Archive pour février 2011

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La parole à René Marratier, maire de La Faute-sur-Mer

Le maire de La Faute-sur-Mer, René Marratier.

Comment avez-vous vécu cette année, depuis Xynthia?
C’était une année difficile. Xynthia est une cicatrice ouverte jusqu’au plus profond de vous -même Elle a laissé des traces indélébiles. On paie un lourd tribut, avec 29 victimes. Mais je rappelle que Xynthia n’a pas touché que la Faute.

Comment expliquez-vous qu’il y ait deux commémorations, l’une officielle, le 27 février, et l’autre le 6 mars, organisée par l’Association des victimes des inondations de La Faute-sur-Mer et de ses environs (Avif) ?
Dès le lendemain de la catastrophe, la municipalité avait réfléchi à une cérémonie officielle avec les autorités. J’y vois juste un volonté de l’Avif de poursuivre son entreprise de dénigrement. On a besoin d’un climat assaini pour se reconstruire. Il faut arrêter ces polémiques.

L’Avif déplore que vous n’ayez manifesté aucune compassion à l’égard des victimes…
C’est faux. Dans chaque famille où il y a eu un décès, nous avons envoyé une carte et un bouquet de fleurs. A chaque cérémonie, il y a eu le maire ou un de ses adjoints. Et on a fait pluralité de minutes de silence. On est humain avant tout, je ne vois pas pourquoi on n’aurait pas la même compassion. Arrêtons d’alimenter ce conflit politique contre la commune.

Il y a manifestement un gros malaise à La Faute-sur-Mer. Plusieurs personnes soutiennent vous avoir alerté à plusieurs reprises sur la fragilité de la digue et sur les risques encourus…
On avait commencé la réfection de la digue avant la tempête.

Quand?
En décembre 2009. Il faut pas dire que les digues n’étaient pas entretenues! C’est la faute à pas de chance.

Estimez-vous avoir tout fait comme il le fallait?
Je ne vois pas ce qu’on pourrait me reprocher aujourd’hui. Quel que soit le maire, cette zone aurait été urbanisée pareil. Les derniers lotissements faits étaient inscrits dans le plan d’occupation des sols de 1982, approuvé en 1984. Plein de communes ont des maisons en zone inondable. Il y en a 550 000 en France.

Considérez-vous qu’il y a pu avoir conflit d’intérêt, votre adjointe à l’urbanisme, François Babin, ayant vendu un certain nombre des terrains où l’impact de la tempête a été le plus fort?
Je le redis: il n’y a pas eu de conflit d’intérêt. Cessons cette cabale contre l’adjointe, qui certes avait des terrains, mais ce n’était pas la seule. Et les permis de construire sont certes signés par le maire, mais avec l’avis favorable des services instructeurs de l’Etat. Et ces zones étaient classées en zone bleue. Moi qui suis dans une zone de solidarité, je n’ai pas voulu vendre ma maison à l’Etat, et j’irai jusqu’à l’expropriation.

Que vont devenir les terrains classés en zone de solidarité, où les maisons sont vouées à la destruction?
Ces terrains ont été rachetés par l’Etat. Ils lui appartiennent. On verra bien si l’Etat rétrocède ensuite à tel ou tel. Il va bien falloir continuer à la valoriser cette commune!

François Anil: « Les responsables vont devoir s’expliquer »

 

Cet habitant de La Faute-sur-Mer a lancé l’alerte sur le mauvais état des digues dès 2005

 

 

François Anil doit réintégrer sa maison d’ici un mois. Classée en zone rouge (pas de destruction mais plus de construction et construction d’un étage) elle est en plein travaux, et ne sera pas entièrement prête. « Il nous faudra encore un an pour vraiment nous réinstaller. Mais nous n’avons pas le choix. Nous avons trouvé une maison à louer à La Faute pendant un an. C’était une aubaine. Il faut bien que nous tenions notre engagement et que nous la rendions! », explique ce chef d’entreprise à la retraite.

 

 

Il y a 30 ans, sa femme et lui avaient fait construire une coquette maison typique vendéenne (plain-pied, plafond bas), pour y passer leurs vacances. Elle est devenue leur résidence principale il y a cinq ans. Xynthia a fait entrer 1m30 d’eau dans leur demeure. François et son épouse se sont réfugiés sur le buffet. Ils n’ont pas eu peur. « On a très bien compris ce qui se passait, même si voir la porte fenêtre exploser sous la pression de l’eau, c’est de l’adrénaline pure et dure ». S’ils n’ont pas tremblé, c’est bien parce que François et sa femme alertaient depuis plusieurs années déjà la mairie contre les risques encourus par les riverains de digues qu’ils estiment mal entretenues.

