Archive pour mars 2011

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Robert Fourgeaud, ancien propriétaire, est venu prendre quelques photos, avant la disparition de sa maison, derrière la digue (Photo Marc Roger).  / Marc ROGER.

Robert Fourgeaud, ancien propriétaire, est venu prendre quelques photos, avant la disparition de sa maison, derrière la digue (Photo Marc Roger). / Marc ROGER.

Les démolitions ont démarré à La Faute-sur-Mer. Hier matin, quatre maisons ont été rasées par les bulldozers. Robert Fourgeaud, 67 ans, assistait le coeur gros à la destruction de sa propriété. Témoignage.
« Ma femme Christiane et moi, on a quitté la région parisienne pour s’installer à La Faute en 1997. Mais avant, on y venait déjà en vacances. Il y avait encore des terrains vierges autour. Des vaches près d’ici dans les prés. Pour nous, qui avions économisé toute notre vie, cette maison, c’était l’aboutissement d’un rêve.

La nuit de la tempête, on était là tous les deux. Ma femme m’a réveillé, parce qu’elle entendait l’eau couler. Quand j’ai posé les pieds par terre, il y avait déjà dix centimètres. Notre réflexe a été de prendre une lampe torche et de grimper à l’étage. Puis mon épouse s’est rendormie. Quand elle s’est réveillée le lendemain matin, l’eau arrivait à l’étage. Mais c’est surtout le silence de mort qui m’a marqué. Pas un souffle de vent, ni un chant d’oiseau. Ça, je n’oublierai jamais.

Hier, quand j’ai entendu dire que les premières démolitions se préparaient, les souvenirs ont rejailli. Je suis venu ici pour voir. La maison était encore debout. Il y avait les portes, les volets… Aujourd’hui, il n’y a plus rien. C’est dur, mais tant pis, il fallait que je vienne ! Ça peut paraître bizarre. Mais j’en ai besoin pour faire mon deuil. Je ne sais pas pourquoi. Mais nos voisins sont pareils. Ils sont déjà venus, parce qu’eux aussi, ils veulent tourner la page.

Quand je vois les pelleteuses, je ressens une grande tristesse. Un peu de colère aussi. Si on nous avait dit que c’était une zone dangereuse, on n’aurait pas fait construire là. Tout ce qu’on avait de précieux est enterré dans ce terrain. Nos petits-enfants ont fait leurs premiers pas dans cette maison. Ils ont appris à faire du vélo ici. De tout ça, on n’aura plus aucune trace. Demain, si ça se trouve, la maison ne sera plus là. Mais je reviendrai encore, pour être sûr. Plus vite elle aura disparu, mieux ce sera ! On pourra enfin passer à autre chose. Une nouvelle maison. Une nouvelle vie. Et tout recommencera, même s’il ne faut pas rêver, et que cela ne va pas être facile à notre âge !

Aujourd’hui, ma femme et moi vivons dans une location à L’Aiguillon. À la fin de l’année, on emménage dans une propriété qu’on a achetée à Saint-Michel-en-L’Herm. Mais une partie de nous restera toujours ici, à La Faute ».

Au moment où les pelleteuses attaquaient lundi les premières maisons condamnées par la tempête Xynthia à la Faute-sur-Mer, les souvenirs douloureux des badauds venus regarder les démolitions depuis la digue refaisaient surface.

Un an après la tempête Xynthia, qui avait fait 29 morts en Vendée, la première tranche de démolition des maisons classées en zone noire a débuté

« Maggy, 63 ans, Ismaël, 5 ans, Camil, 13 ans, Yamina, 73 ans… » Le prénom et l’âge des 29 victimes de la tempête Xynthia sont inscrits en lettres noires sur une banderole blanche posée au pied de la digue de La Faute-sur-Mer. La plupart d’entre elles ont péri noyées à quelques dizaines de mètres de là, dans les lotissements des Voiliers et des Doris, envahis par l’eau dans la nuit du 28 février 2010.

