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Les Sables-d’Olonne (France) – René Marratier, ancien maire de La Faute-sur-Mer (Vendée), où 29 personnes ont péri en février 2010 après le passage de la tempête Xynthia, entend dire « sa vérité » devant le tribunal correctionnel des Sables-d’Olonne, où il est interrogé à partir de lundi.

Procès Xynthia: René Marratier, ex-maire de La Faute-sur-Mer, à la barre

René Marratier (g), l’ancien maire de la Faute-sur-Mer, et son avocat Didier Seban, le 25 septembre 2014 à La Faute-sur-Mer

afp.com/Jean-Sébastien Evrard

 

Après une première quinzaine consacrée à l’audition des victimes, chargée en émotion, le tribunal, devant lequel comparaît notamment M. Marratier, principalement pour homicides involontaires, en est venu aux faits lors de la troisième semaine, en faisant déposer plusieurs témoins, cités par les deux parties, sur l’enquête.

Tout au long de cette dernière semaine de débats, le président Pascal Almy a tenté de déterminer si les agissements ou les manquements des élus de La Faute-sur-Mer, son ancien maire René Marratier en tête, avaient joué un rôle dans le drame du 28 février 2010; dans le même temps la défense s’est employée à systématiquement recentrer les débats sur les défaillances de l’État.

L’absence de plan de secours et de plan communal de sauvegarde, l’absence de surveillance de la digue submergée par les flots, le défaut d’information aux habitants qu’une tempête s’annonçait, la délivrance de permis de construire illégaux ont-ils eu une quelconque responsabilité dans la mort de 29 personnes, piégés par la montée des eaux’

Lundi, M. Marratier, toujours conseiller municipal de la petite station balnéaire vendéenne, a déclaré se sentir « responsable de ne pas avoir compris ce qui allait se passer cette nuit-là« .

Mais, a fait valoir l’un de ses avocats, Me Didier Seban, comment aurait-il pu en être autrement alors que même les services de secours, comme le chef des sapeurs-pompiers l’a expliqué jeudi à la barre d’une voix entrecoupée de sanglots, ont été dépassés par une tempête dont ils ne pouvaient « imaginer l’ampleur » ‘

– « Tout le monde s’est trompé » –

Et que dire des permis de construire pour des maisons de plain-pied, où un étage aurait été obligatoire, délivrés par la mairie après instruction des services de la Direction départementale de l’équipement (DDE) sans comprendre le niveau de cote de référence’

« On reproche à mon client de ne pas avoir revu le travail de spécialistes dont c’était le métier« , a tonné Me Antonin Lévy, autre conseil de M. Marratier.

« Tout le monde traite M. Marratier de menteur depuis le début. (…) Mais tout le monde s’est trompé au moins autant que lui, les secours, les services de la DDE, la préfecture. Mon client va pouvoir dire sa vérité et le tribunal a maintenant les témoignages pour se rendre compte que c’est LA vérité« , a souligné l’avocat auprès de l’AFP.

Le sénateur PS Alain Anziani, rapporteur de la mission commune d’information du Sénat créée après Xynthia pour « éviter de nouveaux drames« , est venu vendredi à la barre appuyer cette thèse d’une « responsabilité partagée » entre élus et État.

Lors de la tempête, « rien n’a bien fonctionné« , en raison du « manque d’une culture du risque » en France, malgré la répétition de catastrophes, a-t-il déclaré.

« Ce qui est jugé devant ce tribunal, c’est pas les maires en général, mais un maire. Qu’on pointe les défaillances de la DDE ou de l’État, on prend note. Oui, il y a eu cafouillage. Mais ça ne change pas les données de notre drame, 29 victimes à La Faute-sur-Mer le 28 février 2010« , a pour sa part réagi Renaud Pinoit, président de l’Avif, l’association des victimes.

M. Marratier et son ancienne adjointe à l’urbanisme, Françoise Babin, seront interrogés de lundi à mercredi. Suivront les auditions du fils de cette dernière, Philippe Babin, agent immobilier et président de l’association chargée de la surveillance de la digue submergée, et d’Alain Jacobsoone, à l’époque directeur départemental adjoint des Territoires et de la Mer.

La dernière semaine du procès, qui doit se terminer le 17 octobre, sera consacrée aux réquisitions et plaidoiries.

Les prévenus, jugés principalement pour homicides involontaires, encourent cinq ans d’emprisonnement et 75.000 euros d’amende. Jugement le 12 décembre.

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Zone interdite (mkv)

Des catastrophes pas si naturelle que ça (flv)

Documentaire de l'agence CAPA diffusé sur FR3 (wmv)

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