 

 

« S’il fallait évacuer tous les endroits à risque, on ne saurait plus où mettre les gens. Donc il ne faut pas tomber dans la phobie sécuritaire, dit cet élégant sexagénaire. Mais ce qui me met en rogne, c’est que dès 2005, nous avons interpelé la municipalité. » 2005, c’est aussi l’année où un arrêté du préfet a classé la digue qui sépare la rivière Le Lay, qui se jette dans l’océan atlantique, des maisons, « comme intéressant la sécurité publique ». « Ca veut dire que le préfet estimait qu’il y avait mise en danger des biens et des personnes! »

 

 

L’arrêté prescrivait de faire un diagnostic technique. « Ca a été fait en 2006 par la DDE, et le mauvais état de la digue a été constaté. Mais les conclusions ont été contestées par le maire! A force de discuter, les travaux n’ont commencé qu’en janvier 2010… » Aujourd’hui, François ne cherche pas de coupable. Il manifeste « une volonté ferme et tenace de dire que maintenant, les responsables vont devoir s’expliquer, à tous les échelons ». Il a rejoint l’association des victimes des inondations de la Faute-sur-Mer et de ses environs, en conflit ouvert avec le maire de la commune, René Marratier.

 

 

A l’heure des cérémonies à La Faute-sur-Mer, un an après la tempête meurtrière, le petit village de Vendée se déchire dans une lutte fratricide. Certains veulent pourtant bâtir l’avenir.

 

Renaud Pinoit, le très actif vice-président de l’Avif MaxPPP

Larmes et recueillement, dimanche matin, sur les berges du Lay. Un semblant de trêve dans la guerre fratricide que se livrent les habitants de La Faute-sur-Mer (Vendée) depuis quelques semaines. Un silence assourdissant troublait cette cérémonie du souvenir en mémoire des 29 morts de la tempête Xynthia : celui de l’absence de plusieurs familles de victimes. « Ces personnes ne voulaient pas d’un hommage en présence du maire de La Faute, René Marratier, qui n’a jamais eu le moindre mot à leur égard », explique Renaud Pinoit, le très actif vice-président de l’Avif (Association des victimes des inondations de La Faute-sur-Mer). Ces familles ont choisi d’organiser leur propre célébration dimanche prochain. Et n’y ont pas convié René Marratier. Un camouflet pour le maire de ce village de 650 habitants, le plus touché par la tempête.

Un maire dans la tourmente

Il faut dire que depuis la tempête, La Faute-sur-Mer rejoue Les Rivaux de Painful Gulch, cet album de Lucky Luke où les familles O’Timmins et O’Hara se déchirent sans plus savoir pourquoi. Entre opposants et partisans du maire, le combat est sans merci. Les premiers lui reprochent d’avoir laissé construire dans des zones à risque et de ne pas avoir fait évacuer le soir de la tempête. Les seconds rétorquent que les familles de victimes cherchent à tout prix un coupable à une catastrophe naturelle. Jusque récemment, on lavait encore son linge sale en famille, et si certains ne se saluaient plus dans les rues, bien qu’ils aient été à l’école ensemble, la loupe des médias n’avait pas encore grossi le trait.

Or, le 30 janvier dernier, un reportage de Zone interdite (M6) met le feu aux poudres. Il présente le maire, René Marratier, comme largement responsable du désastre à cause de sa politique d’urbanisation et de spéculations immobilières destinées à favoriser les entreprises de certains élus locaux. « Mensonges, calomnies ! » crient aussitôt ses partisans les plus proches, comme Serge Claveau, pépiniériste et conseiller municipal depuis 2008. « Il n’a que ce qu’il mérite ! », rétorque Marie-Christine Renou, pharmacienne sur le rond-point à l’entrée du village, l’une des plus virulentes contre l’édile.

