Les collégiens entretiennent l’amitié avec des camarades sétois – L’Aiguillon-sur-Mer (Ouest France)
Au lendemain de Xynthia, douze élèves sinistrés de L’Aiguillon et de La Faute, fréquentant le collège Les Colliberts à Saint-Michel-en-l’Herm avaient été invités par le collège Les Pins de Castries pour passer une semaine de vacances au Lazaret de Sète avec leurs camarades Héraultais.
L’initiative de cette démarche spontanée et généreuse revient à la présidente du club de bridge au collège de Castries, Pascale Santiago, qui par sa persévérance et sa diplomatie a pu obtenir les autorisations nécessaires et les financements pour cette opération de solidarité inter- scolaire. 14 mois après la catastrophe, les élus vendéens n’ont pas oublié. Une invitation conjointe du maire de L’Aiguillon Maurice Milcent, Joël Bory, maire de Saint-Michel-en-l’Herm et Patricia Rossignol, principale des Colliberts, proposait à Pascale Santiago d’accueillir 12 collégiens de Castries du 25 avril au 1 er mai. « Votre main tendue vers nos élèves sinistrés fut pour nous le témoignage et l’exemple de l’humanité et de la solidarité que nous espérons tous atteindre » précisait le texte.
Depuis quelques jours, collégiens vendéens et héraultais se sont donc retrouvés. Ces derniers ont découvert à leur tour les plages vendéennes, le char à voile, surf et canoë-kayak et aussi l’accueil simple mais chaleureux des Vendéens. Mercredi soir, une réception était organisée en leur honneur au centre de vacances René Couzinet en présence de Dominique Souchet, député, Maurice Milcent maire de l’Aiguillon, Françoise Babin et Michel Verhecken pour la commune de La Faute et les élus municipaux.
Une remise et un échange de cadeaux souvenirs, produits du terroir, compositions florales, photos, a eu lieu. La soirée s’est terminée par un moment d’intense émotion lorsqu’enfants, invités et élus ont chanté en choeur la chanson de Brassens Les copains d’abord.
10 réponses à to “Les collégiens entretiennent l’amitié avec des camarades sétois – L’Aiguillon-sur-Mer (Ouest France)”
Laisser un commentaire
Vous devez être connecté pour laisser un commentaire.
Merci Patrick
Un résumé ici :
http://www.lafautesurmer.net/2011/04/28/apres-xynthia-la-loi-va-changer-ouest-france/#comment-12149
Adoption de la proposition de loi
Compte-rendu 2eme partie
Compte rendu analytique officiel du 3 mai 2011
Risque de submersion marine (Suite)
Mme la présidente. – Nous reprenons la discussion de la proposition de loi tendant à assurer une gestion effective du risque de submersion marine.
Discussion générale (Suite)
Mme Nicole Bonnefoy. – Un an après la tempête Xynthia, les plaies ne sont pas encore cicatrisées.
L’accélération des catastrophes naturelles impose de revoir notre politique en ce domaine. Leur coût total avoisinerait les 30 milliards d’euros depuis 2001.
Selon l’adage, c’est de nos échecs que nous apprenons le plus. Nous devons donc faire preuve d’humilité : même armés des technologies les plus avancées, nous ne dominons pas la nature.
Les textes d’aujourd’hui prolongent la réflexion engagée par la commission sénatoriale. Sur place, nous avons constaté l’ampleur des dégâts, avant de découvrir avec stupéfaction combien l’urbanisme faisait fi des risques encourus. Au moins, la tempête Xynthia aura mis au jour les défaillances.
Outre une modification législative, nous devons réussir une révolution dans la prise en compte de risques naturels.
M. Bruno Retailleau, rapporteur. – Absolument.
Mme Nicole Bonnefoy. – La responsabilité est collective ; je regrette que certains aient rejeté la faute sur les élus locaux, occultant la responsabilité de l’État et de l’administration. Si faute exclusive il devait y avoir, ce serait celle du diktat de l’argent et de la pression foncière, conduisant à des décisions précipitées suivies, après la catastrophe, d’improvisations tout aussi regrettables, comme celle qui a conduit, dans un premier temps, à la définition de « zones noires ».
Comme législateurs, nous devons mettre en place une politique d’anticipation.
Grâce à la proposition de loi, aménagement du territoire et gestion du risque ne seront plus disjoints. Sur 900 communes du littoral, seules 5 % disposaient d’un PPR ! Désormais, leurs prescriptions s’imposeront aux PLU. Je me félicite de l’appui apporté aux maires par l’administration d’État.
Le deuxième objectif du texte consiste à sensibiliser le public, grâce notamment à une journée nationale. D’autre part, les préfets communiquent tous les trois ans aux maires la liste des dangers menaçant les communes.
Pour avancer dans la bonne voie, nous avons besoin d’une conscience du risque.
Sans mettre en cause l’esprit du texte, les amendements de notre groupe tendent à l’améliorer, pour aboutir à un vote unanime. (Applaudissements sur les bancs socialistes)
La discussion générale est close.
Discussion des articles
Article premier
Mme la présidente. – Amendement n°11, présenté par M. Courteau et les membres du groupe socialiste.
Alinéa 4
Compléter cet alinéa par les mots :
ainsi que leurs effets cumulés
M. Roland Courteau. – Cet article propose que les PPRI des communes littorales traitent simultanément mais de façon spécifique les risques de crues et les risques littoraux, dont les submersions marines.
Les auteurs de cet amendement estiment qu’il est nécessaire que ces plans traitent aussi les effets cumulés de ces risques d’inondation dans les communes littorales.
En effet, la conjonction d’une crue fluviale et d’un niveau de la mer exceptionnellement élevé en raison de forts coefficients de marée ou de tempête peut provoquer une inondation bien plus importante que prévu.
Il importe de croiser les données pour les communes d’estuaire, car les eaux de crue pourraient être repoussées loin dans les terres.
L’amendement n°11, accepté par la commission et le Gouvernement, est adopté.
Mme la présidente. – Amendement n°12 rectifié, présenté par M. Courteau et les membres du groupe socialiste.
Alinéa 5
Supprimer cet alinéa.
M. Roland Courteau. – La commission propose de renvoyer l’entretien des digues « à un décret », sans autre précision. Les derniers alinéas de l’article L. 562 du code de l’environnement sur les PPRNM prévoient que des décrets en Conseil d’État devront définir en tant que de besoin les modalités de qualification des aléas et des risques, les règles générales d’interdiction, de limitation et d’encadrement des constructions, de prescriptions de travaux de réduction de la vulnérabilité ainsi que d’information des populations, dans les zones exposées aux risques définies par les PPRNM. Un autre décret serait donc nécessaire.
Les auteurs de cet amendement estiment que la prise en compte de ces ouvrages risque de conforter l’illusion de sécurité créée par les digues et limiter la culture du risque.
Nous proposons d’entériner le principe dit de « transparence des digues » conduisant à considérer comme inondables les surfaces qui seraient atteintes par les eaux si les digues venaient à être rompues ou submergées.
M. Bruno Retailleau, rapporteur. – La première rédaction n’était guère compatible avec la directive européenne. La version rectifiée que vous présentez aujourd’hui est pertinente.
L’amendement n°12 rectifié, accepté par le Gouvernement, est adopté.
L’article premier modifié est adopté.
L’article 2 est adopté.
Article additionnel
Mme la présidente. – Amendement n°26, présenté par M. Courteau et les membres du groupe socialiste.
Après l’article 2, insérer un article additionnel ainsi rédigé :
Après le chapitre VI du titre VI du livre V du code de l’environnement, il est inséré une division ainsi rédigée :
« Chapitre VII
« Alerte aux tsunamis
« Art. L. 567-1. – L’organisation de la surveillance, de l’alerte et de la transmission de l’information sur les tsunamis est assurée par l’État et fait l’objet de règlements arrêtés par le préfet.
« Art L. 567-2. – Un décret en Conseil d’État précise les modalités de mise en oeuvre du présent chapitre. »
M. Roland Courteau. – La France a pris conscience du risque de tsunami après celui qui a frappé Sumatra en décembre 2004.
Ce risque est universel sur le globe : au XXe siècle, 76 % des tsunamis ont eu lieu dans le Pacifique, 10 % en Méditerranée, 10 % en Atlantique et 4 % dans l’océan Indien. Pour la Méditerranée, 10 %, cela représente 80 tsunamis, dont celui de Messine, en 1908, qui fit 35 000 victimes !
On a longtemps cru que l’océan Indien était quasiment sûr. On sait ce qu’il en est ! En Méditerranée, c’est bien un tsunami qui a détruit, jadis, Alexandrie.
Bien des drames ont, de par le monde, cette cause identique.
L’article 44 de la loi du 3 août 2004 a créé un centre d’alerte au tsunami couvrant la zone allant des Açores à la Sicile.
J’insiste sur la différence entre la cause des tsunamis et celle des submersions marines. Le déroulement du phénomène lui-même est radicalement distinct. Surtout, les tsunamis ne sont pas prévisibles.
M. Bruno Retailleau, rapporteur. – Comment s’opposer à ce tsunami d’arguments? (Sourires)
L’amendement est cohérent avec votre rapport rédigé pour l’Office parlementaire des choix scientifiques : avis favorable.
M. Benoist Apparu, secrétaire d’État. – Même avis ; nous en sommes à 100 % d’amendements adoptés ! (Rires et exclamations)
L’amendement n°26 est adopté et devient un article additionnel.
Article 3
Mme la présidente. – Amendement n°24, présenté par M. Courteau et les membres du groupe socialiste.
Après l’alinéa 6
Insérer deux alinéas ainsi rédigés :
…) Au début du dixième alinéa, il est inséré une phrase ainsi rédigée :
« Il retrace l’organisation de la chaîne d’alerte et d’intervention en cas d’occurrence d’un risque d’inondation ou d’un risque de tsunami, grâce, dans ce dernier cas au centre d’alerte aux tsunamis. » ;
M. Roland Courteau. – Le dixième alinéa de l’article L. 566-7 du code de l’environnement sur les plans de gestion des risques d’inondation dispose que les plans Orsec soient intégrés dans les PGRI. Il convient toutefois que les PGRI retracent l’organisation de la chaîne d’alerte et d’intervention en cas d’occurrence d’un risque d’inondation ou d’un risque tsunami. Dans le cas d’un tsunami, le centre national d’alerte, qui devrait être mis en place en juillet 2012, devra être sollicité.
M. Bruno Retailleau, rapporteur. – L’amendement me semble satisfait, puisque les plans Orsec s’appliquent à toute inondation. Retrait ou rejet.
M. Benoist Apparu, secrétaire d’État. – L’amendement est effectivement satisfait. Retrait, pour en rester à 100 %… (Sourires)
M. Roland Courteau. – Le tsunami est un phénomène très particulier, qui ne peut se confondre avec une inondation : il se caractérise par un retrait de la mer, suivi d’une vague dévastatrice, puis d’une forte aspiration vers le large.
M. Jean-Jacques Mirassou. – Il a raison, c’est évident.
L’amendement n°24 n’est pas adopté.
Mme la présidente. – Amendement n°13, présenté par M. Courteau et les membres du groupe socialiste.
