Pour le sénateur socialiste Alain Anziani, la responsabilité dans la mort de 29 personnes en 2010 est « partagée » entre élus et État.
La responsabilité dans la mort de 29 personnes en 2010 à La Faute-sur-Mer (Vendée) après le passage de Xynthia est « partagée » entre élus et État, a estimé vendredi le sénateur (PS) Alain Anziani, rapporteur d’une mission d’information sur les conséquences de la tempête. Cité par l’ancien maire de La Faute-sur-Mer, René Barratier, qui comparaît devant le tribunal correctionnel des Sables-d’Olonne notamment pour « homicides involontaires », le sénateur socialiste de Gironde a déclaré que lors de la tempête, « rien n’a bien fonctionné ».
« Nous sommes dans une chaîne d’irresponsabilités », a-t-il poursuivi, épinglant des « défaillances » dans les systèmes d’alerte, dans l’information auprès de la population, mais aussi sur « le plan de la prévision météorologique », Météo-France n’ayant pas anticipé la veille du drame « l’effet de la vague au sol ». « Quelle est la responsabilité des élus, de l’administration? Au fond, j’ai envie de dire qu’elle est partagée », a lancé le sénateur. Pour étayer son propos, il a cité en exemple « les permis de construire, délivrés par le maire, mais qui avant cela va demander avis aux services de la préfecture ».
« Éviter de nouveaux drames »
« Chacun peut imaginer que le maire va suivre ces avis, à tort ou à raison. Le technicien, ce n’est pas le maire », a souligné M. Anziani. Le rapport de la mission commune d’information du Sénat sur les conséquences de la tempête Xynthia, qui avait fait au total 53 morts en frappant le 28 février le littoral atlantique, principalement en Vendée et en Charente-Maritime, avait fait des préconisations « pour éviter de nouveaux drames ». Le Sénat avait adopté en mai 2011, soit quatorze mois après la tempête Xynthia, un texte visant à mieux prendre en compte le risque de submersion marine, mais les propositions de loi n’ont toujours pas été examinées par l’Assemblée nationale, a rappelé M. Anziani à la barre.
M. Marratier comparaît depuis le 15 septembre aux côtés de son ancienne adjointe à l’urbanisme, du fils de celle-ci, agent immobilier, et de l’ancien directeur départemental des territoires et de la mer. L’action publique s’est en revanche éteinte à l’encontre d’un cinquième prévenu, décédé mercredi d’un cancer du foie. Un mandataire judiciaire a été désigné vendredi par le tribunal pour représenter les deux entreprises de construction dont il était responsable, également poursuivies en tant que personnes morales. Le procès doit se terminer le 17 octobre.
Une réponse à to “Procès Xynthia : « Nous sommes dans une chaîne d’irresponsabilités » (AFP)”
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Qu’il y ait plusieurs responsables, ne diminue pas, il me semble les charges pénales qui pèsent sur chacun des prévenus.
Cette absence de la cote de référence sur le texte du PPRI, ce changement de zonage sous la pression de la municipalité, ce fonctionnaire qui prétend qu’1,70 m d’eau dans une maison ce n’est pas dangereux….à condition que les gens soient prévenus, cela fait froid dans le dos!!!!!
Incompétence ou magouille? Le tribunal devra trancher.