Surveillance des digues à La Faute-sur-Mer, lors de la tempête Hergen, en décembre dernier. Deux ans après Xynthia, le plan digues tarde à se concrétiser. Archive Franck Dubray

Surveillance des digues à La Faute-sur-Mer, lors de la tempête Hergen, en décembre dernier. Deux ans après Xynthia, le plan digues tarde à se concrétiser.© Archive Franck Dubray
Deux ans après la tempête meurtrière, les deux communes paraissent mal protégées. Malgré les travaux d’urgence, beaucoup reste à faire pour sécuriser les populations. Une manifestation a lieu ce dimanche.

À La Faute-sur-Mer

Pour Serge Claveau, élu de La Faute, le temps passe et les chantiers de protection de la presqu’île se font attendre. « Même si ça se décante un peu, on se dit que ça n’avance pas assez vite. » Ce qui freine ? Les financements et la lourdeur de l’administration, « qui demande beaucoup de paperasserie », constate l’élu fautais.

Pourtant, dit-il, « même si c’est encore insuffisant, la commune est mieux protégée qu’avant la tempête ». « On aurait eu ça avant  Xynthiapoursuit-il, on aurait eu de l’eau, mais pas les mêmes conséquences. »

Pour le maire aussi, René Marratier, la commune est plus sûre. « Toute la digue Est, du côté du Lay, a été rehaussée et confortée, à une hauteur de 5,10 m. » Renaud Pinoit est plus critique. Pour le président de l’association des victimes des inondations de La Faute (Avif), « la structure de la digue n’est pas satisfaisante, il subsiste des fissures importantes. »

Autre point faible, l’extrémité sud de La Faute, la pointe d’Arçay. « Là, on a beaucoup d’eau qui est rentrée », se souvient Serge Claveau. La commune veut édifier ici une digue de 5,10 m pour « ceinturer » complètement La Faute. Mais l’État regimbe à l’idée de créer cette digue à l’endroit souhaité par la commune, préférant la décaler un peu. Des tergiversations qui retardent encore un peu la réalisation de ce « mur » de protection de quelques centaines de mètres.

Point faible aussi à la Belle-Henriette, au nord de la commune. Une deuxième digue doit voir le jour, sur le domaine public maritime. Ce qui signifie que la balle est dans le camp de l’État. Enfin, dernier point faible, les moyens d’évacuer l’eau. L’après-Xynthia a cédé la place à plus de modestie. Plus personne n’écarte l’hypothèse de « marées » majuscules. « Les protections, c’est nécessaire, analyse Serge Claveau, mais si l’eau rentre, il faut qu’elle puisse s’évacuer le plus vite possible. »

À L’Aiguillon-sur-Mer

Et si c’était le véritable maillon faible de l’estuaire ? On le murmure à La Faute, ça se dit à L’Aiguillon. Pourtant, depuis la tempête, la commune n’a pas ménagé ses efforts. En allant parfois très -trop ?- vite en besogne. Elle a pris sur ses deniers pour financer, en urgence, une digue entre le restaurant la Pergola et le plan d’eau. « Mais là, on a toujours entre 3 et 4 000 maisons qui sont en péril dans cette zone », s’agace Jean-Marie Angotti, le président de l’association L’Avenir ensemble. Sur ses deniers personnels toujours, L’Aiguillon a construit une autre digue, entre ce même restaurant et la Petite jetée, en direction de la Pointe. Au total, près de 250 000 € engloutis.

Mais le compte n’y est pas. Maurice Milcent a calculé qu’il faudrait investir 43 millions d’euros pour protéger sa commune. Le projet le plus lourd ? La digue du Génie. Décalotté par la tempête, l’ouvrage, qui date de 1880, « a peut-être fait son temps », estime Maurice Milcent. Deux options selon lui : soit une réhabilitation de l’existant, soit une réfection intégrale, « qui ne coûterait pas plus cher », a calculé le maire. Coût de cette seconde option : environ 15 millions d’euros.

