Archive pour le 1 mars 2011

Il a acquis, l’an passé, une maison à La Faute, après la tempête. Témoignage.

 

L’achat coup de coeur

« On recherchait depuis longtemps une maison au bord de la mer. Les prix étaient dissuasifs. C’était surfait. Et puis, je suis tombé par hasard sur une maison à La Faute-sur-Mer.

Lors d’une promenade, j’ai vu le panneau « A vendre ». On l’a visitée l’été dernier et tout est allé très vite. En quinze jours, on avait signé. Et on ne regrette pas. »

L’impact de la tempête

« Il a d’abord été sur le prix, qui a baissé de 30 %. On a acheté en connaissance de cause. La maison dispose d’un perron. Elle est légèrement surélevée de 80 cm.

Pendant Xynthia, elle a eu 15 cm d’eau. On n’est pas inquiet. On n’a pas le sentiment de prendre un risque. Ce qui a changé ? Lors de l’acquisition, la maison était en zone bleue. Elle risque de passer en zone rouge.

A l’intérieur, j’ai tout refait. J’ai notamment créé une mezzanine car la hauteur du toit le permettait. »

L’ambiance dans la commune

« On ne s’est pas aperçu tout de suite des clivages. Les gens en parlent peu. Ils en veulent surtout à l’État, qui est accusé d’être allé trop vite. Mais depuis cet été, on sent que l’ambiance s’est dégradée. La commune est coupée en deux. C’est chaud. Et chez les commerçants, c’est morose. Ils ont passé une année difficile et se demandent comment ils vont faire.

Ça manque de perspective. Mais, je ne peux pas penser que La Faute puisse disparaître. »

 

Ils ne veulent pas partir

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Le secours populaire soutient les sinistrés

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Un an après le passage de Xynthia, des restaurateurs de la pointe de la commune de Vendée se révoltent. L’Etat refuse de leur payer leur fond de commerce, alors qu’ils sont sans activités et endettés depuis le passage de la tempête.

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Marie Pierre parle de la pointe de l’Aiguillon

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En retard désolé

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Dans les prochains jours, vont débuter la démolition des maisons vendues à l'État. / Photo : Archives Marc Ollivier

Dans les prochains jours, vont débuter la démolition des maisons vendues à l’État. / Photo : Archives Marc Ollivier
L’État a durci le ton. Pour preuve, le plan présenté par la ministre de l’Écologie la semaine dernière. Les élus affirment avoir tiré les leçons. Les écologistes craignent que non.

C’est une image forte : une maison grignotée par les pelleteuses pour rendre les dunes à la nature. Entre Brétignolles et Saint-Gilles, le conservatoire du littoral a acquis 68 ha pour les protéger. Depuis Xynthia, l’État jette un regard plus sévère sur l’urbanisation. Et pas seulement sur celui de la côte.

Autour des cours d’eau, c’est désormais la cote centenaire qui prédomine et non plus les crues trentenaires. « Pour un lotissement, on a dû rehausser tous nos bâtiments de 50 cm », raconte un promoteur. Un élu du centre de la Vendée confirme : « La réglementation s’est durcie. L’État ne passe sur rien. »

Cette fermeté, on la retrouve dans le plan présenté la semaine dernière par la ministre de l’Écologie. Nathalie Kosciusko-Morizet a ainsi affirmé « qu’aucune digue ne sera autorisée pour ouvrir l’urbanisation de nouveaux secteurs ». Un autre exemple ? C’est le préfet qui s’oppose aux demandes des cimentiers d’extraire du sable au large de Noirmoutier, faute de pouvoir mesurer précisément l’impact sur les courants, et malgré un… avis favorable de la Dréal (1) !

« Les vieilles habitudes »

Les leçons de Xynthia ont-elles été tirées ? Au premier abord, oui. Mais les écologistes ne sont pas aussi affirmatifs. « On a même plutôt le sentiment que rien n’a été remis en cause sur le littoral, rectifie Yves Le Quellec, président de Vendée nature environnement. Les grands principes d’aménagement, dans un département réputé pour son attractivité touristique, restent exactement les mêmes. »

Sur le terrain, les projets ne manquent pas. C’est le port de Brétignolles, bientôt soumis à l’enquête publique. Ce sont, encore, des lotissements à l’étude à Noirmoutier… « On reprend déjà les vieilles habitudes », affirme l’écologiste. Ce n’est pas le sentiment de Noël Faucher, le maire de Noirmoutier. Lui aussi tempête contre l’État, « incapable de prendre des décisions ». Mais pas pour les mêmes raisons. « L’État préfère les lézards à la sécurité des populations », critique l’élu, agacé du retard pris dans les travaux de consolidation des digues.

