Un procès hors normes, avec 120 parties civiles, à la fois des rescapés et des proches des 29 personnes disparues dans les inondations à la Faute-sur-mer en février 2010. En marge des audiences, des psychologues assistent non seulement les victimes, mais aussi les magistrats.
C’est une réflexion qui est née après le procès de l’incendie du tunnel du Mont Blanc, en 2005. Face aux récits des victimes, les juges peuvent se sentir submergés par ce déferlement de douleur. Ici, aux Sables d’Olonne, le tribunal a pris les devants et missionné une psychothérapeute. Tous les soirs, après l’audience, Valérie Daniel débriefe magistrats et greffiers. La robe, explique-t-elle, ne protège pas de tout, les personnels judicaires peuvent développer des symptômes; des insomnies, l’invasion d’images récurrentes. C’est donc un vrai processus de prévention, explique la psychologue, et une première dans le monde judiciaire.
Les victimes aussi bien sûr sont suivies par des psychologues. On y est désormais habitués lors de ce type de procès. Aux Sables d’Olonne, elles sont deux à recevoir les parties civiles, dans une salle loin des regards.
Une aide nécessaire pour passer l’épreuve du procès ; le rappel des faits qui ravive le souvenir du drame, la peur de s’effondrer. Voilà pour l’urgence. Mais est-ce suffisant ?
J’ai posé la question à Anne-Lise Diet, psychologue, psychanalyste, elle est aussi administratrice de l’AVIF, l’association qui regroupe la plupart des parties civiles.Elle est assise à leurs côtés, avec un regard à la fois professionnel et amical. Ce qu’elle dit est assez inquiétant : aucun, pratiquement, ne bénéficie d’un vrai suivi psychologique :
Alors évidemment, ce n’est pas le rôle de la justice, qui est là pour déterminer les responsabilités. Mais ce moment très fort du témoignage à la barre, pour Anne-Lise Diet,cela peut être une première étape pour aller mieux :
Une réponse à to “L’accompagnement psychologique dans le procès Xynthia (France inter)”
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Bonjour à tous,
Je viens toujours à la Faute chaque été depuis plus de 50ans! comme beaucoup d’ailleurs! La Faute c’est chez nous! Je n’étais pas là le jour du cauchemar mais je suis arrivée avec une de mes filles pour relayer un peu la famille et les amis; 10 jours après pour aider mes parents à déblayer leur maison inondée.J’ai vu mes amis et les autres fautais…et en rentrant il fallait absolument que je « pose »ce que j’avais vécue, de très fort.J’ai retrouvé les mêmes mots lors du procès que ceux qui me sont venus alors…aujourd’hui moi aussi j’ai besoin de les partager.Merci à l’AVIF pour son soutien et son action;
Désolation.
Cette odeur
de boue
cette odeur
de vase
cette absence de vent
cette absence d’oiseaux
ce silence
cette vision
marron
de désolation
et ce soleil de
plomb au
printemps
ces visages
sans sourires, ces regards à mourir
ces larmes contenues
ces paroles retenues
hors du temps.
la Faute sur mer.
Avril 2010