Aujourd’hui, ces maisons sont les premières à faire partie du chantier de « déconstruction » lancé par l’État, après leur classement en zone noire. D’ici à la mi-juin, 95 maisons devraient ainsi être démolies à La Faute-sur-Mer, et 35 dans la commune voisine de L’Aiguillon. Vidées, désamiantées, décloisonnées puis murées, elles n’ont plus grand-chose à voir avec leur passé de coquettes villas aux volets bleus et blancs, situées à quelques encablures des plages.

« C’est un désastre », lance Léon Allano, qui vient deux fois par jour observer l’avancement du chantier. « Je ne comprends pas pourquoi l’État détruit ces maisons alors qu’il a investi pour remonter la digue censée les protéger. » Ce retraité, qui vit un peu plus loin dans une maison avec étage, a pu rester sur place après avoir longuement bataillé. « On a appris huit jours avant la date limite de vente des maisons à l’État que nous n’étions plus classés en zone noire mais rouge. »

«Il vaut mieux que cet endroit devienne un lieu de promenade»

Au bout de la digue, un homme aux cheveux gris est incapable de parler. Des larmes coulent sur ses joues. Cet ancien propriétaire vient de voir sa maison éventrée par les engins de chantier et son jardin saccagé par les allées et venues d’un bulldozer.

Ancienne propriétaire d’une maison secondaire aux Doris, Monique Bounine souhaite, elle aussi, vivre cette douloureuse expérience. « Nous sommes déjà revenus plusieurs fois dans notre maison, explique-t-elle. L’été dernier, nous avons même pique-niqué dans le jardin. Mais depuis qu’elle est murée, nous n’avons plus le cœur à le faire. J’attends de savoir quand la démolition va commencer pour revenir à la Faute. »

Elle et son mari vivent en effet à Maisons-Alfort, en région parisienne. « On sait que cette démolition est nécessaire, confie-t-elle. On ne pourrait pas revenir habiter juste en face d’une maison où des gens sont morts. Il vaut mieux que cet endroit devienne un lieu de promenade. »

«Ils nous ont eus à l’usure»

À l’en croire, voir ce lieu chargé de souvenirs réduit en gravats pourrait l’aider à tourner la page. « Pour l’instant, on n’y arrive pas. On pense tous les jours à la catastrophe, même un an après. » Le couple s’accroche également à une perspective plus heureuse : leur nouvelle maison de Tranche-sur-Mer, achetée grâce à la vente de celle de La Faute, devrait sortir de terre cet été.

Marie-Hélène Kieffer et son mari, qui possédaient une maison secondaire allée du port des Yachts, à La Faute, refusent quant à eux de se rendre sur le chantier. « Je n’ai aucune envie de voir les bulldozers détruire notre maison familiale, qui avait été construite en 1976. »

Le couple, qui vit à La Roche-sur-Yon, a attendu le dernier moment pour vendre cette maison à l’État. « Ils nous ont eus à l’usure, lâche-t-elle. On aurait voulu rester mais on a fini par abandonner en décembre dernier. »

«Cela réveille des traumatismes»

Une fois la décision prise, le couple avait jeté son dévolu sur une petite maison de La Faute-sur-Mer classée en zone bleue. « Mais comme on attendait l’argent de l’État pour signer la vente, l’agence immobilière l’a vendue à d’autres personnes une semaine avant qu’on ne reçoive la somme. C’était le coup de grâce. »

Depuis, c’est le statu quo. « On voudrait racheter une maison à La Faute mais ce n’est pas facile à trouver dans notre budget. » Un rêve de maison au bord de l’eau bien dérisoire en comparaison du chagrin des familles endeuillées. « Nous avons bien conscience que le plus important est d’être en vie », reconnaît-elle.

Une cellule psychologique, accessible par téléphone, a été mise en place pour les sinistrés qui seraient éprouvés par cette phase de démolition. « On peut imaginer que cela réveille des traumatismes, note Jean-Marie Pogu, président du Secours catholique de Vendée. D’autant que cela débute peu de temps après le premier anniversaire du drame. »

Le chantier devrait s’étaler sur quatre ans

Georges, 84 ans, vit depuis cinquante ans à La Faute-sur-Mer, non loin des lotissements en cours de démolition. Il n’ira pas rejoindre les nombreux badauds attirés par le chantier, comme ces retraités des villages alentour ou ce couple venu du Finistère, qui avait découvert La Faute-sur-Mer en vacances.