Pourtant, il n’a pas l’intention de construire dans les zones dangereuses. « Ce serait de la folie douce. » Mais pas question, non plus, de s’interdire tout développement. « Le Japon n’a pas arrêté de construire parce qu’il est sur une faille sismique. Il faut qu’on s’adapte. »

« L’État ne doit pas empiler les normes pour ouvrir le parapluie administratif », ajoute un promoteur. « Ils sont prêts à bâtir un Fort Boyard autour de l’île », s’étrangle Marie-Thérèse Beauchêne, de l’association Vivre l’île 12/12, quand on lui parle d’urbanisation.

Philippe ECALLE et Jean-Marcel BOUDARD.

Il y a un an, la tempête enlevait 29 vies. Pour ceux qui restent, rien ne sera plus comme avant. Les chemins pris pour se reconstruire sont tous différents, mais ils n’ont qu’un seul but : vivre sans oublier.
Elle s’appelait Marguerite Gautreau. Maggy pour les intimes. Elle était animatrice à la maison de retraite de L’Aiguillon. Le dimanche 28 février 2010, elle s’apprêtait à accueillir sa famille pour déjeuner. Mais dans la nuit, vers 3 h, l’eau a envahi sa maison de La Faute-sur-Mer et emporté sa vie. Son compagnon n’a rien pu faire. Maggy compte parmi les 29 victimes de la tempête Xynthia.

« La veille au soir, explique sa fille Mireille, elle me disait au téléphone de ne surtout pas prendre de risque en venant d’Aizenay. Elle, par contre, se sentait en sécurité chez elle. Savoir qu’elle est partie d’une mort non naturelle, c’est insoutenable. » Sur la messagerie du téléphone portable de Mireille, la voix de sa maman, « pour la garder tout le temps avec moi ».

Partir pour ne pas ruminer

Il y a un an tout juste, Xynthia semait l’effroi en Vendée et endeuillait dix-huit familles. Daniel Beauget, lui, a perdu ses parents, René et Simone. Jusqu’au 28 février 2010, La Faute ne représentait que du bonheur, dans une maison qui a vu grandir la famille. « Dans un premier temps, avoue cet habitant de Landeronde, je me suis renfermé. Il fallait que je tourne la page. Après la douleur, j’ai aujourd’hui de la colère quand je pense à tout ce qui n’a pas été fait pour éviter le drame. »

Elisabeth avait sa résidence dans la « cuvette » de La Faute. Son mari Francis et son petit-fils de deux ans, Raphaël, sont morts devant elle. Indicible chaos. Depuis, elle vit dans une petite maison de L’Aiguillon, avec ses deux chats.

Alain Merel, lui, ne pouvait pas rester en Vendée. « Je croisais des personnes qui ressassaient toujours les mêmes histoires. J’en arrivais à ruser pour éviter des gens. » Il n’en pouvait plus de la pitié, lui qui a perdu son épouse Christiane. Il habite désormais près de Toulouse, à côté de sa fille Florence. « Je vois les Pyrénées. »

Il a suivi un traitement. « Pour le moral ». S’est « battu comme un chien pour survivre. » Maintenant, il se reconstruit. « Ma femme faisait des peintures, qui sont longtemps restées dans des cartons. Maintenant, elles sont accrochées au mur et je suis capable de les admirer sans que cela me fasse du mal. »

Le dimanche 6 mars, ces familles se réuniront pour la journée de commémoration initiée par l’Avif. Il y aura une cérémonie religieuse. Kader Bouazza, de la Grande mosquée de Paris, sera présent. En hommage à Ismaïl, Camil, Nora et Yamina, quatre membres de la famille Bounaceur.

Cette nuit dramatique, Ahmed, le papa, a survécu avec sa fille Nadia, 7 ans. Ce médecin-urgentiste à l’hôpital de Fontenay a repris partiellement son activité en animant des formations et en intervenant en maison de retraite.

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Téléchargements
Voici les liens des plus longues vidéos concernant la tempête xynthia
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Zone interdite (mkv)

Des catastrophes pas si naturelle que ça (flv)

Documentaire de l'agence CAPA diffusé sur FR3 (wmv)

Débat avec PPDA sur FR3 (wmv)

Audition du préfet au sénat (flv)

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