Archive pour août 2011

A la Pointe de L'Aiguillon, village excentré condamné à disparaître après Xynthia, Odette et Marcel Cabret ont l'impression d'être oubliés de l'État et de leur commune de coeur.

A la Pointe de L’Aiguillon, village excentré condamné à disparaître après Xynthia, Odette et Marcel Cabret ont l’impression d’être oubliés de l’État et de leur commune de coeur.
Parcelles en friches, maisons laissées à l’abandon, etc. A la Pointe de L’Aiguillon, ceux qui ont refusé de vendre à l’État se demandent si tout n’est pas fait pour les chasser.
Reportage 

Les lieux ne sont plus tout à fait les mêmes. A la Pointe de L’Aiguillon, le décor sauvage et paradisiaque d’avant-Xynthia a cédé la place à un paysage de désolation. Ici, les traces deXynthia tardent à disparaître. Comme fossilisées. Dix-huit mois après la tempête, il flotte un parfum d’abandon qui devient intenable pour ceux qui ont fait le choix de rester. De ne pas vendre à l’État.

Derniers en date à avoir dit non à l’État, Marcel Cabret et sa femme Odette. Le couple de Bessines, dans les Deux-Sèvres, près de Niort, n’en pouvait plus. « Un coup c’était oui, un coup c’était non, on ne savait plus quoi faire », raconte Odette. Depuis qu’ils ont repoussé les avances de l’État, ils sont soulagés. Et combatifs. « On a bien le droit de mourir ici si on le veut », s’énerve Odette. « On a l’impression qu’on n’a pas les mêmes droits que les autres Aiguillonnais », dit Marcel, d’une petite voix douce et légèrement traînante. « On est vraiment les oubliés de L’Aiguillon, complète son épouse. Pourtant, on paie nos impôts. »

Déjà, juste après la tempête, les habitants avaient du ferrailler plusieurs mois pour que l’eau et l’électricité soient rétablies. Sur la route, les nids de poules sont plus nombreux qu’ailleurs. Et les digues ? Tout reste à faire. Une lenteur qui alimente les craintes. Et puis, il y a les maisons vendues à l’État. Les rôdeurs s’y invitent, obligeant les gendarmes à patrouiller. Les terrains sont en friche. A l’emplacement de l’ancien camping, troncs d’arbres et souches sont entassés. Tout paraît figé.

« On veut nous virer »

« Tout ça, c’est parce qu’on veut nous virer », résume Jocelyne Grimaud, secrétaire de l’Amicale des résidants de la Pointe de L’Aiguillon (Arpa). Pour Philippe Dupuy, qui connaît la Pointe depuis tout gamin, cette façon de laisser la Pointe dans son « jus » ne relève pas du hasard. « Ils jouent la carte du pourrissement », analyse-t-il.

« Mais en agissant comme ça, ils renforcent notre solidarité », sourit Marie-Christine Baffoux-Keys, la présidente. La Poitevine sait qu’elle s’est forgée une solide réputation d’enquiquineuse. Elle en rigole. Et ne lâche rien. « On veut nous faire passer pour des habitants différents, c’est injuste, mais on restera, et on va tout faire pour changer l’image de la Pointe. »

Maurice Milcent, le maire, assure pourtant qu’il ne fait « aucune différence » entre les habitants. Preuve, selon lui, de sa bonne foi, son projet (43 millions d’euros), pour protéger L’Aiguillon, tout L’Aiguillon. « Sauf une partie, à l’extrémité de la Pointe, qui n’appartient pas à la commune, mais à une association », précise-t-il.

Le maire a également fait installer un feu, à hauteur de la Pergola, pour empêcher les véhicules de s’aventurer en cas de danger. Et un véhicule équipé d’un haut-parleur est prêt à entrer en action. A terme, si les résidants remportent leur combat contre l’État (qui veut les exproprier), le maire leur demanderait seulement de signaler leur présence. « Pour leur porter secours. » Une déclaration qui ne les rassurera qu’à moitié tant la suspicion est grande.

Philippe ECALLE.

Les sinistrés restent mobilisés

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Les associations de L’Aiguillon sur Mer et de La Faute sur Mer craignent pour les digues

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Samedi 20 août à partir de 12h

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Lieu du pique nique : à l’intersection de la route de la Pointe d’Arçay et de la rue des Pensées.

