Faute. »
Quand ils ont appris que leur maison se situait en zone noire, ce fut d’abord « le soulagement » puis « une nouvelle inquiétude : combien allions-nous être indemnisés ? ». Il y a quinze jours, l’évaluateur des Domaines est passé. « Il a pris le temps d’écouter, de faire le tour de la propriété, voir tous les travaux réalisés. La maison a été évaluée à sa juste valeur. Nous l’avions fait estimer par une agence immobilière. »
Les Domaines ont refusé de fournir le montant des premières propositions. Fin mars, les assureurs avaient évalué une maison avec jardin en Vendée à 250 000 €. Chiffre probablement dépassé aujourd’hui.
20 réponses à to “Xynthia : la facture des maisons revue à la hausse (Ouest France)”
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Si je comprends bien , mais j avoue ne pas avoir tous les éléments pour analyser parfaitement la situation , les nouveaux acheteurs devaient adhérer au syndicat des marais . Mais 15 euros , c est probablement très très inférieur au coût réel d entretien des digues en question ; de plus étaient ils informés de l existence de cette loi de 1807 , toujours en vigueur et rappelée à la mémoire de tout un chacun par un préfet tout récemment ?… Les acheteurs étaient ils informés des risques encourus en achetant ces terrains …? tout cela sera très probablement analysé lors des enquêtes judiciaires en cours et qui mettront en lumière les dysfonctionnements lors de ce sinistre we du 28 février. Il me paraît clair , comme le disait très bien un des commentaires que j ai lu , qu’il était probablement antinomique de faire évacuer des zones construites récemment si on n’avait pas averti les futurs acheteurs des risques importants qu’ils encourraient en faisant construire dans les zones les plus basses (cf interview de s raison déjà cité )
« Des propriétaires de terres agricoles se joignent en syndicat pour défendre leurs terres gagnées sur la mer: application de la loi de 1807. »
Mais ces syndicats sont bien antérieurs à 1807 je pense. (Enfin, dans le marais en général parce qu’à la Faute, le deux ou trois pécheurs courageux ayant planté leur cabane sur cette dune nouvelle n’étaient pas concernés par ce genre de chose.)
Ha leur liste et leur domaines sont là.
http://www.info-marais-poitevin.com/les-syndicats.htm
Sauf la Faute qui fait bande à part ou n’existe plus en tant que syndicat. De toute façon la Faute est une surface à protéger isolée des autres communes.
Et bien sûr au début, les syndicats s’appelaient des abbayes.
Et une image ou on voit bien le territoire couvert par chaque nouvelle digue.
[img]http://www.info-marais-poitevin.com/images/carte-parcelles.jpg[/img]
Paris, il faut tout de même être juste, les acquéreurs d’un bien sont informés de leur obligation d’adhésion à ce syndicat des marais de la faute. La participation pour chacun est minime (moins de 15 euros). Les travaux sur les digues font l’objet de subventions de l’Etat et sont en grande partie réalisés par un autre syndicat du coin : Le syndicat de la Vallée du Lay ( qui regroupe surtout des agriculteurs) qui possède le matériel nécessaire mais peut-être pas la technologie d’une entreprise spécialisée plus importante. Les Fautais font aussi partie de ce syndicat mais depuis 2002, il paient la redevance sur leurs impôts fonciers et c’est la commune qui se charge de participer. C’est assez compliqué pour que tout un chacun ne mette pas son nez dans tout cela!
petite précision:
a la faute toutes les maisons ne sont pas à 500.000 euros.
