Archive pour septembre 2010

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NDLR: information non en liaison directe avec Xynthia et nos communes, mais il était intervenu Mardi 21/09 sur le sujet face aux associations et aux élus locaux.

Philippe de Villiers annonce sa démission du conseil général. Jérôme Fouquet.

Philippe de Villiers annonce sa démission du conseil général. Jérôme Fouquet.

Philippe de Villiers annonce ce matin qu’il « quitte le conseil général de la Vendée ». Cette décision prendra effet le 31 octobre. Président de l’assemblée départementale depuis 1988, le leader du Mouvement pour la France avait annoncé en juillet qu’il serait candidat à succession à l’issue des cantonales de mars 2011. Précisant que « si un jour il devait partir, ce serait par surprise ».

« La réforme territoriale, la fin de l’autonomie fiscale, l’esprit de l’époque, les impatiences, rendent ma décision opportune, sage et nécessaire. Nous entrons dans un nouveau cycle : les collectivités territoriales vont perdre, hélas, leurs moyens et leurs capacités, substituant à l’esprit du temps visionnaire l’esprit du temps mécanicien », explique Philippe de Villiers pour expliquer sa décision.

«J’ai servi la Vendée avec passion»

Il précise qu’il s’agit d’une « décision irrévocable », sans que ce soit pour autant un« retrait de la vie politique ». Il annonce aussi dans la journée « un message aux Vendéens ».

«J’ai servi la Vendée avec passion. De tout mon cœur. Avec l’amour de cette terre qui est la nôtre et à laquelle je dois tous mes enthousiasmes et mes créations. J’ai accompli ma mission, dans le détachement et le désintéressement (…). Avec tant de Vendéens audacieux, nous avons relevé une succession de défis improbables. J’ai voulu faire de la Vendée un département moderne, par une grande politique de désenclavement, de Vendéopôles, afin de soutenir les créateurs de richesse et d’emplois. Nous avons donné à la Vendée de l’élan et du souffle », a estimé Philippe de Villiers.

La Commission européenne a proposé aujourd’hui d’allouer une aide de 35,6 millions d’euros à la France pour faire face aux conséquences de la tempête Xynthia en février dernier.

Cette aide servira au « remboursement des mesures d’urgence, notamment la remise en état des infrastructures de base, les mesures provisoires d’hébergement, les interventions des services de secours et le nettoyage des zones sinistrées », précise l’exécutif européen dans un communiqué. Le Parlement européen et les Etats Membres doivent encore approuver la proposition.

« J’ai eu l’occasion de constater de mes yeux les ravages causés par la tempête Xynthia en Charente et en Vendée et j’ai pris conscience de l’ampleur des besoins. Je suis satisfait de la décision prise aujourd’hui qui montre une nouvelle fois que la solidarité entre les Etats Membres n’est pas un vain mot, c’est une réalité », a souligné le commissaire européen chargé de la politique régionale, Johannes Hahn.

Le secrétaire d’Etat français aux Affaires européennes, Pierre Lellouche, s’est « réjoui » de cette décision dans un communiqué. Il précise qu’il s’est rendu dès le lendemain de la catastrophe à Bruxelles pour solliciter une aide au titre du Fonds de solidarité de l’Union européenne (FSUE).

MERCREDI 29 SEPTEMBRE 2010, 08:00

Depuis la tempête survenue il y a sept mois, une soixantaine de cambriolages ont été commis dans des maisons de sinistrés. Pour Anne-Marie, habitante d’Aytré près de La Rochelle victime de trois vols, « l’après Xynthia est pire que Xynthia ».

Ils avaient déjà tout perdu. Des propriétaires des maisons touchées par la tempête Xynthia le 28 février dernier doivent maintenant faire face à de nouvelles épreuves. Sept mois après le drame, certains sont victimes d’une série de cambriolages.

Une soixantaine de vols ont été commis en quelques mois, comme par exemple à Aytré près de La Rochelle, en Charente-Maritime. Anne-Marie n’en peut plus. Depuis le passage de la tempête, elle a été cambriolée trois fois. Cadres, tableaux et même sa baignoire en fonte ont été volés.

