Archive pour le 18 février 2011

Un petit melting pot des passages tv de René Marratier


NDLR: avec un peu de retard dans la chronologie

Xynthia : que sont-ils devenus un an après ?

De « zone noire », leurs maisons sont passées en »zone de solidarité ». Que sont devenus les habitants dont les maisons ont été inondées dans la tempête ?

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La catastrophe, qui a fait 47 morts en février 2010, a été l’objet d’une couverture médiatique exceptionnelle. Un an après, plusieurs émissions sont en préparation

Il y a presque un an, la tempête Xynthia faisait la une des médias après avoir balayé une partie du pays, dans la nuit du 27 au 28 février.

Le bilan de 47 morts, dont 29 en Vendée et 12 en Charente-Maritime, les images des victimes hagardes et celles des quelque 6 000 maisons et 50 000 hectares de terres agricoles inondés par la mer défilaient en boucle sur les écrans.

Correspondante pour France 3, la journaliste Sandrine Gadet n’a pas oublié. « La nuit de la tempête, un mytiliculteur de l’Aiguillon-sur-Mer m’a contactée. Il était affolé. Le caméraman et moi avons foncé sur place. C’était l’apocalypse », raconte-t-elle.

Une impression partagée par Grégory Phillips, grand reporter sur France Info. « Le Zodiac des pompiers était le seul moyen pour circuler. Quand j’en ai vu certains en pleurs, j’ai compris à quel point la situation était grave. La direction nous a envoyé deux présentateurs et deux reporters en renfort, avec une voiture satellite. »

« Les spectateurs se sont identifiés aux victimes »

Télévisions, radios et presse écrite ont été nombreux à faire ce choix.

Chargée de communication au service départemental d’incendie et de secours, et mise à disposition du préfet en tant que référent presse, Isabelle Forestier a été en première ligne face à cette affluence. « À L’Aiguillon-sur-Mer, 140 à 160 journalistes étaient présents chaque jour. BFM a envoyé successivement 21 personnes, iTélé 12, TF1 11, France Info et France Inter 10. Nous avons aussi reçu la BBC, la Télévision suisse romande, deux télés et une radio belges, une chaîne espagnole et un journal néerlandais. »

Aujourd’hui encore, cette ancienne rédactrice se dit surprise. « Il faut remonter au drame de Vaison-la-Romaine pour retrouver une telle médiatisation. L’actualité, creuse à l’époque, et la concentration géographique de 29 morts en Vendée ont sûrement joué. »

Une opinion partagée par Antoine Estève, envoyé spécial pour iTélé. « La Vendée et la Charente-Maritime sont des lieux de vacances qui parlent à tout le monde. Les spectateurs se sont identifiés aux victimes. Les chaînes l’ont vite compris », confie ce journaliste, qui a enchaîné les directs toutes les demi-heures, les trois premiers jours.

« Dans les catastrophes, il y a toujours une pression forte »

Cette affluence a marqué le coup d’envoi d’une course aux images et aux témoignages, qui a duré plus d’une semaine. « Dans ce genre de catastrophes, il y a toujours une pression forte. On n’a pas le temps de réfléchir », confie Philippe Castel, grand reporter sur France 3.

« Il fallait absolument des images, car on avait un direct dans le journal de 20 heures, se souvient Karine Comazzi, envoyée spéciale pour France 2. Les sauveteurs étaient dans l’urgence de sauver des vies et nous dans celle de trouver des témoignages. Dans ce cas, il faut se respecter et s’entendre. »

En Charente-Maritime, où le nombre de journalistes était moindre, sa consœur Anne Guille-Epée s’est frottée comme elle à de nombreux obstacles techniques. « On a travaillé toute la nuit. Mais lorsqu’on a voulu envoyer notre sujet à Paris, il n’y avait plus d’électricité. On a témoigné par téléphone. »

Parler avec les médias : une « thérapie »

Les dérives, rares, n’ont pu être totalement évitées. « Certains ont eu un comportement indigne d’une carte de presse. Mais la sanction était immédiate : le lendemain, les gens ne leur parlaient plus », observe Karine Comazzi.

« Pour éviter les images morbides, on a permis à certains journalistes d’embarquer avec les pompiers, dans des secteurs où on savait qu’il n’y aurait pas de corps flottants. Mais une équipe a quand même fait un direct devant le funérarium. De façon générale, il y a eu beaucoup plus de pudeur chez les médias locaux, qui étaient amenés à revenir », complète Isabelle Forestier.

