Archive pour le 19 novembre 2010

Près de 300 sinistrés ont déjà vendu leurs maisons à l’État. Et quasiment 700 ont pris un engagement de vente. Même si la date butoir est dépassée depuis hier, l’État laisse encore la porte ouverte.

Pourquoi ? Comment ?
Est-ce que les sinistrés peuvent encore accepter l’offre d’achat de l’État ?

Officiellement, c’est fini. Les propriétaires avaient jusqu’au 18 novembre. Mais l’État vient d’annoncer qu’il ferait preuve d’un peu de souplesse. Sur les 823 maisons concernées, l’État a fait 799 propositions d’achat. 666 propriétaires ont pris un engagement de vente, mais 123 n’ont toujours pas donné de réponse. Sur ces 666, l’accord est scellé pour 293 d’entre eux. Enfin, 10 propriétaires ont clairement repoussé l’offre de l’État. L’État n’a pas convaincu tout le monde, mais plus de 80 % des propriétaires contactés par l’État ont donné une suite positive. Cela dit, il laisse encore la porte entrebaillée aux hésitants.

Qui peut prétendre vendre à l’État au-delà du 18 novembre ?

Si l’État ne veut pas définitivement fermer la porte, pas question non plus de trop laisser traîner les choses. En théorie, le fait de n’avoir pas donné une suite favorable à une proposition chiffrée de l’État équivaut clairement à un refus. « Mais on peut accorder un délai à des propriétaires qui auraient une proposition récente et qui n’auraient pas encore tranché », détaille Frédéric Rose, directeur de cabinet du préfet.

Ceux qui refusent de vendre à l’État seront-ils tous expropriés ?

Non. Seules les maisons situées dans les zones d’expropriation sont concernées par la procédure. C’est la mouture allégée des « zones noires » initiales. Elles concernent 632 habitations au lieu de 823. Pour les autres, l’État a relâché la bride. Ces maisons ne seront pas détruites, mais tomberont mécaniquement dans les zones rouges du futur Plan de prévention des risques d’inondation (PPRI) en cours d’élaboration.

Quelle est la facture pour l’État du rachat de ces maisons ?

C’est un petit « secret »… d’État. La préfecture de Vendée « s’abrite » derrière une nécessaire confidentialité pour ne pas communiquer les chiffres. Selon nos informations, le prix moyen des maisons serait autour de 280 000 €, sachant que certaines sont évaluées (Pointe de L’Aiguillon notamment) à moins de 100 000 € quand d’autres, plus rarement, sont à 600 voire 700 000 €. Actuellement, le chèque global pour les 293 premières maisons achetées représenterait près de 80 millions. Il s’élèverait à près de 190 millions d’euros quand les 666 engagements auront été finalisés.

Quand débuteront les opérations de déconstruction ?

Pas avant l’an prochain, c’est une certitude. Compte tenu de l’importance du marché de déconstruction, l’État a lancé un appel d’offres européen. L’État confirme « qu’on ne verra pas de bulldozer venir détruire les maisons ». L’opération de déconstruction se fera d’une façon plus délicate.

Philippe ECALLE.

Ouest-France

ENQUETE E1 – Neuf mois après la tempête, de nombreux sinistrés ont déménagé, dans la douleur.

Le traumatisme est toujours palpable chez les sinistrés, près de neuf mois après la tempête Xynthia. Jeudi, une nouvelle page s’est tournée avec la fin du délai pour accepter ou refuser les propositions de rachat par l’Etat des maisons dans « la zone de solidarité », en Vendée et en Charente-Maritime.

Sur les 799 biens concernés par les propositions de rachat de résidences par l’Etat, 666 propriétaires les ont acceptées, 10 les ont refusées et 123 ne se sont pas encore prononcés. L’Etat a réglé en moins de dix jours toutes les habitations rachetées. Tout a été fait, matériellement.

« Acheter une maison devenait une obsession »

Sur les 666 familles qui ont accepté les propositions de l’Etat à La Faute-sur-Mer et L’Aiguillon-sur-mer, 293 ont déjà vendu leur bien et plutôt à bon prix. La plupart ont souhaité s’installer dans des villes proches. C’est le cas de Chantal Berlemont, dont les deux filles ont failli se noyer dans la nuit du 27 au 28 février dernier. Avec sa famille, elle vient d’acquérir un petit pavillon à La Tranche-sur-mer, mais elle ne voulait pas rester dans les villes sinistrées, car « je ne m’y sens plus du tout en sécurité », explique-t-elle.

« Le problème, c’est que tous les sinistrés se jetaient sur toutes les maisons », raconte Chantal Berlemont. « Dès que les gens ont eu l’argent, on a tous visité des maisons et ça devenait, pour nous, une obsession », se rappelle-t-elle. Mais pour sa famille aujourd’hui, « c’est une nouvelle vie » qui commence.

« Psychologiquement, cette maison nous aide beaucoup » :

La plupart des sinistrés relogés n’arrivent pas à tourner la page. Un désarroi général règne. A l’image de Louisette Guichard, une femme de 67 ans, ils sont nombreux à ne pas retrouver leurs marques, après avoir perdu leur maison, mais aussi beaucoup d’amis.

« On était rendu à la quatrième génération, c’était un quartier familial. Et ca on l’a perdu », déplore Louisette Guichard avant d’ajouter : « pour nous, c’est dur ». Installée dans une nouvelle demeure, elle n’arrive pas à passer à autre chose : « Là, on a trouvé cette maison, mais pour l’instant c’est une maison », simplement.

« On est déracinés » :

Comme Louisette Guichard, beaucoup de sinistrés sont encore hantés par les images terrifiantes qu’ils n’arrivent pas à gommer de cette nuit de fin février. Ils se réveillent souvent en plein sommeil, comme Annie Nicolaizeau qui vient de s’installer à Angles. Elle avoue ne plus dormir « [sa] pleine nuit sans [se] réveiller ».

« J’ai encore des moments de panique » :

Les psychologues le reconnaissent tous : il faudra des années à ces sinistrés pour se reconstruire petit à petit.

La tempête Xynthia a fait 47 morts le 28 février dernier en Vendée et Charente-Maritime, dont 29 morts à La Faute-sur-mer.

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Zone interdite (mkv)

Des catastrophes pas si naturelle que ça (flv)

Documentaire de l'agence CAPA diffusé sur FR3 (wmv)

Débat avec PPDA sur FR3 (wmv)

Audition du préfet au sénat (flv)

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