Alinéa 8, première phrase
1° Remplacer le mot :
trois
par le mot :
deux
2° Après le mot :
fonctionnement
insérer les mots :
et de l’état
M. Roland Courteau. – L’évaluation globale des ouvrages de défense contre les inondations et les submersions devrait avoir lieu tous les deux et non tous les trois ans.
L’érosion est permanente ; des événements fortuits peuvent l’accélérer, sans parler des dégâts des animaux : ne minimisons pas les risques. Il faut également prendre en compte la vétusté de l’ouvrage.
M. Bruno Retailleau, rapporteur. – Favorable.
M. Benoist Apparu, secrétaire d’État. – Le Gouvernement est défavorable à la première partie de l’amendement : trois ans est un délai raisonnable. D’autant qu’il existe déjà un contrôle annuel des ouvrages les plus importants. Je suis, en revanche, favorable à la deuxième partie de l’amendement. Acceptez-vous de le rectifier ?
M. Roland Courteau. – Je maintiens l’amendement, accepté en l’état par la commission.
Mme la présidente. – Nous procéderons à un vote par division.
Le 1° de l’amendement est adopté, ainsi que le 2° ; l’amendement n°13 est adopté.
L’article 3, modifié, est adopté.
Article additionnel
Mme la présidente. – Amendement n°27, présenté par M. Courteau et les membres du groupe socialiste.
Après l’article 3, insérer un article additionnel ainsi rédigé :
I. – Au quatrième alinéa (2°) de l’article L. 122-3 du code de l’environnement, après les mots : « effets du projet sur l’environnement », sont insérés les mots : « , sur la gestion des risques naturels majeurs ».
II. – Au cinquième alinéa (3°) de l’article L. 566-7 du code de l’environnement, après les mots : « cohérence du territoire », sont insérés les mots : « et des projets d’infrastructures de transport ».
M. Roland Courteau. – Ce texte répond à l’objectif de mise en cohérence des choix d’urbanisation avec la gestion des risques d’inondation, notamment de submersion marine. Toutefois, cette mise en cohérence devrait également viser les projets d’infrastructures de transport car des ouvrages et remblais pour des lignes à grande vitesse réalisés dans des zones inondables peuvent, par exemple, empêcher le libre écoulement des eaux.
L’étude d’impact environnemental doit porter sur l’environnement ou la santé humaine, mais aussi sur la gestion des risques naturels majeurs.
De même, dans le cadre des PGRI, les dispositions permettant de réduire la vulnérabilité des territoires face aux risques d’inondation doivent comprendre des mesures assurant la cohérence des projets d’infrastructures avec la gestion du risque d’inondation.
M. Bruno Retailleau, rapporteur. – Sagesse. Sur de grandes infrastructures, il est logique de prendre en compte les effets des obstacles que constituent les routes ou les foies ferrées. Mais peut-être les dispositions de la loi sur l’eau y pourvoient ?
M. Benoist Apparu, secrétaire d’État. – L’impact environnemental est déjà pris en compte. En revanche, le Gouvernement est favorable au II.
Mme la présidente. – Je vais procéder à un vote par division.
Le I de l’amendement est adopté, ainsi que son II ; l’amendement n°27 est adopté et devient un article additionnel.
L’article 4 est adopté
Article 5
Mme la présidente. – Amendement n°29, présenté par M. de Legge, au nom de la commission des lois.
I. – Alinéa 8
Remplacer cet alinéa par deux alinéas ainsi rédigés :
« Art. L. 123-1-10-1. – Dans un délai de six mois à compter de l’approbation du plan de prévention des risques naturels prévisibles visé à l’article L. 562-1 du code de l’environnement ou du plan de prévention des risques technologiques visé à l’article L. 515-15 du même code, l’établissement public de coopération intercommunale ou la commune fait connaître au préfet si il ou elle entend réviser ou modifier son plan local d’urbanisme afin de supprimer les dispositions contraires aux prescriptions des plans susvisés.
« À défaut de réponse dans ce délai ou en cas de désaccord entre le préfet et l’établissement public de coopération intercommunale ou la commune, le préfet peut engager et approuver, après avis de l’organe délibérant de l’établissement public de coopération intercommunale ou du conseil municipal, la révision ou la modification du plan local d’urbanisme. Il en est de même si l’intention exprimée par l’établissement public de coopération intercommunale ou la commune de procéder à la suppression des dispositions contraires aux prescriptions d’un plan de prévention des risques naturels prévisibles ou d’un plan de prévention des risques technologiques n’est pas suivie, dans un délai d’un an à compter de l’approbation des plans précités, de la modification ou de la révision du plan local d’urbanisme. » ;
II. – Alinéa 15
Remplacer cet alinéa par deux alinéas ainsi rédigés :
« Art. L. 124-2-1. – Dans un délai de six mois à compter de l’approbation du plan de prévention des risques naturels prévisibles visé à l’article L. 562-1 du code de l’environnement ou du plan de prévention des risques technologiques visé à l’article L. 515-15 du même code, la commune fait connaître au préfet si elle entend modifier sa carte communale afin de supprimer les dispositions contraires aux prescriptions des plans susvisés.
« À défaut de réponse dans ce délai ou en cas de désaccord entre le préfet et la commune, le préfet peut engager et approuver, après avis du conseil municipal, la modification de la carte communale. Il en est de même si l’intention exprimée par la commune de procéder à la suppression des dispositions contraires aux prescriptions d’un plan de prévention des risques naturels prévisibles ou d’un plan de prévention des risques technologiques n’est pas suivie, dans un délai d’un an à compter de l’approbation des plans précités, de la modification de la carte communale. »
III. – Alinéa 16
Après les mots :
présente loi,
rédiger ainsi la fin de cet alinéa :
les délais mentionnés aux paragraphes I et II courent à compter de cette entrée en vigueur.
M. Dominique de Legge, rapporteur pour avis. – Nous voulons tous que le PPR et le PLU soient cohérents. Nous nous sommes ralliés à la position de la commission de l’économie, mais le texte prévoit un délai d’un an avant l’intervention du préfet. Pour replacer le gestionnaire au coeur du dispositif, il est souhaitable que l’autorité en charge de la gestion des sols prenne position afin de permettre au préfet de se déterminer plus tôt.
Mme la présidente. – Amendement n°14, présenté par M. Courteau et les membres du groupe socialiste.
Alinéa 16
Après les mots :
paragraphes I et II
insérer les mots :
est réduit à six mois et
Mme Nicole Bonnefoy. – L’expertise est au coeur de ce texte. La culture du risque fait défaut en France. L’inondation n’est envisagée que sous l’angle des crues. Même quand les PPRI existent, ils restent peu efficaces, puisqu’ils ne conduisent pas à réviser les documents d’urbanisme : il faut mettre fin à la dualité entre droit de l’urbanisme et droit de l’environnement.
Le délai de mise en conformité ici prévu dans une procédure simplifiée doit être réduit de un an à six mois.
M. Bruno Retailleau, rapporteur. – Avis de sagesse sur l’amendement de la commission des lois ; défavorable à l’amendement n°14 : évitons, par souci de simplification, d’introduire des délais multiples.
M. Benoist Apparu, secrétaire d’État. – Un PPRI est déjà opposable au PLU.
Le délai de mise en conformité du PLU peut être de six mois, uniquement si l’on est en modification simplifiée.
M. Bruno Retailleau, rapporteur. – C’est ce que nous proposons.
Certes, le PPRI est opposable, mais l’expérience montre qu’il ne suffit pas de l’annexer au PLU : il faut faire coïncider les cartes.
L’amendement n°29 est adopté.
Par conséquent, l’amendement n°14 n’a plus d’objet.
L’article 5, modifié, est adopté.
Articles additionnels
Mme la présidente. – Amendement n°15 rectifié, présenté par M. Courteau et les membres du groupe socialiste.
Après l’article 5, insérer un article additionnel ainsi rédigé :
Le code de l’urbanisme est ainsi modifié :
1° Après le premier alinéa de l’article L. 146-2, il est inséré un alinéa ainsi rédigé :
« – de la prévention des risques naturels ; »
2° L’article L. 146-4 est ainsi modifié :
a) La seconde phrase du deuxième alinéa du I est complétée par les mots : « ou à aggraver l’exposition des populations aux risques naturels » ;
b) Au dernière alinéa du III, après les mots : « lorsque des motifs liés », sont insérés les mots : « à la prévention des risques naturels, ».
M. Roland Courteau. – Il s’agit ici de permettre l’utilisation des outils prévus par la loi Littoral dans une optique de prévention des risques naturels.
Ainsi, les capacités d’accueil des espaces urbanisés ou à urbaniser seront définies non seulement en fonction des objectifs actuellement fixés par le code -comme la garantie du libre accès au rivage pour le public ou la préservation des espaces naturels et fragiles- mais aussi en fonction de l’intensité et des caractéristiques des risques naturels. L’extension de l’urbanisation pourra être prohibée dans les zones à risque ; la « bande de 100 mètres » pourra être étendue par le PLU pour limiter l’exposition des populations aux risques naturels.
M. de Legge avait porté cette position, sans succès, devant la commission de l’économie. Je reviens à la charge.
Mme la présidente. – Amendement identique n°30, présenté par M. de Legge, au nom de la commission des lois.
M. Dominique de Legge, rapporteur pour avis. – Nous voulons assurer la concordance aussi parfaite que possible. À cet égard, la loi Littoral pourrait participer à l’oeuvre de protection des personnes, bien qu’elle porte sur d’autres problématiques.
J’attends du rapporteur qu’il me convainque du contraire.
M. Bruno Retailleau, rapporteur. – La loi Littoral est source d’une grande insécurité juridique, eu égard à la variété territoriale des jurisprudences s’agissant des notions d’« espace remarquable » ou d’« espace proche du rivage ».
Dans son rapport sur la loi Littoral, M. Gélard…
M. Dominique de Legge, rapporteur pour avis. – Qui a voté l’amendement !
M. Bruno Retailleau, rapporteur. – …soulignait combien cette loi était source de contentieux. Évitons d’ouvrir la boîte de Pandore, sans améliorer la sécurité des personnes.
Les dispositions que nous avons prises dotent les maires de tous les outils nécessaires.
M. Benoist Apparu, secrétaire d’État. – L’avis du Gouvernement est très défavorable.
La loi Littoral est complexe, tantôt décriée, tantôt adulée, et donne lieu à des débats homériques entre les partisans de son renforcement et ses détracteurs.
Le Gouvernement ne souhaite pas que l’on y touche. La possibilité d’étendre la bande des 100 mètres ouvrirait un champ considérable aux PLU, au risque de susciter un lourd contentieux.
M. Dominique de Legge, rapporteur pour avis. – Le débat devait avoir lieu. Si les arguments ne m’ont pas totalement convaincu, il semble que faire référence à la loi Littoral dans un texte consensuel ne serait pas de bonne politique.
L’amendement n°30 est retiré.
M. Roland Courteau. – On préserverait les espaces naturels fragiles sans prendre en compte les zones à risque du littoral ?
L’amendement n°15 rectifié n’est pas adopté.
M. Roland Courteau. – Tant pis pour la sécurité !
L’article 5 bis est adopté.
Article 6
Mme la présidente. – Amendement n°16, présenté par M. Courteau et les membres du groupe socialiste.
