Cet après-midi, c’était à Philippe Babin d’être interrogé à la barre du tribunal en qualité de président de l’association propriétaire de la digue Est, au moment des faits.
Le propriétaire de la digue Est est une association, l’Association syndicale des marais de La Faute-sur-Mer. Au moment des faits, Philippe Babin en était le président (depuis janvier 2002) ce qui lui vaut sa comparution à la barre du tribunal correctionnel. Il lui est reproché de ne pas avoir organisé de surveillance efficace de la digue Est malgré la connaissance de la situation de la ville de La Faute-sur-Mer et la fragilité de la digue. L’association avait chargée de l’assurance et de la surveillance de l’édifice. Avant Xynthia,“cette surveillance consistait en la vérification du bon fonctionnement des clapets et des pompes de relevage lors des marées ainsi que des renards hydrauliques, explique Philippe Babin. En cas d’événements exceptionnels comme les grandes marées, le maître de digue opérait une vérification plus approfondie avant la haute mer, pendant et post crue afin de vérifier les flans de la digue (affaissement, éboulement)”.
Une attitude incohérente du maître de digue ?
Le débat en est très vite venu au maître de digue, Jean-Yves Foucaud, et à son rôle. “Il était clair pour moi et pour lui que la surveillance de la digue devait être renforcée lors de marées d’équinoxes ou d’événements tempétueux. J’avais la certitude que Monsieur Foucaud était ce soir-là à surveiller la digue”, indique Philippe Babin. “Sauf qu’il n’y était pas, intervient le président du tribunal Pascal Almy.Sa dernière vérification, il l’a faite à 19 heures. Monsieur Foucaud a indiqué qu’il ne surveillait jamais la digue la nuit. La consigne de surveillance nocturne ne lui a jamais été signifiée” ; Réponse de Philippe Babin : “Monsieur Foucaud a été particulièrement incohérent pendant son audition. Je ne comprends pas pourquoi il aurait surveillé la digue le jour et pas la nuit. C’est incohérent. Il ne pouvait pas ne pas savoir que sa mission s’entendait de jour comme de nuit”.Pourtant, il est ressorti de l’enquête de beaucoup de monde semblait savoir que Jean-Yves Foucaud surveillait la digue le jour mais jamais la nuit.
La digue Est a été classée dans un arrêté du 7 juin 2005 car un risque de sur verse et de rupture avait été constaté. “Un diagnostic (ndrl : du cabinet) SCE avec des consignes très précises à respecter avait été établi, rappelle Pascal Almy. Lors d’événements climatiques importants avec un coefficient de marée lui aussi important, deux personnes équipées de gilets de sauvetage, d’un appareil photo, de talkie-walkie, etc, devait surveiller cette digue”. Plus tard, il insiste sur les obligations de Philippe Babin : “Cela relevait de votre responsabilité de clarifier les consignes et de vérifier qu’elles étaient appliquées”. “Cette nuit-là, je n’ai pas jugé l’utilité d’avoir deux personnes sur la digue. Je le rappelle, j’étais persuadé que Monsieur Foucaud y était. Quant aux consignes, je me suis dit que des dispositions plus strictes seraient mises en place plus tard par la commune lors du transfert de la gestion de la digue”. En effet, la dissolution de l’Association syndicale des marais de La Faute était d’actualité.
“Cette mission d’alerte n’était pas la mienne”
La nuit de la tempête Xynthia, Philippe Babin raconte : “Je me suis levé à deux heures du matin. Effectivement, il y avait du vent mais rien d’exceptionnel. Je n’ai pas constaté de submersion, l’eau était au pied de la digue. J’ai regardé la télévision. Vers 3h30, le courant a été coupé, je me suis levé et j’ai vu l’eau arriver chez moi”. “Est-ce selon vous une surveillance correcte ?”, le questionne le président. “J’étais en complément puisque Monsieur Foucaud était censé être sur la digue”, rétorque le prévenu.