Le message de 14h12 de ce jour est particulièrement intéressant et confirme ce que j avais pressenti dans mes précédents commentaires . Des propriétaires de terres agricoles se joignent en syndicat pour défendre leurs terres gagnées sur la mer: application de la loi de 1807 … ils entretiennent les digues à leurs frais pour défendre leurs biens et cela est parfaitement normal . Les années passent et , habilement , ces propriétaires , ou certains d entre eux , obtiennent la transformation des terres agricoles en terrains à bâtir ( multiplication de la valeur des terrains par un coefficient non négligeable ,peut-être 1000 ou plus encore …) . Les digues vieillissent , les frais d entretien augmentent , les acheteurs des terrains n ont pas été informés , ou n a pas prêté attention au fait que la loi les oblige à défendre à leur tour leurs biens en payant pour l’entretien des digues , et de toute façon les statuts de l’association prévoit qu’il faut détenir 2 ha pour avoir voix au chapitre. La mairie et les services d urbanisme n ont probablement pas informé les acheteurs des terrains à bâtir qu’ils devaient à leur tour entretenir ces digues à leurs frais / tout cela constitue les prémices d une catastrophe annoncée … avec les anciens propriétaires et membres de l association syndicale qui finalement refile le mistigri de l’entretien des digues à la commune une fois les terrains vendus et la contrepartie sonnante et trébuchante obtenue en échange …. c est bien la privatisation des profits et la nationalisation des pertes bien connue … Reste à savoir , et la justice le démontrera ou non un jour , s il y a eu ou non délit de prise illégale d intérêt par certains lors des prises de décisions qui ont conduit à cette situation ainsi que mise en danger d autrui … Les assurances paieront , puisque l’Etat dans sa grande magnanimité en a décidé ainsi , mais cela ne rendra pas la vie à toutes les malheureuses victimes, surtout des personnes âgées et des petits enfants morts dans des conditions innommables , avec tout le malheur occasionné dans les familles qui ont perdu des êtres chers … Sic transit mundi
Ben oui, Brigitte, 2 hectares de terres agricoles, soit 6000 Euros donne une voix et une maison à 500 000 Euros donne le droit de se taire. Il y a là une petite incongruité.
Mais c’est l’occasion de changer tout ça il me semble et le pauvre Babin, en faisant des économies de bout de chandelles sur les digues, va gagner un passage par la case prison, peut être.
Tiens en cherchant le prix des terres agricoles, je viens de trouver une vidéo avec mes voisins agriculteurs. Le premier qui parle en disant « on a parti » a été dans un premier temps protégé par un digue qui n’a pas cédé parce qu’elle est devenue une piste cyclable et a donc été un peu rehaussée (merci au conseil général) et le second a vu ses digues céder, elles sont la propriété du conservatoire du littoral qui n’y a fait aucun travaux.
Et il parle de Mme Cantet en disant que s’il n’était pas allé la chercher elle ne serait probablement plus là aujourd’hui. Elle est âgée et se déplace difficilement. Sa maison est à coté du pont du Brault. En face, à Charon c’est en zone noire. Chez nous rien !
http://www.dailymotion.com/video/xcfbgt_reportage-tempete_news
J’entends « après la tempête de 99 on avait fait pour 2 millions de travaux sur les digues du front de mer (Champagné) » et « 4m50 en tête de digue » ce qui fait juste la hauteur de la mer atteint par Xynthia. Mais il oublie les passages pour les tracteurs qui étaient bien plus bas…
2 millions en 99, je suppose que c’est des francs, soit 300 000 Euros pour 3km maximum et donc 1/10e de 1000 Euro le m sur 10 ans.
Juste à la fin, on voit Antoine Priouzeau, l’ancien suppléant député de Joel Sarlot (mais la vidéo s’arrête quand il commence à parler)
Bruno et Jacques,
Votre échange me renvoie à une histoire qui a débuté en 1784. Un monsieur Jean Chauveau, devient propriétaire des terres existantes et à venir sur la pointe de la Faute. Les héritiers se regroupent en 1863 pour protéger leurs biens (et gagner sur la mer de nouvelles possessions). A l’époque, il ne s’agit que de biens agricoles. Ils forment un syndicat chargé de construire et d’entretenir des digues. Ce syndicat, devenu association syndicale des marais de la Faute est, depuis cette date, chargé des mêmes taches. Chaque nouveau propriétaire est obligé d’y adhérer mais il faut 2 ha pour avoir une voix lors de l’assemblée générale. Donc seuls les gros propriétaires ont leurs place (on peut se regrouper mais pour faire 2 ha, il faut beaucoup de petits propriétaires). Qui était président de ce syndicat ces dernières années? Philippe Babin. Donc, vous voyez, laisser les propriétaires construire et entretenir leurs digues pour se protéger peut, avec les années, amener à des catastrophes !