Alinéa 2
Compléter cet alinéa par une phrase ainsi rédigée :
Cette communication est réalisée sans délai dans les cas de modifications significatives de ces risques naturels.
M. Roland Courteau. – Le rapport de la mission interministérielle a rappelé qu’en l’absence de PPR tout dépend de la façon dont les risques sont portés à la connaissance des élus. Si prévoir une transmission annuelle était excessif, il nous semble bon d’inscrire que les documents pertinents doivent être transmis sans délai. C’est le rôle naturel du préfet ? ça ira mieux en l’écrivant.
M. Bruno Retailleau, rapporteur. – Précision utile.
M. Benoist Apparu, secrétaire d’État. – Avis défavorable. Il est de la compétence naturelle du préfet de signaler les risques aux élus. Dans le souci d’alléger la loi, je vous demande de retirer l’amendement.
M. Alain Anziani. – On a connu bien des exemples de défaut d’information, ou d’information lacunaire.
Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement… dans la loi. Ceci afin de s’assurer de l’unité, dans les départements, de la parole de l’État.
M. Éric Doligé. – Les préfets ont obligation de porter à connaissance tout fait nouveau. Évitons d’alourdir le texte, déjà que l’article me paraît superfétatoire…
M. Roland Courteau. – Cela irait donc sans l’écrire ? Forts de notre expérience, nous considérons le contraire.
L’amendement n°16 est adopté.
L’article 6, modifié, est adopté.
Article 6 bis
Mme la présidente. – Amendement n°7, présenté par Mme Beaufils et les membres du groupe CRC-SPG.
I. – Alinéa 2
Remplacer les mots :
du 5°
par les mots :
du 1° et du 2°
II. – Alinéas 3 et 4
Supprimer ces alinéas.
M. Gérard Le Cam. – L’amendement vise à rendre plus lisible la disposition introduite par notre rapporteur. Le texte qui nous est soumis implique de créer un nouveau type de zone où les permis tacites seraient interdits, alors que les plans de prévention des risques naturels prévisibles délimitent déjà deux zones de risques. Mieux vaut utiliser le zonage existant plutôt que d’en superposer un nouveau.
Dans les communes non dotées d’un PPRN, la procédure se déroulera, comme prévu, dans la concertation.
Mme la présidente. – Amendement n°17, présenté par M. Anziani et les membres du groupe socialiste.
Alinéa 2 et alinéa 4, première phrase
Après le mot :
permis
insérer les mots :
ou déclaration de travaux
M. Alain Anziani. – Il faut aller plus loin en incluant les déclarations de travaux.
A l’Aiguillon, 150 maisons avaient été construites sans permis. On commence par une cabane, puis on la modernise… Nous voulons protéger les habitants, sans guère alourdir la procédure.
M. Bruno Retailleau, rapporteur. – Sans doute, mais à trop élargir le principe de précaution, on le dilue. La moitié des déclarations de travaux concernent des Velux… Je suis désolé d’avoir à donner un avis défavorable.
M. Benoist Apparu, secrétaire d’État. – Le Gouvernement est défavorable aux deux amendements. La réforme du permis de construire tendait à simplifier la vie des gens. Cet amendement supprime le permis tacite sur la moitié du territoire. C’est excessif !
L’amendement n°7 n’est pas adopté.
M. Daniel Raoul. – On sait tous comment l’abri de jardin se transforme en résidence secondaire, avec de simples déclarations de travaux que nul ne vérifie. Monsieur le ministre, vous voulez étendre la surface échappant même à la déclaration de travaux : au lieu de 20 m², vous pourrez monter à 100 m². Imaginez le résultat dans les zones à risques !
L’amendement n°17 n’est pas adopté.
L’article 6 bis est adopté.
Article additionnel
Mme la présidente. – Amendement n°18, présenté par M. Anziani et les membres du groupe socialiste.
Après l’article 6 bis, insérer un article additionnel ainsi rédigé :
Après l’article L. 2131-2 du code général des collectivités territoriales, il est inséré un article L. 2131-2-1 ainsi rédigé :
« Art. L. 2131-2-1. – Dans les zones couvertes par un plan de prévention des risques naturels prévisibles, visé à l’article L. 562-1 du code de l’environnement, les actes visés au 6° de l’article L. 2131-2 font l’objet d’un contrôle de légalité systématique par les services de l’État dans le département. »
M. Alain Anziani. – Cet amendement va dans le même sens. La réforme du permis de construire vise à simplifier la vie des gens, ce texte veut la sauver : il faut concilier l’un et l’autre… C’est pourquoi nous proposons que l’État assume ses responsabilités en exerçant un contrôle systématique de légalité. C’est dans la ligne de notre rapport, même si contradictoire avec la RGPP.
M. Bruno Retailleau, rapporteur. – L’article 2131 du CGCT prévoit que le préfet défère au tribunal administratif les actes qu’il estime contraires à la légalité. Nous avons constaté que seul 0,024 % des autorisations d’urbanisme faisaient l’objet d’un contrôle ; c’est pourquoi nous préconisons son renforcement.
Mais la loi n’est sans doute pas le bon véhicule.
Le ministre peut-il s’engager à envoyer aux préfets une circulaire prescrivant le contrôle systématique de légalité dans les zones de danger ?
M. Benoist Apparu, secrétaire d’État. – Avis défavorable à l’amendement. Je comprends la nécessité d’un contrôle de légalité plus fort dans les zones à risque, mais l’appliquer à 100 % est impossible.
Attirer l’attention des préfets par circulaire est souhaitable, monsieur le rapporteur : je m’y engage.
M. Alain Anziani. – Une circulaire n’a pas de portée normative.
Pourquoi ne contrôle-t-on pas assez ? Parce que l’on n’en a pas les moyens, à cause de la RGPP, aveugle et brutale. Que les caisses soient vides n’est pas un argument de droit !
L’amendement n°18 n’est pas adopté.
Article 7
Mme Évelyne Didier. – La propriété des ouvrages de protection pose problème.
Plus du cinquième d’entre eux est sans gestionnaire. D’où bien des carences.
Pour améliorer le régime, on pourrait imaginer une prise en charge de l’État, ou une cogestion avec les collectivités, comme pour certaines levées en bord de Loire. En revanche, prévoir un transfert, sachant que les collectivités seront plus ou moins contraintes de le demander, n’est pas la solution. On conforte le désengagement de l’État, alors que la gestion du risque est de son ressort.
Nous voterons contre l’article 7.
Mme la présidente. – Amendement n°1, présenté par le Gouvernement.
Alinéa 4, première phrase
Remplacer les mots :
Les transferts de propriété des ouvrages de défense contre la mer
par les mots :
Sauf lorsque les ouvrages de défense contre la mer sont établis en totalité ou en partie sur le domaine public maritime, les transferts de propriété de ces ouvrages
M. Benoist Apparu, secrétaire d’État. – Le Gouvernement est favorable à l’article à ceci près que les ouvrages établis sur le domaine public maritime ne peuvent être transférés.
L’amendement n°1, accepté par la commission, est adopté.
L’article 7, modifié, est adopté.
Article 8
Mme la présidente. – Amendement n°8, présenté par Mme Beaufils et les membres du groupe CRC-SPG.
Alinéa 1
Remplacer les mots :
Après le quatrième alinéa de l’article 1er
par les mots :
À la fin de l’article 44
M. Gérard Le Cam. – La disposition créant une obligation pour le Gouvernement d’élaborer un plan d’action relatif aux ouvrages de protection contre les crues et les submersions marines n’a pas vocation à se trouver à l’article premier de la loi Grenelle I, qui énonce de grandes orientations. Il serait plus pertinent d’introduire cette disposition à son article 44, qui traite de la prévention des risques majeurs.
L’amendement n°8, accepté par la commission et le Gouvernement, est adopté.
Mme la présidente. – Amendement n°19, présenté par M. Courteau et les membres du groupe socialiste.
Alinéa 2
Compléter cet alinéa par une phrase ainsi rédigée :
Un rapport d’étape portant sur les investissements réalisés sur les ouvrages de protection contre les crues et les submersions marines dans le cadre de ce plan d’action est présenté à mi-parcours par le Gouvernement au Parlement.
M. Jean-Jacques Mirassou. – En l’attente des plans dédiés à la submersion marine, et vu la nature des investissements à réaliser sur les ouvrages de protection contre les crues et les inondations, qui requiert des temps longs de programmation des investissements, un rapport d’étape devrait être présenté au bout de trois ans par le Gouvernement au Parlement afin que celui-ci exerce un contrôle sur les investissements réalisés et la gestion des priorités qui a pu être faite.
M. Bruno Retailleau, rapporteur. – La commission n’est pas favorable. Un questionnaire en loi de finances permettrait de retracer l’effort budgétaire de l’État. Sans oublier les rapports sur les digues.
M. Benoist Apparu, secrétaire d’État. – Un rapport sur le fonds Barnier tous les ans, tous les deux ans sur les digues, plus celui-ci : c’est beaucoup. Avis défavorable.
M. Jean-Jacques Mirassou. – 8 600 kilomètres de digues sont gérés par plus de 1 000 gestionnaires, cela suppose des investissements bien complexes. Un rapport d’étape aiderait à clarifier les choses.
M. Roland Courteau. – Initialement, les propositions de loi prévoyaient d’associer le Parlement. Nous ne demandons rien d’autre qu’une information à mi-parcours. On n’informe jamais trop le Parlement, on ne contrôle jamais trop le Gouvernement !
L’amendement n°19 n’est pas adopté.
L’article 8, modifié, est adopté.
L’article 9 est adopté.
Article 10
Mme la présidente. – Amendement n°20, présenté par M. Courteau et les membres du groupe socialiste.
Supprimer cet article.
M. Roland Courteau. – L’article 10 ouvre la possibilité d’utiliser la majoration de taxe d’aménagement pour les constructions et aménagements réalisés dans les zones couvertes par un PPRN afin de financer la création ou la réhabilitation des ouvrages de défense contre les inondations. C’est une préconisation de la mission.
Mais les habitants s’installant ou déjà installés dans des zones couvertes par un PPRI mais ouvert à l’urbanisation ne doivent pas être pénalisés, d’autant qu’ils auront souvent à réaliser sur leurs habitations les aménagements supplémentaires prescrits dans le PPRN. Soit on considère que ces zones sont ouvertes à l’urbanisation sous certaines conditions, soit on remet en cause leur urbanisation…
M. Bruno Retailleau, rapporteur. – Avis défavorable. Nous parlons d’une faculté, non d’une obligation. Pourquoi empêcher un maire d’utiliser le produit de la taxe d’aménagement pour consolider une digue ? S’ajoute l’abattement de 100 m².
M. Benoist Apparu, secrétaire d’État. – La fiscalité de l’urbanisme a été réformée après une très large concertation ; nous passerons de 17 taxes à 5, avec la taxe d’aménagement comme outil principal -dont le taux pourra varier de 1 % à 5 % et de 5 % à 20 % si la collectivité locale décide d’y ajouter des participations.
