Archive pour mars 2011

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Ouverte dès le lendemain de la tempête Xynthia, l’enquête est aujourd’hui dans les mains d’un juge d’instruction. Les victimes, qui préparent de nouvelles plaintes, obtiendront-elles des réponses ? Fin de notre dossier.

 

Où en est l’enquête au bout d’un an ?

Des dizaines d’auditions ont été réalisées. Les sinistrés de la tempête, les familles de victimes, le préfet, des responsables de la météo et des agents de l’État, notamment. La mairie de La Faute a été perquisitionnée. De nombreux documents d’urbanisme ont aussi été épluchés. Mais pour l’instant, pas de gardes à vue, ni de mises en examen, selon le parquet. Depuis qu’une instruction est ouverte, difficile, cependant, de savoir précisément où en est le dossier, soumis au secret.

Quelles sont les procédures en cours ?

L’enquête a été confiée fin novembre au juge d’instruction des Sables-d’Olonne, Yannick Le Goater. Quarante victimes venaient de se constituer partie civile, après leur première plainte, fin mai. Les investigations étaient engagées depuis le lendemain du drame. Le cadre ? Une enquête préliminaire ouverte par Thierry Dran, le procureur de la République.

Depuis, une cellule spéciale, constituée de gendarmes d’Angers et des Sables, y travaille en permanence. Une nouvelle « salve » de plaintes interviendra dans les prochaines semaines. Cela ne changera pas le cours des recherches.

Parallèlement, le procureur mène une autre enquête : elle concerne la plage des Belugas, où un prélèvement de sable a été constaté par l’Association des victimes de La Faute.

Il y a, enfin, le volet administratif. La requête contre les zones noires a été rejetée, et il ne devrait pas y avoir appel. D’autres batailles sont déjà programmées. Elles concernent les expropriations des maisons dans les zones noires.

Sur quoi porte l’enquête ?

La délivrance des permis de construire constitue l’un des aspects importants sur lesquels se penche le juge. En droit, on parle de « prise illégale d’intérêt » (lire ci dessous). « C’est une infraction peu fréquente, tempère Thierry Dran, procureur. Aux Sables, quatre enquêtes ont été ouvertes depuis mon arrivée, sur 15 000 procédures. Aucune n’a abouti. »

Ce point est loin d’être le seul axe de recherche des enquêteurs. Les victimes ont aussi porté plainte pour homicide involontaire, mise en danger de la vie d’autrui et abstention de combattre un sinistre. La Justice, après avoir reconstitué les faits, s’attaque, notamment, à toute la procédure d’alerte et à la gestion de l’urbanisme dans le secteur.

Va-t-on vers un grand procès Xynthia ?

La procédure s’annonce très longue. Pas moins de dix-huit mois d’instructions, pense le procureur. Et on peut s’attendre à plus. Après ? « On verra s’il y a lieu de retenir des charges et renvoyer l’affaire devant le tribunal », indique Thierry Dran.

Pour l’Avif, pas de doute : « Beaucoup d’indices laissent penser que des infractions ont été commises », indiquent les avocats de l’association.

Sans demander un procès à cor et à cris, les victimes veulent, avant tout, obtenir des réponses. Au-delà des multiples interrogations sur les responsabilité de chacun, une question centrale : « Le drame aurait-il pu être évité ? »

Matthieu MARIN.

 

Un an après la tempête. Le volet judiciaire est piloté depuis le tribunal des Sables. Il a été confié au juge d’instruction. Entretien avec Thierry Dran, procureur de la République des Sables-d’Olonne.

Depuis qu’une instruction a été ouverte, quel rôle jouez-vous dans le dossier ?

Classique. Le juge dirige l’enquête, je ne suis pas particulièrement informé. Je jouerai de nouveau un rôle à la fin. Quand le juge considérera que l’instruction est terminée, il transmettra le dossier au parquet. Nous regarderons alors s’il y a lieu de retenir des charges, et de renvoyer l’affaire devant le tribunal.

Combien de plaintes ont-elles été déposées ?

41, par l’Association des victimes de La Faute-sur-Mer. En novembre, elles se sont constitué partie civile. Lors de l’enquête préliminaire, sept plaintes individuelles avaient également été déposées. Depuis, je sais que certaines de ces victimes se sont aussi porté partie civile.

Comment les victimes sont-elles informées ?

Elles ont accès au dossier. La numérisation, en cours, n’est pas terminée. Une réunion avec le juge ? Dans les grands dossiers, cela se fait. Par ailleurs, des dizaines de personnes ont été prises en charge, dès le lendemain de la tempête, par l’association d’aide aux victimes.

Des nouvelles plaintes devraient être déposées. Quel impact ?

Cela ne change rien. Les victimes qui n’auraient pas encore été entendues le seront. Elles se constituent automatiquement partie civile.

En quoi ce dossier est-il hors normes ?

Il y a eu 29 morts. Ce genre de catastrophe mérite qu’on s’y intéresse le mieux possible, qu’aucune piste ne soit écartée, qu’on ne laisse rien de côté. C’est peut-être long, mais c’est normal. On doit prendre le temps de tout examiner.

 

 

Il a acquis, l’an passé, une maison à La Faute, après la tempête. Témoignage.

 

L’achat coup de coeur

« On recherchait depuis longtemps une maison au bord de la mer. Les prix étaient dissuasifs. C’était surfait. Et puis, je suis tombé par hasard sur une maison à La Faute-sur-Mer.