Projets d’écotourisme

Le principal intéressé se dit blessé par la « vindicte populaire ». Le parking de La Faute est régulièrement tagué du mot « Démission ». Le maire reçoit des lettres anonymes. Et sur le site Internet de l’Avif, des commentaires suggèrent sa mort comme solution. René Marratier a porté plainte contre la chaîne pour diffamation. Et se concentre sur l’avenir : « Nous attendons le plan de prévention des risques d’inondation (PPRI) qui déterminera l’aménagement du territoire avec les contraintes et les interdits. Mais nous avons de nombreux projets de développement d’écotourisme avec les communes alentour. »

On lui reproche son absence dans les jours qui ont suivi le séisme et son manque de compassion. « Il est maladroit et incapable de s’extérioriser », reconnaît Serge Claveau. « Il était tétanisé par les événements », avance Maurice Milcent, le maire de la commune voisine, L’Aiguillon-sur-Mer, qui le connaît depuis toujours. « Les grandes douleurs sont muettes », lui concède le vieil employé de l’Hôtel de la Plage, citant Sénèque. « C’est un homme bien », ajoute-t-il.

« Les morts méritent qu’on soit positifs »

La Pharmacie Océane est devenue un fief des opposants. « René Marratier ne mène aucune politique pour la commune, dénonce Marie-Christine Renou.Rien pour le social, pour le culturel, pour que les jeunes restent chez nous. Il n’y a que l’urbanisme qui l’intéresse. On voit le résultat ! Nous avons pourtant alerté sur les risques… » La pharmacienne s’est déjà présentée trois fois aux municipales, sans succès. Dans la petite station balnéaire en ébullition, certains murmurent que cette femme d’une cinquantaine d’années, la silhouette sèche, profiterait de l’émotion suscitée par Xynthia pour mener une nouvelle campagne. Elle s’en défend : « Je ne compte pas me représenter en 2014. Je ne veux pas profiter de la faiblesse actuelle de Marratier. »

Les tensions empêchent la station balnéaire de regarder l’avenir. Pourtant de nombreux habitants s’indignent de cette guerre qui leur gâche un peu plus la vie. M. Pham, le directeur du Casino des Dunes, très investi dans les projets de réserve ornithologique de la Pointe d’Arçay, veut croire à un futur prospère. « Les morts méritent qu’on soit positifs, et il faut penser aux survivants. Aujourd’hui, les plantes commencent à repousser dans les jardins condamnés de la zone noire. Je veux y voir un signe que nous sommes capables de rebondir. »

Les commerçants écopent

Un an après Xynthia, les commerçants n’en finissent pas d’écoper. Fermeture du camping municipal de 4.000 places, départ de près de 400 personnes sinistrées… Les curieux de passage ne suffisent pas à faire marcher les affaires : – 30 % pour le salon de coiffure de Viviane Michel ; – 80 % pour le PMU la Terrasse, actuellement en vente ; – 15 % pour le Super U… Vincent Boineau, propriétaire du Nautile, la boutique d’articles de plage, a vu, lui, son chiffre baisser de 20 %. « La Faute ne s’en relèvera pas », assène, la voix tremblante, cet homme bourru. Il souhaiterait vendre, mais « qui voudra acheter la boutique ? Je n’ai pas été sinistré le jour de la tempête, j’ai tout perdu quand même, mais pour nous il n’y a pas d’indemnisation prévue. »

Une image d’espoir

Pourtant, certains croient à un avenir. Nathalie Rompillon, la jolie propriétaire de la Boucherie Artisanale, ne baisse pas les bras : « Nous avons des plages magnifiques, les campings ont déjà des réservations pour cet été. Je suis sûre que les gens ont envie de revenir. » Il y a juste un an, alors que la mer déferlait sur le village, la Boucherie Artisanale s’agrandissait, passant de 60 m² à 300 m². Flambant neuve, la boutique a nourri les Fautais tout l’hiver et montré chaque jour un visage souriant : « Notre magasin a remonté le moral de tout le monde. Il symbolise une ouverture sur l’avenir, une image d’espoir. »

 

Cérémonie officielle aux victimes de Xynthia le 27 02 2011, en l’absence de l’Association des victimes de La Faute sur mer et des environs… écartée de fait par la programmation de cette date. La majorité des familles des victimes se retrouvera le 6 mars 2011 pour une cérémonie intime.

LA FAUTE SUR MER (Vendée) — Vingt neuf roses blanches ont été jetées dimanche dans un silence absolu depuis le pont qui mène à la Faute-sur-Mer, en souvenir des 29 vies emportées il y a tout juste un an par la tempête Xynthia, dans cette petite station balnéaire vendéenne alors submergée par les flots.

« Certains ont vu leur maison, leur lieu de vie, se transformer en lieu de dévastation et d’horreur, », a rappelé la ministre des Transports et de l’Ecologie, Nathalie Kosciusko-Morizet, après la cérémonie en présence des pompiers, des secouristes et de quelques familles de victimes.