Malgré tout, à La Faute-sur-Mer et à l’Aiguillon-sur-Mer, la pression médiatique n’a pas été mal vécue par les habitants, dans les premiers jours. « Lors des grands drames, les gens sont tellement sous le choc qu’ils ont besoin de parler. Il est très facile de les interviewer », constate Patrice Gabard, correspondant pour RTL à Nantes.

Chantal Berlemont, sinistrée, approuve. « Parler avec des personnes neutres a été une vraie thérapie. Je me suis sentie moins seule », confie cette mère de famille, qui a répondu à des dizaines d’interviews.

Une impression partagée par Damien Ollivier, agriculteur sur le canton de Chaillé-les-Marais, en Vendée. Au lendemain de la tempête, il a reçu 124 appels téléphoniques de médias, désireux de se rendre dans les zones inondées. « Les jours suivants, les journalistes étaient partout. Nous étions débordés. Certains recherchaient le sensationnel. D’autres s’intéressaient vraiment à notre territoire. »

La tension est grimpée d’un cran…

Certains riverains, lassés des questions, ont pris leurs distances. Les associations de sinistrés fraîchement créées, elles, multipliaient interviews et conférences de presse. « Les gens ont compris qu’ils ne réussiraient à obtenir des digues qu’en communiquant », estime Anne Guille-Epée.

Un choix payant, selon certains. « La présence des journalistes a eu un effet amplificateur. Les politiques agissent en fonction de la pression médiatique. C’est elle qui a permis d’accélérer les indemnisations des agriculteurs », estime Damien Ollivier.

A contrario, d’autres habitants ont accusé les médias d’être à l’origine d’un tourisme voyeur. La tension est grimpée d’un cran lorsque, très vite, la plupart ont commencé à rechercher d’éventuelles responsabilités politiques. « Fallait-il construire sur les zones touchées ? Le drame aurait-il pu être évité et comment ? Quand vous posez ces questions, des portes se ferment forcément », explique Patrice Gabard.

« Beaucoup ont envie de tourner la page »

Aujourd’hui encore les médias, et en particulier les quotidiens régionaux, évoquent régulièrement les conséquences du drame. « Il y a eu l’annonce des zones noires, la mobilisation contre ces zones, les visites de ministres, etc. La prochaine étape sera la destruction des habitations jugées dangereuses par l’État », constate Marie-Claude Aristegui, journaliste à Sud-Ouest.

Cette couverture s’explique également par des raisons plus profondes. « Les gens sont morts dans leur maison, le lieu où l’on se sent le plus en sécurité d’ordinaire. Cela nous interroge tous sur la fragilité de l’homme et son impuissance face aux éléments », résume Sandrine Gadet.

À La Faute-sur-Mer et à l’Aiguillon- sur-Mer, certains redoutent une nouvelle affluence, à l’occasion de la date anniversaire de la tempête. « Beaucoup ont envie de tourner la page », observe Éric Gallois, correspondant pour un quotidien local, et lui-même sinistré.

« On aimerait qu’on parle de nos communes de façon plus positive », approuve Michel Essirard, président de l’Apam, l’Association des plaisanciers. « Malheureusement, dans ce genre de catastrophes, certains regrettent le départ des caméras et des micros, qui les aidaient à défendre leurs droits, souligne Karine Comazzi. Car les médias nationaux sont déjà passés à autre chose. »

Elisabeth PETIT

En vue de la commémoration prévue pour le 1er anniversaire de la tempête Xynthia en Vendée, le diocèse de Luçon souhaite exprimer son fort soutien aux familles des victimes par la prière de l’Eglise et sa présence fraternelle.

Le samedi 26 février à 18h, l’évêque de Luçon, Mgr Alain Castet, célébrera la messe anticipée du dimanche, dans l’église de la Faute-sur-Mer, en mémoire des défunts de la tempête. Cette messe est à l’initiative de la paroisse. La population de la Faute et de l’Aiguillon est bien sûr largement invitée.

Le dimanche matin, 27 février,

à 9h30, Mgr Castet s’associera à l’hommage officiel rendu par les autorités constituées du département.

A 11h, l’évêque de Luçon invite tous les vendéens qui le souhaitent, et notamment les habitants du Sud-Vendée, si durement éprouvé, à se joindre par la présence ou par la pensée, à la messe dominicale à la cathédrale de Luçon, qui sera dite à l’intention des victimes.