« C’est votre vie qui part, vos souvenirs », raconte-t-elle des larmes dans la voix, sur Europe 1. Anne-Marie avait déjà beaucoup perdu pendant la tempête, mais pour cette habitante d’Aytré « l’après Xynthia est pire que Xynthia ». « C’est atroce, ils ont tout vidé », constate-t-elle, « c’est inhumain »

Sept mois après la tempête, les sinistrés sont toujours dans l’attente. Les pouvoirs publics et les élus tâtonnent encore pour réorganiser de manière durable, sûre et équitable les communes sinistrées de La Faute-sur-Mer et l’Aiguillon-sur-mer en Vendée.

Dernier épisode, le 21septembre, le deuxième rapport d’experts ministériels sur les « zones noires » ou « zones de solidarité » – les endroits trop dangereux pour y laisser des habitations – a suscité l’ire des élus et des associations locales, comme l’avait fait le premier publié le 7 avril.

Ce nouveau rapport préconise de ramener, pour la Vendée, le nombre de maisons expropriables à 761, soit une baisse de près de 25% par rapport au chiffrage initial d’avril. En revanche, il rajoute en zone noire onze maisons qui ne s’y trouvaient pas et pose le problème de ceux qui ont déjà vendu leur maison à l’Etat au titre du précédent zonage, et qui découvrent qu’ils n’y étaient pas obligés. La bataille n’est donc pas terminée pour les sinistrés. (Source Europe 1)

L’agence CAPA prépare un documentaire de 90 minutes pour France 3 sur la tempête Xynthia (diffusion fin février 2011). L’ambition de ce film est de relater avec précision ce qui s’est déroulé dans la nuit du 27 au 28 février dernier.
Pour cela, nous sommes à la recherche d’images. D’images de la tempête qui auraient pu être prises par des particuliers.
Mais nous recherchons également des images d’avant la tempête (fêtes, anniversaires, concours de sports, etc…), qui nous permettrons de montrer la vie quotidienne avant la catastrophe dans les communes touchées par la tempête.
Si vous disposez de telles images, merci de prendre contact avec le réalisateur.

Marc Garmirian
CAPA TV
80, rue de la Croix Nivert
75015 Paris. France
+33 6 08 02 27 24
mgarmirian@capatv.com

Les victimes de la tempête Xynthia attendent toujours de connaitre le sort final qui sera réservé à leurs habitations. Un dernier rapport d’expertise diminue la part des zones noires. Mais entre récupérations politiques et rapport officieux, les sinistrés semblent être les grands oubliés des manoeuvres politiciennes.

Capture d'écran rapport d'expertise des zones de solidarité suite à la tempête Xynthia

Capture d’écran rapport d’expertise des zones de solidarité suite à la tempête Xynthia

L’indemnisation des victimes de la tempête Xynthia est devenue un terrain de manœuvres politiques. Dernier épisode en date, la révélation d’un rapport d’experts par le Figaro (21/09) suggérant aux Pouvoirs Publics de réduire de 25% le nombre de maisons promises à la destruction et classées en zone noire  pour cause de trop grande exposition aux dangers d’inondation. «L’arrivée de ce rapport nous a fait plaisir, nous a déclaré Renaud Pinoit, vice-président  de l’AVIF (Association des victimes des inondations de la Faute-sur-Mer et de ses environs). Nous avons demandé avec insistance que les experts viennent sur le terrain, au lieu de dessiner les zones depuis leur bureau de Paris ou de Poitiers. Et ils sont venus nous voir et ont rencontré les élus. » Appel pressant encouragé par des historiens et des chercheurs, tel Thierry Sauzeau dont nous publions le point de vue (voir document ci dessous). Un seul élu n’a pas été consulté: Philippe de Villiers, le président du Conseil Général. Ce qui lui a permis d’exiger – et d’obtenir –  du ministre de l’Environnement Jean-Louis Borloo qu’il se démarque du rapport. Pis. Il s’est même aventuré à prétendre que les maisons écartées de la démolition par les experts devenaient invendables. Ce qui se révèle faux après enquête. Ce sont les Domaines qui se sont portés acquéreurs, quoi qu’il arrive, s’engageant, au nom de la solidarité nationale, à racheter généreusement, parfois jusqu’à 10% au-dessus de la valeur estimée, les habitations de ceux qui le souhaitaient, à condition qu’ils habitent dans une zone définie depuis avril, offre valable jusqu’à fin octobre. Bref, une habitation peut ne plus être classée en zone noire et pourtant être rachetée par les Domaines. Mais Philippe de Villiers tient à montrer qu’il est le meilleur défenseur des sinistrés. Quitte à tordre la réalité. Et quitte à retarder une fois encore la résolution des problèmes des sinistrés. « Les habitants ont besoin de savoir très vite et de façon définitive où sont placées leurs maisons, poursuit Renaud Pinoit ». Invité à participer à la conférence de presse du Président du Conseil général, il a pris ses distances. Et a publié sur le site de l’association, le tracé des nouvelles zones. Il lui avait pourtant été demandé de les garder pour lui, discrètement, comme pour ne pas officialiser le rapport.