Cela étant, je rappelle que l’objet des taxes d’urbanisme est de faire participer les constructions nouvelles aux dépenses d’investissement réalisées par les collectivités locales et liées à ces constructions. Étendre leur utilisation au confortement des digues reviendrait à créer un impôt local nouveau et ne serait pas conforme à l’esprit de la réforme qui vient d’être adoptée.
Le Gouvernement est favorable à l’amendement.
M. Alain Anziani. – Nous nous sommes inspirés, dans la rédaction de ce texte, des Pays-Bas où l’on estime que les personnes s’installant dans des zones à risques doivent contribuer aux aménagements qui vont les protéger ; il y va de plusieurs centaines d’euros…
En France, certains privilégient le principe de solidarité ; d’autres estiment que les intéressés savent ce qu’ils font et ne doivent pas mettre leurs décisions à la charge de la collectivité.
M. Roland Courteau. – Le fonds Barnier met en oeuvre la solidarité au plan national ; elle me semble absente au niveau local. Les terrains à risques seront peu prisés : leur prix pourrait attirer des personnes dont les moyens sont contraints et pour lesquels la hausse de la taxe d’aménagement serait difficile à supporter. Ne leur infligeons pas une double peine !
M. Bruno Retailleau, rapporteur. – La faculté de quadrupler la taxe a déjà été votée ! En définitive, le coût d’entretien des digues reposera sur les finances locales.
M. Roland Courteau. – Donc la solidarité !
M. Bruno Retailleau, rapporteur. – La pression financière immobilière est énorme sur le littoral. Responsabiliser les riverains qui choisissent de construire dans des zones qui nécessitent des dépenses de protection, c’est faire progresser la culture du risque.
L’amendement n°20 n’est pas adopté.
L’article 10 est adopté.
Article additionnel
Mme la présidente. – Amendement n°3 rectifié, présenté par le Gouvernement.
Après l’article 10, insérer un article additionnel ainsi rédigé :
L’article 128 de la loi n° 2003-1311 du 30 décembre 2003 de finances pour 2004 est ainsi modifié :
1° Le premier alinéa est complété par une phrase ainsi rédigée :
« Ce financement est soumis aux conditions suivantes : » ;
2° Au début du second alinéa, il est inséré la référence : « I » ;
3° Il est ajouté un paragraphe ainsi rédigé :
« … – Par dérogation au I du présent article, et jusqu’au 31 décembre 2013, le taux maximal d’intervention est fixé à 40 % pour les travaux, ouvrages ou équipements de protection contre les risques littoraux pour les communes où un plan de prévention des risques naturels littoraux prévisibles est prescrit. Le montant supplémentaire correspondant à cette dérogation pourra être versé à la commune à la condition que le plan communal de sauvegarde mentionné à l’article 13 de la loi n° 2004-811 ait été arrêté par le maire, et au plus tard avant le 31 décembre 2013. »
M. Benoist Apparu, secrétaire d’État. – Cet amendement permettra une intéressante utilisation du fonds Barnier.
M. Bruno Retailleau, rapporteur. – M. le ministre mérite une statue.
L’amendement n°3 rectifié est adopté et devient un article additionnel.
Article 11 bis (Supprimé)
Mme la présidente. – Amendement n°21, présenté par M. Courteau et les membres du groupe socialiste.
Rétablir cet article dans la rédaction suivante :
Après le troisième alinéa de l’article L. 1424-7 du code général des collectivités territoriales, il est inséré un alinéa ainsi rédigé :
« Le schéma consacré à la prévention des risques d’inondation intègre un volet spécifiquement consacré au risque de submersion marine et au risque tsunami. »
M. Roland Courteau. – Cet amendement vise à rétablir l’article 11, qui créait une prise en compte spécifique du risque de submersion marine dans les schémas départementaux d’analyse et de couverture du risque. On a vu, dans le cas de Xynthia par exemple, que des casernes de sapeurs-pompiers implantées dans des zones à risques n’étaient plus opérantes en cas de catastrophe. Cet amendement propose aussi de prévoir un volet spécifique au risque tsunami dans les Sdarc.
L’amendement n°21, repoussé par la commission et le Gouvernement, n’est pas adopté.
L’article 11 demeure supprimé.
Article 12
Mme la présidente. – Amendement n°25, présenté par M. Courteau et les membres du groupe socialiste.
I. – Après l’alinéa 2
Insérer un alinéa ainsi rédigé :
… ° Le deuxième alinéa est complété par les mots : « ainsi que dans toutes les communes littorales » ;
II. – Alinéa 5
Remplacer cet alinéa par cinq alinéas ainsi rédigés :
« Il prévoit, tous les trois ans, un exercice de simulation d’une catastrophe naturelle :
« – dans les communes dotées d’un plan de prévention des risques naturels prévisibles approuvés ou prescrits ;
« – dans les communes comprises dans le champ d’application d’un plan particulier d’intervention ;
« – dans les communes exposées au risque tsunami et visées par le volet tsunami du schéma départemental d’analyse et de couverture du risque défini dans l’article L. 1424-7 du code général des collectivités territoriales.
« Sur la base de cette expérience, la commune, en collaboration avec les services compétents de l’État, adapte son contenu. » ;
M. Yannick Botrel. – Nous souhaitons que le PCS soit obligatoire dans toutes les communes littorales, par nature exposées au risque tsunami. Nous proposons aussi de prévoir un exercice de simulation d’une catastrophe naturelle dans toutes les communes couvertes par le volet tsunami du Sdarc.
Mme la présidente. – Amendement n°2, présenté par le Gouvernement.
I. – Alinéa 5
Supprimer les mots :
, en collaboration avec le représentant de l’État dans le département,
II. – Alinéa 6
Remplacer cet alinéa par deux alinéas ainsi rédigés :
3° Le troisième alinéa est complété par une phrase ainsi rédigée :
« Un appui technique peut être apporté par le conseil général ou par toute autre collectivité territoriale ou groupement de collectivités territoriales avec leur accord. » ;
M. Benoist Apparu, secrétaire d’État. – La notion « d’appui technique de l’État » n’est pas claire.
M. Bruno Retailleau, rapporteur. – Défavorable à l’amendement n°25, inutile. Même avis à l’amendement n°2 : l’État doit jouer son rôle d’accompagnement, surtout au profit des petites communes ; c’est une de ses missions régaliennes.
M. Benoist Apparu, secrétaire d’État. – Avis défavorable à l’amendement n°25.
M. Yannick Botrel. – La notion d’appui technique de l’État n’est pas claire, monsieur le ministre ? C’est que cet appui, qu’assuraient les DDE en faveur des collectivités locales, est en train de disparaître sous les coups de la RGPP…
M. Roland Courteau. – Et si l’on supprimait le I de l’article 12 ?
M. Bruno Retailleau, rapporteur. – L’avis de la commission resterait défavorable.
L’amendement n°25 n’est pas adopté.
L’amendement n°2 est retiré.
L’article 12 est adopté.
Article 13
Mme la présidente. – Amendement n°9, présenté par Mme Beaufils et les membres du groupe CRC-SPG.
Alinéa 2
Après le mot :
risques
rédiger ainsi la fin de l’alinéa :
de catastrophes naturelles dont les modalités de mise en oeuvre sont déterminées par décret. Elle a lieu le même jour que la journée internationale de la prévention des catastrophes naturelles.
Mme Évelyne Didier. – Nous voulons recentrer la journée nationale sur la prévention des risques de catastrophes naturelles, comme le proposait la mission d’information sur Xynthia. Ce n’est pas la même chose de traiter de l’homme face aux aléas naturels ou face aux aléas de sa propre technique. Par souci de pédagogie et de cohérence, il ne faut pas consacrer cette journée à tous les risques.
À juste titre, M. de Legge a rappelé -ce que j’ignorais, sans doute comme beaucoup- que l’ONU a institué une journée internationale consacrée à la prévention des risques naturels, fixée au 13 octobre. Cela ferait sens de faire coïncider les dates.
M. Bruno Retailleau, rapporteur. – La situation japonaise montre que le risque naturel n’est pas nécessairement séparable du risque technologique. Avis défavorable. Quant à la date, nous nous en remettons au décret.
M. Benoist Apparu, secrétaire d’État. – Même avis.
M. Jean-Jacques Mirassou. – Il est illusoire de vouloir faire de la pédagogie autour de tous les risques…
L’amendement n°9 n’est pas adopté.
L’article 13 est adopté.
présidence de M. Roger Romani,vice-président
Article 14
M. le président. – Amendement n°32, présenté par M. Retailleau, au nom de la commission de l’économie.
I.- Alinéa 2
Remplacer les mots :
et prioritaire
par les mots :
et, dans la limite des technologies disponibles, permament et prioritaire
II. Alinéa 3
Remplacer les mots :
permanent, dans la limite des technologies disponibles, gratuit et prioritaire
par les mots :
gratuit et, dans la limite des technologies disponibles, permanent et prioritaire
M. Bruno Retailleau, rapporteur. – Amendement de cohérence tendant à intégrer la différence technique existant actuellement entre le numéro d’urgence européen 112, dont les caractéristiques permettent une priorisation de l’appel et une localisation de l’appelant, et les numéros d’urgence nationaux -15, 17, 18- qui ne le permettent pas.
L’amendement n°32, accepté par le Gouvernement, est adopté, de même que l’amendement n°14, modifié.
Article 15
M. le président. – Amendement n°4, présenté par le Gouvernement.
Supprimer cet article.
M. Benoist Apparu, secrétaire d’État. – L’État n’est pas favorable à la compensation partielle et temporaire de recettes fiscales des communes et EPCI liées à des délocalisations consécutives à des catastrophes naturelles. Je suggère que l’article 15 soit supprimé aujourd’hui, la navette étant mise à profit pour conduire une étude sur l’impact financier de la mesure. Au demeurant, le fonds Barnier indemnise déjà les habitants et aide les communes à compenser les dommages non assurables…
M. Bruno Retailleau, rapporteur. – L’article 15 est copié sur l’ancien dispositif de taxe professionnelle en cas de liquidation judiciaire… Lorsqu’il a été présenté à M. Hortefeux, alors ministre de l’intérieur, celui-ci l’avait accepté.
La commune de La Faute-sur-Mer va perdre plus de 50 % de taxe d’habitation… Je sais ce que permet de financer le fonds Barnier, mais il n’y a rien pour compenser la destruction d’assiette fiscale. On ne nous a rien proposé depuis un an. Peut-on laisser les petites communes sans solution ?
Je suis tenté par une sagesse peu favorable…
M. Roland Courteau. – Il n’existe aujourd’hui aucun dispositif de compensation des pertes de recettes fiscales. Lorsque M. Hortefeux a été entendu par la mission, il a soutenu le dispositif. Les communes touchées par la tempête Xynthia perdront au total 1,8 million, ce n’est pas rien… Il faut les aider à se relever. En l’absence de compensation, une hausse des impôts locaux serait inévitable.
M. Gérard Le Cam. – Nous regrettons l’amendement de suppression car les contribuables qui ont déjà subi la catastrophe seront contraints de payer davantage d’impôts locaux.
L’amendement n°4 n’est pas adopté.
L’article 15 est adopté.
L’article 16 est adopté.
Article 17
M. le président. – Amendement n°5, présenté par le Gouvernement.
Supprimer cet article.