« Cela ne m’intéresse pas, je préfère aller me promener sur la plage, confie-t-il. Avant, il n’y avait que des champs et des vignes ici. On a sans doute un peu trop construit depuis… »

Après une pause estivale à partir du 15 juin, le ballet des bulldozers reprendra en septembre pour environ 200 maisons de La Faute-sur-Mer. Au total, le chantier devrait s’étaler sur quatre ans.

 

Florence PAGNEUX, à La Faute-sur-mer (Vendée)

Les pelleteuses sont entré en action à La Faute sur Mer

Les pelleteuses sont entré en action à La Faute sur Mer

Au moment où les pelleteuses attaquaient lundi les premières maisons condamnées par la tempête Xynthia à la Faute-sur-Mer, les souvenirs douloureux des badauds venus regarder les démolitions depuis la digue refaisaient surface.
«Vous savez, mon père avait encore des choses à vivre, c’était pas son heure et puis nos amis, chez qui le grand-père et son petit-fils de deux ans sont morts, c’était pas leur heure non plus». Les bras croisés et ses larmes cachées par des lunettes noires, Gisèle Arnault est venue à dessein, regarder le travail des ouvriers et des engins de chantier, quoi qu’il lui en coûte.
«Ca fait mal au coeur mais il faut que ça se fasse, pour plus que ça recommence, il y a eu trop de morts pour une si petite commune», ajoute Mme Arnault.
Le 28 février 2010, dans la nuit noire, la submersion marine causée par la tempête Xynthia a emporté 29 vies, principalement des personnes âgées et des petits-enfants, dans cette commune d’environ 700 habitants. La plupart se trouvaient dans des lotissements récents, construits au pied d’une digue, sous le niveau de la mer.
Face à ce drame inédit, les pouvoirs publics ont choisi une solution inédite: racheter toutes les maisons situées en zone dangereuse pour les détruire puis retourner les terrains à leur état initial, des marécages. A la Faute et l’Aiguillon sur mer, 696 maisons ont fait l’objet d’un accord de vente amiable: toutes doivent être détruites d’ici quatre ans.
Après deux semaines de préparation du chantier, de sécurisation, de désamiantage, de récupération des fils électrique et d’arrachage de la plomberie, les pelleteuses sont arrivées.
Une première maison est déjà en miettes. Les chenilles de l’engin orange roulent sur ce qui était, il y a quelque jours encore, une maison blanche aux tuiles couleur de terre.
Une petite pelleteuse va et vient à l’intérieur d’une maison toute proche de la digue pour arracher les cloisons intérieures, l’isolation, les encadrements de fenêtre. Un bulldozer ramasse les gravats pour les sortir du chantier. Des tas de laine de verre sont entreposés sur un côté.
«Ca fait mal au coeur, c’était tout neuf, c’était mignon, la végétation commençait à peine à pousser», regrette Jacqueline, une habitante de la Faute-sur-mer, proche de victimes qui n’ont pas eu le coeur de venir elle-même sur la digue. «C’est fini, on va tourner la page, il y aura de la végétation et ce sera fini».
Michèle et Gérard Fourgereau, retraités, passent et repassent sur la digue, lentement. Leur maison était de l’autre côté du lotissement en cours de démolition, elle fera partie de la première «tranche».
Ils sourient mais ce qu’ils racontent, les yeux tournés vers leur ancienne maison, est un calvaire: «Nous étions avec notre fille, son mari et nos deux petits enfants. Il y avait déjà beaucoup d’eau et quand je me suis levée, je suis tombée et je me suis cassé l’épaule», raconte Michèle.
«Nous sommes tous sortis de la maison, par une fenêtre, je tenais un de nos petits enfants, mon gendre un autre et ma femme a réussi à nager quand même: nous nous sommes accrochés à la maison des voisins. Quand les sauveteurs sont arrivés à 6h00 du matin, j’allais lâcher», ajoute Gérard. «La chance c’est qu’on est tous les six vivants», soulignent-ils tous les deux.
«C’est dommage, on était bien», murmure tout de même Michèle en regardant travailler la pelleteuse qui arrache les arbustes d’un jardinet.
AFP

 

Les opérations de démolition ont commencé. 823 maisons en zone noire seront détruites.