Dossier Xynthia, pour une nouvelle doctrine de prévention du risque de submersion.par Thierry SAUZEAU

Maître de conférences d’histoire moderne / UFR-SHA Université de
Poitiers (UP.)
Chercheur du Groupe d’Etudes et de Recherches d’Histoire en Centre Ouest
(GERHICO-Cerhilim EA 4270)

Co-Directeur
Groupe de recherche Xynthia de la Région Poitou-Charentes

Maître de conférences d’histoire moderne / UFR-SHA Université de
Poitiers (UP.)
Chercheur du Groupe d’Etudes et de Recherches d’Histoire en Centre Ouest
(GERHICO-Cerhilim EA 4270)

Co-Directeur
Groupe de recherche Xynthia de la Région Poitou-CharentesUne journée d’études « expliquer Xynthia, comprendre le phénomène » s’est tenue le 24 juin 2010 à la Maison de la Région Poitou-Charentes avec 14 chercheurs dont les acteurs de la « Mission littoral » du Conseil général de Charente Maritime. Tous s’accordent pour dire qu’il faut au minimum plusieurs mois pour prendre en charge les sinistrés, réaliser les mesures, acquérir les données, livrer un diagnostique et faire des préconisations fiables afin de mettre en sécurité les habitants du littoral face au risque de submersion. Depuis 8 mois à présent, l’Etat s’appuie sur l’expertise de ses seuls services déconcentrés pour réaliser ses propres enquêtes, sans le moindre lien avec les spécialistes de ces questions.En effet, les préfectures, saisies par l’Exécutif début mars, ont traité en quelques semaines un problème unique parmi tant d’autres. L’annonce du rapport d’expertise complémentaire rendu pour la Vendée cette semaine n’est qu’un avatar des enquêtes précédentes. Une fois posé le caractère inéluctable de la toute puissance d’une Nature présentée comme indomptable, le mandat donné aux agents de l’Etat était clair et étroit : réagir en secouristes pour mettre les gens à l’abri en cas de réplique d’un phénomène de l’ampleur de Xynthia. De ce strict point de vue, avec le zonage, les mesures de rachat et le relogement « en lieu sûr », la mission semble accomplie. Il manque malheureusement toujours ces dose de pédagogie – les expertises ont été menées à huis clos – et de rigueur essentielles à ce travail. Résultats ? Des territoires pourtant sinistrés sont exclus du dispositif, au grand dam de leurs résidents ici, suscitant toutes les suspicions ailleurs. D’autre part, le zonage a retenu des quartiers où la mise en danger des vies reste discutée. Depuis plusieurs mois, les critères des experts gouvernementaux – dont la liste varie en fonction des lieux considérés – n’ont toujours pas été explicités, donnant une fâcheuse impression de « deux poids, deux mesures ».Entre temps, les missions parlementaire et sénatoriale ont pourtant demandé d’affiner le diagnostique à la lumière des connaissances historiques, géologiques, océanographiques, météorologiques et techniques. En effet, ce n’est pas une seule, mais toute une batterie de questions qui devrait occuper le champ de l’action publique. Ces questions se situent toutes en amont du travail effectué en préfecture. Peut-on établir scientifiquement que Xynthia est une récidive de phénomènes anciens ? Si oui, doit-on rétablir les défenses existantes contre la submersion, en leur rendant le niveau d’intégrité que des décennies d’abandon leur ont fait perdre ? Dans l’hypothèse de grands travaux, comment prouver aux services de l’Etat que le risque est assumé, que les aléas sont anticipés, que les habitants peuvent être mis en sécurité ?Parallèlement, l’Etat gère la crise à coup d’annonces dans les médias, comme ce fut le cas le 14 avril suite à la visite de 4 ministres à la Rochelle, et encore le 3 juin par l’intermédiaire de deux conférences de presse des ministres Jean-Louis Borloo et Benoît Apparu, et cette semaine, avec la remise du rapport « Vendée » au Ministre. A l’évidence l’objectif est de dédramatiser la situation au niveau national. En contrepoint, pour les sinistrés aucune avancée réelle ne vient concrétiser ces déclarations.Les zones de solidarité restent des zones de délocalisation prioritaires – et non plus forcées – et pour ceux qui refusent, les procédures réglementaires restent à l’ordre du jour : déclaration d’utilité publique (1er acte juridiquement contestable), affaires portées devant le juge. Les victimes restent dramatiquement seules face à l’appareil d’Etat qui détient seul l’information sur l’ampleur des rachats et laisse courir les rumeurs pour mieux servir les offres d’achat des agents des Domaines et forcer la main aux sinistrés qui hésitent à partir et à vendre.Le débat contradictoire sans cesse promis reste largement biaisé. Passe encore qu’un dialogue de sourd reste de mise avec des préfets non mandatés pour débattre. L’Etat somme les collectivités et les sinistrés de prouver qu’ils sont capables d’assurer leur sécurité. Les acteurs de terrain réfléchissent à leurs plans de prévention, sans que l’Etat n’ait précisément défini les critères à respecter. A l’heure actuelle, plusieurs éléments majeurs font de toute manière défaut. C’est que nous ne sommes ni aux Pays Bas ni au Japon : la politique du risque côtier connait en France de graves lacunes. Il y a là autant de verrous que l’Etat actionne à sa guise. Une approche globale nécessite d’enquêter à trois échelles ignorées jusqu’ici, afin de cerner la totalité du problème.