« Il y a un avant et un après Xynthia: beaucoup d’élus se rendent compte des risques en matière d’urbanisme et des questions de sécurité », a-t-elle ajouté, en préconisant de « développer la culture du risque » dans les régions exposées.

A l’appel de l’Association des victimes des inondations du Sud-Vendée (Avif) qui regroupe les sinistrés de la Faute-sur-Mer, plusieurs familles endeuillées ont boycotté la cérémonie pour protester contre l’attitude du maire René Marratier, « qui n’a jamais eu le moindre mot de compassion à l’égard des 29 victimes », comme le dit un communiqué de l’AVIF. Une autre cérémonie est prévue le 6 mars.

« Il faut que chacun puisse se recueillir comme il le souhaite, le drame a été tel que l’on peut avoir plusieurs cérémonies », a commenté pour l’AFP le sénateur Bruno Retailleau (divers-droite) qui préside le conseil général de Vendée.

Avant la cérémonie, beaucoup se souvenaient. « Il y a un an, comme aujourd’hui, après le drame et le charivari, il faisait le même temps magnifique », s’est souvenu un des secouristes.

Dans la nuit du 27 au 28 février 2010, la tempête a fait 47 morts, dont 29 à à la Faute-sur-Mer, frappée par une montée des eaux brutales, sous l’effet combiné des vents violents et d’une marée de fort coefficient. Les côtes de Vendée et de Charente Maritime avaient été frappées de plein fouet.

Aujourd’hui, la justice enquête pour établir les responsabilités humaines dans la catastrophe qui a soulevé des questions sur l’urbanisation côtière et la prévention des risques d’inondations.

Une perquisition a été menée à la mairie de la Faute-sur-Mer pour saisir des documents d’urbanisme et notamment des permis de construire. Les lotissements submergés par les flots le soir de la tempête étaient situés au pied d’une digue, en dessous du niveau de la mer.

Depuis les inondations, les autorités ont lancé un plan d’expropriation dans les secteurs dangereux, baptisés « zones de solidarité ». Au total, l’Etat a signé 1.113 accords de vente amiables.

 

La plaque commémorative, à la mémoire des 29 personnes décédées à La Faute-sur-Mer.

Vingt-neuf roses blanches ont été jetées dans le Lay.

Une cérémonie extrêmement sobre a marqué le premier anniversaire de la catastrophe de la tempête Xynthia qui a fait 29 victimes en Vendée, à La Faute-sur-Mer. Nathalie Kosciusco-Morizet, la ministre de l’écologie, a dévoilé une plaque commémorative ce matin, sur le pont qui enjambe le Lay entre La Faute et L’Aiguillon-sur-Mer, l’autre commune touchée par Xynthia.

 

Une minute de silence a été observée et les cadets des sapeurs-pompiers de Vendée ont jeté, une à une, 29 roses blanches dans le fleuve en hommage aux 29 victimes. La ministre a ensuite salué deux parents de victimes et les sauveteurs, pompiers et protection civile.

 

L’association de défense des victimes, l’Avif, n’ayant pas souhaité prendre part à cette commémoration officielle, il n’y avait pas plus de 250 personnes présentes, regroupées sur la passerelle du Lay. La ministre et les personnalités se sont ensuite dirigées vers Luçon où Mgr Alain Castet, évêque de Vendée, célèbre une messe à la mémoire des victimes de Xynthia.

 

INFOGRAPHIE – Dans la nuit du 27 au 28 février 2010, la tempête causait la mort de 47 personnes en France. Un an plus tard, des marques durables sur le littoral atlantique et l’économie des zones touchées.

Xynthia n’est pas un nom que la Vendée et la Charente-Maritime sont près d’oublier. La tempête, qui a frappé la côte atlantique française dans la nuit du 27 au 28 février 2010, a causé la mort de 47 personnes, dont 29 dans les seules communes vendéennes de La Faute-sur-mer et l’Aiguillon-sur-mer.

 

 

L’Etat a mobilisé un budget de 226 millions d’euros pour le rachat des maisons dans les zones considérées comme dangereuses, appelées «zone de solidarité». A ce jour, plus de 1100 habitations ont fait l’objet d’un accord pour une acquisition amiable par l’Etat, sur les 1574 concernées.

Le secteur agricole peine de son côté à se remettre. Un an après la tempête, un tiers des surfaces agricoles de Vendée gorgées d’eau salée par les vagues poussées à l’intérieur des terres par les vents violents de Xynthia sont toujours impraticables. Dans le département de Charente-Maritime, la profession agricole estime avoir subi près de 50 millions d’euros de dégâts.

