« Ce que nous voulons, c’est instituer en France, une vraie culture du risque. Chacun doit prendre conscience de l’actuelle élévation du niveau de la mer, d’une exposition plus fréquente du littoral aux tempêtes, aux submersions marine. » Bruno Retailleau, qui a présidé cette mission sénatoriale, fait au total 92 propositions. En tête de liste, les plans communaux de sauvegarde. Trop peu de communes en sont encore dotées. Il propose de lier désormais les subventions de l’État pour la prévention des risques à l’existence d’un tel plan.
Concernant les zonages dits de solidarité, qualifié hier par les députés « d’absurdes, coûteux, inutiles et traumatisants », les sénateurs plus modérés, souhaitent que leurs tracés soient revus. Ils suggèrent la création de « zones d’extrême danger » inhabitables.
La submersion marine n’avait pas été prise en compte par Météo France dans la nuit du 27 au 28 février. Bruno Retailleau demande à ce que le programme national « Litto3D », qui cartographie toute la côte et ses fonds proches, soit mené à bien d’ici la fin de l’année. C’est à partir de cette cartographie en trois dimensions que le risque de submersion pourra être anticipé et prévenu. Le Sénat souhaite, par ailleurs, que les plans de gestion des risques inondations sur le littoral soient confiés aux préfets de département.
Nouvelle gouvernance
Révision du système d’alerte, dispositif d’envoi en masse de SMS, système de sirènes…Le rapport consacre tout un volet de sa réflexion à la mise en alerte des populations, en les associant aux plans communaux de sauvegarde, « avec des mesures concrètes, faciles à mettre en oeuvre ». Une journée nationale de prévention des risques, avec des interventions dans les écoles pourrait être créée.
Gros problème : la gestion des digues et des défenses contre la mer. Premier acte, les recenser et les renforcer. Clarifier ensuite les responsabilités. Bruno Retailleau se prononce en faveur d’une gestion locale de proximité, avec évaluation obligatoire de ces défenses tous les six ans. Comme aux Pays-Bas. Côté financement, il propose un double financement national et local. D’un côté le fonds Barnier, de l’autre création d’une taxe sur les permis de construire moduléeselon la zone et le niveau de risques. Le tout coiffé par un comité de pilotage national.
« Une nouvelle gouvernance du littoral est à inventer », dit-il. Il suggère d’élargir les compétences de l’actuel Conseil national de la mer.
Le régime de catastrophe naturelle visé
Le rapport de la mission d’information sénatoriale propose aussi une remise à plat du régime de catastrophe naturelle. Avec notamment une définition plus précise des risques couverts par les assurances.
Si le régime actuel permet, sous réserve de publication d’un arrêté ministériel, l’indemnisation par les assureurs des sinistres dont la couverture est normalement exclue des contrats d’assurances de biens (véhicules et habitation), les catastrophes naturelles ne sont pas délimitées. « Il n’existe ni liste, ni critères précis définissant ce qui relève des catastrophes naturelles », indique le rapport.
Figure aussi, parmi les autres propositions, l’idée d’un prélèvement exceptionnel sur les réserves de la Caisse centrale de réassurance pour alimenter le fonds Barnier, de prévention des risques naturels majeurs. Un autre prélèvement, toujours chez les assureurs, pourrait financer le plan reconstruction et de renforcement des digues, dont les détails doivent être annoncés le 13 juillet.
15 réponses à to “Xynthia : le plan « anti-submersion » des sénateurs (Ouest France)”
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A Kiwi,
je peux être là s’il y a besoin, je suis disponible, n’ hésitez pas!
DITES DONC MESSIEURS LES SENATEURS QUI M AVEZ RECUS DANS VOTRE BELLE MAISON DU SENAT, DANS LE CADRE DE LA PROTECTION DES DIGUES PASSEZ DONC PAR LA FAUTE DERRIERE LA ROUTE DE LA TRANCHE IL Y A UN NOUVEAU JEU ICI UN JEU DE PISTE QUI CONSISTE A CHERCHER LA DIGUE ECROULEE. CAR DEPUIS NOTRE VENUE RIEN N A CHANGE ICI ON EST TOUJOURS AUSSI MAL PROTEGES
UNE QUESTION SE POSE COMMENT REELLEMENT LES DIGUES DOIVENT ELLES ETRE REALISEES AFIN DE PROTEGER SANS AUCUN DANGER LES HABITANTS
POUR FAIRE PRENDRE CONSCIENCE AUX POUVOIRS PUBLICS DU DANGER UNE MANIFESTATION EST ORGANISEE PAR L AVIF (association des sinistrés) LE 12 AOUT A 19H19 SUR LA DIGUE COTE CAMPING
VENEZ NOMBREUX MANIFESTER VOTRE MECONTENTEMENT CAR MEME A L AIGUILLON LE PROBLEME RESTE LE MEME LA PROTECTION DES HABITANTS CE N EST PAS PARCE QU IL N Y A PAS EU DE MORTS QU IL NE PEUT PAS Y EN AVOIR
LES TELES SERONT LA AVEC NOUS C EST L OCCASION DE FAIRE SAVOIR VOTRE COLERE
AU 12 AOUT A 19H19
BESOIN DE RENFORT D HOMMES POUR AIDER A L ORGANISATION (AUX MEMBRES EXCLUSIFS DE L ASSOCIATION AVIF) (distribution de mailing pour indiquer l endroit ou se rejoindre et installer les gens sur les digues en renfort a une organisation deja prévue,)
mais plus on est ….. plus on s amuse!!!