1 – A l’échelle individuelle, le paramètre humain et social, totalement escamoté, est essentiel. Comment expliquer que des victimes vivant en zone de solidarité désirent rester, alors même qu’elles ont vécu et souffert de l’évènement ? Cela bat en brèche la doctrine d’Etat de délocalisation massive. Il y aurait donc des aléas que les riverains pourraient en conscience s’engager à supporter ? Le rapport remis par les chercheurs à la mission sénatoriale est sans appel, les zones touchées par Xynthia ont vécu d’autres phénomènes équivalents (1957, 1941, 1940, 1924, 1878, …) et les communautés ont su résister et se reconstruire. En ce cas, comment organiser l’habitat – individuellement – et l’urbanisme/les aménagements, voire les activités – collectivement – pour répondre raisonnablement à ce défi ancien que nos sociétés modernes ont minimisé ? Les réponses que les préfectures ont fournies sont à la hauteur de la réponse que l’Exécutif attendait : personne ne doit plus vivre dans une zone submersible. C’est ce qui explique que l’on n’ait pas enquêté auprès des victimes, lesquelles n’ont reçu d’information que par le biais d’une piètre communication gouvernementale, via les médias. Pire, hors des zones noires, rien n’est envisagé, comme si le prochain épisode de submersion allait immanquablement frapper aux mêmes endroits. Il est vrai que les vraies réponses, acceptables et négociées par les riverains, reviendraient à intégrer le risque/l’aléa à l’établissement du prix du foncier. Or, la fixation de ce prix reste abandonnée au seul marché. Elle s’est établie en termes de « vue sur la mer » depuis un demi siècle, bien plus qu’en prenant en compte les risques.