 Demain, le lotissement des Voiliers, à La Faute-sur-Mer, aura disparu. Le chantier de démolition, qui vise plus de 800 maisons en zone noire, devrait s'étaler sur quatre ans.  photo xavier léoty   

Demain, le lotissement des Voiliers, à La Faute-sur-Mer, aura disparu. Le chantier de démolition, qui vise plus de 800 maisons en zone noire, devrait s’étaler sur quatre ans. PHOTO XAVIER LÉOTY

Un village fantôme. Les rues sont désertes, bordées de maisons abandonnées. Certaines sont murées, d’autres laissent deviner par une porte entrouverte qu’ici, autrefois, il y avait de la vie. Des tamaris efflanqués reverdissent timidement. Au 38 de la rue des Voiliers, un bouquet de coucous n’en finit pas de faner. Une photo au milieu, celle d’une femme, la cinquantaine souriante.

La brume qui tarde à se lever filtre un jour funèbre. Le silence est total. Au loin, pourtant, une rumeur parasite se précise quand on s’en approche. C’est dans la rue du Chasse-Marée que ça se passe. Une douzaine d’hommes et quatre engins de chantier sont à pied d’œuvre. Ils se sont attaqués à un groupe de maisons basses dont l’une est déjà par terre. Les ouvriers démontent les huisseries, entassent les matériaux isolants dehors. Deux appareils de levage à bras télescopique cassent le sol, vident l’intérieur des gravats qui l’encombrent. Puis c’est au tractopelle d’entrer dans la danse. Quelques minutes lui suffisent pour démolir le rêve de toute une vie.

823 maisons en zone noireLa Faute-sur-Mer, 28 mars 2011. Treize mois jour pour jour après la tempête Xynthia qui a tué ici 29 personnes, le chantier de démolition – pardon, de « déconstruction » – des maisons situées en zone noire – pardon, en « zone de solidarité » – a commencé. Le chantier devrait s’étaler sur quatre ans.

Il coûtera quelques millions supplémentaires à l’État, qui a déjà déboursé en moyenne 220 000 euros pour racheter les biens sinistrés.

À La Faute et à L’Aiguillon-sur-Mer, 823 habitations se trouvent en zone noire. 696 font l’objet d’un accord amiable, d’après la préfecture de la Vendée, et 539 ventes sont déjà signées. C’est l’agence girondine de la société Grenier-Lafarge, basée à Floirac, qui gère cette première tranche. 95 maisons seront détruites avant le 15 juin. Les travaux reprendront à la mi-septembre, après la pause estivale.

Les badauds sont rares ce lundi matin sur la digue qui surplombe le lotissement des Voiliers. Les médias sont là, les policiers de la DCRI aussi (Direction centrale du renseignement intérieur), mais pas les habitants. « Ils n’ont pas envie de voir ça, soupire Renaud Pinoit, vice-président de l’Avif (Association des victimes des inondations de La Faute). Après ce qu’ils ont vécu ici, ils veulent surtout tourner la page. »

La tempête Xynthia a tué 47 personnes sur le littoral atlantique. Dont 29 dans la seule commune de La Faute-sur-Mer. Elles habitaient le lotissement des Voiliers ou celui, voisin, des Doris. Deux lotissements modestes, qui comptent plus de « Sam’suffit » que de villas somptueuses, construits entre l’océan et la rivière le Lay, en zone inondable. Le préfet de Vendée, après la catastrophe, baptisera ces anciens prés à vaches, que chaque grande marée inondait, « la cuvette de la mort ». Bien vu, mais un peu tard.