les bonnes volontes faites vous connaître
Mais avoir l’esprit réaliste n’exclut pas le sens des valeurs. Ca permet au contraire de mieux servir ces valeurs.
Ce blog est un lieu démocratique (merci Renaud encore une fois !).
Nous ne sommes pas d’accord, Jacques .
Opposer valeurs et esprit réaliste est étrange, et bien dans l’esprit du temps…
Chacun se fera son idée. C’est l’essentiel…
Ha Musette, désolé mais oui la mort ça existe et il faut parfois savoir regarder la réalité en face. Que ce soit à l’armée ou ailleurs, nous acceptons de prendre des risques et si 1% de morts tous les siècles, vous paraît inadmissible, alors surtout, plus de bagnole, plus de vélo, plus de marche à pied, restez chez vous dans votre bunker aseptisé, habillez vous d’une épaisse couche de mousse et mangez froid (l’eau de nouilles ça brûle).
Contre les risques, on peut lutter au hasard et rester dans le flou comme le fait ce rapport quand il parle de « danger mortel », ou bien on peut se mettre d’accord sur des objectifs quantifiables. Le flou a l’inconvénient de permettre de faire n’importe quoi et tue plus surement que d’admettre que la mer puisse tuer chaque année un habitant sur 10 000 à la Faute et à l’Aiguillon.
A Sainte Radegonde, depuis 25 ans que j’y suis installé, je compte au moins 5 morts par noyade pour 600 habitants, soit 3 sur 10 000 chaque années ou 3% par siècle et si à chaque fois ce fut un drame, personne n’a proposé la moindre mesure préventive il me semble. Je dois être un des rares ayant en permanence un cordage dans sa voiture et un marteau brise vitre et coupe ceinture.
Et donc non, on ne peut pas « TOUT faire » et je doute de vous trouver demain dans un bunker, mais on peut faire au mieux avec ce qu’on est disposé à payer pour, tant financièrement que par nos actes.
A Jacques : il y avait une solution épatante, une solution de première ordre en matière de protection des populations, c’était de ne pas autoriser les constructions en zones inondables en dessous du niveau de la mer.. Il y en avait une autre qui était la prévention active des risques.Les arguties théoriques dans cette affaire me laissent pantoise ! Quant à la comptabilité du nombre de morts autorisé, comme à l’armée, alors là les bras m’en tombent !
Si le risque zéro est une connerie parce qu’elle relève d’une conception du monde ultra libérale et avec une vision seulement compable
et gestionnaire, on voit où ça nous mène : une comptabilité sordide à laquelle Jacques vous vous êtes laissé entraîner. Un calcul que ne désapprouverait pas le maire de cette commune sinistrée, qui, sans un mot de compassion, a soldé les comptes de la perte financière que provoquerait la destruction des maisons en zone noire dite de solidarité !
Car à La Faute : on a constructions en zones inondables + zéro prévention + prévarication …
Vision cynique, qui je pense n’est pas la vôtre, mais où en sommes-nous arrivés pour que nous estimions à 1% de « casse » acceptable
l’avenir de nos enfants, si on peut au moins TOUT faire pour que cela n’arrive pas !!!
Je trouve ailleurs dans le rapport, une critique à peu près équivalente à celle que je viens de faire.
Page 101
» Sur ce terrain, votre mission se range à certains des propos tenus, devant elle, par M. François Ewald, professeur titulaire de la chaire d’assurances au conservatoire national des arts et métiers, qui soulignait que « s’il fallait se retirer de tous les endroits dangereux, le territoire français serait désertique » et qui estimait que « ce n’est pas parce qu’un territoire est inondable qu’il doit par principe être inhabitable ». Comme lui, votre mission appelle donc l’État à éviter de s’engager dans une la « surenchère publique » qui ne pourrait conduire, à terme, qu’à une politique de « tout ou rien ».
[…] En outre, votre mission rappelle que la vision d’un risque zéro est purement illusoire et contraire à une véritable culture du risque, qui nécessite une évaluation collective de la probabilité, des mesures à prendre et des financements à engager. »
« Votre mission avait marqué, dans son pré-rapport, son accord avec le principe selon lequel les zones de danger mortel devaient être déclarées inhabitables.
Toutefois, elle n’a pu qu’être étonnée en prenant connaissance des conditions dans lesquelles le zonage a été élaboré. »
Ben oui, comment pourrait on définir quelque chose de précis et d’indiscutable et partant d’un concept aussi flou que le « danger mortel » ?
