Source AFP
Réunis en une chaîne humaine le jeudi 12 août, les sinistrés ont observé une minute de silence en mémoire des victimes de la tempête © STEPHANE MAHE / X02520
Près de six mois après Xynthia, un millier de personnes ont formé une chaîne humaine sur la grande digue de La Faute-sur-Mer (Vendée), jeudi soir, pour manifester leur inquiétude avant les grandes marées à venir. « N’oublions pas les victimes de la tempête Xynthia », indiquait, sur la digue parsemée de roses, une banderole mentionnant le prénom des morts de la tempête (29 en Vendée, essentiellement à La Faute-sur-Mer) et leur âge. Émus, les participants se sont donné la main pour observer une minute de silence, alignés sur la digue qui surplombe notamment les quartiers les plus mortifères de La Faute-sur-Mer.
La nuit de la tempête meurtrière, le 28 février, le coefficient était de 102, « et le 10 septembre prochain, pour la première grande marée du début d’automne, le coefficient sera de 116 (sur une échelle de 120, ndlr) », explique Éric Racofier, de l’Association des victimes de La Faute-sur-Mer et de ses environs (AVIF). « Nous sommes inquiets parce que sur cette digue, les seuls travaux qui ont été faits depuis Xynthia sont soit des travaux d’urgence soit des travaux prévus selon des plans établis avant cette tempête », explique-t-il. Le maire de La Faute-sur-Mer, René Marratier, s’est exprimé à plusieurs reprises pour préciser que sa municipalité avait bien fait le nécessaire pour assurer la sécurité de ses habitants.
La Faute-sur-Mer est une langue de terre pratiquement entourée d’eau avec la mer à l’ouest, un lien avec le continent au nord, et l’estuaire du fleuve Lay à l’est. Pour résister aux flots, elle compte sur le cordon dunaire côté mer, en partie submergé lors de la tempête, ainsi que sur des digues côté fleuve.
Zone noire
Alors que les estivants sont revenus sur les plages, moins nombreux de 20 % selon le restaurateur de plage Brahim Briguen, à quelques pas de la digue, les zones où il y a eu des morts et des blessés sont restées intouchées. Sanctuaires glaçants interdits aux visiteurs sous peine de P.-V. avec portes qui claquent, matelas sortis à la hâte dans le jardin en train de pourrir, chaussure abandonnée dans le jardin, carcasse de voiture mangée par le sel. Dans ces zones-là, les propriétaires, souvent parents de victimes, s’expriment peu ou pas.
En revanche, les habitants, parfois de rues juste mitoyennes, qui n’ont pas eu à déplorer de perte humaine, se montrent inquiets. Éric Racofier ne souhaite pas quitter l’endroit, même s’il reconnaît qu’il y a eu des victimes non loin de là. Sa maison, construite par ses parents en 1964, est située en zone noire, que l’État veut vider de ses habitations. Philippe Barbier, résident de la pointe de L’Aiguillon-sur-Mer, chez qui la mer n’a fait que passer, sans stagner, dont la maison est tout de même classée en zone noire, hésite à saisir l’offre de rachat de l’État. Mais Élisabeth et André Jacquot, retraités, ont fait partie des huit premiers sinistrés vendéens à vendre leur maison à l’État lundi. Ils ne veulent plus revenir dans leur maison, mais sont heureux de montrer celle qu’ils viennent de racheter, à La Faute-sur-Mer toujours, mais dans une zone non inondée, et, espèrent-ils, non inondable.
3 réponses à to “Les sinistrés redoutent le retour des grandes marées (afp)”
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Il faut ajouter que météo France essaye de se dédouaner de toute responsabilité par rapport à l’absence d’alerte à l’ inondation en invoquant le caractère aléatoire des phénomènes côtiers (déferlantes ou non selon la configuration de la côte) devant la commission parlementaire (qui semble entériner cet argument)en oubliant (délibérement ?)que l’ inondation de la Faute est due à la montée des eaux du Lay suite à la surcote annoncée et non à un phénomène frontal de vague : les habitants inondés ont été pris à revers en quelque sorte, ce que décrit exactement le PPRI de 2005.
Ommission et mauvaise foi sont les seuls systèmes de défense des responsables, ce qui les accable en soulignant leur négligences.
Et je ne parle pas de PREVIMER….
elle avance, lentement pour certains sans doute,
inexorablement pour d’autres, certainement
N’ oublions pas que cette zone avait été déclarée inondable (et avec risque de dommages pour les biens) dés 2005 dans le plan de prévention des risques encourus par les communes riveraines de l’ embouchure du Lay établi par la préfecture qui décrivait précisement ce qui s’ est passé le 28 février.
Si « on » avait tenu compte de tous les éléments de l’ alerte rouge de météo France, et en particulier de la surcote annoncée du fait d’une dépression atmosphérique exceptionnelle, « on » aurait alors lancé une alerte à l’ inondation en temps voulu (au lieu de considérer que penser à une inondation en l’occurence cela relevait du fantasme, comme cela a été dit par certain(ne) haut(e) responsable).
Ou en est donc l’ enquête en responsabilité lancée par Mr le Procureur ?