A La Faute-sur-Mer, 500 personnes ont rencontré les services de l'État pour demander un Plan de prévention des risques moins contraignant.

A La Faute-sur-Mer, 500 personnes ont rencontré les services de l’État pour demander un Plan de prévention des risques moins contraignant.

Franck DUBRAY

18 h, L’Aiguillon-sur-Mer. Les chaises de la salle des fêtes sont prises d’assaut. Neuf mois après la tempête Xynthia, 600 personnes attendent de rencontrer les services de l’État et faire part de leurs observations sur les PPRI, ces documents qui définissent de nouvelles règles en matière d’urbanisme. A l’entrée, des piles de livrets explicatifs. Dans la salle, des écrans géants et une sténo pour prendre en note les débats. Mêmes précautions à La Faute-sur-Mer, où sont réunies 500 habitants. Pour ceux qui n’auraient pas suivi, un petit cours de rattrapage est réalisé sur ce que sont les PPRI, avec ses zones blanches, bleues et rouges. Cette dernière couleur ne permet plus de nouvelles constructions et impose des travaux de sécurité pour l’habitat existant. « C’est un sujet sensible, reconnaît le sous-préfet de Fontenay-le-Comte. On n’a pas le droit de se tromper. »

18 h 40, L’Aiguillon-sur-Mer. Le maire Maurice Milcent a ouvert les débats sur la cote de référence. Pour établir les zones à risque, l’État a pris 4,70 m, un seuil établi à partir d’une « centaine de relevés » dans les deux communes, dans les jours qui ont suivi la tempête. L’élu défend la cote d’avant tempête et opte pour 2,70 m. Réponse du sous-préfet : « Il n’y a pas de marge d’appréciation sur ce point-là. » Grondement dans la salle. « A l’île-de-Ré, ils prennent 4,20 m alors que que l’île a été submergée à 60 %! C’est vrai, nous, on n’a pas Patrick Bruel. Mais on ne veut pas du deux poids, deux mesures. »

19 h, La Faute-sur-Mer. Et si le Lay était désenvasé. C’est la suggestion d’un habitant. Pour lui, il faudrait commencer par ça. Car le désenvasement du Lay « permettrait de reconsidérer » les zones rouges dans le projet de PPRI. Gustave Moussion, ancien président d’un syndicat de marais, harangue gentiment la sous-préfète en prétendant que, déjà, en 1941, les professionnels du marais tiraient le signal d’alarme, « et demandaient d’urgence le désenvasement du Lay ». Les services de l’Etat assurent qu’une réflexion est engagée. A L’Aiguillon, on annonce une réunion en janvier avec le conseil régional sur cette question. Dans une version préfectorale du célèbre « l’écologie, ça commence à bien faire », Béatrice Lagarde fait remarquer qu’elle défend « la sécurité des personnes plutôt que les lézards à pattes jaunes ». « C’est une question d’éthique humaine », ajoute-t-elle. Succès garanti.

19 h 30, La Faute-sur-Mer. Une circulaire prise dans l’émotion. C’est la version -concertée ?- des deux sous-préfets, Béatrice Lagarde et Jean-Marie Huftier. Cette circulaire du 7 avril 2010 est très controversée, en particulier parce qu’elle prévoit l’application d’une forme de principe de précaution. Dans l’hypothèse d’une montée des océans consécutive au réchauffement climatique, les services de l’État ont rajouté un mètre à l’aléa de référence, ce qui fixe la cote de référence à 5,70 mètres !« Excessif », jugent les habitants. « Surtout pour un événement qui risque de ne plus jamais se reproduire ». « Injuste, ajoute un autre, qui se demande si ce même niveau « sera appliqué partout sur tout le littoral ». Béatrice Lagarde reconnaît que l’application de cette circulaire pose des problèmes. Même remarque à L’Aiguillon, où on tente de convaincre l’administration centrale de revoir sa copie.

20 h 30, à L’Aiguillon. La réunion s’achève. « On n’est pas plus avancé. C’est usant », déplore un habitant. Comme en écho, le sous-préfet rappelle que la concertation doit permettre de soulever des questions et d’amender le projet de PPRI.« Il s’agissait d’écouter. Pas d’arriver à des conclusions. » En jeu ? l’avenir de« 500 maisons ». Celles qui n’ont « pas eu une goutte d’eau » en février dernier mais qui, pour l’État, pourraient se trouver fragilisées par des éléments « plus forts que Xynthia ». Entre la zone rouge et celle en bleu, ce sont des étages à sécuriser, des issues de secours à réaliser. « Et ces travaux, je ne peux pas les payer », s’étrangle une retraitée.

Philippe ÉCALLE

et Jean-Marcel BOUDARD.

12 réponses à to “Xynthia : ils refusaient les zones noires, ils n’aiment pas les zones rouges (Ouest France)”

  • Musette says:

    C’est là Brigitte que j’apprends qu’il y a de la boue dans ta baignoire !
    Essaie le lait d’anesse, c’est moins dégoûtant !