 

500 millions d’euros pour renforcer les digues

 

La Faute-sur-mer (Vendée), une des deux communes les plus touchées par la tempête, a par ailleurs adopté cette semaine un plan communal de sauvegarde de 157.000 euros qui sera peut-être opérationnel fin avril. Parmi les principales mesures, trois sirènes d’alerte seront installées, qui coûteront à elles seules 100.000 euros. Deux haut-parleurs sur véhicules et un téléphone satellitaire seront également achetés par la commune et un fichier sera constitué pour pouvoir contacter les habitants par téléphone, mail ou SMS.

Au niveau national aussi, la tempête Xynthia a donné un coup d’accélérateur aux mesures de prévention contre les inondations. Nathalie Kosciusko-Morizet, ministre de l’Ecologie, du Développement durable et du Logement a ainsi présenté il y a deux semaines un «plan national submersions rapides», doté d’une enveloppe globale de plus 500 millions d’euros. La quasi-totalité de ce budget sera consacré à des travaux de renforcement et de réhaussement des digues. 1200 km de travaux sont prévus d’ici à 2016.

Les radars hydrométéorologiques seront, pour leur part, renforcés grâce à un investissement de 10,6 millions d’euros seront sur dix ans fourni par Météo France et le Ministère du développement durable.

Le plan vise également à accélérer la mise en place de plans de prévention des risques d’inondation (PPRI ou PPR), chargés de réglementer l’utilisation des sols en fonction des risques naturels. Les PPR qui existent déjà dans 68 communes seront révisés tandis que 242 autres seront créés ces trois prochaines années. Avec ces nouveaux plans, le gouvernement voudrait «développer une véritable culture du risque» qui permettrait aux communes de s’organiser pour faire face aux situations d’urgence.

 

Nathalie Kosciusko-Morizet se rendra à La Faute-sur-Mer, dimanche, à l’occasion de la cérémonie organisée en souvenir des 29 victimes de la tempête Xynthia. La ministre de l’Écologie dévoilera une plaque commémorative sur le pont du Lay, reliant les communes de La Faute-sur-Mer et de L’Aiguillon-sur-Mer. La cérémonie débutera à 9 h 30.

Désolé pour le décalage son/image

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Un après le passage meurtrier de Xynthia, la Faute-sur-Mer s’est dotée d’un plan d’alerte pour éviter un nouveau drame. © MAX PPP

Si la majorité des sinistrés a accepté de partir, plusieurs dizaines veulent rester à tout prix.

Dans la nuit du 27 au 28 février 2010, la tempête Xynthia a causé la mort de 47 personnes, essentiellement en Vendée. C’était il y a tout juste un an. Le bilan a été particulièrement terrible à La Faute-sur-Mer, où 29 personnes se sont noyées sous l’effet combiné de pointes de vent à plus de 130 km/h , d’une marée de fort coefficient et surtout d’une surcote marine de 1,50 mètre.

Peu après le drame, Nicolas Sarkozy avait prévenu qu’il n’y aurait « pas de réinstallations dans des lieux où il y a des risques mortels ». Aujourd’hui, sur 823 maisons classées en « zones noires », près de 700 propriétaires ont accepté les conditions de rachat par l’Etat,à l’amiable. Dès la mi-mars, les bulldozers devraient raser les premières maisons acquises par l’Etat.

En revanche 79 autres habitants ont décidé d’entrer en résistance et de s’exposer à la procédure de l’expropriation. C’est le cas de Marie-Pierre qui occupe une maison vieille de deux siècles à l’Aiguillon-sur-Mer. Elle a une vue panoramique sur l’île de Ré et n’entend pas la quitter. « J’ai une maison de 500m2 et on me propose de quoi acheter un pavillon de 80 mètres carrés », se défend-elle.

« Je veux rester jusqu’au bout dans ma maison », proteste Marie-Pierre :

 

 

Un an après Xynthia, la justice s’est saisie du dossier. Une information judiciaire a été ouverte aux Sables d’Olonne pour « homicide involontaire, mise en danger de la vie d’autrui, abstention de combattre un sinistre et prise illégale d’intérêt ». Cette procédure fait suite au dépôt d’une plainte de l’Association des victimes des inondations de La Faute-sur-Mer, l’AVIF , mais aussi une plainte de 40 particuliers.

