C’est quoi, les forums Vendée avenir ?
C’est un vaste think thank qui réunit experts, décideurs et acteurs de terrain. Ils ont vu le jour avec l’arrivée au pouvoir de Bruno Retailleau. Objectif : faire émerger de nouvelles pistes pour répondre aux enjeux de demain.
Depuis 2011, la Vendée a planché sur l’urbanisme, le numérique et le bénévolat. Le quatrième rendez-vous sera consacré à la mer.
Pourquoi le thème de la mer ?
Parce qu’avec 250 km de côtes, la Vendée dispose d’un patrimoine exceptionnel. Le passage du Gois, qui a relancé une procédure de classement, en est un symbole fort. Or, aujourd’hui, le littoral aimante les populations. Au point qu’il existe « un clash possible entre le développement et l’environnement. »
Autre raison, la mer est aussi une filière économique puissante en Vendée. Premier département touristique de la façade Atlantique, la Vendée concentre 10 % de la pêche nationale. Et elle abrite le premier pôle mondial de l’industrie de plaisance, avec Jeanneau et Bénéteau.
Pour l’économie, quel est le défi ?
Celui de faire émerger de nouveaux secteurs. « Si on ne veut pas rater le virage de la croissance bleue, on ne peut oublier notre identité maritime », affirme Bruno Retailleau.
En matière d’énergie, le projet éolien offshore au large d’Yeu et Noirmoutier est un début. Mais il existe d’autres opportunités quand certains experts affirment que les océans pourraient couvrir « cinq fois les besoins annuels de l’humanité en électricité ».
Autre défi : l’innovation. Noirmoutier vient d’attirer la société bretonne Hémarina, qui travaille sur un sang artificiel à partir de vers marins. « Le potentiel d’innovation est immense, assure Bruno Retailleau. La mer accueille 80 % de la biodiversité mondiale, mais seulement 1 % de la microbiologie marine est identifiée. »
Et en matière de protection du littoral ?
Depuis Xynthia, la Vendée a réalisé des progrès. Toutes les communes du littoral disposent désormais d’un plan d’évacuation. Mais les tempêtes de 2013 et de 2014 ont rappelé qu’on ne pouvait s’arrêter là.
Elles ont soulevé le problème de l’érosion marine. Et fait sauter un tabou, celui du recul stratégique, à savoir l’expropriation d’habitants situés dans des zones à risques. « On ne va pas tout verrouiller, prévient Bruno Retailleau. Mais pour agir, il faut le bon diagnostic. L’idée, c’est d’anticiper et de ne plus être en réaction. » Ce constat à partager, c’est Hervé Le Treut, qui viendra le soumettre. Le climatologue est membre du Giec, ce groupement de scientifiques qui étudie le réchauffement climatique. « Ce discours-là, on ne l’a jamais entendu en Vendée. »
Et après ?
Prévu ce mercredi 4 juin, aux Sables-d’Olonne, le Forum propose des ateliers thématiques en après-midi et un grand débat en soirée (18 h, aux Atlantes). La réflexion se poursuivra dans les six prochains mois afin de déboucher sur un plan d’actions. Il pourrait être présenté à l’assemblée départementale en janvier 2015.
Jean-Marcel BOUDARD
6 réponses à to “La Vendée joue la carte maritime et adopte une stratégie (Ouest France entreprise)”
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Partons de chiffres simples: un réchauffement de 3 degrés en 2100 (0 degrés en 2000) donne un rehaussement du niveau de la mer de 1 m.
Si on arrive à réduire l’émission de CO2, le réchauffement s’arrête, mais la température ne baissera pas. Si un réchauffement moyenne de 1,5 degrés sur la 21ème siècle donne 1m de rehaussement de la mer, une augmentation de la température constante de 3 degrés sur un siècle donnera 2 m de rehaussement. Conclusion: en 2200 on sera à un rehaussement de 3m!
La question qui se pose est évidemment la suivante: Comment va-t-on se protéger à long terme. Jusqu’à quelle hauteur pourra-t-on construire des digues? Une digue de 3m plus haute prend 18m plus de largeur au terrain naturel.
Tout ce que je veux dire c’est qu’il faut déjà aujourd’hui réfléchir sur la politique pour les années à venir. Réserver du terrain pour les protections, comment faire pour les centre-villes, que faire du pont avec ces culées trop basses, que faire des exploitations dans les zones non protégées etc etc.
Il me semble qu’il faut pas se fier aux CG, CR et autres, il faut prendre soi-même les choses en main. Il y a suffisamment de données de base. Former une commission tous corps de métiers de la Faute et de l’Aiguillon et se pencher sur le futur de cet estuaire.
Dommage
je ne savais pas cette info !!
Ce colloque semble intéressant mais est-il accessible au public et si oui, c’est a quelle heure ?
Merci d’avance pour les renseignements .
Colloque international 19-21 Juin Prochain (Rochefort – La Faute – La Rochelle)
https://apps.univ-lr.fr/cgi-bin/WebObjects/Colloque.woa/1/wa/colloque?code=1141
Pavillon des dunes le 20/06/2014
Pour les grands lecteurs :
Actes du colloque réduire les risques littoraux – s’adapter au changement climatique sont disponibles (2-4 avril 2014 – La Rochelle)
Il y a d’excellentes questions, mais les réponses sont très vagues ce qui est du au fait qu’il n’y a pas une méthode unique pour répondre au problème du trait de côte.
http://lienss.univ-larochelle.fr/IMG/pdf/actes_colloque_la_rochelle_2-4_avril_2014.pdf
voici un extrait du sommaire
Séance plénière 1
– Évènements extrêmes 43
Table ronde 1
– Quelles protections veut-on et peut-on se payer ? 58
Table ronde 2
– Qui est responsable en cas de catastrophe ? 75
Séance plénière 2
– La vulnérabilité humaine a fortement augmenté et elle pourrait
continuer à s’accroître 92
Table ronde 3
– Quel système d’observation, à quel coût et pour quels bénéfices ? 107
Séance plénière 3
– Il est urgent d’agir 122
Table ronde 4
– Réduire les risques actuels et s’adapter au changement climatique :
même combat? 139
Où on voit que la question de l’urbanisme et son expansion est en question dans cet article.
Qu’une réflexion pluridisciplinaire aura lieu aux Atlantes, qui accueilleront aussi en septembre le procès de Xynthia, dit le procès de l’année . Probablement pas un choix dû au hasard..,