Je tiens à ajouter que ce syndicat s’est dissout en novembre 2009 pour remettre ses possessions à la commune de La Faute. Des problèmes de responsabilité en perspective lors des jugements à venir !
Regardes par exemple la prise des Wagons. La digue précédente date de 1852 et en 1889, soit 37 ans plus tard, ils font une digue de 4 km pour prendre une bande de terre qui fait 30 hectometres par 5 hectomètres, soit 150 hectares.
http://www.oestv.fr/vendee.htm
« En vendée, le prix des terres libres et prés libres non bâtis s’élève à 1940 €/ha en 2003, ce qui est inférieur aux moyennes nationale (4490 €/ha) et régionale (2360 €/ha). Ce prix varie selon les petites régions agricoles en Vendée : de 1530 €/ha dans le marais breton à 2460 €/ha dans la plaine vendéenne. »
Bon, on va dire 3000 Euros par hectares, ça nous fait 450 000 Euros protégés par une digue à 4 000 000 d’Euros. Donc de nos jours aucun intérêt à gagner de la terre comme ça sauf si le prix des digues est multiplié par 10 dans les estimations.
Par contre si la même digue ne protège pas une simple bande de 500m de large mais 5km (et donc presque jusqu’à Triaize), le prix de la digue est égale au prix du terrain.
Je me demande franchement si le prix des digues n’est pas surestimé par le gouvernement par rapport à ce dont on a besoin dans le marais. Ou alors il faut ressortir les pelles et les baudets du Poitou pour faire baisser les prix.
Deux choses : mes grands-parents (nés en 1925) se rappellent bien que lorsqu’ils étaient jeunes, ils entretenaient les nombreuses digues à l’intérieur-même du marais ! Aussi, je maintiens que les digues ont été faites pour gagner des paturages et non construire ; par ailleurs, dans les années 20, quand une maison etait inondée, on nettoyait et c’etait tout…. aujourd’hui, le montant des degats est bien supérieur !
Oui, Bruno, on est d’accords si vous ne dites pas sans calculs préalables qu’il est plus économique de tout raser.
Bon, faut que je fasse le calcul pour les terres agricoles, mais regardez une carte de l’IGN, de nouvelles digues ont été construites régulièrement pour gagner quelques hectares et ça n’a pas semblé déraisonnables pour ceux qui l’ont fait à l’époque. Peut être qu’il fallait de toute façon entretenir l’ancienne digue et qu’ils préféraient alors en refaire une nouvelle un peu en avant de la précédente. Je ne sais pas. Et je ne retrouve pas la même chose chez vous.
Et la « taxe spéciale basée sur la valeur des habitations » ça s’appelle les impôts locaux. Suffit ensuite d’élire des conseiller municipaux, généraux et régionaux qui soient prêt à prendre en compte la sécurité de leurs électeurs.
Finallement, Jacques, sans le dire, vous êtes d’accord avec moi ! Constituez une association de propriétaires et construisez, entretenez et financez les digues ! Compte-tenu de la valeur de vos maisons, vous serez gagants !
Bruno, je veux bien regarder pour le budget d’entretien des digues mais où ? Trouvez moi des sources et des chiffres, je ne demande que ça.
Là, je m’en tiens aux chiffres annoncées par le gouvernement soit 1000 Euros le mètre. Ensuite je ne pense pas que l’entretient soit énorme mais même s’il fallait tout refaire tous les 10 ans, ça ne me semblerait pas insupportables pour la Faute.
Et je me faisais la même réflexion en arrivant à ce résultat de 10 000 Euros par maison. Ca vaut le coup de dépenser ces 10 000 Euros sans attendre d’hypothétiques subventions et si l’état, la région, le département, la commune et les syndicats de marais ne s’en rendent pas compte et son défaillants, alors je pense que les habitants concernés devraient chercher à recréer un nouveau syndicat et s’en occuper eux mêmes. Encore faut-il qu’ils sachent avant si on va les expulser comme des malpropres ou pas.