  • Brigitte Devilez says:

    Merci pour tes bons conseils Musette. Mais pour la baignoire, je vais plutôt essayer le pélobate cultripède. C’est moins coloré mais ça supporte mieux les bains de boue.

  • Notre « Musette » en plein humour ce soir !!!
    J’ai rigolé à la lecture !

  • Musette says:

    A loutron : merci de ta réponse, je vais regarder ça de près pendant les congés de Noël.
    A Brigitte : Tu as raison !
    Le Triturus marmoratus ou triton marbré peut faire très joli au bout d’une laisse pour faire ses courses.
    La Préfecture le recommande à l’adoption. N’hésite pas, il fera très bien au pied du sapin….
    Ou bien dans ta baignoire …

  • Brigitte Devilez says:

    On dit « privilégier la sécurité des hommes par rapport à celle des petites bêtes » :là tout le monde est (presque) d’accord mais en fait on pense très fort « privilégier la construction et l’économie par rapport à la nature », et là il y a matière à contestation!
    Ce genre de discours, c’est pas ce qu’on appelle du populisme?

  • Loutron says:

    Ce qui rend sans doute la lecture des cartes peu évidente à cette échelle, c’est qu’on y trouve à la fois des « enveloppes » assez larges – marquées par la présence de pointillés verts en surcharge – et des « corridors » étroits correspondant à des canaux intégrés dans le zonage ; et qu’il ne faut donc pas confondre le double trait désignant ces corridors avec une limite d’enveloppe.
    Est-ce plus clair ainsi ?

    Pour ce qui est des implications, il est bon, de se reporter au « document d’objectifs », que le trouve sur les pages vers lesquelles je renvoyais.
    Suivre ce lien : http://www.pays-de-loire.ecologie.gouv.fr/data/docs/docob/zps/FR5410100.pdf
    Je suis partisan de remonter autant que possible à la source plutôt que de se livrer à des interprétations plus ou moins personnelles.

  • Musette says:

    Loutron, est ce que tu peux faire une information claire sur Narura 2000. Même en regardant les cartes, je ne suis pas sure de bien saisir les limites et les implications de ce projet… Merci.

  • Loutron says:

    Oups, je reviens à la bonne page…
    Donc :
    Ce n’est pas du tout un lézard ! Je suppose que l’espèce visée est,en fait, le « triton marbré »

  • La salamande tachetée existe bien , mais elle n’avait pas son nom sur le bout de sa langue !

  • Loutron says:

    « la sécurité des personnes plutôt que les lézards à pattes jaunes » !
    Madame la sous-préfète est franchement hors-sujet, et j’aurais tendance à penser que c’est tout sauf innocemment.
    Opposer dans un pareil cas de figure la protection des personnes à celle de la faune est intellectuellement malhonnête. Comme je l’ai déjà écrit, références officielles à l’appui, les zonages de protection de la nature effectifs dans les commune de La Faute et de L’Aiguillon ne recoupent pas les secteurs urbanisés (outre le fait, bien entendu, que le prétendu « lézard à pattes jaunes » n’existe évidemment pas).
    S’agit-il d’envoyer un leurre en vue de détourner l’attention ?

    Quant au désenvasement du Lay comme solution au problème, c’est une vaste blague !

  • « la sécurité des personnes plutôt que les lézards à pattes jaunes ».
    Voilà une preuve prononcé par l’Etat, que Natura 2000 est « du pipi de chat « !
    Car natura 2000ce n’est pas une cote, mais la protection de la faune et la flore !
    Mais cela ne règle rien sur la hauteur de l’eau en 2100, qui est une aberration !
    Mais rien pour dévaser le Lay !
    Mais rien non plus sur les digues !
    Enfin dans ce qui est retransmis dans ce post !

  • Dominique says:

    je pense que « Tatave » Moussion s’est précipité pour parler de l’envasement du Lay avant qu’on ne le mette en cause pour le mauvais entretien des digues dont il était responsable en tant que Président du Syndicat des Marais de La Faute .
    Il a réussi : pas un mot sur les digues . Chacun était préoccupé par son problème personnel, même M. Le Maire qui tout en disant « qu’il ne voulait pas parler de son cas » l’a exposé sur la place publique .
    Et ce pauvre Tatave qui se retrouve avec un lotissement en Zone rouge pour un peu, il m’aurait fait pleurer . C’est beaucoup plus grave que tout ces pauvres gens qui ont perdu la vie …
    Bien sur pas un mot sur le plan de sauvegarde plus que 76 jours avant l’anniversaire de Xynthia, aucun plan d’évacuation, aucune consigne de sécurité .
    Mais tout le monde semble penser que ça ne se reproduira pas . Comme avant Tatave, M. Le Maire et quelques autres disaient que « ça ne pourrait jamais arriver » .
    J’ai eu l’impression que les habitants de La Faute pensent que le PPRI n’est là que pour les embêter et pas pour protéger leurs vies

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Zone interdite (mkv)

Des catastrophes pas si naturelle que ça (flv)

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