“Nous pensions à un phénomène de rupture de la digue. Le phénomène de débordement était indiqué à long terme dans le diagnostic SCE”, répète Philippe Babin. “Encore une fois, s’il y avait eu une surveillance physique de la digue cette nuit là, une alerte aurait pu être mise en place”,constate le président. “Et faire quoi ?”, demande Philippe Babin. “Certes tout le monde n’aurait peut-être pas pu être sauvé mais les gens situés au plus près de la digue auraient pu être avertis”,suppose Pascal Almy. “On est en train de me faire supporter une mission qui n’était pas la mienne”,se plaint Philippe Babin en parlant de la gestion de l’alerte.
16 réponses à to “Philippe Babin : « J’étais persuadé que le maître de digue était sur les lieux la nuit de Xynthia » (Le journal des Sables)”
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attention Henri pierre,musette pourrait vous menacer et vous violer,cest courant dans la faute selon ce qu’elle raconte suite à une petite attaque de ma part.
j’avais remarqué certaines fautes …..
Mais je ne tire pas sur les ambulances.
…Et même « Il eût fallu que je modifiasse mon verbe en infinitif »…
Spéciale dédicace à Henri Pierre; chargé de détecter qui sont les pseudos.
En effet, Henri Pierre, il aurait fallu que je modifiasse mon verbe en infinitif.Votre remarque est pertinente et je vois que vous me lisez avec attention.
Pour l’enseignante qui corrige tout le monde,veuillez controler votre orthographe.
Un permis de construire est un permis de construire.Où qu’on fasse construire. A moins que les permis fautais aient eu une spécificité,une sorte de langue à part comme celle de l’ancien maire? Lemien a déjà un certain âge, mais les choses n’ont pas dû beaucoup changé.
A musette.
Pour avoir lu votre permis de construire DE LA FAUTE ????
Ce problème d’étage sous couvert d’habitat typique est bien curieux. En effet certaines maisons dans ces lotissements possédaient un étage et on en a refusé à d’autres….
Il faut dire que sur des petits terrains, lorsque vous construisez en hauteur vous faites de l’ombre au voisin et…de l’ombre au promoteur lorsque le terrain adjacent n’est pas vendu!
Même s’ils n’ont compris la cote de référence qu’après coup, c’est à dire après avoir autorisé les premières constructions, ils ne pouvaient alors plus apporter de modifications sur les constructions suivantes, sinon les premiers propriétaires se seraient interrogés et cela aurait été la fin de la poule aux œufs d’ or. Ils le disent à demi-mots lorsqu’ils disent qu’il ne pouvait pas y avoir d’étages ou de remblais sous les maisons. Cela veut dire qu’ils en avaient discuté et qu’ils avaient choisi l’uniformité des maisons basses pour éviter les remises en questions des premiers acquéreurs. Je pense que c’est aussi pour cela qu’ils refusaient les autorisations des maisons à étages dans le reste du village, pour se protéger des éventuelles questionnements, sous couvert de conserver l’habitat typique de la maison basse vendéenne. C’est également la raison pour laquelle ils ont voulu tenir aussi longtemps à être réélus : cela leur permettaient de dissimuler l’accumulation des erreurs commises sans remise en question de quiconque. C’était la fuite en avant. Ils savaient parfaitement que construire sur d’anciens marais était dangereux et problématique mais l’appât du gain a été la seule motivation. C’est la raison pour laquelle ils nient leurs responsabilités, puisque le seul but était l’enrichissement et le pouvoir. Leur but atteint, le reste ils s’en moquent : ce n’est plus leur problème dans leur logique irraisonnable.
Anne, Mr Jacobsoone à donné quelques explications sur la méthodologie de la DDE concernant les permis de construire et sur les certificats de conformité. La responsabilité du permis est celle du Maire qui le signe. Pour avoir lu mon propre permis de construire, on peut le comprendre même si on est garagiste, à fortiori agent immobilier.
