Archive pour février 2012

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Vue aérienne de La Faute-sur-Mer et L'Aiguillon-sur-Mer, en Vendée, après le passage de la tempête.

Vue aérienne de La Faute-sur-Mer et L’Aiguillon-sur-Mer, en Vendée, après le passage de la tempête. © MAXPPP

Pour les habitants, les existantes ne sont pas assez solides. 3.000 maisons seraient menacées.

« Ça fait deux ans et il n’y a rien eu de fait ». Les habitants de L’Aiguillon-sur-Mer et de La Faute-sur-Mer, en Vendée, perdent patience. Deux ans après le passage de la tempête Xynthia, ils craignent de nouvelles inondations. La raison ? Si certaines digues existantes ont été rehaussées, les structures actuelles laissent à désirer.Les digues se craquèlent

« Cet été, on a eu une température relativement importante et les digues se craquelaient. On pouvait passer un bras ou un pied dans des fissures », se désole au micro d’Europe 1 Renaud Pinoit, président de l’association des victimes des inondations de La Faute-sur-Mer (Avif). « Pour l’instant on n’est pas protégé », résume-t-il affirmant qu’entre « 2000 et 3000 maisons sont menacées ».

Pourtant l’Etat et les collectivités locales ont déjà réalisé des consolidations de digues, à hauteur de 20 millions d’euros depuis le drame qui a tué 53 personnes le 28 février 2010. La forte marée conjuguée à des vents violents et une violente dépression avait alors eu raison des digues et submergé des habitations construites en zone inondable. Depuis deux ans, près de 700 maisons inondées ont été rachetées par l’Etat dans les deux communes sinistrées.

L’année dernière, le gouvernement avait présenté une liste de 60 mesures de prévention des risques d’inondation. Il s’était notamment engagé à réaliser 1.200 km de travaux de renforcement d’ouvrages entre 2011 et 2016, pour un budget d’environ 500 millions d’euros.

« On n’a pas de digues suffisamment solides »

L’une des habitantes de La Faute-sur-Mer, Marie Matelier estime sur Europe 1 qu’il y a eu « beaucoup d’urgence de la part de l’Etat pour nous faire partir, en nous disant : ‘vous êtes en danger’. Par contre, l’urgence de secourir ceux qui sont restés n’est pas là. Parce que deux ans après, on n’a pas de digues suffisamment solides pour nous protéger ».

Six kilomètres de digues sont aujourd’hui réclamés par l’association « L’avenir ensemble », qui regroupe 350 familles de sinistrés. Et ce, pour un coût de trois millions d’euros.

Pour montrer leur détermination, plusieurs centaines de sinistrés ont symboliquement lancé des « bouteilles à la mer » dimanche dans la rivière qui sépare L’Aiguillon de La Faute-sur-Mer.

Au port de L'Aiguillon, les frêles pontons-bois ne survivront pas au réaménagement du bassin. Archives Ouest-France

Au port de L’Aiguillon, les frêles pontons-bois ne survivront pas au réaménagement du bassin.© Archives Ouest-France
Xynthia, deux ans après. Les projets fusent à La Faute et L’Aiguillon. Des aménagements, voués à insuffler une nouvelle dynamique, sont portés par la Région. Mais c’est l’État qui aura le dernier mot.
« Nous allons construire le nouvel Aiguillon », tonne le maire Maurice Milcent, qui suit recta son « fil conducteur ». Le projet de rénovation du centre-ville est finalisé. Le démarrage des travaux imminent. « Actuellement, le dynamisme commercial est cantonné à une grande surface à l’entrée de la ville. » L’idée est donc de faire migrer les consommateurs jusqu’au centre.Nouvelles boutiques en lieu et place du centre de vacances, construction d’une bibliothèque et d’un pôle médical doivent permettre au bourg de se refaire une santé. Le réaménagement des halles est englobé à ce lifting.