2 – Sur chaque territoire, l’Etat met les collectivités en demeure de travailler aux dispositifs de mise en sécurité de leurs habitants. Les préfets se targuent d’avoir établi l’impossibilité de protéger les habitants des zones noires. Les pièces obtenues suite aux référés mesure utile devant les TA.de Nantes et Poitiers nuancent cette affirmation. On a utilisé des photos aériennes pour identifier les zones à expertiser. On a utilisé des images SPOT de l’inondation, lesquelles renseignent sur la « tache » de submersion sans éclairer la 3 edimension de la catastrophe, la hauteur d’eau. Celle-ci a été estimée sur le terrain, par relevé de hauteurs d’eau par les agents des services de l’Etat (DDTM ex-DDE) d’ailleurs aussi peu nombreux que désorganisés par des restructurations successives. Les enquêtes ont été menées à l’insu des habitants, en pénétrant chez eux à la faveur chaos qui régnait alors. Un premier travail aurait dû consister à interviewer systématiquement les victimes de Xynthia, afin d’aboutir à une première représentation assez fidèle de la chronologie de la submersion. C’est d’ailleurs la 4e dimension du phénomène, tellement essentielle qu’elle n’est jamais évoquée. Une enquête de reconstitution (chronologie et direction de l’onde de submersion sur les territoires, les quartiers, la voirie et les maisons) est un travail empirique mais qui donne des résultats satisfaisants et suffisants, sur certaines zones impactées. D’autres outils sont nécessaires pour les zones agricoles ou non impactées par Xynthia. La mise en œuvre d’un vrai plan littoral d’évacuation (zones de repli à atteindre, trajets prédéterminés) nécessite ainsi l’acquisition d’un Relevé Numérique de Terrain (RMN) bâti à partir de données topographiques de haute résolution (ex : LIDAR) et associé à un modèle de submersion dynamique. L’association RMN-Modèle de submersion dynamique restituera la chronologie d’un évènement de submersion, et permettra de prédire – à partir de l’instant où une cote d’alerte est atteinte – de combien de temps on dispose pour évacuer les habitants, déterminer les zones de repli, les trajets pour les atteindre, etc. Les collectivités locales, que le gouvernement presse de dire avec force détails comment elles comptent mettre leurs administrés en sécurité, ne pourront le faire en toute connaissance de cause, sans avoir acquis ces connaissances précises et essentielles.

3 – Il ne suffit pas d’informer et d’alerter les habitants, car le maillon faible reste celui de la mesure en temps réel et territoire par territoire, du phénomène générateur de risque : la surcote ici, mais à d’autres moments la houle, les vagues, … C’est la problématique de la prévision à moyen/court terme de l’intensité des risques et surtout de la localisation de leur(s) point(s) d’impact. La Charente Maritime, compte plus d’un demi-million d’habitants, à 70% résidents des côtes, des estuaires et des marais. Lancer un message d’alerte global revient à devoir organiser l’évacuation générale de plusieurs dizaines de milliers d’habitants. Pour les préfets, c’est courir le risque d’engorger le réseau routier, gênant les secours, et d’exposer à d’autres risques les citoyens en fuite (voir l’exemple de la Louisiane face à Katrina). C’est précisément la responsabilité de l’Etat et sa faillite principale dans cette affaire. Les zones impactées fin février comptaient ensemble moins de 10.000 habitants répartis en 20 villages, sur 200km de bande littorale. Cette population était assez facile à évacuer préventivement, sans semer la panique sur les routes du département. Encore fallait-il être en mesure de déterminer où la catastrophe allait frapper et quelle serait sa nature. Le 27 février vers 18h. Météo France, annonçait des « submersions localisées ». A l’avenir, il faudra être capable de déterminer le point d’impact de l’évènement, avec un degré de précision tel que l’évacuation ne tourne pas à la panique et que les secours soient disposés convenablement. Le 27 février, les Mairies se sont préparées à affronter un raz-de-marée océanique, pas une surcote de la mer des Pertuis. Un réseau de surveillance météorologique et océanographique – proposé par les chercheurs – s’impose donc sur le littoral du Centre-Ouest.Comme on le voit, la prise en compte rigoureuse et sérieuse du risque de submersion en Centre-Ouest nécessite un calendrier de travaux incluant de nombreuses spécialités et une haute technicité.Xynthia n’aura été que le révélateur de nos propres faiblesses collectives. Des voix nombreuses, dont celles des députés et sénateurs en mission, s’élèvent pour remettre en cause la doctrine qui a servi de base au travail des préfets. Face à la submersion, une société responsable et des décideurs éclairés doivent tenir compte de tous ces paramètres :·       Connaître le passé des aménagements, les évènements de submersion anciens et leur impact, pour déterminer la nature des travaux de consolidation des ouvrages submergés. Le « plan digue », dédié à la reconstruction à l’identique, doit aussi permettre la réversibilité de travaux ayant endommagé ou modifié les digues, à l’origine de facteurs aggravants de la submersion.·       Eduquer les habitants et informer obligatoirement les accédants à la propriété du risque de submersion – en dépit de l’impact sur le marché – pour qu’ils en tiennent compte dans leurs habitudes de vie, comprennent et s’approprient les plans d’évacuation préparés dans les collectivités locales, et participent aux exercices d’alerte et d’évacuation.·       Se doter d’un système national d’alerte et de prévision du risque, établissant l’intensité du phénomène et déterminant les zones exposées. La mer des Pertuis charentais offre tous les atouts d’un espace d’expérimentation : mer fermée, nombreux points d’observation possibles, Université de La Rochelle et son pôle de chercheurs prêts à s’investir dans ce chantier scientifique.·       Maîtriser les modèles dynamiques de submersion pour planifier des évacuations limitées aux seuls territoires exposés, vers les zones de repli prévues, par des itinéraires convenus que chacun pourra s’approprier à la faveur d’exercices placés sous la responsabilité de l’Etat.Ces conditions doivent être réunies, mais pour ce faire, l’Etat ne doit plus s’exonérer de ses responsabilités régaliennes. Au minimum, un cadrage clair doit être fourni avant d’exiger des maires et des propriétaires les preuves de leur mise en sécurité face au risque de submersion. Les élus et leurs administrés sont dans l’attente de ce cadrage officiel et pour l’obtenir, ils comptent sur d’autres canaux que la seule communication gouvernementale. Un vrai plan global de prévention contre la submersion, dans et hors des zones de solidarité, doit s’appuyer sur l’engagement d’une vraie recherche scientifique. C’est là le prix pour armer les politiques d’outils de décisions que des citoyens responsabilisés pourront s’approprier sans mal. Il faut en finir avec l’attitude de démission du politique, n’ayant pour seul horizon que l’arbitrage des juges.