M. Benoist Apparu, secrétaire d’État. – Après cette démonstration, qui pourrait mettre encore en doute les pouvoirs supplémentaires attribués au Parlement par la réforme constitutionnelle ? (Rires)
Les ressources actuelles du Fonds de prévention des risques naturels majeurs sont suffisantes, y compris pour financer le rachat des habitations. La hausse proposée serait reportée sur les contrats d’assurance, ce qui pèsera sur le pouvoir d’achat de nos compatriotes.
M. Bruno Retailleau, rapporteur. – L’article 17 était d’appel. Dès lors que le Gouvernement nous assure que le fonds Barnier prendra en charge à la fois les dépenses courantes, le plan Digues et l’acquisition des habitations… Avis favorable.
M. Roland Courteau. – Comment peut-on soutenir qu’il y a assez d’argent ? Ne faudrait-il pas aussi acquérir les maisons construites dans les zones de grand danger avant qu’un sinistre ne survienne ?
L’amendement n°5 est adopté et l’article 17 est supprimé.
L’article 18 demeure supprimé.
Article 19
M. le président. – Amendement n°6, présenté par M. Merceron.
Rédiger ainsi cet article :
I. – La loi n° 83-8 du 7 janvier 1983 relative à la répartition de compétences entre les communes, les départements, les régions et l’État est ainsi modifiée :
1° L’intitulé du chapitre IV de la section II du titre II est complété par les mots : « et du littoral » ;
2° L’article 57 est ainsi modifié :
a) La première phrase du premier alinéa est complétée par les mots : « et du littoral » :
b) La seconde phrase du deuxième alinéa est complétée par les mots : « et de prévention des risques littoraux » ;
c) La seconde phrase du troisième alinéa est complétée par les mots : « et à la prévention des risques littoraux » ;
d) Au quatrième alinéa, après le mot : « mer » sont insérés les mots : « et du littoral » ;
e) À la première phrase du sixième alinéa, après le mot : « mer » sont insérés les mots : « et du littoral ».
II. – À l’article L. 122-1-11, au dernier alinéa du IV de l’article L. 122-3, à l’article L. 122-8-1, aux deuxième et dernier alinéas de l’article L. 122-11, à la première phrase du deuxième alinéa de l’article L. 123-1-9, au d) de l’article L. 123-12, au quatrième alinéa de l’article L. 123-14, à la première phrase du quatrième alinéa de l’article L. 124-2, au deuxième alinéa du II de l’article L. 146-4, au quatrième alinéa de l’article L. 156-2 et au premier alinéa du I de l’article L. 156-4 du code de l’urbanisme, après les mots : « schéma de mise en valeur de la mer », sont insérés les mots : « et du littoral ».
M. Jean-Claude Merceron. – La continuité mer-terre est une zone cruciale pour l’aménagement du littoral. Plutôt que créer un nouvel outil, mieux vaut élargir les SMVM à celui-ci.
L’amendement n°6, accepté par la commission et le Gouvernement, est adopté et devient l’article 19.
Articles additionnels
M. le président. – Amendement n°31, présenté par M. de Legge, au nom de la commission des lois.
Après l’article 19, insérer un article additionnel ainsi rédigé :
L’article L. 123-1-5 du code de l’urbanisme est complété par trois alinéas ainsi rédigés :
17° Délimiter, dans les zones délimitées en application du I de l’article L. 515-16 du code de l’environnement ou en application des 1° et 2° du II de l’article L. 562-1 du même code, les zones exposées à un risque naturel ou technologique grave et où, en raison caractéristiques et de la gravité dudit risque, aucune construction ni aucun ouvrage ne peut être implanté ;
18° Délimiter, dans les zones délimitées en application du I de l’article L. 515-16 du code de l’environnement ou en application des 1° et 2° du II de l’article L. 562-1 du même code, les zones exposées à un risque naturel ou technologique sérieux, et où aucune habitation ne peut être réalisée ;
19° Délimiter, dans les zones délimitées en application du I de l’article L. 515-16 du code de l’environnement ou en application des 1° et 2° du II l’article L. 562-1 du même code, les zones exposées à un risque naturel ou technologique modéré ; le règlement détermine alors les conditions dans lesquelles des habitations peuvent y être implantées ou occupées.
M. Dominique de Legge, rapporteur pour avis. – Le PLU est le document de synthèse de la gestion quotidienne des sols. Nous poursuivons ici la logique de mise en cohérence avec le PPRN.
M. Bruno Retailleau, rapporteur. – Avis défavorable, l’amendement me paraît satisfait.
Les groupes de travail mis en place par M. Apparu ont mis en exergue les inconvénients d’une trop forte complexité des PLU. N’aggravons pas la situation.
M. Benoist Apparu, secrétaire d’État. – Évitons d’ajouter des zonages aux zonages. Le Gouvernement, que vous avez habilité pour cela à légiférer par ordonnance, présentera dans quelques semaines sa réforme de l’urbanisme, qui est une simplification. Le PLU est déjà une des sources importantes de contentieux.
M. Dominique de Legge, rapporteur pour avis. – Je n’ai pas été convaincu. Depuis le début de la discussion, nous déplorons tous l’incohérence des documents d’urbanisme. Comment tenir ici le langage inverse ?
L’amendement de la commission des lois est justifié, mais je peux le retirer si le Gouvernement confirme que le PLU, et non le Scot, est bien le document opérationnel en matière d’urbanisme.
M. Benoist Apparu, secrétaire d’État. – Jusqu’au Grenelle II, toute autorisation de construire devait être conforme à une série de documents d’urbanisme. Depuis, un document d’urbanisme doit être conforme au document de niveau supérieur : le permis de construire au PLU, lui-même au Scot et ainsi de suite…
L’amendement n°31 est retiré.
M. le président. – Amendement n°22, présenté par M. Courteau et les membres du groupe socialiste.
Après l’article 19, insérer un article additionnel ainsi rédigé :
Le Gouvernement présente au Parlement dans un délai d’un an à compter de l’entrée en vigueur de la présente loi, un rapport sur les modalités de prise en charge financière des constructions situées sur des zones de danger grave et construits avant l’approbation du Plan de Prévention des Risques Naturels Majeurs et sur la possibilité d’instituer un droit de délaissement au bénéfice des propriétaires de ces constructions.
M. Roland Courteau. – L’article 20 instaurait un droit de délaissement dans les secteurs présentant un danger grave pour la vie humaine en raison de risques importants de catastrophe naturelle ; mais le dispositif faisait supporter aux seules communes le coût d’acquisition des constructions.
Je propose que le Gouvernement mène une réflexion sur les modalités de prise en charge financière de l’acquisition des biens exposés, ainsi que sur la possibilité pour leur propriétaire de bénéficier d’un droit de délaissement.
M. Bruno Retailleau, rapporteur. – Avis favorable.
M. Benoist Apparu, secrétaire d’État. – Un rapport de plus… Avis défavorable.
L’amendement n°22 est adopté et devient un article additionnel.
L’article 20 demeure supprimé.
Article 21
M. le président. – Amendement n°23, présenté par M. Courteau et les membres du groupe socialiste.
Alinéa 3
Remplacer les mots :
des champs naturels d’expansion des crues ou des submersions marines
par les mots :
de préserver ou de créer des champs naturels d’expansion des crues ou des submersions marines ou des espaces de mobilité des cours d’eau
Mme Nicole Bonnefoy. – La proposition de loi intégrait initialement la « création » de champs naturels d’expansion des crues ou de submersion marine dans l’article L. 142-1 du code de l’urbanisme. Nous proposons de la rétablir en faisant également référence aux « espaces de mobilité des cours d’eau », utiles pour les cours d’eau à dynamique active, qui peuvent aussi être des zones tampons. Il faut préserver celles qui subsistent et en créer quand elles ont disparu.
M. Bruno Retailleau, rapporteur. – Avis défavorable.
M. Benoist Apparu, secrétaire d’État. – Même avis.
M. Roland Courteau. – La maîtrise du foncier est primordiale. Dans l’Aude, la situation s’est améliorée grâce à l’extension des zones d’expansion des crues ; on n’a pas eu à déplorer de morts lors des inondations du mois de mars. À méditer…
L’amendement n°23 n’est pas adopté.
L’article 21 est adopté.
L’article 22 est adopté.
Vote sur l’ensemble
M. Roland Courteau. – Nous voterons ce texte, dont nous félicitons les deux auteurs initiaux. Il y aura désormais un avant et un après Xynthia ; que l’Assemblée nationale nous suive.
Le risque de submersion marine sera désormais pris en compte, comme le risque de tsunami. Légiférer était nécessaire, d’autant que la culture du risque manque en France. Je me félicite de la journée nationale de sensibilisation, du caractère obligatoire des plans communaux de sauvegarde, de l’accès prioritaire aux numéros d’urgence, de la compensation des pertes de bases d’imposition, ou encore de la nécessité de faire coïncider carte des risques et carte d’occupation des sols, de la suppression des dispositions des PLU contraires aux PPR. Je salue aussi le nouvel objectif de protection de la vie humaine assigné au Scot et au PLU.
La proposition de loi est une avancée, plus réaliste que la poursuite de l’illusoire risque zéro. (Applaudissements sur les bancs socialistes)
M. Gérard Le Cam. – Nous nous abstiendrons, en raison du manque d’engagement de l’État en faveur des collectivités locales. Nous sommes de tout coeur avec les victimes de Xynthia. On sait que les risques vont prendre des formes de plus en plus diverses.
L’ensemble de la proposition de loi, modifié, est adopté.
présidence de M. Jean-Pierre Raffarin,vice-président
Secrétaires : M. Jean-Noël Guérini, M. Bernard Saugey
Merci Fourment de nous tenir au courant mais un simple lien aurait suffit (ou un commentaire).
Je suis désolée mais je trouve la lecture de ces longs textes sur le blog particulièrement indigeste.
les lire dans la version originale de mise en page est préférable.
Proposition de loi adoptée en 1ére séance au sénat
Compte rendu 1 du débat au sénat du 3 mai ci-dessous
Compte rendu analytique officiel du 3 mai 2011
Risque de submersion marine
M. le président. – L’ordre du jour appelle la discussion de la proposition de loi tendant à assurer une gestion effective du risque de submersion marine.
Discussion générale
M. Bruno Retailleau, auteur de la proposition de loi n°172. – Je m’exprimerai à la fois comme auteur et rapporteur du texte : cela fera gagner du temps au Sénat.
M. le président. – Bien volontiers.
M. Bruno Retailleau, auteur de la proposition de loi n°172, rapporteur de la commission de l’économie. – Malgré son nom féminin, Xynthia a été violente, brutale et meurtrière, puisqu’elle a tué une cinquantaine de personnes le 28 février 2010. Ces événements nous ont marqués à jamais ; la vie de bien des familles a basculé cette nuit-là.
La reconstruction est en bonne voie, grâce à la bonne volonté de l’État, des hommes et des collectivités territoriales. Mais si les dégâts matériels sont réparables, rien ne peut remplacer la perte d’un être cher dans sa singularité irréductible.
La France était très mal préparée, faute d’une culture du risque. Nous vivons avec la fausse idée d’un risque zéro. Depuis des décennies, nos sociétés se sont construites sur la volonté prométhéenne de domestiquer la nature. Hélas ! Elle reprend ses droits.
