PROCÈS – René Marratier s’est dédouané, lundi, lors du procès, en plaidant son intelligence « limitée ».
René Marratier, ancien maire de La-Faute-sur-Mer, avait été étrillé lors du deuxième jour du procès Xynthia, ouvert depuis le lundi 30 septembre. C’était à son tour de prendre la parole lundi à la barre du tribunal. Les élus locaux sont poursuivis pour « homicides involontaires aggravés » et « mise en danger d’autrui ».
40 rappels restés sans réponse. L’ancien maire a assuré devant le tribunal correctionnel des Sables-d’Olonne avoir « tout fait » pour « sécuriser » la population de la commune victime de la tempête Xynthia qui a fait 29 morts en février 2010.
Pourtant, en 15 ans, 40 rappels, lettres ou réunions, de la préfecture et de la Direction départementale de l’équipement (DDE) ont été envoyés à René Marratier. Ils alertaient sur les risques de submersions menaçant La-Faute-sur-Mer et la nécessité d’en informer la population, a rappelé le président du tribunal, Pascal Almy. « Qu’est-ce que l’Etat aurait pu faire de plus pour vous sensibiliser ? », a demandé le haut magistrat à l’ancien édile, attendu à la barre encore mardi et mercredi.
« C’est vrai qu’il n’y a pas eu de réunion publique, mais il y a quand même eu des informations qui permettaient de connaître la dangerosité de ce secteur », notamment des « articles dans Ouest-France », a répondu René Marratier. Des cris de protestation et des petits rires étouffés des très nombreuses parties civiles ont alors éclatés dans la salle.

© REUTERS/Regis Duvignau
L’idiot du village, c’est lui. « La culture du risque n’était pas présente en moi et dans les personnes qui pouvaient nous apporter les compétences professionnelles », s’est défendu René Marratier, se posant en « petit maire » à « l’intelligence » limitée ». « Comment voulez-vous qu’un petit maire, qui n’a pas systématiquement l’intelligence requise, puisse prévoir » le niveau d’eau atteint lors de la tempête Xynthia, s’est défendu l’ex-maire. Il a également évoqué un manque de « culture personnelle » et d' »intelligence personnelle » pour « diagnostiquer et anticiper une telle catastrophe. »
La faute à la « lenteur administrative » ? Plusieurs études faisaient état de la nécessité de rehausser la digue censée protéger les habitations et dont la vulnérabilité était connue. Des travaux d’urgence, décidés par la municipalité, avaient débuté le 4 février 2010, soit trois semaines avant la tempête.
« Si on avait pu, on aurait engagé les travaux plus rapidement », a expliqué René Marratier, évoquant une « lenteur administrative » et les « analyses à faire avant la réalisation des travaux ».
« J’y crois pas ». « Le petit maire avait un conseil municipal, les services de l’Etat à sa disposition. Je pense qu’il aurait pu effectivement demander certainement beaucoup plus d’aides », a avancé à Europe 1 Renaud Pinoit de l’association des victimes. Et d’ajouter que « le petit maire et la petite commune, j’y crois pas mais effectivement, c’est ce qu’il dit, qu’il est un peu idiot ».
4 réponses à to “Xynthia : l’ancien maire plaide l’idiotie (Europe 1)”
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Etrange en effet comme il retrouve une grande vivacité d’esprit selon de quel côté viennent les questions, au point que les greffiers n’arrivent pas à suivre la rafale de questions/réponses mise en scène par Me Seban.
Après, de deux choses l’une: soit c’est un chef d’entreprise et un maire ayant assuré quatre mandatures et développé sa ville de plusieurs centaines de constructions et il doit avoir quelques neurones cachés quelque part, soit c’est un idiot du village et il faudra demander aux consorts Babin s’ils ne s’en sont pas servis, associés à M. Maslin, pour développer leur « petite » affaire. Autant Mme Babin pouvait sortir du conseil municipal pour laisser « l’idiot » faire voter aux « carpes » les lotissements de celle-ci, autant la ficelle aurait été un peu grosse si c’est elle qui avait été maire.
Oui, Brigitte, PREVISIBLE, si prévisible, qu’on connait déjà la suite.
La commune est clivée, déchirée. Des propos menaçants fusent à La Faute. S’il aimait sa commune, il se retirerait et la laisserait se reconstruire en paix.
Si on ne le rend pas inéligible pour un paquet d’années, il se représentera aux élections. C’est sûr. Ce qu’il aime dans La Faute, c’est son pouvoir monarchique, l’image qui lui est renvoyée de lui-même, passant lentement dans les rues de La Faute, fenêtre ouverte, et saluant ses anciens administrés tel the queen Elisabeth. Un savant mélange de populisme et de hauteur solitaire.
– gentil avec ses soutiens
– féroce avec ses opposants
– contrit très très tardivement face aux victimes
– fuyant face aux alertes de la Préfecture
– Parfait idiot face au Président du Tribunal
Il lui reste encore une facette à jouer : celle de victime de la Justice lorsque le Tribunal aura rendu son verdict!
Coome dit une journaliste de France Inter, il préfère se faire passer pour un sot qu’un délinquant. On ne peut condamner un homme pour sa sottise, mais pour sa délinquance, si. Sa stratégie ne marche pas. Personne n’y croit. Et encore moins les Fautais. L’homme est roué et très fin stratège.
Voici deux fois que ses avocats lui font faire un numéro de claquettes : Le premier en lui faisant réciter une contrition écrite par eux, un deuxième en lui faisant répondre à des questions prévues où il ne devait répondre aux questions de son avocat que par « Oui », « assurément », « absoulument », « tout à fait » etc… Personne n’est dupe.
Enfin, s’est trouvé confirmé par le Pt du Tribunal, l’étrange conception qu’il a d’un conseil municipal. Ce n’est pas faute d’avoir dénoncé des Conseillers Municipaux réduits au rôle de CARPES, ici même. Eux-mêmes l’ont finalement confirmé en disant qu’ils n’étaient informés de rien et confirment avoir voté aux délibérations sans rien connaitre des dossiers. Ils ont évoqué un trio à la tête du CM qui confisquait les infos. Déni de Marratier, évidemment, se disant surpris. Je le crois pour ma part. En dehors des pressions qu’il exerçait sur eux (Hein, Machine, avec ce que je sais sur toi…disait-il entre ses dents, menaçant, en plein conseil), il a toujours obtenu leur soumission. Sauf, que devant un enquêteur, ils l’ont tous lâché. Ingratitude… On n’est jamais lâché que pas ses amis. Gare aux représailles !