Thierry Sauzeau

Consultant Xynthia

Région Poitou-Charentes

Vous pouvez le télécharger en cliquant ici (PDF)

Malgré le recul des zones noires (184 maisons ont été retirées par rapport à la précédente mouture), les « sinistrés » restent inflexibles. Ils demandent à l'État de revoir sa copie. : Franck Dubray

Malgré le recul des zones noires (184 maisons ont été retirées par rapport à la précédente mouture), les « sinistrés » restent inflexibles. Ils demandent à l’État de revoir sa copie. : Franck Dubray

Un pas en avant, deux pas en arrière. Dans le dossier Xynthia, en Vendée, depuis l’annonce des zones noires (synonymes de destruction de maisons), l’État donne le sentiment de ne plus maîtriser le dossier.

Nouvelle illustration, hier. « Je ne sais plus quoi dire aux adhérents de l’association »,soupire Renaud Pinoit, porte-parole de l’Association des victimes des inondations de La Faute-sur-Mer (Avif). L’origine de cette confusion ? L’annonce du rapport d’expertise de deux hauts fonctionnaires, pourtant beaucoup plus clément que le précédent. Pas moins de 184 maisons sont extraites des zones noires. Curieusement, onze font le chemin inverse. Des allers-retours qui donnent le tournis aux sinistrés alors même que les rachats par l’État ont commencé.

Borloo désamorce

Aux yeux des sinistrés, le compte n’y est toujours pas. Maurice Milcent, maire de L’Aiguillon-sur-Mer, estime qu’aucune des maisons de sa commune « ne doit figurer en zone noire, sauf quelques-unes à la Pointe. » Pour le maire de La Faute-sur-Mer, René Marratier, la commune la plus endeuillée (29 morts), « la moitié des maisons doivent sortir des zones noires ».

Philippe de Villiers, président du conseil général de la Vendée, estime de son côté que le rapport du duo d’experts est hors-jeu « parce qu’il n’y a pas eu de véritables concertations ». Les deux experts ayant oublié notamment de rencontrer les élus du conseil général. « Ce n’est pas en regardant une carte dans un bureau, à Paris, que l’on bâtit des zones noires, ironise le président du conseil général, mais en venant sur le terrain, pour mesurer les risques réels. » Une antienne mille fois répétée, notamment par les sinistrés, après la tempête du 28 février.