Pour ce qui est du coût, Maurice Milcent rassure : « Tous les travaux seront autofinancés. Il n’y aura aucune répercussion sur les impôts. » Sur le port, les pontons seront reconstruits, une aire de carénage réalisée. « Ces aménagements profiteront aussi bien aux professionnels qu’aux plaisanciers. » Mais surtout, le plan d’eau pourrait se muer en véritable port à flot. Un projet ambitieux, largement soutenu par la Région.

Dans sa quête de terrains, l’idée d’utiliser le stade de football pour créer une cinquantaine de logements n’est que temporairement mise en touche par la municipalité. Reste à définir sur quelle terre de l’intercommunalité, même classée zone rouge, le stade pourrait être déplacé.

Litoralis : « Un lieu de mémoire »

Sur la rive gauche, René Marratier, maire de La Faute-sur-Mer, commence à voir le jour. « Jusqu’ici, toutes nos forces se sont concentrées sur la protection du littoral. Nous allons commencer à nous pencher sur des aménagements sportifs ou culturels. » L’idée d’un golf est avancée. Un practice de neuf trous, sur une surface de vingt hectares pourrait être créé dans le secteur des Doris et des Voiliers. Des plans de simulation ont déjà été réalisés. « La Région a donné son aval. Mais rien n’est encore conclu », rappelle le maire.

Certains élus émettent des doutes sur la faisabilité d’un projet qui induit la création de bâtiments en zone rouge. Ils imaginent plutôt un secteur figé dans son état naturel. De fait, les terrains concernés sont situés en zone de déconstruction. La balle est donc dans le camp de l’État, nouveau propriétaire des lieux.

« Il ne faut pas laisser les zones rouges à l’abandon. Cela crée un sentiment de désolation. Elles doivent rapidement être réutilisées », insiste Jacques Auxiette, président de Région. Il doit prochainement saisir les préfets de région et de département. « Depuis juillet 2011, il ne s’est pas passé grand-chose. »

Le président tient compte de la longueur des procédures engagées après Xynthia. « A force d’échange et de travail avec les acteurs locaux, des projets ont émergé. Nous les suivons de près et nous les soutenons. » En 2011, la Région a débloqué un million d’euros pour lancer les études nécessaires.

En pôle position, avec la conversion du plan d’eau en port à L’Aiguillon, la création d’un centre baptisé Litoralis à La Faute. « Nous voulons créer un lieu de mémoire. Non pas un monument, mais un site dédié à la protection du littoral, à la gestion des activités humaines, à la prévention des risques climatiques. » Jacques Auxiette imagine un « Centre de recherche national », basé sur le terrain de l’ancien camping municipal, là encore, propriété de l’État.

 

Plusieurs centaines de sinistrés de la tempête Xynthia, qui avait 53 morts en 2010, ont symboliquement lancé des «bouteilles à la mer» ce dimanche dans la rivière qui sépare L’Aiguillon de La Faute-sur-Mer(Vendée), pour réclamer de nouvelles digues contre des submersions marines.

Le rassemblement était organisé deux ans presque jour pour jour après les inondations qui avaient notamment fait 29 morts dans la seule commune de La Faute-sur-Mer. Une forte marée conjuguée à des vents violents et une violente dépression avait alors eu raison des digues et submergé des habitations construites en zone inondable.

«En rasant les maisons, l’Etat a cru avoir terminé son travail»

Depuis, près de 700 maisons inondées ont été rachetées par l’Etat dans les deux communes, qui envisage d’avoir terminé leur démolition d’ici à la fin de l’année et souhaite désormais interdire toute habitation en ces lieux. «En rasant les maisons, l’Etat a cru avoir terminé son travail, mais il doit encore aider les collectivités locales à réaliser des travaux pour protéger les maisons restantes», a déclaré Jean-Marie Angotti, président de l’association «L’avenir ensemble», qui regroupe 350 familles de sinistrés.

Des travaux de rénovation ont déjà été effectués en partie sur les digues mais la construction de nouvelles protections se heurte à des obstacles administratifs, selon lui. «Le 15 décembre, lors de la tempête Joachim, des amorces de brèches sont apparues dans les digues», affirme Jean-Marie Angotti, qui a déjà écrit à tous les candidats à l’élection présidentielle.

Les six kilomètres de digues réclamés par l’association coûteraient trois millions d’euros, alors que la valeur des 3.000 maisons protégées est d’au moins 300 millions d’euros, selon l’association. L’année dernière, le gouvernement avait présenté une liste de 60 mesures de prévention des risques d’inondation. Il s’était notamment engagé à réaliser 1.200 km de travaux de renforcement d’ouvrages entre 2011 et 2016, pour un budget d’environ 500 millions d’euros.

Avec Reuters

Suite à la venue de Mr le Préfet, Mr le Président du Conseil Régional et Mr le Président du Conseil Général à l’Aiguillon sur Mer

Vue de débris devant des maisons dévastées par la tempête Xynthia, prise le 27 mars 2010 dans le quartier pavillonnaire de La Faute-sur-Mer.

Vue de débris devant des maisons dévastées par la tempête Xynthia, prise le 27 mars 2010 dans le quartier pavillonnaire de La Faute-sur-Mer. / AFP

Plusieurs centaines de sinistrés de la tempête Xynthia, qui avait 53 morts en 2010, ont symboliquement lancé des « bouteilles à la mer » dimanche dans la rivière qui sépare L’Aiguillon de La Faute-sur-Mer (Vendée), pour réclamer de nouvelles digues contre des submersions marines. Le rassemblement était organisé deux ans presque jour pour jour après les inondations qui avaient notamment fait 29 morts dans la seule commune de La Faute-sur-Mer. Une forte marée conjuguée à des vents violents et une violente dépression avait alors eu raison des digues et submergé des habitations construites en zone inondable.

Les habitants réclament plus de protection

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Depuis, près de 700 maisons inondées ont été rachetées par l’Etat dans les deux communes, qui envisage d’avoir terminé leur démolition d’ici à la fin de l’année et souhaite désormais interdire toute habitation en ces lieux.

« En rasant les maisons, l’Etat a cru avoir terminé son travail, mais il doit encore aider les collectivités locales à réaliser des travaux pour protéger les maisons restantes », a dit à la presse Jean-Marie Angotti, président de l’association « L’avenir ensemble », qui regroupe 350 familles de sinistrés.

Des travaux de rénovation ont déjà été effectués en partie sur les digues mais la construction de nouvelles protections se heurte à des obstacles administratifs, selon lui.

« Le 15 décembre, lors de la tempête Joachim, des amorces de brèches sont apparues dans les digues », affirme Jean-Marie Angotti, qui a déjà écrit à tous les candidats à l’élection présidentielle.

Les six kilomètres de digues réclamés par l’association coûteraient trois millions d’euros, alors que la valeur des 3.000 maisons protégées est d’au moins 300 millions d’euros, selon l’association.

L’année dernière, le gouvernement avait présenté une liste de 60 mesures de prévention des risques d’inondation. Il s’était notamment engagé à réaliser 1.200 km de travaux de renforcement d’ouvrages entre 2011 et 2016, pour un budget d’environ 500 millions d’euros.

L’Aiguillon et La Faute/mer veulent des digues

Par Laurent Quembre

Les habitants de la Faute-/mer et de l'Aiguillon ont lancé des bouteilles à la mer en guise de SOS

Les habitants de la Faute-/mer et de l’Aiguillon ont lancé des bouteilles à la mer en guise de SOS

F3 PdL/ Vincent Raynal

300 habitants des deux communes de Vendée ont manifesté ce dimanche pour demander qu’on les protège

A l’initiative de l’association « l’avenir ensemble », les habitants de La Faute-sur-mer et de l’Aiguillon-sur-mer, en Vendée, ont manifesté ce dimanche pour réclamer la construction de digues de protection contre les risques d’inondation et de submersion. Deux ans après les conséquences dramatiques de la tempête Xynthia.

