L’enquête tente de déterminer les éventuelles responsabilités dans les 29 décès liés à la tempête du 28 février 2010.
René Marratier, maire de La Faute-sur-Mer (Vendée), a été conduit jeudi après-midi au palais de justice des Sables-d’Olonne pour être présenté au juge d’instruction après une trentaine d’heures de garde à vue, a constaté l’AFP sur place. « Plus la catastrophe est significative, plus il faut des coupables ou présumés coupables. Je ne laisserai pas un élu local être ce coupable », a déclaré son avocat, Me Olivier Metzner, venu l’assister pour cette présentation qui pourrait déboucher sur une mise en examen.
Le 28 février 2010, la brusque montée des eaux provoquée par l’effet conjugué des vents violents et d’une marée de fort coefficient a fait 29 morts dans la petite station balnéaire vendéenne. René Marratier, 58 ans, maire depuis 1989, a été placé en garde à vue mercredi matin dans le cadre d’une information judiciaire pour « homicide involontaire », « mise en danger de la vie d’autrui », « abstention de combattre un sinistre » et « prise illégale d’intérêt ».
Élus en garde à vue
Les gendarmes enquêtent depuis plusieurs mois sur différents aspects du drame provoqué par la tempête Xynthia, comme le processus d’alerte, la réactivité des secours, mais aussi les conditions d’urbanisation des lotissements inondés. René Marratier nie toute défaillance dans le processus d’alerte et toute irrégularité dans l’octroi des permis de construire, selon son avocat. Avant lui, sa première adjointe en charge de l’urbanisme, Françoise Babin, et le maire adjoint, membre de la commission locale urbanisme et responsable d’une entreprise de construction immobilière, Patrick Maslin ont déjà été placés en garde à vue, puis relâchés.
Pour Me Metzner, viser les élus locaux revient à s’en prendre aux « lampistes » alors que « les responsabilités sont à rechercher à leur vrai niveau, c’est-à-dire l’État, dans les services de la préfecture et de la météo », dans le processus d’alerte, comme il l’a dit mercredi. Un des maillons de ce processus d’alerte, Samuel Veillard, responsable des pompiers et des secours à L’Aiguillon-sur-Mer, a passé, jeudi matin, deux heures à la gendarmerie, a constaté l’AFP sur place.
Zone inondable
Le 27 février 2010, le bulletin d’alerte météo transmis par la préfecture de Vendée à tous les maires concernés, y compris celui de La Faute-sur-Mer, prévenait d’un risque de « fortes vagues déferlant sur le littoral » et d’une « élévation temporaire du niveau de la mer pouvant submerger certaines parties du littoral ». « Si vous êtes riverain d’un estuaire, prenez vos précautions face à de possibles inondations et surveillez la montée des eaux », précisait le message de mise en vigilance rouge concernant la Vendée, dont l’AFP a eu copie.
De façon plus globale, « le bilan de la catastrophe qui a touché l’ouest de la France le 28 février 2010 n’est pas le fruit du hasard » mais « l’aboutissement d’un processus de construction du risque qui a autorisé l’installation de populations vulnérables dans des habitations inadaptées au risque inondation et clairement exposées à la submersion marine », selon une étude universitaire publiée en février 2011 dans un hors série de la revue Place publique. « La totalité des victimes à La Faute-sur-Mer habitaient des maisons construites depuis 1980 », selon cette étude menée par des chercheurs du laboratoire Gouvernance, risque, environnement développement (GESTER) de l’université de Montpellier. Différentes expertises menées après la tempête ont permis d’établir qu’à La Faute-sur-Mer, environ un demi-millier de maisons – soit une sur cinq – avaient été bâties en zone inondable.
Une réponse à to “Le maire de La Faute-sur-Mer présenté au juge dans l’enquête Xynthia (AFP)”
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Ah nous y voilà, le communique météo precisait bien risque de vague deferlante!!!!
« fortes vagues déferlant sur le littoral » et d’une « élévation temporaire du niveau de la mer pouvant submerger certaines parties du littoral ». « Si vous êtes riverain d’un estuaire, prenez vos précautions face à de possibles inondations et surveillez la montée des eaux », précisait le message de mise en vigilance rouge concernant la Vendée, dont l’AFP a eu copie. »
vOUS AVIEZ EU VENT DE CE COMMUNIQU2 ???
Comme quoi tout fini par se savoir!!