Archive pour le 8 septembre 2011

Les victimes propriétaires de terrains nus revendiquent aussi l’accès à indemnisation de l’État.

Ils portent au fond d’eux-mêmes une colère froide que quelques phrases échangées suffisent à réveiller. Dans la petite salle d’attente du service juridique d’Aytré, ils patientent avant d’être reçus chacun leur tour par l’avocat Raphaël Romi.

« Nous sommes tous là pour les mêmes raisons. Nous possédions des terrains nus rue de la Plage, à Aytré. Après Xynthia, ils sont inconstructibles et invendables, mais l’état refuse de nous indemniser parce qu’il s’agit d’espaces non-bâtis », résume Milko Mathieux, lui-même dans cette situation. « Je continue à rembourser 1 500 euros d’emprunt mensuel pour un terrain dont je ne peux rien faire ».

 

« Nous vivons une injustice »

Avant la fin de la semaine, Milko Mathieux assure qu’il aura déposé en préfecture les statuts de la nouvelle Association de défense des propriétaires de terrains non-bâtis victimes de Xynthia. « On cherchera peut-être un nom plus court mais l’idée est là. Nous vivons une injustice dans le traitement qui nous est fait à l’égard d’autres propriétaires sinistrés. »

Les membres de cette future association, qui remplissaient hier la salle d’attente à Aytré, n’y possédaient effectivement pas de maisons, mais des lopins auxquels s’accrochaient rêves et projets de vie, comme ceux de Philippe Chauvel, 27 ans, et de sa compagne Hélène. « On avait acquis, rue de la Plage, un terrain à bâtir pour 100 000 euros. On trouvait l’endroit super, on s’y voyait ! Fin décembre, nous avions déposé le permis de construire pour notre future maison de 80 mètres carrés. Deux mois après, la tempête passait. »

Philippe et Hélène ont encaissé la déception, s’estimant plus chanceux que d’autres, présents lors de cette folle nuit. « Mais nous pensions que nous serions indemnisés comme tout le monde. Ne voyant rien venir, nous avons écrit, nous nous sommes déplacés… Chacun se renvoyait la patate chaude, la préfecture, les Domaines… Nous n’avons toujours rien obtenu alors que l’emprunt court toujours en plus du loyer. Je suis ouvrier du BTP et sans un soutien familial, je ne m’en sortirais pas », affirme Philippe.

Retraités, Chantal et Gabriel Di Nardo habitent pour leur part une maison à étage à Port-Neuf « Mon mari ne peut plus monter les escaliers, c’est pourquoi nous avions acheté à Aytré pour construire un plain-pied. Nous espérions y être fin 2010 »

Aucune offre

Le couple Di Nardo n’a pas reçu d’offres de rachat pour son terrain resté nu à Aytré, pas plus que Denise Régis-Gianas, une dame âgée vivant à Niort et qui depuis de nombreuses années passait cinq mois par an dans son mobil-home, rue de la Plage. « Ma mère est veuve et n’a qu’une toute petite retraite. Ce terrain, c’était son seul bien, sa garantie au cas où il lui arriverait quelque chose. Or, on lui a dit qu’elle ne toucherait rien », rapporte sa fille.

Hier, Me Raphaël Romi, du cabinet Lysias Partner à Paris, a pris note d’une dizaine de cas similaires. « Ces gens sont démunis juridiquement. Ils ne sont pas expropriés, ils ne peuvent pas contester le zonage dont le tribunal administratif a dit, cet été, qu’il ne s’agissait pas d’une mesure juridique… Il y a là une grande injustice. L’État ne traite pas les citoyens de façon identique, au prétexte que certains n’ont pas eu le temps de bâtir. C’est un cas d’inégalité devant les charges publiques », plaide déjà l’avocat, tout en souhaitant que les actions de l’association qu’il va défendre servent surtout à renouer le dialogue avec les pouvoirs publics. « Nous ne cherchons pas le contentieux à tout prix. Nous voulons juste que l’État reconnaisse une erreur de traitement et que les discussions reprennent. »

La future association de Milko Mathieux a déjà le soutien d’une consœur : Reconstruire Charron. Son vice-président Jean-Paul Bouteiller s’était déplacé, hier, pour l’exprimer. « À Charron, 17 propriétaires de terrains nus sont aux prises avec les problèmes approchants. La ministre Kosciusko-Morizet affirme que nous pourrions être indemnisés si une collectivité prenait en charge un projet paysager. Autant dire qu’il faudra attendre des lunes ».

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Zone interdite (mkv)

Des catastrophes pas si naturelle que ça (flv)

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Débat avec PPDA sur FR3 (wmv)

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