Le 28 février 2010, 29 personnes avaient péri dans ce secteur vendéen, prises au piège par de soudaines inondations. Plusieurs zones d’habitation avaient été submergées après l’effondrement des digues du littoral.Ce souvenir terrible est encore dans toutes les têtes à La Faute et à L’Aiguillon, et les habitants ont une crainte : que cela puisse se produire de nouveau. Ils ne se sentent pas suffisamment protégés.
Ce dimanche, ils ont jeté des bouteilles à la mer, symbole de « la détresse qu’ils ressentent ». Dans chacune de ces bouteilles a été placé un texte, le même qui a été envoyé aux candidats à la présidentielle, mais aussi à ceux qui se présenteront aux législatives en Vendée.Les habitants ont le sentiment de ne toujours pas être en sécurité, et que les travaux qu’ils attendent ne viendront pas avant longtemps. Ils l’ont exprimé sur des banderolles où l’on pouvait lire : « Population en danger : on l’a vécu et on y est encore« , et aussi « Population oubliée : on ne parle plus de nous, la mémoire est courte mais les traces restent« .

         « Rien n’a été fait »


Le Président de l’association « l’avenir ensemble », Jean-Marie Angotti, interrogé par TV Vendée mercredi 22 février, explique qu’à part des travaux ponctuels engagés dans l’urgence par le maire de l’Aiguillon six mois après la tempête, « rien n’a été fait pour la protection.  S’il y avait une nouvelle tempête comme Xynthia, l’agglomération serait en danger », estime-t-il.

L’inquiètude est grande chez les habitants des deux communes endeuillées par Xynthia.
Dans un long article, le journal « Ouest France » fait le bilan des protections qui existent aujourd’hui dans ce secteur, et en conclut que La Faute et l’Aiguillon restent vulnérables.
Et qu’il reste beaucoup à faire pour sécuriser les populations.

L’Association « L’avenir ensemble » a rencontré le nouveau Préfet de Vendée la semaine dernière. Elle compte sur ce rassemblement ce dimanche pour se faire entendre et bousculer les lourdeurs administratives dans ce dossier des digues vendéennes.

En février 2010, les côtes de Vendée et de Charente-Maritime étaient ravagées. Les travaux n’ont pas avancé. Pour protester, certains habitants ont manifesté à l’Aiguillon et la Faute-sur-Mer.

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La tension était encore vive vendredi sur la question des digues de L’Aiguillon-sur-Mer, une des deux communes de Vendée les plus touchées par la tempête Xynthia, lors d’une visite des présidents de région, de département et du préfet.

Le président de la région Pays-de-la-Loire Jacques Auxiette (PS), celui du département de Vendée Bruno Retailleau (DVD) et le préfet de Vendée Bernard Schmeltz, en visite commune sur un chantier de digue à la Pointe de l’Aiguillon, ont vu leur convoi bloqué au retour par un barrage d’engins mis en travers de la route par des agriculteurs.

« Si on vous reçoit comme ça, c’est parce qu’on a l’impression que depuis deux ans ça n’avance pas », a expliqué Jean-Luc Robineau, au nom de la trentaine d’agriculteurs qui tenaient le barrage.

Lors de la tempête Xynthia, qui a tué à La Faute-sur-Mer 29 personnes le 28 février 2010, des milliers d’hectares de terres agricoles avaient été envahis par l’eau salée et des éleveurs avaient vu l’intégralité de leurs bêtes noyées.

Selon M. Robineau, « on va inonder de nouveau », même hors tempête. Les agriculteurs demandent, en plus des consolidations de digues déjà réalisées à hauteur de 20 millions d’euros depuis le drame, des surélévations.

Mais ces dernières, qui entrent dans le cadre de législations administratives complexes (les Plans d’actions de prévention des inondations), nécessitent des délais beaucoup plus longs, source précisément de leur colère.