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Malgré les démolitions, les touristes sont de retour à la Faute-sur-Mer
Les touristes sont revenus nombreux à la Faute-sur-mer pour la saison 2011, un espoir de survie pour cette commune meurtrie par la tempête Xynthia, où 500 maisons rachetées par l’Etat doivent être démolies.

Les touristes sont revenus nombreux à la Faute-sur-mer pour la saison 2011, un espoir de survie pour cette commune meurtrie par la tempête Xynthia, où 500 maisons rachetées par l’Etat doivent être démolies.

Après une première tranche de travaux au printemps 2011, un lotissement a déjà été rasé: à sa place se trouve désormais une étendue de sable terrassé où se dressent les arbres et arbustes épargnés des jardins disparus.

Une barrière de grillage interminable enserre les quartiers qui seront à leur tour rasés à partir de l’automne, des maisons lugubres et abîmées, abandonnées depuis le 28 février 2010.

C’est là qu’ont trouvé la mort une partie des 29 victimes de la submersion marine de cette nuit de tempête.

Mais à deux rues de là, le soleil d’août inonde la rue commerciale où les badauds sont revenus, aussi nombreux qu’aux saisons précédentes, selon les commerçants. Aucun commerce n’a fermé après le rachat par l’Etat des maisons (526 à la Faute-sur-mer et 175 à l’Aiguillon) situées en zone « de solidarité » à partir de l’automne 2010.

« Cet hiver, tout le monde a eu une baisse de chiffre d’affaires, en moyenne de 15%, mais ça n’a pas été la catastrophe qu’on craignait », explique Viviane Metz, présidente de l’association des commerçants de la Faute.

« Cet été, c’est très bien, on a une saison comme en 2009 », ajoute Mme Metz, qui dirige un salon de coiffure.

Comme beaucoup de Fautais, elle aimerait « qu’on arrête de parler de Xynthia: on n’oubliera jamais, mais il faut qu’on arrête d’en parler ».

Le maire de la commune René Marratier juge lui aussi que sa commune va surmonter la perte de population, environ 250 résidents permanents sur une population totale de 1100 personnes. Il reconnaît néanmoins que c’est une perte sèche de taxes locales.

« Mais regardez la longueur de nos plages de sable fin, quand il fait beau les gens viennent, c’est une belle commune », souligne, encore enthousiaste, l’édile qui est pourtant au coeur de la tourmente depuis la catastrophe. Il a été mis en examen dans l’enquête pénale sur les éventuelle responsabilités dans les décès.

Le vice-président de l’association des victimes de la Faute-sur-mer (AVIF) Renaud Pinoit a été moins épargné par les effets économiques de la tempête: créateur de sites internet, près de 50% de ses clients ont été sinistrés et six mois plus tard, son plus gros client le lâchait.

« Même si une partie de mes pertes venait directement de la tempête, comme mon local n’a pas été inondé, je n’ai eu droit à aucune aide », explique-t-il. Obligé de redémarrer à zéro, il compte tenter l’auto-entreprenariat à la rentrée 2011.

Autre secteur plus fortement chahuté que le petit commerce, l’immobilier. « Depuis le début de l’année, on est à moins 50% de chiffre d’affaires », explique David Mourat, qui dirige l’agence MouratImmobilier dans la commune voisine de l’Aiguillon-sur-mer.

« Il faut reconnaître qu’avec les relogements des familles sinistrées, 2010 avait été une très bonne année », tempère-t-il. Et puis « il n’y a pas que Xynthia, la crise économique explique au moins 20% de la baisse de 2011 », souligne son épouse et associée Christelle Mourat.

Selon eux, les prix ont baissé de 10 à 20%, pour atteindre « les prix de 2005 ». Quant aux mouvements de population, ils vont dans les deux sens: « il y a des gens qui veulent partir parce que, finalement, ils ont peur de rester à la Faute, tandis que d’autres, qui étaient partis dès 2010, veulent maintenant y revenir ».

  • Robert et Francine viennent depuis 1999 au camping des « Flots bleus » et ils ne changeraient pour rien au monde.

    Robert et Francine viennent depuis 1999 au camping des « Flots bleus » et ils ne changeraient pour rien au monde.

