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Me Lepage, avocate des parties civiles. | Franck Dubray
« Le couple Marratier-Babin avait une idée bien précise de ce qu’il voulait pour sa commune », a lancé ce matin Corinne Lepage, avocate des parties civiles.
« Monsieur Marratier n’était pas ce pauvre bougre qui a fait tout ce qu’il pouvait. Mme Babin n’était pas cette femme parfaitement éthique qui a su séparer ses propres intérêts et ses fonctions d’adjointe. »
Le commentaire est de Corinne Lepage, avocate des parties civiles, ce matin lors du début de sa plaidoirie au procès Xynthia, aux Sables-d’Olonne, en évoquant l’ancien maire de La Faute-sur-Mer et sa première adjointe, aujourd’hui sur le banc des prévenus.
Un trio dirigeait la commune
« Dès 1989, le couple Marratier-Babin avait une idée bien précise de ce qu’il voulait pour sa commune. Ils se sont répartis les rôles. Monsieur Marratier était le roitelet. À madame Babin le second rôle… Avec à la clé un patrimoine familial multiplié par dix. »
L’avocate cite également « feu monsieur Patrick Maslin ». L’adjoint, qui était poursuivi en tant que constructeur, est décédé début octobre. « