Editorial
Confusion : c’est le mot qui convient le mieux pour décrire la politique de l’Etat après la catastrophe due à la tempête Xynthia. Il y a presqu’un mois, la mission commune d’information du Sénat employait déjà ce mot en déplorant une «très grande confusion». Alors que la catastrophe a eu lieu en février dernier, le gouvernement a décidé hier, pour statuer sur le sort de quelque 300 maisons sur les 1.510 logements inscrits en «zone noire», de se… donner du temps !
Cette confusion se lit dans la succession des déclarations du gouvernement. A tout seigneur, tout honneur : le 16 mars, Nicolas Sarkozy, à la Rochelle: «Nous ne laisserons pas se réinstaller des gens dans des maisons situées dans des lieux où il y a des risques mortels.» Entre temps toute la palette des contraires. Comment expliquer cette confusion ? Corinne Lepage, avocate des victimes, dénonce « une opération d’enfumage. Le préfet a envoyé à des gens des courriers les menaçant de démolir leur maison alors qu’il n’avait pas le droit de le faire. Mais le tribunal administratif de Nantes a considéré que ces courriers étaient bien des décisions et a donné deux mois aux habitants pour saisir le tribunal. Le délai expire le 8 juin et comme par hasard le 3 juin M. Apparu communique en disant qu’il n’a jamais été question de démolir… Ils veulent évidemment éviter les recours devant le tribunal ».
En attendant, avez-vous vu la démission des maires, des membres du conseil général qui, à l’instar de Philippe de Villiers, ont couvert ces constructions litigieuses qui se sont révélées criminelles ? De Villiers a même tenté de dresser un écran de fumée pour déplorer que le conseil général n’ait pas eu « une compétence juridique » pour l’urbanisation du littoral, alors qu’il l’avait ! À tous les échelons, on a fermé les yeux. Philippe de Villiers n’a pas été seul : Nicolas Sarkozy a fustigé justement une «cascade de décisions litigieuses», oubliant qu’il préconisait il y a un an un assouplissement de la législation pour que ces terrains deviennent constructibles !
À la Faute-sur-mer la bien nommée, et dans le coin, le petit clientélisme ordinaire entre promoteurs et politiques , va se poursuivre tranquillement. Toutes les autorisations données au sceau de l’incompétence et des intérêts bien compris vont pouvoir continuer comme avant.
3 réponses à to “Xynthia : confusion et clientélisme… (larepubliquedespyrenees.fr)”
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Je suis entièrement d’accord avec votre editorial. Que de tergiversation pour plus ou moins reculer et ne pas faire face à ses responsabilités. On oublie pourtant les sinistrés qui depuis l’annonce des zones noires, ce sont fait des films (noirs eux aussi) n’ayant jamais de renseignements corrects. C’est inadmissible de jouer avec les nerfs des personnes qui avaient déjà vécu des moments très difficiles. Espérons que ce nouvel épisode va calmer les esprits!
Je suis entièrement d’accord avec votre editorial. Que de tergiversation pour plus ou moins reculer et ne pas faire face à ses responsabilités. On oublie pourtant les sinistrés qui depuis l’annonce des zones noires, ce sont fait des films (noirs eux aussi) n’ayant jamais de renseignements corrects. C’est inadmissible de jouer avec les nerfs des personnes qui avaient déjà vécu des moments très difficiles. Espérons que ce nouvel épisode va calmer les esprits!
Bonjour, cet Editorial est d’une grande clarté, il va falloir maintenant attendre que le TGI nomme les responsables de cette tragédie….
Et le Lay aura encore le temps de déborder, et les digues attendre que quelqu’un décide de les mettre en état de sauver des vies !