Je rends hommage aux centaines de sapeurs-pompiers qui ont sauvé des vies en risquant la leur : 765 victimes potentielles ont été épargnées grâce à eux. Ces femmes et ces hommes ont rappelé le sens profond du plus beau mot de notre devise républicaine : fraternité.
Quand on est législateur, on doit prendre ses responsabilités en adoptant les dispositions excluant la répétition d’un tel drame. C’est ce qu’a fait le Sénat, sous l’impulsion de son président qui a voulu une mission commune d’information. Dès juillet, cette mission a rendu son rapport : cette proposition de loi reprend ses conclusions. C’est pourquoi je remercie les membres de la mission, notamment son rapporteur, M. Anziani. Il est rassurant que, sur un tel sujet, nous sachions transcender les clivages. (Marques d’approbation sur de nombreux bancs)
Ce texte se fixe deux objectifs. Le premier consiste à ne pas ajouter de règles aux règles. Nous voulons améliorer la cohérence de la prévention et de la protection en passant par la prévision. Le second tend à développer la culture du risque grâce à des mesures concrètes.
Le texte que la Commission a adopté s’articule autour de quatre axes.
D’abord, mieux prendre en compte les risques d’inondation spécifiques au littoral. Afin d’éviter la multiplication des documents de planification et d’encourager une gestion globale du risque, le texte adopté par la commission intègre la prise en compte des risques littoraux au sein des documents existants : schéma directeur de prévision des crues, plan de gestion des risques d’inondation et PPR.
Deuxième axe : affirmer clairement la suprématie de la prévention des risques sur le droit de l’urbanisme. La commission a consacré pour la première fois le principe de la protection des vies humaines face aux risques comme un objectif du droit de l’urbanisme et prévu que la carte du risque et la carte de l’occupation des sols devaient coïncider.
M. Roland Courteau. – Très bien !
M. Bruno Retailleau, rapporteur. – Les maires auront un an pour mettre en conformité PLU et PPRI. Il sera interdit de délivrer des permis tacites dans les zones délimitées par les plans de prévention des risques soumises à des risques particulièrement graves. Le préfet aura pouvoir d’opposition et de substitution si la mise en conformité n’est pas assurée ; la pression financière et immobilière croissante sur le littoral nécessite des outils ad hoc.
Troisième axe : améliorer l’efficacité de la gestion des ouvrages de protection.
Le texte clarifie le régime de propriété afin d’envisager, en cas de carence, le transfert en propriété publique.
Nous renforçons les moyens de contrôle en rendant obligatoire, comme aux Pays-Bas, un rapport d’évaluation des ouvrages et en créant un mécanisme de financement pérenne grâce à la nouvelle taxe d’aménagement.
Quatrième axe : il faut sensibiliser la population à la culture du risque en diffusant cette culture du sommet à la base. Nos concitoyens doivent adopter les réflexes qui sauvent. (M. Roland Courteau approuve)
Dès lors qu’il aura été publié, le plan communal de sauvegarde sera obligatoire, avec les exercices de simulation qui s’imposent, comme les exercices d’évacuation.
Nous instaurons une journée nationale de prévention. Cette journée existe au Japon depuis le grand séisme de 1923. Elle a porté ses fruits auprès de la population.
Telle est l’économie générale de ce texte, fruit d’un travail d’équipe.
Depuis Xynthia, le Var a subi des inondations en juillet 2010. Le 11 mars 2011, après bien des cyclones aux États-Unis, a vu la catastrophe de Fukushima.
Nous devons rester humbles face aux transformations que nous imposons à la nature. Inévitablement, d’autres phénomènes paroxystiques auront lieu : le centre de recherche de l’université de Louvain l’a montré. Avec l’augmentation du niveau de la mer, les catastrophes centennales deviendront décennales. Nous ne devons plus répéter ce qu’avait déclaré M. Obama après l’inondation de la Nouvelle-Orléans : « c’était une catastrophe naturelle mais l’homme en était le complice ». (Applaudissements)
M. Alain Anziani, auteur de la proposition de loi n°173. – Le premier mérite de ce texte est de lutter contre l’oubli. Nous sommes toujours menacés mais avons tendance à sous-estimer les risques, face aux contraintes financières et humaines, en nous disant, « nous avons le temps ». Or, le temps presse. Nos sociétés, Xynthia l’a montré, restent d’une grande fragilité : la France a subi 670 catastrophes naturelles en dix ans, soit 67 par an, incluant la célèbre canicule mais aussi les avalanches, les tempêtes et les inondations.
Le coût en vies humaines est considérable, avec 15 000 morts. Il est aussi financier et économique : 30 milliards depuis 2001. Et ces catastrophes s’accélèrent ; le niveau moyen de la mer pourrait augmenter de 88 cm d’ici à 2100.
Les scientifiques néerlandais en concluent que les catastrophes météorologiques en seront accélérées, les dommages aggravés, puisque le littoral attire : près de 40 % de la population mondiale vit à moins de 50 km des côtes.
En France, le risque d’inondation concerne une commune sur trois, dont mille sur le littoral. Xynthia a provoqué une émotion considérable dans notre pays ; je m’associe à l’hommage rendu par M. Retailleau à tous ceux qui ont secouru une population en détresse. Je salue également l’initiative de notre président et le travail effectué par notre mission d’information et son président, M. Retailleau.
Cette mission a dénoncé les insuffisances du système d’alerte, des prévisions météorologiques, de la prévention, des POS et de l’entretien des digues. Sans pouvoir limiter les catastrophes naturelles, nous avons la responsabilité politique de limiter les dommages provoqués par ces fléaux.
M. Roland Courteau. – Très bien !
M. Alain Anziani, auteur de la proposition de loi n°173. – Nous avons constaté, ce qui nous a laissé pantois, que le risque de submersion était ignoré par notre droit. Pourtant, 864 communes sont entre zéro et 2 mètres au-dessous du niveau de la mer. Or, seuls existaient 46 plans de prévention des risques naturels. Quant aux plans communaux de sauvegarde, ils étaient quasi inexistants.
Le risque de submersion sera enfin intégré dans les PPRI et les plans communaux de sauvegarde.
Nous avons également constaté quelque complaisance dans l’attribution des permis de construire, à La Faute-sur-Mer et ailleurs ; 150 maisons étaient illégalement construites à l’Aiguillon-sur-Mer. Les plans locaux d’urbanisme et les cartes communales devront désormais être mis en conformité avec les plans de prévention, de rang supérieur dans la hiérarchie des normes. L’État devra se donner les moyens d’assurer un contrôle de légalité qui ne soit plus une passoire.
J’en viens aux digues. Elles n’assureront pas une protection absolue…
M. Roland Courteau. – C’est bien de le rappeler.
M. Alain Anziani, auteur de la proposition de loi n°173. – …ni un moyen d’échapper à la délimitation de zones non constructibles. Elles apportent une protection nécessaire mais non suffisante.
Il faut savoir qui préside, qui gère, qui entretient. Ce qui pose la question du financement. Nous proposons d’accroître les ressources du fonds Barnier, ce à quoi le Gouvernement nous oppose que ces ressources sont suffisantes : espérons que l’on n’en viendra pas à solliciter encore les collectivités locales.
Aux Pays-Bas, les ressources -donc les prélèvements- sont modulées en fonction des risques.
M. Bruno Retailleau, rapporteur. – Absolument.
M. Alain Anziani, auteur de la proposition de loi n°173. – C’est pourquoi nous proposons de donner aux communes la faculté de moduler.
Si ce texte trouve une issue rapide devant l’Assemblée nationale, nous aurons fait oeuvre utile ; mais sans volonté forte de l’État, ses dispositions resteront sans effet.
Un mot sur l’article 40 opposé par la commission des finances à notre amendement tendant à élargir la procédure d’expropriation pour risque naturel majeur aux érosions marines. Nous sommes là pourtant en présence d’un risque considérable qu’il vaudrait mieux prévenir plutôt que de subir… J’en appelle au Gouvernement : qu’il accepte de lever le gage !
Il est rare de pouvoir faire oeuvre utile, concrète : je crois que nous en avons aujourd’hui l’occasion. (Applaudissements)
M. Dominique de Legge, rapporteur pour avis de la commission des lois. – Nous avons tous à l’esprit et au coeur les événements tragiques qui ont suivi la tempête Xynthia. La commission des lois a souhaité se saisir pour avis des dispositions qui relèvent de sa compétence.
L’empilement des documents d’urbanisme n’est pas gage d’efficacité. La commission des lois n’a pas souhaité en ajouter, après les clarifications apportées par la loi Grenelle II.
Dès lors que le CGCT impose aux schémas départementaux la couverture de tous les risques, l’article 11 ne lui est pas apparu nécessaire.
En revanche, il est bon de rapprocher le code de l’environnement et le code de l’urbanisme, lequel doit intégrer les prescriptions environnementales. Je vous proposerai donc un amendement rappelant que le PLU peut restreindre l’occupation du sol en vertu de l’existence de risques naturels.
Nous aurions préféré une « mise en compatibilité » du PLU avec le PPR. Dans un souci de consensus, je vous proposerai un amendement afin que l’autorité gestionnaire ait la main.
Les outils de la loi Littoral doivent venir en appui des documents d’urbanisme.
Je regrette la suppression de l’article 20, si utile à la bonne articulation des deux codes.
Les drames sont souvent moins le fait d’une mauvaise gestion que d’un défaut de cohérence dans les dispositions.
Le développement d’une culture du risque, nous en sommes d’accord, est essentiel.
À l’article 12, nous prévoyons de rappeler l’importance des programmes communaux de sécurité.
Sur la clarification du régime de propriété des digues, la commission des lois souhaite l’accord, dans tous les cas, du propriétaire public.
Un mot sur les digues orphelines : le code général de la propriété des personnes publiques, via la procédure des « biens sans maîtrise », permet déjà de désigner clairement un propriétaire.
Je souhaite que cette mobilisation unanime du Sénat permette de prévenir les risques de submersion marine et d’assurer la sécurité des populations. Les témoignages émouvants que nous avons recueillis en Vendée ont renforcé notre détermination. C’est par la collaboration de tous les acteurs que nous réussirons. (Applaudissements)
M. Benoist Apparu, secrétaire d’État auprès de la ministre de l’écologie, du développement durable, des transports et du logement, chargé du logement. – Je salue le travail remarquable de votre mission d’information, qui contribuera à nous permettre de tirer tous les enseignements de Xynthia. Des familles entières ont été détruites : cela ne doit pas se reproduire. Notre priorité a été de restaurer les digues.
Puis, en avril 2010, nous avons défini les zones où les habitations devraient être rachetées par l’État : 1 574 habitations étaient concernées ; 1 129 biens ont fait l’objet d’un accord. Ensuite, un périmètre des zones à risques a été défini.
Grâce aux dispositions exceptionnelles de la loi de finances, la trésorerie du fonds Barbier a permis de faire face. J’ajoute que ses ressources annuelles -soit 165 millions- suffisent à financer nos programmes, notamment les 80 millions consacrés au plan de submersion marine.
En matière de prévention des risques, Xynthia nous a beaucoup appris : les PPR doivent être actualisés.