À l’époque, pourtant, Philippe de Villiers n’avait pas de mots assez forts pour souligner le courage de l’État. « C’est vrai, argumente-t-il aujourd’hui, j’avais pris le risque de l’impopularité, parce qu’il fallait prendre des décisions rapides. » Hier, en milieu de journée, après un joli tohu-bohu politico-médiatique, Jean-Louis Borloo, ministre de l’Écologie, tentait de désamorcer le tout en annonçant que ce document allait surtout servir« à éclairer le gouvernement dans sa prise de décision ».

Pour le président de la commission sénatoriale, Bruno Retailleau, il est sans doute encore possible de grignoter sur ces fameuses zones, « mais il faut aussi, de toute urgence, se pencher sur les plans de prévention des risques d’inondation et les systèmes d’alerte et d’évacuation ».

Philippe ECALLE.
Ouest-France


Près de sept mois après le passage de la tempête Xynthia, ce sont plus de 190 propriétaires vendéens qui viennent d’apprendre que les promesses de rachat que l’État leur a faites allaient sans doute être remises en cause. Un rapport du Conseil général de l’environnement et du développement durable (CEGDD), qui dépend du ministère de l’Écologie, préconise, en effet, de revoir à la baisse le nombre de maisons susceptibles d’être expropriées par l’État dans les communes de L’Aiguillon et de La Faute-sur-Mer. Remis la semaine dernière au ministre de l’Écologie Jean-Louis Borloo, comme le rapporte le quotidien Le Figaro dans son édition de mardi, le document redéfinit les « zones de solidarité » – d’abord appelées « zones noires » -, ces secteurs où le risque d’inondation est considéré comme important et dont les habitations font l’objet de rachat par l’État. Redessinées, elles ne comprennent donc plus que 761 habitations, contre 945 initialement concernées par des procédures d’expropriation. À l’inverse, onze maisons de La Faute-sur-Mer, qui n’étaient à l’origine pas menacées de destruction, sont « désormais incluses dans la zone noire ».

Si le ministère rappelle que ce rapport « n’est qu’un des éléments permettant au gouvernement de prendre sa décision », le document n’a rien d’une surprise pour maître Hervé Cassara, l’un des avocats de l’Association des victimes des inondations de La Faute (Avif). « Ce rapport ne fait que prouver justement que les zones noires, définies dans l’urgence par les services de l’État au mois d’avril dernier, avaient été bâclées et qu’il s’agit d’un ovni juridique« , explique-t-il. Contrairement aux zones rouges, définies par un Plan de prévention des risques, et qui ont, comme le nom l’indique, un rôle uniquement préventif, les « zones noires », ou « zones de solidarité », n’ont pas, en effet, d’existence juridique et correspondent en réalité à un simple périmètre d’expropriation. Un périmètre d’autant moins définitif que l’expertise qui a été faite n’est qu’une « expertise externe », qui ne tient pas compte de l’intérieur des maisons, ni du fait qu’elles comportent, par exemple, un étage, précise-t-on au CEGDD.

Lundi soir, dans un courrier adressé au Premier ministre François Fillon et à Jean-Louis Borloo, le président du conseil général de Vendée, Philippe de Villiers, a jugé « inacceptables » les conclusions de cette expertise. Plus mesuré, le sénateur de Vendée Bruno Retailleau a, quant à lui, souhaité que « les propriétaires des maisons sorties du nouveau périmètre, plus restreint, des zones de solidarité proposées dans ce rapport, conservent le choix soit de confirmer leur vente à l’État soit de revenir en arrière si, au contraire, ils souhaitent conserver leur maison ». Et les revendications risquent d’être nombreuses : entre les expropriés qui ne veulent pas l’être, les propriétaires qui voudraient vendre, ceux qui ont reçu des promesses de vente et qui n’en font plus l’objet et ceux qui sont désormais « expropriables » alors qu’ils ne l’étaient pas, nul doute que l’État devra faire preuve de souplesse pour faire oublier le cafouillage des « zones de solidarité ».