« La plupart des habitants étaient des résidents secondaires, poursuit Renaud Pinoit. Ils ont trouvé autre chose ailleurs, ou alors ils sont partis pour ne plus revenir. » « Pour beaucoup, vendre a été un crève-cœur, ajoute François Anil, de l’Avif, mais comment faire autrement ? Quand on a vécu ça, on est marqué à vie. Il y a eu 29 morts mais il aurait pu y en avoir des dizaines de plus. »

Le 28 février 2010, sa propre maison, près du centre-bourg, baignait dans plus d’1 mètre d’eau. Il n’a pu s’y réinstaller que le week-end dernier. « Je suis hors zone noire. Mais si on m’avait proposé de racheter ma maison, je crois que j’aurais dit oui. »

Retour à la nature« Plus jamais ça. » C’est tout ce qui importe aux sinistrés, aux familles des victimes et à leur association. « Notre action en justice n’est pas une agression contre la mairie de La Faute, précisent Renaud Pinoit et François Anil. Nous voulons simplement comprendre. Il y a des gens qui ont des responsabilités et qui n’ont pas fait leur boulot. Si les procédures avaient été respectées, rien n’aurait jamais été construit ici. »

L’enquête pénale en cours devra déterminer la chaîne des responsabilités, de la mairie, qui a favorisé l’urbanisation de zones inondables, aux services de l’État, qui ont laissé faire.

Dès 2006, un rapport d’un ingénieur de la DDE, Stéphane Raison, qui venait de piloter le PPRI de l’île de Ré (plan de prévention des risques d’inondation), pointait le danger : « La conjonction de deux phénomènes, de crue dans l’estuaire du Lay et de submersion marine, pourrait avoir un impact très important sur les zones densifiées à l’arrière d’un réseau de digues vieillissant », écrivait-il. Il n’a pas été entendu. Pas plus que les écolos, les associations et autres Cassandre de tout poil, tous ces empêcheurs de bétonner en rond.

Un couple de retraités regarde le ballet bien réglé des engins de chantier. Ils sont de Cerizay, dans les Deux-Sèvres. Ils ont acheté une parcelle et un mobil-home à la pointe d’Arçay. Par chance, le jour de Xynthia, ils n’étaient pas là. « Ça fait très mal de voir ça, soupire la femme. Soit ça fout le bourdon, soit ça met en colère. » « Ou les deux… », complète François Anil.

Demain, le lotissement des Voiliers aura disparu ; après-demain, celui des Doris. Et la nature reprendra des droits que l’homme n’aurait jamais dû lui confisquer.

 

Les premières destructions de maisons rachetées par l’Etat à La Faute-sur-Mer, en Vendée après la tempête Xynthia pour être démolies ont débuté lundi. Reportage.

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Le projet d’intercommunalité entre La Faute et L’Aiguillon-sur-Mer s’enlise. Et d’anciens élus des deux communes le déplorent dans un communiqué commun. A L’Aiguillon, il s’agit de Michel Clemencau, Louis Lalère, Michelle Véré, Pierre Charriau, Philippe Mallet, Christian Laumonnier, Jean-Pierre Richardeau, Jean Dabreteau, Jean Boucher, Graziela Langlois, Henri Nallet, Marcel Copin ; à La Faute, André Rivalland, Sylvain Mady, Gérard Potier, Émile Trichereau, Patrick Jouin, Pierre Maupillier et André Rossignol.

Pour eux, « l’intercommunalité dans nos territoires doit s’inscrire dans le cadre d’un projet durable et non pas sur des querelles de personnes ». Ils ajoutent qu’il n’existe pas d’autres alternatives que « l‘union, après le drame sans précédent que nous avons subi. Tout nous rapproche, argumentent-ils, nos communautés de vie familiale, le tissu associatif, culturel, social, économique, les services publics, les secours, la santé… »

Les auteurs du communiqué suggèrent de laisser du temps pour « la concertation, la consultation, les projets, pour définir et construire les contours du grand Sud-Vendée qui donnera la capacité d’organiser le rebond économique et social. »

publié le 25/03

LA FAUTE-SUR-MER (Vendée) — Les premières destructions de maisons rachetées par l’Etat à La Faute-sur-Mer (Vendée) après la tempête Xynthia pour être démolies ont débuté lundi, a indiqué à l’AFP le vice-président de l’association de victimes Avif, Renaud Pinoit.

