Archive pour le 15 décembre 2010

Neuf mois après le passage de la tempête Xynthia en Charente-Maritime, les élus locaux déplorent toujours des difficultés sur le terrain. La ministre de l’Ecologie Nathalie Kosciusko-Morizet se rendra sur place jeudi pour faire le point. Maire de Nieul-sur-Mer, commune frappée par la tempête, Henri Lambert (PS) souhaite que l’Etat « aille plus vite ».

Neuf mois après la tempête Xynthia, le député-maire UMP de Châtelaillon-Plage Jean-Louis Léonard dénonce toujours un « bazar pas possible » sur place. Partagez-vous son analyse ?
Pour ma commune, sur les onze maisons que j’avais en zone de solidarité, huit propriétaires ont décidé de vendre à l’Etat. Deux autres contestent. Le dernier se trouve dans un statut particulier.

J’ai par ailleurs quarante maisons en zone jaune (NLDR : zone considérée comme potentiellement dangereuse mais susceptible d’être réaménagée), mais là aussi nous avons toujours contesté le zonage et la façon dont il a été fait par les experts.

Ce qui pose problème aujourd’hui est qu’en zone noire, pour une des personnes qui avaient signé début août avec l’Etat pour vendre sa maison, rien ne s’est passé depuis. Et cela est vrai aussi dans d’autres communes. Je pense que l’Etat n’a plus d’argent pour payer les dernières maisons. C’est une des choses qui va remonter à la ministre.

De même, sur ma commune, on avait dit au départ que cinq maisons avaient fait barrage et fait monter l’eau en amont. Or, ces maisons n’ont pratiquement pas eu d’eau. Et si c’était vraiment dangereux, la première chose à faire eût été de les faire sauter. A vrai dire, ce qui me reste en travers, c’est qu’on n’a toujours pas eu un rapport scientifique sur le phénomène. Personne n’a été capable de dire si une étude des protections aurait permis de délocaliser.

Est-ce vous pensez, comme certains élus, qu’il y a un « problème de dialogue avec les services de l’Etat » ?
Nous sommes tombés sur un préfet qui s’est montré ferme. Nous lui avons donné un certain nombre d’informations qui n’ont jamais été remontées. Nous avons pourtant eu des missions parlementaires superbes. A quoi sert-il de faire des missions si on n’attend pas leurs résultats. A la place, on a bâclé des études et mis des gens en dépression. Nous avons même dû mettre en place des cellules de soutien psychologique.

Humainement parlant, je comprends le discours du chef de l’Etat qui était de dire, on ne va pas laisser des gens dans des zones où il y a un danger avéré. Mais s’il y a des endroits où c’était parfaitement justifié, ce n’était pas le cas dans ma commune. Je n’ai pas eu de décès, de blessés, rien de tout cela. Lorsque nous avons vu que nous avions été mis en zone jaune et en zone de priorité, ça a été l’incompréhension. Dans ce dossier, l’Etat a voulu montrer qu’il était réactif. Mais les services de l’Etat n’ont pas été bons. Lors de notre première réunion avec le préfet, celui-ci nous a mis plus bas que terre. Il s’est montré complètement fermé.

La ministre de l’Ecologie, Nathalie Kosciusko-Morizet viendra rencontrer les élus locaux en Charente-Maritime jeudi. Qu’attendez-vous d’elle ?
Je voudrais qu’on aille plus vite. Nous avons envie de lui dire, mettez-vous à la place des gens qui ont vendu. Il faut que l’Etat décide d’aller jusqu’au bout. On ne doit plus traverser les rues avec des maisons murées. Il faut les faire sauter. Et puis nous sommes toujours en attente de l’aide de l’Etat sur l’indemnisation que les communes ont assurée. Je ne suis pas en colère, mais je pense qu’il y a des collègues à moi qui peuvent l’être. Sur leur commune, il y a des hôtels, des restaurants où l’on indemnise le foncier mais pas le travail. On a obligé les gens à fermer, et là il y a un grand vide.

Les sénateurs Bruno Retailleau (non inscrit) et Alain Anziani (PS) ont déposé une proposition de loi destinée « à assurer une gestion effective du risque de submersion marine. » Une proposition qui prolonge leur travail effectué dans le cadre de la mission sénatoriale surXynthia. Pour les deux élus, la mission a fait apparaître de façon criante les carences de La France face aux phénomènes climatologiques extrêmes. « La France est mal préparée et sa culture du risque est absente », constatent-ils.

Ils proposent une approche globale du risque de submersion marine, avec désormais des PPRN (plan de prévention des risques naturels) qui soient directement opposables aux documents locaux d’urbanisme. Le préfet sera élément tenu de communiquer aux maires, chaque année, une synthèse sur les risques naturels auxquels leur commune est exposée. Le régime de propriété des digues serait également clarifié et un rapport d’évaluation sur les ouvrages de défense contre la mer serait réalisé tous les six ans. Enfin, pour assurer une meilleure préparation des populations, les plans communaux de sauvegarde (PCS) deviendraient obligatoires dès lors qu’il existe un plan de prévention du risque.

Une journée nationale de la prévention des risques naturels serait également mise en place afin de mieux sensibiliser la population.

« Nous ne contestons pas l’objectif, nous contestons la méthode. » Un représentant de l’Association de défense des victimes des inondations de La Faute-sur-Mer (Avif) était, hier, à la barre du tribunal administratif de Nantes. L’association demandait au tribunal l’annulation des décisions du préfet, du 8 avril dernier, instituant des « zones noires » et des « zones jaunes » à La Faute-sur-Mer et à L’Aiguillon-sur-Mer.

Les deux communes avaient été durement touchées lors du passage de la tempête Xynthiadans la nuit du 27 au 28 février dernier, les inondations faisant 29 morts. Dans ces zones, l’État a proposé aux propriétaires de maisons de leur racheter leur bien. « Sur 823 maisons, 799 ont fait l’objet de propositions de rachat de la part de l’État, 666 propriétaires ayant accepté », signale le rapporteur public. « A ce jour, seules 300 maisons ont effectivement été rachetées », relève une représentante de l’association.

Selon l’association, ce sont 2 000 maisons qui auraient dû être concernées par un rachat. « Nous sommes aussi dans une situation de stress social, poursuivent les représentants de l’association. Il y a eu des tentatives de suicides, des gens souffrent de dépression. L’État a voulu effacer rapidement une situation anormale. Il faut absolument revoir la définition des zones. » Le rapporteur public a estimé que les décisions du préfet constituaient des actes préparatoires, qu’elles ne pouvaient donc être attaquées. Requête irrecevable dit le magistrat. Jugement du tribunal dans un mois.

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Zone interdite (mkv)

Des catastrophes pas si naturelle que ça (flv)

Documentaire de l'agence CAPA diffusé sur FR3 (wmv)

Débat avec PPDA sur FR3 (wmv)

Audition du préfet au sénat (flv)

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