Enfin, il y a la dune, à la Pointe, arasée par la tempête, remodelée après, mais qu’il faut renforcer. « Car protéger la Pointe, c’est protéger le bourg », analyse encore Maurice Milcent. « C’est même une protection pour tout l’arrière-pays », ajoute Denis Clemenceau, conseiller municipal de L’Aiguillon. De nombreux travaux qui butent sur les financements. « On a entraîné les communes dans un véritable labyrinthe administratif », s’énerve Jean-Marie Angotti.

Lequel craint que les travaux ne se fassent pas « avant 5 à 10 ans, à cause de la lourdeur administrative, qui impose de nombreuses études avant de commencer les travaux ». « Depuis Xynthia, poursuit-il, la population a attendu sagement des travaux de protection. Aujourd’hui, l’inquiétude est grande et il est important et urgent de faire le nécessaire. »Les habitants de L’Aiguillon comptent le faire savoir. Ils manifesteront ce dimanche, à partir de 15 h.

 

14 réponses à to “Xynthia : La Faute et L’Aiguillon restent vulnérables (Ouest France)”

  • monique94 says:

    A l’occasion du 2eme anniversaire de la tempête Xynthia, célà tv vous propose le documentaire de Jacques Barinet « Une nuit de cauchemars ». La première diffusion est prévue Samedi 15:30. Seul journaliste, avec les pompiers, présent au coeur de la tempête Xynthia, les habitants des zones sinistrées ont été suivis tout au long de leur périple pendant plus de 6 mois. Si vous souhaitez revoir ce documentaire, vous pouvez vous procurer le DVD sur http://www.tempete-xynthia-lefilm.fr/ . 1€ sera reversé au Secours Populaire Français pour chaque DVD acheté.

    http://ubacto.com/flux-pages/-100000003015.shtml

  • BILDAN says:

    http://www.tvvendee.fr/video-TVV_le_journal_20120224_03.aspx

    Puisqu’on vous dit que ça avance…
    M’enfin

  • sophie85 says:

    correction des mes erreurs : depuis 30 ans elle s’est beaucoup détériorée…….

  • sophie85 says:

    on entend toujours dire que l’on peut arrêter le feu, mais pas l’eau, alors je suis convaincue que si l’eau doit passer elle passera, même si je trouve que la digue en béton le long de la route de la pointe de l’aiguillon si elle avait été entretenue biensûr aurait pû être efficace mais depuis 3à ans que je la connais elle s’est beaucoup déteriorée, et en plus elle est moins haute qu’à une époque, après sur la faute l’idée de surélévation pour une pièce de survie n’est pas mauvaise, même si ça reste coûteux à faire, et le plain pied sera de nouveau détruit et saccagé si cela devait se reproduire, pas terrible à revivre une seconde fois, et qu’en est t’il des lotissements que la commune remblayait de sable(reportage vu à m6), les terrains sont en vente, y a t’il de nouvelles constructions?impensable quand même??? mais bon avec votre grand « penseur » intello on n’a pas tout vu et surtout tout entendu……….

  • berlemont chantal says:

    désolée, j’ai appuyé sur une touche, je continue. Malheureusement, on ne peut pas retourner en arrière, mais on peut éviter qu’un telle drame humain se reproduise. Et que l’on ne nous dise pas que ça ne recommencera jamais ou que l’on ne savait pas!!!