« Je suis sur la digue, il y a quatre ou cinq pelleteuses qui sont entrées en action et l’une d’elle, plus petite, est déjà entrée dans une maison pour casser le sol, le reste ne va pas tarder », a expliqué en fin de matinée lundi M. Pinoit, pour l’Association des victimes des inondations de La Faute-sur-mer et de ses environs (Avif).

Le chantier de « déconstruction », selon le terme officiel, a démarré le 14 mars avec l’installation d’un périmètre de barrières de chantier en grillage autour des lotissements de la « cuvette mortifère ». Le 28 février 2010, une part importante des 29 victimes fautaises de la tempête avaient péri à cet endroit, situé en-dessous du niveau de la mer, derrière une digue.

La première semaine du chantier, à la mi-mars, a permis de sécuriser le périmètre, puis les maisons qui devaient l’être ont été désamiantées et « nettoyées » de tout ce qui pouvait être recyclé (électricité, plomberie, fenêtres).

A La Faute-sur-Mer, ce premier chantier concernera 95 habitations et devrait durer jusqu’au 15 juin, tandis qu’à L’Aiguillon-sur-Mer, 14, puis 35 maisons seront concernées. Une pause estivale, du 15 juin au 15 septembre, sera observée, puis une deuxième tranche de « déconstruction » débutera à La Faute-sur-mer pour 150 à 200 maisons jusqu’à fin 2011.

Dans les deux communes, sur 823 maisons placées en « zones de solidarité », c’est-à-dire pour lesquelles l’Etat a fait des offres de rachat, 696 ont fait l’objet d’un accord de vente amiable et 539 ventes sont déjà effectives, a-t-on précisé à la préfecture.

Toutes les maisons rachetées par l’Etat seront détruites, un chantier qui devrait s’étaler sur quatre ans.

 

L’union entre La Faute-sur-Mer et L’Aiguillon-sur-Mer paraît très compromise. Elle paraissait déjà très mal engagée depuis Xynthia. En annonçant cette semaine, via un communiqué (lire Ouest-France du 17 mars), qu’elle avait pris contact avec les élus de la communauté de communes du Pays né de la mer, L’Aiguillon a, en fait, entériné ce qui semblait se tramer depuis quelques mois.

En clair, la municipalité aiguillonnaise lorgne vers Saint-Michel-en-L’Herm et Luçon et tourne le dos à sa soeur d’infortune La Faute-sur-Mer. Les raisons ? Dans son communiqué, L’Aiguillon ne donne pas d’éléments de réponse. Du côté de La Faute, on n’est qu’à moitié surpris par cette attitude. Sur ce dossier comme sur quelques autres, les contacts sont rares pour ne pas dire inexistants entre les deux maires. « On ne comprend pas pourquoi L’Aiguillon ne veut pas de cette intercommunalité,commente René Marratier, le maire de La Faute-sur-Mer. Nos deux communes, plus celle de La Tranche-sur-Mer, avaient pourtant des intérêts communs à se fédérer. » Plus que jamais, La Faute-sur-Mer tourne ses regards vers La Tranche-sur-Mer. A plus long terme, les deux communes littorales pourraient rejoindre le Pays du Moutierrois ou le Pays du Talmondais. Mais rien n’est fait.

De son côté, Serge Kubryk, maire de La Tranche-sur-Mer, souhaite apporter la précision suivante : « Les communes de La Tranche et de La Faute sont actuellement dans une phase d’étude confiée au cabinet Ernst and Young, afin de déterminer le meilleur choix possible entre les 3 intercommunalités susceptibles de les accueillir, en l’occurrence, le Pays né de la Mer, le Moutierrois ou le Talmondais. Pour ce qui nous concerne, les trois options restent ouvertes et aucun choix n’est à ce jour arrêté. »

 

Ph. E.

NDLR : désolé pour l’info en retard parue le 19/03

La tempête Xynthia a mis au jour une nouvelle pauvreté à La Faute et L'Aiguillon. Le Secours populaire, qui prépare des colis alimentaires, fait face à des demandes croissantes.