Le 6 mars, l’Eglise sera présente à la commémoration du premier anniversaire de la tempête organisée par l’AVIF (l’Association des victimes des inondations de La Faute-sur- Mer et de ses environs). Durant cette journée, l’abbé Guy Demonchy, curé de la paroisse, représentera Mgr Castet.

Les catholiques du diocèse de Luçon souhaitent redire par la célébration de ces différentes messes, qu’une espérance est possible au-delà de l’épreuve, et que la mort ne peut avoir le dernier mot. L’Eglise a été présente au coeur de ce drame. Elle redit qu’il n’y a pas de fatalité, que les hommes se doivent entraide, et que le Christ n’abandonnera jamais ceux qui ont connu l’épreuve.

Un an après le drame de Xynthia, l'État demande à 242 nouvelles communes de se doter, dans les trois ans, d'un plan de prévention des risques. Objectif : limiter les constructions face à la mer. 500 millions d'euros seront affectés au renforcement des digues. / Photo : Franck Dubray.

Un an après le drame de Xynthia, l’État demande à 242 nouvelles communes de se doter, dans les trois ans, d’un plan de prévention des risques. Objectif : limiter les constructions face à la mer. 500 millions d’euros seront affectés au renforcement des digues. / Photo : Franck Dubray.
Un an après la tempête Xynthia, qui a fait 47 morts, dont 29 en Vendée, il « accélère » ses décisions sur l’urbanisme : 242 nouvelles communes devront se doter d’un plan de prévention.

« Il y aura un avant et un après Xynthia, comme il y a eu, en matière de risque industriel, un avant et un après AZF. » Nathalie Kosciusko-Morizet a présenté, hier, son plan de prévention des inondations. « Nous devons aux victimes la démolition rapide des maisons rachetées. C’est une question de responsabilité et d’humanité », explique la ministre de l’Écologie.

Sur les 1 574 habitations concernées, 1 113 ont fait l’objet d’un accord pour une acquisition amiable. Et pour les 794 logements achetés au 1er février, dont 469 en Vendée, l’État a dépensé 200,5 millions d’euros. Les démolitions débuteront en avril en Vendée. La ministre a rappelé à l’ordre ceux qui ne voudraient pas partir : « Il n’est pas question de rester. » Des expropriations sont programmées.

Plans de prévention

Sera-ce la fin des constructions dans les zones à risques, comme dans la sinistre « cuvette de la mort » de La Faute-sur-Mer (Vendée) ? L’État veut accélérer les zones où l’urbanisation sera limitée ou carrément proscrite. Avant trois ans, 242 communes devront, en France, approuver un Plan de prévention des risques (PPR) littoraux. Soixante-huit communes sont appelées à réviser le leur.

L’Ouest est en retard, puisque seulement trente et une communes, essentiellement bretonnes, disposent déjà d’un tel outil. Le PPR littoral sera complété par un plan communal de sauvegarde, inspiré de la proposition de loi déposée par Bruno Retailleau, sénateur de la Vendée. « Il nous faut prévenir, développer la culture du risque, souligne la ministre. Toutes les études montrent que, sept ans après, les gens ont généralement oublié une catastrophe. »

Digues

D’ici à 2016, l’État prévoit de dépenser 500 millions d’euros dans le confortement de 1 200 km de digues maritimes et fluviales (cette aide est conditionnée à l’approbation des PPR). Et d’embaucher cinquante agents de contrôle de la sécurité des digues et barrages supplémentaires dans les directions régionales du ministère. L’État portera une attention particulière aux digues orphelines, dont ni les propriétaires ni les gestionnaires ne se soucient plus.

Alerte submersion

Aujourd’hui, la météorologie nationale émet des avis de fortes vagues. D’ici à la fin de l’année, des alertes vigilance « vagues-submersions » seront délivrées par département. « Mais attention, prévient François Jacq, PDG de Météo France, on ne sera pas à un degré de précision de quelques centaines de mètres. » En d’autres termes : le risque zéro n’existera toujours pas.

Gaspard NORRITO.

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Zone interdite (mkv)

Des catastrophes pas si naturelle que ça (flv)

Documentaire de l'agence CAPA diffusé sur FR3 (wmv)

Débat avec PPDA sur FR3 (wmv)

Audition du préfet au sénat (flv)

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