Archive pour le 18 décembre 2010

Pour les services de l’État, elles doivent protéger La Faute et L’Aiguillon-sur-Mer. Les habitants les jugent trop sévères.

Les réunions se sont-elles déroulées dans un bon climat ?

600 personnes à L’Aiguillon, 500 à La Faute-sur-Mer. Le face-à-face avec les services de l’État a commencé dans une tension palpable. À L’Aiguillon, les premières huées ont déboulé au bout de 15 minutes, quand on a expliqué les modes de financement des travaux. Écrans géants, pile de documents en libre-service, l’État a tout fait pour éviter le cafouillage du 8 avril, lors de la publication des zones noires. À L’Aiguillon, le sous-préfet a multiplié les précautions oratoires : « Le PPRI n’est qu’un projet. On vous consulte pour l’amender. La réunion n’est pas conclusive. » À La Faute, son homologue des Sables a trouvé les mots qui apaisent, au risque peut-être de susciter de faux espoirs.

Que contestent les habitants des deux communes ?

Les éléments qui ont servi de base à l’élaboration du PPRI. À savoir la cote de référence de 4,70 m, établie à partir de relevés effectués après la tempête. Autre point de friction : l’ajout d’un mètre supplémentaire, en prévision du réchauffement climatique. Enfin l’absence de prise en compte du rôle des digues, considérées comme transparentes. Ce qui signifie que la hauteur d’eau estimée à l’entrée de la commune serait la même en sortie. « Si on ne tient pas compte des digues, on peut aller jusqu’à Luçon ! », résume un habitant.

L’État a-t-il fait des ouvertures ?

À L’Aiguillon, le sous-préfet de Fontenay a été inflexible sur la cote de référence. « Il n’y a pas de marges d’appréciation sur ce point-là. » Les deux représentants de l’État se rejoignent pour dire que la circulaire du 7 avril a été « écrite dans l’émotion ». C’est elle qui retient une élévation d’un mètre du niveau de la mer, suite au réchauffement climatique. « Une hypothèse extrême », reconnaît Jean-Marie Huftier. Alain Jacobsoone, directeur adjoint de la direction départementale des territoires et de la mer, a aussi admis « qu’il pouvait y avoir une discussion avec l’administration centrale » sur la transparence des digues.

Quel est le sentiment de la population ?

Celui de « servir de boucs émissaires ». À L’Aiguillon, on ne comprend pas qu’on accepte des cotes de référence moins importantes aux Sables, à Noirmoutier (4,20 m), à l’Ile-de-Ré…« Il y a deux poids et deux mesures. C’est injuste. » Une habitante : « L’État a été défaillant avant la tempête. Maintenant, il ouvre les parachutes. »

Que va-t-il se passer maintenant ?

La concertation s’achève le 17 janvier. À partir de cette phase de concertation, l’État va amender son projet initial. Pour proposer une version définitive d’ici trois mois. « On échangera avec les conseils municipaux. » Les zones rouges, les plus controversées, seront-elles moins importantes ? Il est encore trop tôt pour le dire, même si des marges de manoeuvre existent, les deux sous-préfets l’ayant laissé entendre. Le PPRI devrait mis à l’enquête d’utilité publique dans le courant de l’été, l’arrêté du préfet pouvant tomber à la fin de l’année 2011.

Jean-Marcel BOUDARD et Philippe ÉCALLE.

Les phrases fortes de la réunion

Laissés pour compte

« A L’Aiguillon, on n’a pas Patrick Bruel. Pourtant l’Ile de Ré a été submergée à plus de 60 % et on ne lui impose pas les mêmes choses. On voudrait que ce soit pareil sur tout le littoral. »Un habitant de L’Aiguillon.

« On ne veut pas de l’émotion. On veut la justice », une voix, coupant le sous-préfet, à L’Aiguillon.

L’État qui protège

« Les digues, ça rompt. » Alain Jacobsoone, de la direction des Territoires et de la Mer.

« On peut considérer que l’élément le plus fort, c’est Xynthia. Que tout se passera pareil. Ce n’est pas la méthode utilisée. Nous pensons qu’elle pourrait être aggravée par d’autres facteurs », Jean-Marie Huftier, le sous-préfet de Fontenay.

Les incompréhensions

« Je suis en zone rouge et je n’ai pas eu d’eau. Le soir de Xynthia, j’ai même hébergé des gens qui sont aujourd’hui en zone bleue ! » Un habitant de L’Aiguillon.

« Il n’y a pas eu d’interprétation scientifique de Xynthia. C’est ce qui nous met en danger. Si on ne sait pas d’accord sur les fondamentaux (cote de référence, élévation, rôle des digues), on n’en sortira jamais. On doit pouvoir parler le même langage. » Jean-Marie, de L’Aiguillon.

« Je suis handicapé. Que voulez-vous que je fasse avec un refuge, si je ne peux pas monter à l’étage. » Un habitant de L’Aiguillon.

L’État compréhensif

« Plus d’une fois, le lézard à pattes jaunes est passé devant les vies humaines. Je veux faire primer la sécurité des personnes sur celle de l’environnement. » Béatrice Lagarde.

« On est conscient que des choses sont discutables. Et c’est le rôle de la concertation. »Jean-Marie Huftier.« Les cotes NGF retenues, plus un mètre supplémentaire en prévision du risque de réchauffement climatique, on est en train de s’apercevoir que c’est inapplicable. Mais aujourd’hui, il y a une circulaire, et on doit l’appliquer. » Béatrice Lagarde, sous-préfète des Sables-d’Olonne.

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Zone interdite (mkv)

Des catastrophes pas si naturelle que ça (flv)

Documentaire de l'agence CAPA diffusé sur FR3 (wmv)

Débat avec PPDA sur FR3 (wmv)

Audition du préfet au sénat (flv)

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