Parmi eux, figure Thierry Berlemont. Avec sa femme Chantal et ses deux filles, il est passé à deux doigts de la mort, avec trois mètres d’eau dans sa maison. Un sauvetage miraculeux leur a permis d’éviter le pire. Aujourd’hui, il n’a rien oublié de ce qu’il a vécu. « Pourquoi a-t-on pu construire dans des zones considérées comme dangereuses ? », s’interroge-t-il. « Les gens qui nous ont mis dans ces cuvettes n’ont pas encore payé », s’insurge l’instituteur.

« Je suis mort avec les 29 victimes », confesse Thierry Berlemont :

 

Pour éviter qu’un tel drame se reproduise, la municipalité de La Faute-sur-Mer a adopté un plan communal de sauvegarde. Il comprend trois sirènes d’alerte, deux haut-parleurs sur véhicules et un téléphone satellitaire ainsi qu’un fichier pour contacter les résidents par mail ou SMS. Du côté des familles des victimes, on se lamente : « Pourquoi a-t-il fallu attendre une catastrophe pour adopter ces mesures de simple bon sens ».

 

Un an après Xynthia, le climat est délétère dans la petite station balnéaire de La Faute-sur-Mer (Vendée), où sont mortes noyées dans la nuit du 27 au 28 février 2010 29 des 53 victimes de la tempête.

Les mots « Urbanisme financier« , « Honte » et « Démission » ont ainsi récemment été peints sur le sol par des anonymes devant la mairie de la commune, dont certains élus sont accusés d’avoir urbanisé à outrance des zones inondables.

« Pendant des années, le maire a tergiversé au nom du développement économique de la commune et, pendant ce temps-là, on a pu construire en toute légalité sur d’anciens marécages« , dit François Anil, membre de l’Association des victimes des inondations de La Faute-sur-Mer (Avif).

Après dix ans de palabres, un Plan de prévention des risques d’inondation (PPRI) est aujourd’hui en cours de finalisation entre la mairie et l’Etat. Ce document d’urbanisme imposera des travaux aux occupants des maisons les plus exposées.

« Mais la préfecture aurait pu imposer ce document sans l’aval du maire, et elle ne l’a pas fait« , estime François Anil, un retraité de 65 ans qui s’est installé à La Faute-sur-Mer en 2005, pour qui la responsabilité du drame est « collective« .

L’enquête judiciaire, confiée en juin à un juge d’instruction des Sables d’Olonne (Vendée), n’a toutefois pas abouti à de mises en examen pour le moment.

L’instruction fait suite à quarante plaintes de sinistrés, déposées pour « homicide involontaire« , « mise en danger de la vie d’autrui« , « prise illégale d’intérêts » et « abstention de combattre un sinistre« .

Elle a conduit à la saisie, récemment, de documents d’urbanisme à la mairie de La Faute-sur-Mer.

« En ce moment, le juge entend des personnes presque tous les jours« , rapporte Thierry Dran, procureur des Sables d’Olonne.

« Il a déjà rassemblé une dizaine de tomes, c’est assez impressionnant« , précise le magistrat. « Au vu de la masse de dossiers, il lui faudra compter au moins dix-huit mois à deux ans d’enquête. »

Mais la recherche de responsabilités après le drame n’est pas le seul motif de discorde à La Faute-sur-Mer. La petite station balnéaire se déchire aussi entre les sinistrés qui ont accepté la proposition de rachat de l’Etat et les autres, décidés à rester coûte que coûte.

« La meilleure amie de mon compagne ne lui parle plus, depuis que celle-ci a décidé de vendre sa maison à l’Etat« , témoigne Yannick Lange, président de l’association des sinistrés de La Faute-sur-Mer.

« Notre vice-président s’est aussi fait jeter des pierres par un ancien adhérent, alors qu’il se faisait interviewer par France 3. On n’est pas dans la bande de Gaza, mais ça y ressemble !« , sourit-il.

Sur les 823 maisons et cabanons situés dans les « zones de solidarité » de La Faute-sur-Mer et de la commune voisine de L’Aiguillon-sur-Mer, seuls 79 propriétaires récalcitrants s’exposent aujourd’hui à des mesures d’expropriation, selon un décompte fait en décembre par la préfecture de Vendée.

Les « déconstructions » des premières maisons rachetées par l’Etat pourraient survenir dans les prochaines semaines.

Par Reuters

 

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Zone interdite (mkv)

Des catastrophes pas si naturelle que ça (flv)

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