Votre mission d’information a montré que bien des digues sont sans responsable actif ou même identifié. Le plan de submersion rapide, qui intègre nos recommandations, est une première réponse, doté de 500 millions sur la période 2011-2016. Son premier objectif vise à réduire la vulnérabilité des zones : 242 communes ont ainsi été identifiées et devront élaborer et approuver un PPR dans un délai de trois ans et 68 communes verront leur PPR révisé.
Il convient également d’élaborer des projets d’aménagement intégrant prévention des risques et objectifs de développement, par exemple via des Scot expérimentaux sur le littoral.
L’équilibre qui prévaut aux Pays-Bas doit nous être un exemple. En France, à l’horizon 2040, la progression démographique dans les zones littorales sera de 20 %, contre 10 % ailleurs. Il est de notre devoir de trouver un équilibre entre réduction de la vulnérabilité et maintien du développement.
Deuxième objectif : améliorer la chaîne vigilance-prévention-alerte. Météo France mettra en place à partir de fin 2011 une vigilance vagues.
Troisième objectif : recenser les ouvrages de protection, pour donner un propriétaire responsable aux digues orphelines.
En matière de maîtrise d’ouvrage, faut-il maintenir la diversité existante ou un schéma unique via les EPCI ? Il faudra y réfléchir. Nous avons entendu votre souhait, monsieur Retailleau. Vous souhaitez que l’on accorde à titre transitoire le taux de 40 % d’aide, tant que le PPR prescrit n’est pas approuvé, contre un taux de 25 % actuellement ; le Gouvernement proposera un amendement en ce sens pour ne pas prendre du retard.
M. Bruno Retailleau, rapporteur. – Merci.
M. Benoist Apparu, secrétaire d’État. – La culture du risque est structurante, ce que démontre l’exemple japonais, encore dernièrement. Mais une culture du risque à la française reste à créer : nous tendons spontanément à rechercher le risque zéro, alors qu’il faut vivre dans la conscience que la menace existe.
Désormais, grâce à votre proposition, les plans communaux de sauvegarde, qui servent à organiser l’alerte et l’évacuation des populations, devront être élaborés par les communes dès qu’un PPR sera prescrit, et plus seulement lorsque le PPR est approuvé.
La culture du risque est structurante, ce que démontre l’exemple japonais, encore dernièrement. Mais une culture du risque à la française reste à créer : nous tendons spontanément à rechercher le risque zéro, alors qu’il faut vivre dans la conscience que la menace existe.
J’en viens à la gouvernance : une nouvelle instance pilotera l’ensemble des actions de prévention des inondations.
Un an après Xynthia, l’État reste mobilisé. Nous avons progressé dans la connaissance des dangers. Cette double proposition de loi marque une étape essentielle : je remercie ses auteurs. (Applaudissements au centre et à droite)
M. François Fortassin. – Une fois de plus, le Sénat tire les enseignements du drame qui a durement frappé la France en février 2010, jusque dans des départements éloignés du littoral.
Le bilan humain de la tempête fut dramatique ; les dégâts provoqués sont estimés à 2 milliards d’euros.
Sans stigmatiser quiconque, il apparaît que notre droit ne protégeait pas assez contre le risque de submersion marine. En revanche, la chaîne spontanée de solidarité fut exemplaire.
L’exemple récent du Japon confirme l’ampleur de telles catastrophes.
Nos ancêtres savaient d’expérience quelles zones pouvaient être construites et sur lesquelles il valait mieux s’abstenir.
M. Bruno Retailleau, rapporteur. – Ils avaient la culture du risque.
M. François Fortassin. – Aujourd’hui, après une catastrophe, l’urgence est de rétablir l’eau, tous les réseaux de communication et l’électricité. Méfions-nous : le mieux est parfois l’ennemi du bien. Enfouir les lignes électriques n’est pas toujours la solution : le rétablissement du courant peut s’en trouver compliqué.
Bravo à MM. Retailleau et Anziani pour leur conduite admirable de la mission sénatoriale, qui a mené une réflexion approfondie.
À ce jour, la France est mal préparée au risque. Les PPR datent de la loi Barnier de 1995 mais la culture du risque reste embryonnaire.
Cette double proposition de loi est très importante. Mais je souhaite la compléter par une réflexion de bon sens. Trop de dégâts sont provoqués par des chutes d’arbres : ne serait-il pas bon d’éviter la proximité entre lignes électriques et plantations arborées ? (Applaudissements à gauche)
Mme Marie-France Beaufils. – Nous avons été marqués par les conséquences humaines de Xynthia, mais également impressionnés par les secours.
Le titre de la proposition de loi exprime bien le souhait des membres de la mission.
Nous devrions peut-être définir le risque acceptable, sans oublier l’ampleur des effets dominos. Il est bon d’évoquer les « risques littoraux ».
J’insiste sur l’étude de danger assurée par les services de l’État, avec la participation de tous les acteurs de terrain. (M. Benoist Apparu, secrétaire d’État, exprime son approbation)
Il est ensuite important d’adapter le droit du sol. La responsabilité des collectivités est manifeste, mais cela ne justifie pas le transfert de prérogatives sans financement.
La RGPP a fait fondre les DDE ; les conseils généraux ne peuvent s’y substituer. Les communes se retrouveront donc seules.
Il ne suffit pas de transférer la propriété des digues : sans financement pérenne, rien n’y fera. De même que l’interdiction de construire ne suffit pas à éviter les occupations sans titre.
Je m’interroge sur la majoration de la taxe d’aménagement, jusqu’à 20 %, dans les communes disposant d’un PPR approuvé.
Pour vérifier l’attribution de permis de construire, il faudra revenir sur la RGPP, appliquée de façon aveugle.
J’en viens au régime Catnat. L’article 18 ayant été supprimé par la commission, il faudra préciser la cotisation additionnelle sur les assurances. Jusqu’où pourra-t-on l’augmenter sans alourdir la cotisation des assurés ?
Le régime Catnat doit rester solidaire, mais ne faut-il pas moduler la cotisation perçue en fonction des caractéristiques du bâti ? Cela inciterait les propriétaires à intégrer la culture du risque dès la construction.
Alors que la loi Littoral a déjà subi bien des assauts, la culture du risque est insuffisante partout en France. Une journée nationale ? Pourquoi pas ? Nous proposerons sa coordination au plan international. J’ajoute que trop peu d’élus locaux disposent d’une formation adéquate.
Je regrette, enfin, que les collectivités territoriales soient abusivement sollicitées. Le nouveau fardeau qui leur est imposé pourrait neutraliser trop de disposions utiles du texte, sur lequel nous nous abstiendrons. (Applaudissements sur les bancs CRC)
M. Jean-Claude Merceron. – La conjonction de vents violents et de fortes marées a tué 53 résidents dans mon département, quelques semaines avant les 25 décès causés par les inondations dans le Var. Nous pensons aux victimes et à leur familles et nous remercions tous ceux qui leur ont porté secours et ont témoigné de leur solidarité.
Si le risque inhérent à la submersion marine ne peut être conjuré, il nous appartient de travailler à en limiter les effets. Certains ont cherché à fuir leur responsabilité mais il est évident que la responsabilité est partagée.
Certaines mesures d’urgence ont déjà été prises, comme le classement d’habitations en zone noir ou jaune, dite de solidarité. Le texte d’aujourd’hui doit aider à éviter que ne se reproduise pareil désastre.
Je salue la décision du président du Sénat de constituer une mission d’information dès le 10 mars et je remercie son président et son rapporteur d’avoir rédigé en trois mois un rapport qui a inspiré cette double proposition de loi que le groupe de l’Union centriste votera. Bravo pour le plan gouvernemental « submersion rapide » ! L’application de plans de gestion du risque d’inondation permettra un réel progrès par rapport aux PPR.
J’en viens aux digues, dont l’entretien doit être organisé, comme il l’est aux Pays-Bas. La Faute-sur-mer était censément protégée par la digue de l’Aiguillon. Je déplore le morcellement de la propriété des digues entre communes alors qu’elle devrait revenir à l’État. Il faut certes maintenir la gestion de proximité mais il faut éviter que certaines collectivités ne soient tentées de rejeter les opérations coûteuses sur d’autres.
Nous nous félicitons de la mobilisation du fonds Barnier, qui accélèrera les opérations de rénovation, ainsi que de la primauté donnée à la prévention des risques sur le droit de l’urbanisme. Nous savons quelles difficultés auraient rencontrées les préfets pour assurer le respect des prescriptions de précautions dans les zones concernées par le PPR. Les nouveaux pouvoirs qui leur seront attribués sont donc bienvenus.
Il reste que le développement des zones littorales doit être favorisé, dans le cadre des Scot, pour autant que leur mise en valeur se fasse, en cohérence avec le PPR.
Vous l’avez compris : le groupe Union centriste souhaitait la proposition de loi et félicite son rapporteur. Grâce à son texte, rien ne sera comme avant Xynthia. (Applaudissements au centre et à droite)
présidence de Mme Monique Papon,vice-présidente
M. Roland Courteau. – Les choses doivent bouger ! Voilà un texte d’extrême importance, qui relève un immense défi.
Je rends hommage aux victimes et à leurs familles. Les catastrophes naturelles sont inévitables, mais pas tous les drames qu’elles provoquent. Notre mission d’information a travaillé à les éviter pour l’avenir : je félicite son président et son rapporteur.
Le groupe socialiste soutient les deux propositions de loi, auxquelles il proposera quelques amendements.
Espérons qu’il y aura un avant et un après Xynthia. Notre pays est toujours plus souvent soumis à des inondations, marines ou non.
C’est pourquoi le conseil général de l’Aude, sous l’impulsion de Marcel Raynaud, a engagé une action énergique contre le risque de crues.
Alors que la densité humaine s’accroît sur le littoral, n’oublions pas que le niveau de la mer pourrait s’élever d’un mètre à l’horizon 2100. Ne faudrait-il au moins interdire toute construction nouvelle dans la bande de 100 mètres ?
Nous approuvons l’amendement de M. de Legge, rejeté en commission.
Nul pays n’est à l’abri du risque de tsunami, dont le mécanisme -séisme sous marin, instabilité gravitaire- est très différent des submersions marines que notre pays a connues.
La décennie 2001-2010 a été marquée par le nombre record d’événements climatiques survenus dans le monde et en France. Qu’en sera-t-il de la décennie à venir ?
Pour parer à l’oubli naturel du malheur, il nous revient de rétablir une culture du risque. (M. Bruno Retailleau, rapporteur, approuve)
L’institution d’une journée nationale devrait y contribuer, notamment pour faire connaître les plans communaux de sauvegarde.
Un aléa naturel peut se transformer en désastre, lorsque les plans de prévention sont inexistants ou ignorés.
Nous nous félicitons d’un texte conciliant protection et développement du littoral.
Je m’associe à la demande formulée par les deux auteurs du texte, visant à porter à 40 % la subvention destinée à la consolidation des digues. Combien de temps faudra-t-il pour les conforter, quand parfois le propriétaire en est ignoré, sur 3 000 kilomètres ?
Évitons cependant de créer l’illusion que les digues apporteraient une sécurité absolue : il faut déclarer inondables les zones qui seraient submergées en cas de rupture de digues.
