
« Nous ne voulons pas revivre un autre Xynthia, et nous en prenons les moyens. » Pour le président du conseil général, Bruno Retailleau, les choses sont claires. Xynthia impose de repenser complètement le dispositif de défense contre la mer. Il l’a répété, hier, en ouverture de la session du conseil général, délocalisée pour l’occasion à Noirmoutier.
Un beau symbole. Car si l’île a été épargnée par les assauts de la tempête meurtrière de février 2010, les ruades de l’océan ne sont pas inconnues sur ces terres basses de Noirmoutier. « Les deux tiers de l’île sont en dessous du niveau de la mer », a rappelé Noël Faucher, le maire de Noirmoutier. Jacques Oudin est bien placé pour le savoir.
« La mer continuera à monter »
Le toujours sémillant conseiller général a rappelé le traumatisme de la tempête de 1972, encore dans toutes les mémoires noirmoutrines. « A l’époque, a-t-il rappelé, le syndicat intercommunal que je présidais avait pris la décision de lancer un grand programme de consolidation des digues. »
Les mêmes causes produisant les mêmes effets, c’est une tempête, celle de l’an dernier à La Faute et L’Aiguillon, qui conduit le Département à mobiliser les grands moyens pour bâtir un rideau de fer contre l’océan. « Parce que nous avons la certitude que le niveau de la mer continuera à monter dans les années qui viennent et que le dérèglement des phénomènes climatiques risque de s’amplifier », a répété Bruno Retailleau. « Ce qui veut dire qu’en l’état actuel des choses, un jour, nos digues actuelles seront trop basses si l’on ne fait rien. »
Traduction : il faut anticiper cette montée inexorable, s’adapter, s’organiser. Si le département est fermement décidé à mettre la main au portefeuille pour protéger le « peuple de la mer », il entend n’être pas tout seul. Le patron du Département attend un coup de main de la Région.« On espère qu’elle confirmera son aide. »
Des projets contre des fonds
Le Département attend près de 20 millions d’euros de Jacques Auxiette, le président de la Région. Il fait aussi les yeux doux à l’État ainsi qu’à l’Europe. Du premier, il attend une enveloppe de 52 millions (40 % de la facture globale) ; du second, autour de 10 %. Au total, les besoins sont estimés à 130 millions d’euros.
En attendant d’avoir des réponses fermes, le Département défriche le terrain administratif. Pour faire accoucher au plus vite les dossiers : Programme d’action de prévention des inondations (Papi) et Plan de submersion rapide (PSR) notamment, dont dépend une partie des financements.
Le Département veut « mettre en musique l’ensemble des démarches menées pour l’élaboration des Papi et PSR », mais aussi proposer « une cellule d’appui et d’expertise pour les maîtres d’ouvrages », et enfin financer les études préliminaires. A l’entendre, les choses vont bon train. Huit bassins de risques (1) ont été délimités (un premier Papi a déjà été présenté), dix maîtres d’ouvrages ont envoyé un PSR au Département et six autres sont déjà dans les tuyaux. « Il faut les présenter le plus vite possible, insiste Bruno Retailleau,car en matière de financements d’État, c’est souvent premier arrivé, premier servi. »
Philippe ECALLE et Benoît GUERIN.
6 réponses à to “130 millions pour protéger le « peuple de la mer » (Ouest France)”
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Mon pauvre monsieur Retailleau, la région est plus attentive à construire un port à sec à la faute sur mer plutôt quà aider à protéger le peu de population qu’il reste sur nos terres. L’Etat en achetant de force (quoi qu’on nous ait fait écrire le contraire « vente à l’amiable » je dirais forcée!!) est bel et bien devenu à la faute sur mer propriétaire des digues comme tout un chacun de ses habitants eh bien cet état a trop fort à faire en ce moment pour s’occuper des petits chouans, et c’est bel et bien avec le peuple qu’il va falloir compter en manifestant avec lui , ainsi que tous les députés et sénateurs habitants nos terres en manifestant avec les charentes maritimes peut être pour faire prendre conscience que la mascarade d’avoir acheté nos maisons de force n’a servi à rien, puisque les gens sont toujours en danger avec des diguettes mal organisées et réparées qui se fendent en leur longueur.*
Les digues sont encore plus dangereuses qu’avant.