Du « danger mortel », on peut en voir partout. En mer, bien évidemment, interdisons la navigation, interdisons la baignade …
http://www.doctissimo.fr/html/sante/mag_2002/sem01/mag0628/appli-ete/abecedaire-noyade-ete.htm
« En 2006, le nombre de noyades reste élevé : 1 207 personnes ont été victimes de noyade dont 401 ont été mortelles. Les principales victimes étaient des adultes de plus de 45 ans (59 %) et des enfants de moins de 6 ans (9,6 %). Face à ces drames, la prévention est le meilleur moyen de protection ! »
La prévention ? Mais non, interdisons, rasons les plages ! « Danger mortel » !
Donc revenons à quelque chose de sérieux. « Danger mortel », ça ne veut rien dire. Il faut fixer un maximum admissible pour un risque que l’on puisse estimer. Et ensuite on cherche les moyens pour faire baisser ce risque. Déclarer une zone inhabitable peut être un moyen, ce n’est pas forcément le seul.
J’explicite : à la faute, il y a eu 29 morts pour environs 1000 personnes présentes. Donc le risque d’y mourir était de 3%. C’était inadmissible. Et si ça se produisait tous les 10 ans, ce serait encore plus inadmissible. Par contre on peut penser qu’un mort pour 1000 habitants tous les 10 ans, c’est un risque acceptable. Ca fait 1 mort sur 10 000 chaque année et c’est le taux de mortalité sur les routes en France actuellement. Et ce taux est admis même si évidemment il est souhaitable de le faire baisser encore.
Pour arriver à ce chiffre à la Faute, on a plusieurs solutions.
Soit on renforce les digues et on les surveille suffisamment pour qu’elles ne puissent céder qu’aux évènements climatiques arrivant moins d’une fois en 3 siècles. (Je crois qu’en hollande, il cherchent un risque maxi d’une fois par millénaires ou même mieux)
Soit on étudie ce qui a provoqué la mort de chacune des victimes de Xynthia et on cherche les moyens qui auraient pu empêcher ces morts dans 9 cas sur 10 et on met ces moyens en place (et tout raser est un des moyens possibles mais probablement le plus couteux)
Et bien sûr, on peut renforcer les digues et mettre en place des moyens pour sauver des vies si les digues sont inefficaces.
Bref un travail de scientifique et d’ingénieur, avec des méthodes éprouvées dans l’aviation et maintenant dans l’automobile, alors que nos sénateurs sont plutôt des littéraires …
Ce rapport me semble assez « inventif » en ce qui concerne la réalité du terrain. J’y lis : « le cas de la « cuvette » de La Faute-sur-Mer, essaimée de maisons de plain-pied malgré sa topographie, qui aurait dû empêcher que des habitations soient
bâties dans un secteur concave, situé en front de mer et à quelques mètres à
peine d’une dune faisant office de digue. » et « le POS de La Faute-sur-Mer classait en zone NA (c’est-à-dire urbanisable à court terme) le secteur dans lequel ont été construits des lotissements rasés par Xynthia. »
Une « dune » ??? « rasés par Xynthia » ??? Mais enfin ils savent de quoi ils parlent ?
Je n’avais pas trouvé le rapport lui même. Il est là.
http://www.senat.fr/notice-rapport/2009/r09-647-1-notice.html
« Une à trois fois par siècle »
http://www.sudouest.fr/2010/07/09/une-a-trois-fois-par-siecle-136207-1504.php
« Il y a un siècle, note le docteur Frédéric Surville, on ne construisait pas le long du littoral. Il est possible de le faire aujourd’hui dans certains endroits, à condition de protéger et d’entretenir les ouvrages. Il n’est pas utile de tout raser. On est dans le délire du principe de précaution. Dans certains pays, il y a des risques sismiques, on le sait. On ne va pas évacuer le Japon ! »
À son avis, il est intéressant de prendre connaissance de l’histoire avant de parler de « phénomène inédit » et, surtout, il faut agir. « Une à trois fois par siècle, des événements de ce genre sont constatés mais ils ne sont pas suivis d’effets et, après, on le paye au prix fort. »
Et j’ajoute que « une à trois fois par siècle », ça ne veut pas dire tous les 30 ans minimum, mais que ça peut aussi bien être l’année prochaine, le lundi 21 mars, ou dans 200 ans.
Les 92 propositions de la mission du Sénat
http://www.localtis.info/cs/BlobServer?blobcol=urldata&blobtable=MungoBlobs&blobkey=id&blobwhere=1250163081414&blobheader=application%2Fpdf
http://www.publicsenat.fr/lcp/politique/xynthia-rapport-senat-27433
oui en effet les coef sont impressionant
Voir les coeficients de marées de Mars 2011, « 118 » le lundi 21.
http://maree.frbateaux.net/Coefficients.html?D=20&M=3&Y=2011&op=0&c=95