A l’origine c’est bien comme ça que ça s’est passé et les habitants regroupés étaient capables avec les moyens dérisoires de l’époque, de se protéger par des digues. Si à l’époque de la pelleteuse on ne sait plus le faire, c’est qu’on a perdu le sens des réalités, à mon humble avis. On attend connement les subventions et les autorisations pour sauver sa peau !
En partant de vos évaluations, les propriétaires n’ont qu’à se regrouper en association dont le but serait de financer la construction de cette fameuse digue qui ne représenterait qu’une faible part de la valeur du patrimoine que vous défendez ! Il est même étonnant que l’on y ait pas pensé avant !
Effectivement, pourquoi faire supporter à l’Etat des dépenses que les particuliers sont à mesure de financer eux-mêmes compte-tenu de la valeur de leur patrimoine. Il suffirait de prélever une taxe spéciale basée sur la valeur des habitations !
« Pour protéger ce patrimoine, il faut en étant très large, 5 km de digue à 1000 Euros le m, soit 5 000 000 d’Euros soit 2% de la valeur du patrimoine à protéger. 10 000 Euros pour chaque maison à 500 000 Euros !!! »
Ouvrir les yeux, je veux bien moi, mais alors soyez réalistes aussi ! Les prix que vous annoncez ne sont que les prix de la construction de l’ouvrage ! Or, chaque année, les coûts d’entretien des digues s’élèvent à plusieurs millions d’euros, rien que pour le seul département de la Vendée ! Pourquoi ne parlez-vous donc pas de cela alors ?
Je le sais trop bien, toute ma famille est de Bouin et cela grève assez le budget de ma commune, fort heureusement aidée dans ce domaine par l’Etat ! Ne serait-ce que sur 20 ans, amusez-vous à calculer le prix qu’ont pu coûter les digues, rien que pour leur entretien ! Regardez le prix que cela avait demandé suite à la tempête de 99, il n’y a que 10 ans !
« il coûtera moins cher à l’état sur le moyen d’etre d’indemniser et d’exproprier que de consolider, surelever et entretenir à coups de millions d’euros tous les ans les digues ! »
Mais ça vient d’où ce crédo ? Pourquoi une telle inflation sur la butte en terre ?
Nous voici donc maintenant avec un cout d’évaluation des maisons qui a doublé. Donc 500 000 Euros la bicoque à la Faute et les digues vont protéger au moins 500 maisons après rasage de celles rachetées. Donc un patrimoine immobilier de 250 000 000 Euros.
Pour protéger ce patrimoine, il faut en étant très large, 5 km de digue à 1000 Euros le m, soit 5 000 000 d’Euros soit 2% de la valeur du patrimoine à protéger. 10 000 Euros pour chaque maison à 500 000 Euros !!!
Ouvrez les yeux un petit coup, ça ne fait pas de mal.
Et moi je n’ose pas faire le calcul prix des km de digues / cout des terres agricoles à protéger.
à FMS : Parler du déficit de l’Etat, je veux bien, mais à ce moment-là, il faut être cohérent jusqu’au bout… : il coûtera moins cher à l’état sur le moyen d’etre d’indemniser et d’exproprier que de consolider, surelever et entretenir à coups de millions d’euros tous les ans les digues !
http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2010/05/06/97001-20100506FILWWW00630-xynthia-l-eat-estime-les-maisons.php
« Le rendez-vous s’est « très très bien passé, je vais toucher ce que j’escomptais rapidement, tout est comme le gouvernement s’était engagé à faire », a expliqué à l’AFP Michel Dedieu, le deuxième propriétaire à avoir reçu son estimation et dont la maison n’avait reçu que 35 cm d’eau. »
N’est-il pas question en ce moment de « réduction des déficits », de « rigeur » ???
L’état souhaite parait-il « geler les dépenses pendant les trois ans à venir ».
Il en prend le chemin en effet!
Démolir des maisons qui n’ont pas étè, ou, peu touchées …
Le contribuable va certainement apprécier une telle gabegie d’argent public !
800 millions au lieu de 400, ça va peut-être faire réfléchir l’Etat sur le coût de l’expropriation ! On va peut-être pouvoir conserver nos maisons ! ! !