À l’article L. 121-1 du code de l’urbanisme, je propose d’ajouter l’objectif de protéger la vie humaine face aux risques naturels.
Je salue la proposition imposant aux PLU, cartes communales et Scot de respecter les PPR.
Bien sûr, nous approuvons la compensation des pertes de bases subies par certaines communes.
En commission, je m’étais inquiété de la taxe d’équipement, dont le taux pourrait être porté à 20 % dans certains secteurs, pour financer des travaux de voirie ou de réseaux. En effet, la logique de cette taxe exclut les équipements visés par un PPR. Nous proposerons un amendement de suppression.
J’en viens au risque de tsunami. L’impréparation de la France est certaine, avais-je écrit dans mon rapport de décembre 2007, dont certaines préconisations ont été reprises, notamment la création d’un centre de surveillance sur la façade atlantique et en Méditerranée. Reste le cas de l’outre-mer.
En un siècle, seuls 4 % des tsunamis ont eu lieu dans l’océan pacifique. Depuis, 250 000 personnes y ont été tuées en décembre 2004 !
Ne nions pas l’universalité du risque de tsunami ! Comme l’a écrit Thierry Gentet, l’homme ne dominant pas la nature, nous devons rester humbles face aux risques naturels et utiliser toutes nos connaissances pour nous en protéger ! En raison des vies humaines exposées, je ne saurais mieux dire ! (Applaudissements sur les bancs socialistes)
Mme Gisèle Gautier. – Nous ne pouvons évoquer Xynthia sans une pensée émue pour ses victimes. Aujourd’hui, je rends hommage à l’engagement sans faille dont ont fait preuve le président et le rapporteur de la mission d’information.
Déposant votre rapport, vous avez promis de suivre jusqu’au bout l’oeuvre législative prolongeant vos auditions. Puisse votre exemple être suivi !
Je salue l’intervention des services de sécurité, coordonnée par le préfet, qui a été exemplaire; elle a sauvé des vies humaines par centaines.
Les 14 et 15 avril, nous avons constaté sur place un accablement bien compréhensible, mais aussi la colère soulevée par la prétendue évaluation de la dangerosité réalisée unilatéralement par de pseudo-experts venus de Paris.
Les préfets ont dû gérer tout cela… Je ne conteste pas la nécessité d’agir dans l’urgence mais, de grâce, évitons, dans ces situations, d’ajouter le mécontentement à la douleur en peignant de grandes croix noires sur les maisons.
En matière de prévision, il est indispensable d’intégrer la prévention de la submersion marine dans le code de l’environnement. Idem pour l’institution de systèmes d’alerte. Il serait bon d’instituer une gradation de l’alerte. Je sais que c’est difficile, on l’a vu en 2003 avec la canicule. Mais il faut éviter toute confusion des messages dans des situations qui exigent le plus grand sang-froid. Et n’oublions pas l’équipement : un responsable de sapeurs-pompiers nous a dit ne pas avoir disposé d’un système de communication satellitaire au moment crucial. C’est invraisemblable ! Il faut que les moyens soient là !
La prévention touche aussi à l’urbanisation. Tout le monde est concerné, des maires à tous ceux qui influencent les décisions municipales. Aux yeux des riverains, les digues auraient dû servir de remparts naturels. Or nous constatons que bien des interrogations persistent depuis leur statut jusqu’à leur financement. Pourquoi la proposition de loi est-elle muette sur ce sujet ?
M. Bruno Retailleau, rapporteur. – Le Gouvernement a lancé un plan « Submersion rapide », doté de 500 millions.
Mme Gisèle Gautier. – L’essentiel est de voter un texte efficace, qui prépare l’avenir, car d’autres catastrophes se produiront ailleurs. Sachons nous doter de tous les moyens pour éviter le pire. Dans cette chaîne des moyens, la culture du risque est sans nul doute le premier maillon. (Applaudissements à droite et au centre)
M. Éric Doligé. – Je veux dire toute ma sympathie aux victimes des drames que nous avons connus. Leur prévention insuffisante -il est ici davantage question d’urbanisme que d’inondation- justifie la directive européenne qui tend à éviter des pertes de vie humaine et des déplacements de populations, sans compromettre le développement économique.
Nous ne pouvons plus faire comme si nous ne savions pas. Il faut profiter de toutes les opérations d’aménagement pour améliorer la sécurité des générations à venir. La mise en oeuvre de la directive doit être l’occasion de changer notre regard.
La proposition de loi de M. Retailleau, exercice d’autant plus difficile que Xynthia a conduit, une fois encore, à mener en parallèle trois missions et non pas une seule, aborde des sujets encore en pleine réflexion. Je citerai la réglementation sur les digues ou la doctrine de l’État en matière de PPR. Le Cepri, que j’ai créé pour faire entendre la voix des collectivités territoriales, a été auditionné par les trois missions ; pour lui, c’est l’aménagement du territoire qui joue le rôle majeur. Une inondation, ce n’est pas tant un débordement qu’un territoire qui est atteint dans sa population et son outil économique. Xynthia et la Dracénie montrent qu’anticiper est vital et s’adapter, capital. L’élu est au premier plan. Je salue le travail de M. de Legge, qui a su affiner les dispositifs proposés. Il n’était pas juste de donner aux maires une responsabilité qui revient à l’État ; il fallait aussi revoir la notion de « zone littorale homogène ». Voilà qui montre que la richesse de nos débats a su faire évoluer le texte.
Les digues et ouvrages de protection -8 600 kilomètres au total- sont un sujet de préoccupation majeur, sur lequel nous travaillons depuis cinq ans. Trop de kilomètres de digues dépendent d’un trop grand nombre de gestionnaires, ou de gestionnaires mal identifiés. Une telle situation appelle un « plan Marshall » -300 à 400 millions par an sur quinze à vingt cinq ans- qui nécessite un état des lieux précis et une programmation. Quelles sont les intentions du Gouvernement ? Où en est-on pour cette année ?
Plusieurs millions de nos concitoyens et un potentiel économique majeur sont à l’abri derrière ces ouvrages. Un mauvais entretien peut être fatal. Le débat reste ouvert sur la propriété et la responsabilité des ouvrages -un EPA rassemblant les propriétaires pourrait être une solution-, sur la définition juridique de ceux-ci, sur le savoir-faire à reconstituer -il faut organiser des filières professionnelles-, sur le financement. S’agissant de ce dernier point, l’augmentation du taux de la taxe d’aménagement m’apparaît prématurée.
Bien des dispositions de la proposition de loi sont bienvenues. Le schéma départemental a été à juste titre supprimé ; la prise en compte des risques technologiques est en effet essentielle ; il est heureux que les contraintes pesant sur les conseils généraux aient été allégées. Je m’interroge encore sur la compensation des pertes de bases.
Sur les projets d’urbanisme pilote, je pourrais, monsieur le ministre, vous rappeler d’utiles exemples dans mon département… Et je note que onze des treize éco-cités vont être développées en zone inondable…
Je vous incite également à engager un débat sur deux conclusions essentielles de notre groupe de travail : l’impératif de définition juridique des digues et celui de leur financement durable, par la solidarité locale comme nationale. (Applaudissements à droite)
La séance est suspendue à 16 h 45.
*
* *
présidence de M. Gérard Larcher
La séance reprend à 17 heures.
.Envoyer à un amiAjouter à mon sénatMon SénatAccès rapide
Projets/propositions de loi
Rapports
Comptes rendus
Sénateurs
Séance/dérouleur en direct
Tous les dérouleurs
Questions
Agenda du SénatAccès thématiques
Affaires étrangères et coopérationAgriculture et pêcheAménagement du territoireAnciens combattantsBudgetCollectivités territorialesCultureDéfenseEconomie et finances, fiscalitéEducationEnergieEntreprisesEnvironnementFamilleFonction publiqueJusticeLogement et urbanismeOutre-merPME, commerce et artisanatPolice et sécuritéPouvoirs publics et ConstitutionQuestions sociales et santéRecherche, sciences et techniquesSécurité socialeSociétéSportsTraités et conventionTransportsTravailUnion européenneRapports les plus consultés
Librairie en ligne
Commandez vos documents
Les autres sites du Sénat
Sénat Junior
Carrefour Local
Expatriés
Entreprises
bonjour à tous et toutes, merci mr le maire de l’aiguillon, merci aux professeurs et mme rosignol des colliberts de saint michel en l’herm et un grand merci aux sètois qui sont venues mettre un rayon de soleil de le gros coeur de nos enfants sinistrés……. merci
……..Xynthia : un texte pour éviter un nouveau drame
Par LeMonde.fr avec AFP | LeMonde – mar. 3 mai 2011
….Partager
retweet
MailImprimer……Contenus associés.
..
Agrandir la photo.La tempête a provoqué des inondations et la mort de 47 personnes sur la façade atlantique …
….Un peu plus d’un an après la tempête Xynthia, les sénateurs s’apprêtaient à adopter, mardi 3 mai, une proposition de loi visant à mieux prendre en compte le risque de submersion marine.
Le 28 février 2010, la conjonction de vents violents de la tempête Xynthia et de fortes marées avait provoqué un mini raz-de-marée qui avait frappé le littoral atlantique, notamment la Vendée et la Charente-Maritime, faisant une cinquantaine de morts dont vingt-neuf à la Faute-sur-Mer.
‘La France était très mal préparée, faute d’une culture du risque. (…) On doit prendre nos responsabilités en adoptant les dispositions excluant la répétition d’un tel drame’, a indiqué le rapporteur du texte, Bruno Retailleau, sénateur de la Vendée (non inscrit), qui l’a préparé en collaboration avec son collègue socialiste de la Gironde, Alain Anziani.
‘DROIT À LA VIE’ CONTRE ‘DROIT DE L’URBANISME’
La proposition de loi, qui devrait être votée par l’ensemble des sénateurs, propose d’abord de mieux prendre en compte les risques d’inondation spécifiques au littoral en les intégrant dans les documents existants : schéma directeur de prévision des crues, plan de gestion des risques d’inondation et plan de prévention des risques.
Le texte prévoit de ‘faire coïncider la carte du risque et la carte d’occupation des sols’. Il s’agit ‘d’affirmer que le droit à la vie l’emporte sur le droit de l’urbanisme’, a expliqué M. Anziani. Les maires auront un an pour mettre en conformité les plans locaux d’urbanisme avec les plans de prévention des risques naturels prévisibles.
Un volet, inspiré des Pays-Bas, est consacré aux digues. Il rend notamment obligatoire un rapport d’évaluation des digues, instaure un financement pérenne des travaux grâce à la nouvelle taxe d’aménagement et clarifie leurs régimes de propriété pour pouvoir agir en cas d’abandon de digues. Le texte ambitionne enfin de (…) Lire la suite sur lemonde.fr
Bravo à ceux qui ont organisé cette rencontre amicale entre jeunes!
Voilà une initiative exemplaire pour nos enfants…et pour tous. On aimerait que ce bel élan de solidarité et d’entr’aide perdure dans le coeur de tous.
Il y aurait donc une solidarité à La Faute qui passe par l’école et les enfants qui donnent aujourd’hui l’exemple dont certains adultes feraient bien de s’inspirer. Toujours absent le maire là où on l’attendrait…Décidemment !