La tempête Xynthia a mis au jour une nouvelle pauvreté à La Faute et L’Aiguillon. Le Secours populaire, qui prépare des colis alimentaires, fait face à des demandes croissantes.
Heures de ménage, entretien, bricolage, jardinage… Des familles modestes de La Faute et de L’Aiguillon vivaient grâce à ces petits travaux. La tempête a mis à terre cette économie portée par les plus fragiles.
Reportage 

Avant la tempête, Claudine, 43 ans, parvenait à se faire, « les bons mois », autour de 1 200 €. Mais Xynthia a divisé ses revenus par… trois ! Idem pour son compagnon, qui vivait de petits travaux d’entretien et de bricolage dans les résidences secondaires des deux stations balnéaires vendéennes de La Faute et L’Aiguillon. « Les bons mois, à partir du mois de mars, il arrivait à dégager 1 300 €. Mais c’est fini. » La chute des revenus est violente.

Si Xynthia n’a épargné personne, la tempête paraît plus dure encore pour les familles fragiles, celles qui vivaient de la prospérité économique générée par le tourisme. Arrivée un peu par hasard à La Faute après un licenciement économique en région parisienne, Claudine s’était résolue à faire des heures de ménage, « parce qu’il n’y a pas grand-chose d’autre à faire ici ». Et elle comptait fort sur des heures d’entretien dans les campings.

Près de 300 colis alimentaires par mois !

Mais Xynthia est arrivée et l’avenir paraît incertain pour Claudine, qui attendait ce printemps avec impatience et inquiétude. « Si ça ne repart pas, je ne sais pas ce qu’on va faire. » En attendant d’hypothétiques jours meilleurs, elle est devenue une fidèle du Secours populaire.« C’est grâce à eux que je peux survivre », avoue-t-elle sans honte.

Là, dans un local qui déborde de denrées alimentaires et d’objets divers, les hommes sont rares. À demi-mots, d’un sourire entendu, les femmes laissent entendre qu’ils ont peut-être plus de mal qu’elles à accepter la situation. « Mon mari ne voulait pas trop que je vienne ici mais on n’a pas le choix », remarque Mélanie (prénom d’emprunt), qui n’a pas cherché à en savoir plus.

Avec quatre enfants à charge, impossible pour Mélanie de faire autrement que de venir régulièrement au Secours populaire. « Sinon, je n’y arriverais pas. » Après Xynthia, cette employée de l’ADMR depuis une dizaine d’années avait commencé à perdre quelques heures de ménage. « Pas trop comparé à certaines collègues, car mes contrats étaient surtout à L’Aiguillon. » Mais assez pour que la situation économique de la famille se tende.

C’est ensuite une tendinite chronique qui s’est réveillée et qui l’a mise au chômage technique. Enfin, son mari, maçon, a fait un infarctus. La petite entreprise familiale était en panne. Avec 1 200 € pour vivre et un loyer de 430 €, impossible de joindre les deux bouts. Le bout du tunnel paraît loin. Et incertain.

D’autres sont dans la même situation. À La Faute et à L’Aiguillon, ce bataillon de précaires grossirait même de semaine en semaine. « On est énormément dans ce cas-là », suppose Claudine. « Peut-être même un sur trois de notre génération, évalue-t-elle, et je pense qu’il y en a plein qui n’osent pas venir. »

Michèle Aujard, élue de L’Aiguillon, qui a pris les rênes d’un Secours populaire qui n’existait pas avant Xynthia, ne masque pas son inquiétude. De nouveaux visages ont fait leur apparition, « de tous les âges », constate-t-elle avec un certain effroi. Comme s’ils étaient poussés par le vent mauvais de la récession économique, qui a touché de plein fouet une économie locale ancrée dans la mono-industrie touristique.

Chaque mois, l’association caritative fait 250 à 300 colis alimentaires. Des colis proportionnels à la taille des familles. Un chiffre inquiétant rapporté à la population locale !Xynthia a mis au jour une nouvelle pauvreté. « C’est comme si les deux communes s’étaient appauvries d’un seul coup », constate Michèle Aujard.

 

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Zone interdite (mkv)

Des catastrophes pas si naturelle que ça (flv)

Documentaire de l'agence CAPA diffusé sur FR3 (wmv)

Débat avec PPDA sur FR3 (wmv)

Audition du préfet au sénat (flv)

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