La fameuse cote de référence supposée introuvable, méconnue, me semble un coup de bluff.
Quand on sait qu’on met des gens en dessous du niveau de la Mer, derrière une digue, on se donne une marge importante, un étage, voire, on renonce à y mettre des gens.
Il me semble que la perversion du discours des prévenus a été très contagieuse. Il ne fallait pas construire.Point. Construire en se disant qu’on risquait 1m d’eau ( seulement ?!), moi ça me fiche en colère.Les terrains ne valaient RIEN. Donc, personne ne perdait rien.
Mais, Mme Babin ne l’entendait pas de cette oreille…
Oui Musette, on l’espère. Mais après le manque de réaction de la DDE déjà invoqué par Marratier et Mme Babin, et maintenant les défaillances de la DDTE, j’espère que les juges ne trouveront pas là suffisamment de raisons pour les exonérer de leurs responsabilités … Leurs avocats ont bien du se frotter les mains !
J’ai un jugement très sévère pour ma part sur la nébuleuse municipale qui nous a conduit au désastre et à 29 morts. Si ça ne vous suffit pas, moi si !
La haine, c’est dans ce système mis en place opaque, implacable et fermé que je la vois et si vous ne le voyez pas, on ne peut rien pour vous.
Reste à venir un jugement qui, on l’espère, fera juris prudence, pour calmer tous ces maires, qui, en France, urbanisent à tour de bras, n’importe où et n’importe comment.
Je ne comprends pas comment vous pouvez avoir autant de haine. Quant aux pouces rouges , vous dites qu’ils ne mettent pas de commentaires , mais dès qu’il y a un commentaire contradictoire à vos idées , vous vous empressez de descendre vos détracteurs.
Pitoyable!!!
Pour en finir avec PH. Babin, je me souviens que c’est au sujet du Syndicat qu’il présidait qu’Anette Anil a parlé de clan dans une forteresse et qu’elle y fut reçue comme un chien dans un jeu de quilles, avec en plus, devait-elle découvrir un peu plus tard, une lettre salée de Marratier, à son sujet, à la Sous-Préfète qui avait eu le « mauvais » goût de confirmer son élection.
Quand on voit l’amabilité du personnage, on imagine assez bien l’accueil qu’Annette a reçu. Mais en quoi gênait-elle ? Cet aspect très dénié par Marratier, n’a pas été explicité. Mais, il apparait en creux. Tout au long de ce procès, on aura eu confirmation de la citadelle construite autour de l’urbanisation. Les traits de caractère sont apparus massivement chez trois des prévenus entendus.Enfin, défausse, mensonges et irresponsabilité auront été constants.
C’est maintenant la grande question pour la « fratrie Babin »
Quelle arrogance, ce P. Babin ! Quelle apparente sureté de lui-même !… Sauf qu’on n’a pas besoin d’être arrogant quand on est sûr de soi et de son innocence. Inimaginable, cette façon de parler aux Magistrats ! Il a manqué à ce jeune homme quelques coups de pied au c… pour apprendre à respecter ce qui doit l’être. On voit aussi comment au fil du discours, il n’accorde aucun crédit à une quelconque autorité. L’Etat fait des préconisations ? Il exige de savoir sur quoi l’Etat s’appuie. On a le droit de savoir, mais, le ton, la manière montrent qu’il ne reconnait aucune autorité et aucune expertise. Digne fils de sa mère, il en a le ton tranchant,et il dénonce volontiers ses petits camarades, surtout s’ils ne peuvent plus répondre. Il y eut aussi des ruptures du discours, à la fois un discours factuel, cohérent, étayé, puis il nous a aussi englués dans un discours en partie creux, noyant le poisson et barrant l’accès à la vérité. On notera des allusions perfides quand il parle des parties civiles et de leurs témoignages. Et on sent qu’il se demande comment « on » a osé le mettre en examen.
Nous en sommes ressortis assez scandalisés, et indignés.