Sept mois après la tempête Xynthia qui a fait 47 morts sur la façade Atlantique, les pouvoirs publics et les élus tâtonnent encore pour réorganiser de manière durable, sûre et équitable les communes sinistrées de La Faute-sur-Mer et l’Aiguillon-sur-Mer.

Dernier épisode, comme une redite, le deuxième rapport d’experts ministériels sur les « zones noires » ou « zones de solidarité » – les endroits trop dangereux pour y laisser des habitations – a suscité l’ire des élus et des associations locales, comme l’avait fait le premier, publié le 7 avril.

Le nouveau rapport préconise de ramener pour la Vendée le nombre de maisons expropriables à 761, soit une baisse de près de 25% par rapport au chiffrage initial d’avril. En revanche, il rajoute en zone noire onze maisons qui ne s’y trouvaient pas et pose le problème de ceux qui ont déjà vendu leur maison à l’Etat au titre du précédent zonage, et qui découvrent qu’ils n’y étaient pas obligés.

En outre, bien que les experts ministériels aient rencontré en juin les maires de la Faute et de l’Aiguillon ainsi que des représentants des associations d’habitants et les équipes préfectorales sur place, il leur est reproché de n’avoir pas intégré dans leur rapport une proposition de Philippe de Villiers.

Ce dernier avait suggéré le 30 avril de créer la catégorie des « maisons à prescriptions » pour les maisons peu ou pas inondées : sous réserve d’aménagement de sécurité, les habitants auraient été autorisés à y demeurer.

M. de Villiers a demandé lundi soir à Jean-Louis Borloo et François Fillon de « revoir leur copie » et à ce que le rapport ne soit pas rendu public. Mardi, un communiqué de M. Borloo a souligné qu’aucune décision ne serait prise sur le seul avis des experts.

« Nous exigeons une concertation immédiate sans délai avec le conseil général, les élus de terrain et les associations concernées pour parvenir à une décision rapide sur une cartographie affinée et resserrée, conforme aux risques réels sur le terrain », a déclaré mardi M. de Villiers lors d’un point de presse avec les maires de L’Aiguillon et La Faute-sur-mer, Maurice Milcent et René Marratier.

Il a redemandé « un examen au cas par cas de la situation de chaque maison » et « la création d’une nouvelle catégorie de maisons : les maisons à prescriptions ».

Pour la Faute, M. Marratier a jugé que le nombre de maisons à détruire sur sa commune pouvait encore être réduit de 50% par rapport aux propositions du 2e rapport et, pour l’Aiguillon, M. Milcent a estimé qu’hormis la « pointe de l’Aiguillon », à évaluer au cas par cas, aucune maison de l’agglomération proprement dite ne devait être placée en zone noire.

Compliquant encore la compréhension des « zonages », les projets de plans de prévention des risques d’inondation (PPRI) des deux communes, qui délimitent les zones qui ne seront plus constructibles et où les maisons seront soumises à des aménagements de sécurité obligatoires (baptisées « zones rouges »), ont été rendus publics fin août.

Pour cette raison, M. de Villiers a en outre exigé « une parfaite cohérence entre le zonage de solidarité et les projets de PPRI. Ces deux documents doivent faire l’objet d’une discussion commune pour éviter toute confusion ».

« J’ai bien l’impression qu’on resigne pour deux mois de tractations », commentait, désabusé, le porte-parole de l’AVIF (Association des victimes de la Faute-sur-mer et de ses environs) Renaud Pinoit, au sortir de la conférence de presse. « On a l’impression qu’on est des pantins », a-t-il ajouté.

La préfecture de Vendée à reçu une délégation de l’AVIF et du COPRA

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Plus d’info sur les réunions sur le site de l’Avif


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Téléchargements
Voici les liens des plus longues vidéos concernant la tempête xynthia
N'oubliez pas de faire clic droit enregistrer sous:

Zone interdite (mkv)

Des catastrophes pas si naturelle que ça (flv)

Documentaire de l'agence CAPA diffusé sur FR3 (wmv)

Débat avec PPDA sur FR3 (wmv)

Audition du préfet au sénat (flv)

Vous pouvez lire toutes ces vidéos avec VLC
Vidéos
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