
Cette vue aérienne date du lendemain du passage de la tempête Xynthia, qui a causé la mort de 53 personnes en France.
© Philippe Chérel
La tempête avait fait 29 morts, le 28 février 2010, en Vendée. Le procès s’ouvre lundi, aux Sables-d’Olonne. Cinq personnes sont jugées, dont l’ancien maire de La Faute-sur-Mer.
Les habitants sont prisonniers, chez eux, dans une eau à 4oC qui monte jusqu’à près de 3 m. La plupart des victimes résident dans une zone située en dessous du niveau de la mer, qui aurait dû être inconstructible.
Qui est poursuivi?
Le maire de l’époque, René Marratier (UMP). La justice lui reproche de ne pas avoir informé la population des risques d’inondation, en ne se dotant pas de plans de protection (PPRI) et de secours (PCS).
Sur ces terrains vulnérables, la commune a autorisé les constructions. Certains appartenaient à Françoise Babin, la première adjointe à l’Urbanisme, et étaient commercialisés par son fils, Philippe Babin, directeur d’une agence immobilière et président de l’association chargée de l’entretien de la digue. Quant à Patrick Malin, alors conseiller municipal et membre de la commission urbanisme, ses entreprises ont construit certaines des maisons inondées. Ils sont poursuivies pour homicides involontaires et mise en danger de la vie d’autrui.
Enfin, Alain Jacobsoone, alors directeur départemental adjoint des territoires et de la mer à la préfecture: la justice lui reproche de ne pas avoir alerté en temps et en heure le maire des dangers de la tempête Xynthia.
Un procès comme les autres ?
Non.Par l’émotion suscitée :les images des habitants sur les toits, en pyjamas, hélitreuillés, hagards, sont dans toutes les mémoires. Par sa durée : les débats, qui s’ouvrent lundi, vont durer cinq semaines. Le tribunal a prévu de se déplacer à La Faute, le 25 septembre. Par le nombre de participants : on recense près de 120 parties civiles. Les trois ans d’instruction ont généré 22 tomes de documents, « deux fois plus que dans l’affaire de l’Erika ». Plus de cent journalistes sont attendus. Aussi la justice a-t-elle investi le palais des congrès des Sables-d’Olonne, transformé en tribunal.
Qu’attendent les parties civiles ?
« La vérité », mais aussi « un procès exemplaire », répète Renaud Pinoit, le président de l’Avif, la principale association de victimes, défendue par l’avocate et ancienne ministre de l’Environnement Corinne Lepage.« On veut que ce procès fasse date et serve de leçon.» Ce qui n’est pas neutre dans un département touristique, confronté à une forte pression immobilière.
et Jean-Marcel BOUDARD.
Philippe ECALLE Ouest-France
Une réponse à to “Xynthia : cinq semaines pour analyser le drame (Ouest France)”
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