Neuf mois après la tempête Xynthia, le député-maire UMP de Châtelaillon-Plage Jean-Louis Léonard dénonce toujours un « bazar pas possible » sur place. Partagez-vous son analyse ?
Pour ma commune, sur les onze maisons que j’avais en zone de solidarité, huit propriétaires ont décidé de vendre à l’Etat. Deux autres contestent. Le dernier se trouve dans un statut particulier.
J’ai par ailleurs quarante maisons en zone jaune (NLDR : zone considérée comme potentiellement dangereuse mais susceptible d’être réaménagée), mais là aussi nous avons toujours contesté le zonage et la façon dont il a été fait par les experts.
Ce qui pose problème aujourd’hui est qu’en zone noire, pour une des personnes qui avaient signé début août avec l’Etat pour vendre sa maison, rien ne s’est passé depuis. Et cela est vrai aussi dans d’autres communes. Je pense que l’Etat n’a plus d’argent pour payer les dernières maisons. C’est une des choses qui va remonter à la ministre.
De même, sur ma commune, on avait dit au départ que cinq maisons avaient fait barrage et fait monter l’eau en amont. Or, ces maisons n’ont pratiquement pas eu d’eau. Et si c’était vraiment dangereux, la première chose à faire eût été de les faire sauter. A vrai dire, ce qui me reste en travers, c’est qu’on n’a toujours pas eu un rapport scientifique sur le phénomène. Personne n’a été capable de dire si une étude des protections aurait permis de délocaliser.
Est-ce vous pensez, comme certains élus, qu’il y a un « problème de dialogue avec les services de l’Etat » ?
Nous sommes tombés sur un préfet qui s’est montré ferme. Nous lui avons donné un certain nombre d’informations qui n’ont jamais été remontées. Nous avons pourtant eu des missions parlementaires superbes. A quoi sert-il de faire des missions si on n’attend pas leurs résultats. A la place, on a bâclé des études et mis des gens en dépression. Nous avons même dû mettre en place des cellules de soutien psychologique.
Humainement parlant, je comprends le discours du chef de l’Etat qui était de dire, on ne va pas laisser des gens dans des zones où il y a un danger avéré. Mais s’il y a des endroits où c’était parfaitement justifié, ce n’était pas le cas dans ma commune. Je n’ai pas eu de décès, de blessés, rien de tout cela. Lorsque nous avons vu que nous avions été mis en zone jaune et en zone de priorité, ça a été l’incompréhension. Dans ce dossier, l’Etat a voulu montrer qu’il était réactif. Mais les services de l’Etat n’ont pas été bons. Lors de notre première réunion avec le préfet, celui-ci nous a mis plus bas que terre. Il s’est montré complètement fermé.
La ministre de l’Ecologie, Nathalie Kosciusko-Morizet viendra rencontrer les élus locaux en Charente-Maritime jeudi. Qu’attendez-vous d’elle ?
Je voudrais qu’on aille plus vite. Nous avons envie de lui dire, mettez-vous à la place des gens qui ont vendu. Il faut que l’Etat décide d’aller jusqu’au bout. On ne doit plus traverser les rues avec des maisons murées. Il faut les faire sauter. Et puis nous sommes toujours en attente de l’aide de l’Etat sur l’indemnisation que les communes ont assurée. Je ne suis pas en colère, mais je pense qu’il y a des collègues à moi qui peuvent l’être. Sur leur commune, il y a des hôtels, des restaurants où l’on indemnise le foncier mais pas le travail. On a obligé les gens à fermer, et là il y a un grand vide.
Une réponse à to “Xynthia : « On a bâclé les études et mis des gens en dépression », dénonce un élu local (Public Senat)”
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Et maintenant que fait-on ???
Maintenant que l’Etat a fait peur aux habitants et que ceux-ci ont été contraint de vendre leur maison à l’Etat, maintenant que les quartiers ont été désertés et que ceux qui souhaitaient rester ont dû partir pour cause d’isolement ????