L’Etat nous a fait partir mais mes amis sont encore sur place et si le maire n’avait pas fait en sorte de diviser pour mieux règner, les associations locales auraient pu se faire entendre en plus grand nombre et être plus représentatifs aux yeux du peuple des médias de la france entière
L’argent volé au peuple pour nous racheter des maisons réparables (car ce sont les impôts de tous qui ont payé nos maisons, sauf pour ceux qui voulaient réellement partir mais peu d’entre nous), auraient pu servir à faire une réelle politique de protection.
MESDAMES ET MESSIEURS LES DEPUTES(EES) votre peuple vous regarde, montez à Paris,forcez les portes du futur papa (peut être est il rendu plus humain en attendant sa paternité) car les petits bébés de nos villes côtières auraient bien besoin eux aussi de protection.
C’est vrai Fauxfautais, ça, c’est de la prévention ! Ne rêvons pas ! Sauf si on lui met une mitraillette dans les reins, sa seigneurie ne prendra jamais une initiative pareille. Ca voudrait dire qu’il serait devenu responsable de quelque chose dans cette commune à part l’urbanisme à marche forcée…Autrement dit impossible !!!
Un test grandeur nature dont les élus de La Faute feraient bien de s’inspirer. Il est consternant de constater que des communes qui n’ont subit que des dégats matériels ont bien mieux pris conscience des actions de sécurité à engager que la commune la plus touchée par la catastrophe.
http://www.sudouest.fr/2011/09/24/un-test-grandeur-nature-507774-2964.php
Cher Fourment, cette formulation « au plus fort la pouque », correspond très exactement aux modalités de financement actuel, puisque l’Etat a permis que toutes les structures soient en rivalité entre elles pour obtenir des subventions. Une sorte d’horreur du monde ultra libéral, dont j’attends avec impatience qu’il s’écroule le plus vite possible, tant il est destructeur et imbécile.
Retailleau, à mon avis, parle ainsi en toute connaissance de cause.
Quant au dossier béton, il y a intérêt à être au top, car ils ne sont éligibles que s’ils comportent les mots, les items, les notions que le financeur veut lire (sans que l’on sache ce qui est attendu). Sans parler qu’il faut avoir fait Sciences po pour comprendre les intitulés des dits dossiers …
On ne voit pas pourquoi la municipalité aurait engagé une négociation de ce genre, puisque les digues sont en bon état et elles ne sont pas en cause dans le désastre de Xynthia ..(sic)…
Brigitte ,je ne peux louer ce type de déclaration ,il faut poser les pieds sur terre : »premier arrivé ,premier servi » ,en matière de sécurité des populations ,cette expression me semble déplacée …
La sécurité des populations est prioritaire et ne doit pas être soumise à « une course premier arrivé aux financements » : je loue le travail fait par B Retailleau depuis le début (rapporteur pour Xynthia puis proposition de loi contre la submersion) mais je m’élève contre ce type de déclaration basée sur une approche purement administrative .
Bon, c’est bien, le Conseil Général prend les choses en main.
L’AVIF a beaucoup insisté pour que les digues de La Faute fassent partie de ce plan.
Mais si j’ai bien compris il faut présenter rapidement un dossier béton pour ne pas être la dernière roue du carrosse. Et là, c’est le boulot de la municipalité. Les vacances sont finies, il faut vous bouger car contrairement à vos allégations, les digues refaites dans l’urgence ne sont pas solides…Et s’il le faut nous manifesteront encore car, comme le dit Monsieur Retailleau : « nous ne voulons pas revivre un autre Xynthia »