M. Robineau a aussi souhaité au nom de ses collègues que la surface importante libérée par les destructions de maisons sur les deux communes – l’Etat vient de racheter sa 700e maison selon le préfet – « ne reste pas en friche ». « Ca nous embêterait que ce soit le Conservatoire du littoral qui prenne tout ça », a-t-il ajouté.

Un peu plus tôt sur la digue, les trois décideurs à l’échelon local avaient été interpellés par une habitante de la Pointe de l’Aiguillon, dont la maison est dans le périmètre des « zones noires » décidées après le drame, qui implique sa destruction. « Ici 60 personnes souhaitent rester, il n’y a pas de risque mortel », a expliqué Marie-Christine Baffoux-Kays, dont l’espoir était ravivé par le récent réaménagement des zones noires de Charente-Maritime, également victime de Xynthia.

Une demande aussitôt douchée par le préfet qui a rappelé qu’il « y avait eu des aménagements des zones noires aussi en Vendée, avec la sortie de 244 maisons du périmètre, mais cela s’est fait en 2011 il y a six mois, avant la Charente-Maritime ». « Il ne faudrait pas avoir cette impression, simplement du fait d’un effet d’affichage avec des dates d’aménagement de zones différentes: il n’y a pas deux poids, deux mesures », a-t-il ajouté.

Lors d’une conférence de presse, Bruno Retailleau a regretté qu’il y ait « au niveau parisien, une idéologie selon laquelle une digue contrevient à l’aspect naturel des choses », raison, entre autres, selon lui d’une partie de la complexité administrative et des délais pour rehausser les digues. De son côté, Jacques Auxiette a souligné la nécessité de donner, après ce drame, des perspectives économiques aux deux communes.

Surveillance des digues à La Faute-sur-Mer, lors de la tempête Hergen, en décembre dernier. Deux ans après Xynthia, le plan digues tarde à se concrétiser. Archive Franck Dubray

Surveillance des digues à La Faute-sur-Mer, lors de la tempête Hergen, en décembre dernier. Deux ans après Xynthia, le plan digues tarde à se concrétiser.© Archive Franck Dubray
Deux ans après la tempête meurtrière, les deux communes paraissent mal protégées. Malgré les travaux d’urgence, beaucoup reste à faire pour sécuriser les populations. Une manifestation a lieu ce dimanche.

À La Faute-sur-Mer

Pour Serge Claveau, élu de La Faute, le temps passe et les chantiers de protection de la presqu’île se font attendre. « Même si ça se décante un peu, on se dit que ça n’avance pas assez vite. » Ce qui freine ? Les financements et la lourdeur de l’administration, « qui demande beaucoup de paperasserie », constate l’élu fautais.

Pourtant, dit-il, « même si c’est encore insuffisant, la commune est mieux protégée qu’avant la tempête ». « On aurait eu ça avant  Xynthiapoursuit-il, on aurait eu de l’eau, mais pas les mêmes conséquences. »

Pour le maire aussi, René Marratier, la commune est plus sûre. « Toute la digue Est, du côté du Lay, a été rehaussée et confortée, à une hauteur de 5,10 m. » Renaud Pinoit est plus critique. Pour le président de l’association des victimes des inondations de La Faute (Avif), « la structure de la digue n’est pas satisfaisante, il subsiste des fissures importantes. »

Autre point faible, l’extrémité sud de La Faute, la pointe d’Arçay. « Là, on a beaucoup d’eau qui est rentrée », se souvient Serge Claveau. La commune veut édifier ici une digue de 5,10 m pour « ceinturer » complètement La Faute. Mais l’État regimbe à l’idée de créer cette digue à l’endroit souhaité par la commune, préférant la décaler un peu. Des tergiversations qui retardent encore un peu la réalisation de ce « mur » de protection de quelques centaines de mètres.