     

Dévasté par la tempête, Les Flots bleus reçoit à nouveau des touristes. Le camping a même retrouvéses fidèles. Des vacanciers qui déplient leur table à La Faute-sur-Mer depuis 20 ans.

Reportage 

« Rien n’a changé. » Robert et Francine ont le sourire. Derrière leur caravane, la piscine baignée de soleil. De la Haute-Saône, ce couple de retraités a traversé la France d’est en ouest pour s’arrimer au camping des Flots bleus, à La Faute-sur-Mer. Un périple effectué chaque année depuis 1999. Sans interruption. À l’exception de l’an passé où le camping était fermé. Et pour cause, en février 2010, la tempête Xynthia l’avait noyé et englouti sous un mètre d’eau dans la partie la plus basse.

« Quand je suis arrivé ici le matin juste après la tempête, c’était terrifiant, se souvient Christophe Chailloleau, le gérant. Plus de 80 % du camping avait été dévasté. Il fallait changer une centaine de mobile-homes, refaire la piscine, les routes… Et même la végétation ! » Un chantier d’un an.

Robert et Francine s’en souviennent. L’an passé, ils ont planté leur tente à Olonne-sur-Mer. Ils en ont profité pour rendre visite à Christophe. « Ça nous a fait mal de voir ça. Tout était détruit. » À La Faute, ils ont leurs repères. Ont construit des liens au fil du temps. Et appris à apprécier le charme de cette station familiale et populaire.

« C’est oublié »

Aujourd’hui, les lieux ont effacé les stigmates de la catastrophe. Le camping a amélioré son confort, tablant sur des emplacements plus grands. Il en compte désormais 103 contre 124 auparavant, dont 70 dédiés aux mobile-homes. Dans les allées, Christophe Chailloleau savoure sa renaissance. Les Flots bleus affichent complet. « Les gens sont revenus. C’est formidable. »

La tempête ? Entre les vacanciers, ce n’est plus un sujet de discussion. « Lorsqu’on est arrivé, on en a parlé un peu, mais maintenant, c’est oublié, témoigne Robert.Tout le monde ici est passé à autre chose. Mais c’est plus facile pour nous que pour les habitants ou les commerçants, qui souffrent encore. »

Liliane et Xavier viennent ici pour la première fois. lls découvrent. Ne connaissaient pas l’histoire du camping. « Ça ne se voit pas du tout. Tout est neuf. Venir ici ne nous a pas bloqués. Au contraire. » Par solidarité. Par envie d’aider ceux qui y vivent toute l’année à relever la tête.

Dans le camping, tout est calme. C’est l’heure de la sieste ou de la vaisselle. Des gamins s’éclatent sur des balançoires. Il y a de la vie. Du monde. Sans que cela grignote sur l’intimité de chacun. Et c’est l’un de ses principaux atouts. « J’ai 74 ans et j’ai besoin d’apaisement. Ici, je suis servi », raconte Marcelle. Avec son mari, cela fait 24 ans qu’ils viennent aux Flots bleus. Et ils n’imaginent pas aller ailleurs : « L’an passé, on n’est pas allé camper. On a attendu la réouverture. »

Ils passent toute la saison dans leur caravane. Une longue parenthèse d’avril à septembre. Comme chaque année. Et au même emplacement. « Il n’a pas changé par rapport aux autres années. Sauf les haies, qui ont disparu. On retrouve la vie d’avant. »

 

Laurent POMEL.

L’AVIF, particulièrement soucieuse de la sécurité des Fautais et des Aiguillonnais, a écrit au Préfet de Vendée pour s’inquiéter du retard pris dans la procédure de mise en place du PPRI.

Nous sommes également particulièrement outrés que, malgré le constat du mauvais état des ouvrages de protection sur nos deux communes, aucuns travaux ne soient programmés pour protéger les habitations existantes.

lettre au prefet

AVIFnouveauPPRI

Dans les zones frappées par la tempête du 27 février 2010, l'État a proposé de racheter des dizaines de maisons. Le chantier de déconstruction est suspendu durant l'été. Ceux qui n'ont pas vendu retrouvent leurs voisins ou des logis vides.