Lors d’une promenade, j’ai vu le panneau « A vendre ». On l’a visitée l’été dernier et tout est allé très vite. En quinze jours, on avait signé. Et on ne regrette pas. »

L’impact de la tempête

« Il a d’abord été sur le prix, qui a baissé de 30 %. On a acheté en connaissance de cause. La maison dispose d’un perron. Elle est légèrement surélevée de 80 cm.

Pendant Xynthia, elle a eu 15 cm d’eau. On n’est pas inquiet. On n’a pas le sentiment de prendre un risque. Ce qui a changé ? Lors de l’acquisition, la maison était en zone bleue. Elle risque de passer en zone rouge.

A l’intérieur, j’ai tout refait. J’ai notamment créé une mezzanine car la hauteur du toit le permettait. »

L’ambiance dans la commune

« On ne s’est pas aperçu tout de suite des clivages. Les gens en parlent peu. Ils en veulent surtout à l’État, qui est accusé d’être allé trop vite. Mais depuis cet été, on sent que l’ambiance s’est dégradée. La commune est coupée en deux. C’est chaud. Et chez les commerçants, c’est morose. Ils ont passé une année difficile et se demandent comment ils vont faire.

Ça manque de perspective. Mais, je ne peux pas penser que La Faute puisse disparaître. »

 

Ils ne veulent pas partir

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Le secours populaire soutient les sinistrés

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Un an après le passage de Xynthia, des restaurateurs de la pointe de la commune de Vendée se révoltent. L’Etat refuse de leur payer leur fond de commerce, alors qu’ils sont sans activités et endettés depuis le passage de la tempête.

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Marie Pierre parle de la pointe de l’Aiguillon

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En retard désolé

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Dans les prochains jours, vont débuter la démolition des maisons vendues à l'État. / Photo : Archives Marc Ollivier

Dans les prochains jours, vont débuter la démolition des maisons vendues à l’État. / Photo : Archives Marc Ollivier
L’État a durci le ton. Pour preuve, le plan présenté par la ministre de l’Écologie la semaine dernière. Les élus affirment avoir tiré les leçons. Les écologistes craignent que non.

C’est une image forte : une maison grignotée par les pelleteuses pour rendre les dunes à la nature. Entre Brétignolles et Saint-Gilles, le conservatoire du littoral a acquis 68 ha pour les protéger. Depuis Xynthia, l’État jette un regard plus sévère sur l’urbanisation. Et pas seulement sur celui de la côte.

Autour des cours d’eau, c’est désormais la cote centenaire qui prédomine et non plus les crues trentenaires. « Pour un lotissement, on a dû rehausser tous nos bâtiments de 50 cm », raconte un promoteur. Un élu du centre de la Vendée confirme : « La réglementation s’est durcie. L’État ne passe sur rien. »

Cette fermeté, on la retrouve dans le plan présenté la semaine dernière par la ministre de l’Écologie. Nathalie Kosciusko-Morizet a ainsi affirmé « qu’aucune digue ne sera autorisée pour ouvrir l’urbanisation de nouveaux secteurs ». Un autre exemple ? C’est le préfet qui s’oppose aux demandes des cimentiers d’extraire du sable au large de Noirmoutier, faute de pouvoir mesurer précisément l’impact sur les courants, et malgré un… avis favorable de la Dréal (1) !

« Les vieilles habitudes »

Les leçons de Xynthia ont-elles été tirées ? Au premier abord, oui. Mais les écologistes ne sont pas aussi affirmatifs. « On a même plutôt le sentiment que rien n’a été remis en cause sur le littoral, rectifie Yves Le Quellec, président de Vendée nature environnement. Les grands principes d’aménagement, dans un département réputé pour son attractivité touristique, restent exactement les mêmes. »

Sur le terrain, les projets ne manquent pas. C’est le port de Brétignolles, bientôt soumis à l’enquête publique. Ce sont, encore, des lotissements à l’étude à Noirmoutier… « On reprend déjà les vieilles habitudes », affirme l’écologiste. Ce n’est pas le sentiment de Noël Faucher, le maire de Noirmoutier. Lui aussi tempête contre l’État, « incapable de prendre des décisions ». Mais pas pour les mêmes raisons. « L’État préfère les lézards à la sécurité des populations », critique l’élu, agacé du retard pris dans les travaux de consolidation des digues.

Pourtant, il n’a pas l’intention de construire dans les zones dangereuses. « Ce serait de la folie douce. » Mais pas question, non plus, de s’interdire tout développement. « Le Japon n’a pas arrêté de construire parce qu’il est sur une faille sismique. Il faut qu’on s’adapte. »

« L’État ne doit pas empiler les normes pour ouvrir le parapluie administratif », ajoute un promoteur. « Ils sont prêts à bâtir un Fort Boyard autour de l’île », s’étrangle Marie-Thérèse Beauchêne, de l’association Vivre l’île 12/12, quand on lui parle d’urbanisation.

Philippe ECALLE et Jean-Marcel BOUDARD.

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Voici les liens des plus longues vidéos concernant la tempête xynthia
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Zone interdite (mkv)

Des catastrophes pas si naturelle que ça (flv)

Documentaire de l'agence CAPA diffusé sur FR3 (wmv)

Débat avec PPDA sur FR3 (wmv)

Audition du préfet au sénat (flv)

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