Point faible aussi à la Belle-Henriette, au nord de la commune. Une deuxième digue doit voir le jour, sur le domaine public maritime. Ce qui signifie que la balle est dans le camp de l’État. Enfin, dernier point faible, les moyens d’évacuer l’eau. L’après-Xynthia a cédé la place à plus de modestie. Plus personne n’écarte l’hypothèse de « marées » majuscules. « Les protections, c’est nécessaire, analyse Serge Claveau, mais si l’eau rentre, il faut qu’elle puisse s’évacuer le plus vite possible. »

À L’Aiguillon-sur-Mer

Et si c’était le véritable maillon faible de l’estuaire ? On le murmure à La Faute, ça se dit à L’Aiguillon. Pourtant, depuis la tempête, la commune n’a pas ménagé ses efforts. En allant parfois très -trop ?- vite en besogne. Elle a pris sur ses deniers pour financer, en urgence, une digue entre le restaurant la Pergola et le plan d’eau. « Mais là, on a toujours entre 3 et 4 000 maisons qui sont en péril dans cette zone », s’agace Jean-Marie Angotti, le président de l’association L’Avenir ensemble. Sur ses deniers personnels toujours, L’Aiguillon a construit une autre digue, entre ce même restaurant et la Petite jetée, en direction de la Pointe. Au total, près de 250 000 € engloutis.

Mais le compte n’y est pas. Maurice Milcent a calculé qu’il faudrait investir 43 millions d’euros pour protéger sa commune. Le projet le plus lourd ? La digue du Génie. Décalotté par la tempête, l’ouvrage, qui date de 1880, « a peut-être fait son temps », estime Maurice Milcent. Deux options selon lui : soit une réhabilitation de l’existant, soit une réfection intégrale, « qui ne coûterait pas plus cher », a calculé le maire. Coût de cette seconde option : environ 15 millions d’euros.

Enfin, il y a la dune, à la Pointe, arasée par la tempête, remodelée après, mais qu’il faut renforcer. « Car protéger la Pointe, c’est protéger le bourg », analyse encore Maurice Milcent. « C’est même une protection pour tout l’arrière-pays », ajoute Denis Clemenceau, conseiller municipal de L’Aiguillon. De nombreux travaux qui butent sur les financements. « On a entraîné les communes dans un véritable labyrinthe administratif », s’énerve Jean-Marie Angotti.

Lequel craint que les travaux ne se fassent pas « avant 5 à 10 ans, à cause de la lourdeur administrative, qui impose de nombreuses études avant de commencer les travaux ». « Depuis Xynthia, poursuit-il, la population a attendu sagement des travaux de protection. Aujourd’hui, l’inquiétude est grande et il est important et urgent de faire le nécessaire. »Les habitants de L’Aiguillon comptent le faire savoir. Ils manifesteront ce dimanche, à partir de 15 h.

 

Nicolas Sarkozy s’est déclaré mardi disposé à introduire de la « souplesse » dans la règle d’interdiction de construction et de relogement dans les zones inondables de la façade Atlantique touchée par la tempête Xynthia en 2010.

Lors d’un déplacement de campagne à Chatelaillon, le candidat de l’UMP à la présidentielle a brièvement recoiffé sa casquette de chef d’Etat pour répondre aux critiques des élus et de la population, opposées aux « zones noires » où l’Etat doit racheter les maisons jugées dangereuses avant de les détruire. « Il faut être raisonnable. Là où l’eau est passée, elle peut revenir.

C’est votre vie qui est en cause », a-t-il plaidé en s’adressant brièvement à une petite foule d’habitants et de partisans. « Cela ne veut pas dire qu’on ne doit pas faire preuve de souplesse pour un certain nombre de situations », a toutefois modulé le président candidat, « je pense notamment à des maisons qui ne seront plus re-habitées mais dont on peut par exemple faire des commerces ».

Quelques minutes plus tôt, Nicolas Sarkozy avait défendu les « zones noires » devant une petite maison du village, posée face à la mer, où deux personnes âgées avaient trouvé la mort en février 2010, victimes de la tempête Xynthia, qui a fait au total 53 victimes sur l’ensemble du littoral vendéen et charentais.

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Zone interdite (mkv)

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