  • berlemont chantal says:

    Pour ma part, je ne regrette pas du tout d’avoir fait le choix de partir de la Faute sur Mer, meme si au début ça été difficile. Je me sens beaucoup plus en sécurité: hauteur par rapport au niveau de la mer, maison à étage, vélux pour évacuer par le toit, voilà tout a été prévu en cas d’un deuxième Xynthia, car il n’y a pas de RISQUE ZERO.
    Il y a un vrai risque à la Faute Sur Mer, et ce n’est pas les digues qui suffiront à protéger les habitants. La mer déchainée est d’une telle violence que rien ne l’arrete, la mer détournera les diques, mais elle poursuivra sa route pour aller ailleurs.
    Commençons déjà à sensibiliser les habitants, apprendre la culture du risque à nos enfants, et expliquer aux personnes comment réagir au cas ou un autre Xynthia, prévoir des plans d’évacuation… Il y a tellement de choses à faire. Malheureusement on ne pa

  • brigitte says:

    Eh oui, nous sommes soumis aux décisions d’un « pauvre petit élu » qui ne sait pas comprendre les lois, qui ne sait pas interpréter les alertes successives concernant la sécurité de sa commune et qui n’est pas un « hydraulicien averti » .

    Son avocat pourra toujours plaider l’incompétence, cela ne marchera pas…
    Mais en attendant que la justice soit rendue, c’est effectivement flippant et révoltant !

  • Musette says:

    Je n’avais pas vu ton mail Brigitte !
    Si seule la commune est responsable, cela signifie que mon propos ne tient plus..
    Que nous devions notre sécurité à cette municipalité, sans arbitrage (?), est très flippant …

  • monique94 says:

    Xynthia : les associations reçues par le Préfet sur TV Vendée

    http://www.tvvendee.fr/video-TVV_le_journal_20120222_04.aspx

  • jacquotte says:

    qand je lis tout celà, je suis contente de ne plus habiter derière la digue aux amourettes, mais je ne peux m’empecher de penser à tous mes amis fautais qui sont toujours en danger et surtout soumis aux choix de leur édile.on connait les conséquences de sa soif de construire( avec un ou deux parpaings de plus) même s’il est dans le dénie, les faits sont là et il aura beau dire 100 fois le contraire les faits sont là pour prouver ses mensonges.
    courage la vérité finira par éclater et restez vigilant tant que les décisions importantes
    restent sous sa responsabilité.

  • Musette says:

    Outre les problèmes financiers considérables de l’Etat, et si « on » freinait volontairement les projets de digues pour freiner du même coup, les vélléités d’urbanisatiin qui sommeillent chez au moins un des deux maires, surement prêt à recommencer fissa ce qu’il persiste à dénier. Sarko n’est pas venu, en effet, salué un maire UMP, mis en examen avec ses deux premiers adjoints.
    Qu’on retarde le Plan digues, mais alors qu’on fasse les exercices de mise en sécurité des populations en vrai !

  • brigitte says:

    On peut se plaindre des lourdeurs de l’administration mais il ne faudra pas se plaindre des mauvais choix qui auront été faits : les élus communaux sont les seuls décideurs des travaux à entreprendre. L’Etat ne peut pas s’y opposer.
    Et il semble très inquiétant que des personnes impliquées dans des procédures judiciaires, qui ne peuvent désavouer leurs choix avant Xynthia, puissent aujourd’hui décider en toute sérénité.

    Et quels sont les choix de la municipalité ? Les tronçons I et J près du Barrage du Braud. Tronçons qui ont été refaits très récemment avec des palplanches et qui ne présentent pas de risques particuliers pour la population.
    En second lieu, on choisit une digue pour « ceinturer » la commune au sud !!! « là où beaucoup d’eau est entrée ». Et bien non, l’eau n’est pas venue du « conservatoire du littoral » comme on essaie de le faire croire. Ce n’est pas parce qu’on répète cent fois la même chose qu’elle devient vraie. Elle s’est au contraire écoulée des Amourettes pour envahir le Havre le dimanche après midi ! Donc une digue au sud de la commune va plutôt piéger l’eau si par malheur celle-ci envahi à nouveau le village ! Oui, si l’eau rentre, il faut qu’elle puisse s’écouler là où il n’y a pas danger pour la vie humaine!

    Bon, le Préfet nous a dit mercredi, que la commune serait responsable légalement si il y avait des problèmes. Cela vous rassure ? Pas moi !!!

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