Dans les zones frappées par la tempête du 27 février 2010, l’État a proposé de racheter des dizaines de maisons. Le chantier de déconstruction est suspendu durant l’été. Ceux qui n’ont pas vendu retrouvent leurs voisins ou des logis vides.
Dans les zones frappées par la tempête du 27 février 2010, l’État a proposé de racheter des dizaines de maisons. Cet été, ceux qui n’ont pas vendu retrouvent leurs voisins, ou des logis vides.
Reportage 

« J’ai ouvert l‘enveloppe : 225 000 €. Ça fait une somme pour ma baraque ! » Les yeux brillants, Serge Dupuy avoue avoir hésité. Sa petite maison située en bord de route a été épargnée par le passage de la tempête Xynthia dans la nuit du 27 au 28 février 2010. Mais la pointe de L’Aiguillon-sur-Mer, en Vendée, fait partie des zones les plus sinistrées. Trop dangereux d’y habiter, selon l’État. Tous les habitants de la pointe ont été sommés de partir.

Les « Pointus », comme ils se surnomment, avaient jusqu’au 1er décembre 2010 pour accepter les offres de rachat de l’État, supérieures au prix du marché. À 77 ans, Serge fait partie des « irréductibles » de l’Amicale des résidents de la Pointe de L’Aiguillon (Arpa). Il attend l’expropriation.

« J’ai eu peur de rester »

« Quand je suis revenu en mai, j’ai écouté les bruits des tondeuses à gazon pour savoir qui était revenu », explique-t-il. L’ancien mécanicien passe ses hivers à Sète et les beaux jours en Vendée. Il a deux foyers, comme la plupart des Pointus qui migrent au printemps dans des maisonnettes des années 1960. « Il y en a certains que nous avons vus déménager et d’autres à qui on n’a même pas dit au revoir. »

Une centaine de maisons sont construites sur l’avancée de terre. Plus de la moitié a été vendue. Comme celle de Jean-Michel Caduc. « Je reviens, mais j’évite de passer devant mon chalet condamné. Ça me fait de la peine », confie-t-il. Avec l’argent des assurances et de l’État, il a investi à 5 km. « Si j’avais été chez moi le jour de la tempête, je ne serais plus de ce monde. Il y a eu 1,70 m d’eau dans ma maison. Je ne sais pas nager. J’ai eu peur de rester. »

Des maisons vides, il y en a beaucoup. Rachetées par l’État, elles sont envahies par les herbes folles. Certaines ont été murées pour mettre fin aux pillages. Le Chemin des Sablons a même perdu son nom : aux extrémités de l’étroit passage ne restent qu’un poteau métallique et quelques écrous rouillés. Les pancartes ont été emportées par des résidents venus faire leurs adieux à la Pointe.

En contrebas, dans la zone la plus touchée par la tempête, Michel Gautruche fait le tour du voisinage. « Une vieille dame habitait là. Elle a été sauvée de justesse par son petit-fils. Puis elle a vendu. » Un téléviseur, des meubles et des casseroles traînent sous les débris de la véranda. Quelques bouteilles d’alcool jetées au sol trahissent le passage des squatters. En septembre, la maison sera rasée.

La pointe d’optimisme

Lancé en juin, le chantier de déconstruction est suspendu pour l’été. Trois maisons ont été détruites, en bord de route, « là où tout le monde passe, pour nous décourager », lancent Geneviève et Pierre de l’Épinay, aussi membres de l’ARPA. Seule leur fille Marie-Pierre a vécu les inondations. « On en a vu d’autres. Ça ne nous fait pas peur », affirme Pierre. Rien ne les décourage : les travaux, la procédure d’expropriation, le vide, l’isolement

Sur le remblai, deux touristes s’approchent à vélo. Ils cherchent un restaurant. « Le sable a tout emporté », rétorque Serge à qui ils ont demandé conseil. Les Petits Bouchots et l’Oasis, les deux brasseries où les Pointus se retrouvaient pour les anniversaires n’ont pas eu l’autorisation de rouvrir. « C’est dommage. » Mais la nostalgie du grand-père est de courte durée. « Cette année on fera des pique-niques ! »

 

 

Claire LE NESTOUR.
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Zone interdite (mkv)

Des catastrophes pas si naturelle que ça (flv)

Documentaire de l'agence CAPA diffusé sur FR3 (wmv)

Débat avec PPDA sur FR3 (wmv)

Audition du préfet au sénat (flv)

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