Mercredi 6 avril : le conseil rassemblé
À la mairie de La Faute-sur-Mer, le conseil municipal est au grand complet. Les élus trinquent au départ à la retraite de Jean-Michel Gaborit, le directeur général. L’ambiance est détendue.Xynthia ? Le sujet est à peine abordé. Patrick Maslin, adjoint, est pourtant convoqué le lendemain à la gendarmerie des Sables. Pour une « simple » audition, imagine-t-il. Comme Françoise Babin puis René Marratier, convoqués la semaine suivante.
Jeudi 7 avril : le coup de massue
Gendarmerie des Sables-d’Olonne. Il est 9 h. Patrick Maslin vient d’arriver. Très vite, les enquêteurs lui indiquent qu’il est placé en garde à vue. On lui retire son portable. L’élu est surpris. « Choqué » même, confient ses proches. « Il ne s’attendait pas à ça. » Membre de la commission urbanisme et président de l’office de tourisme depuis dix ans, ce patron d’une entreprise de construction est interrogé sur les maisons qu’il aurait vendues dans les secteurs noyés par Xynthia.
À La Faute-sur-Mer, personne ne se doute encore de l’accélération judiciaire. « En garde à vue ? Non, ce n’est pas possible », se rassure un élu. Patrick Maslin est attendu, le soir même, à Pouillé, pour une réunion consacrée au pôle Sud-Vendée. Il ne viendra pas. À 20 h 45, le portable d’un élu de La Faute sonne. C’est Patrick Maslin au bout du fil. Il vient de sortir. Fatigué. Le juge a accepté d’écourter l’audition pour des raisons de santé.
Week-end : la longue attente
Entre élus, les portables n’arrêtent pas de sonner. Patrick Maslin raconte sa garde à vue. La fouille. L’attente. Les questions. « Il est marqué, assure un habitant de La Faute. Il y a des choses humiliantes. » René Marratier est son ami.
Les deux hommes ont l’habitude de se retrouver dans les tribunes du stade de foot de Luçon. Le maire sait désormais ce qui l’attend, mercredi. Cette confrontation avec les enquêteurs, il ne la fuit pas, mais il « l’appréhende ».
Mardi 12 avril : le scénario se répète
Visage fermé, Françoise Babin arrive à son tour à la gendarmerie des Sables. Elle est elle aussi placée en garde à vue. Nouveau coup de massue parmi les élus fautais. « Tout ça paraît incroyable. » La machine judiciaire s’emballe. Les médias aussi. La commune refait la « Une ».
Jeudi 14 avril : l’épilogue
Il est 15 h quand René Marratier sort de la gendarmerie dans un véhicule militaire. Il est emmené au tribunal, où le juge d’instruction va lui signifier sa mise en examen. Le maire de La Faute-sur-Mer vient de passer 30 heures en garde à vue. Il était arrivé la veille, chemise blanche et sans cravate, avec une lourde sacoche et une bouteille d’eau à la main. Jeudi après-midi, il est sorti libre, à l’écart des caméras. Il a coupé son portable. Pour lui comme pour tous les acteurs de Xynthia, le feuilleton judiciaire n’est pas terminé. Il promet d’être éprouvant.
3 réponses à to “Xynthia : la semaine qui a ébranlé les élus de La Faute (Ouest France)”
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L’article oublie le CM du 5 avril :
http://www.lafautesurmer.com/index.php?module=Contenus&func=viewpub&tid=4&pid=155
A Monique,
Je vois que Me Metzner reprend bien les mêmes arguments que son client…. Cela peut « marcher » devant les médias mais il faudra être plus convainquant face au juge!!!!
« Il est sorti «totalement dépité» de ses trente heures de garde à vue, selon son avocat »
bien sur il ne pensait pas qu’un complot mené par ses opposants débouche sur une mise en examen
« Mon client habite lui-même dans la zone d’expropriation, il n’aurait jamais fait courir des risques pareils à lui et sa famille, soupire Olivier Metzner »
et il oublie de dire qu’il s’est blessé à la jambe ce jour là le pauvre
http://www.20minutes.fr/article/707261/societe-xynthia-marratier-tempete-apres-mise-examen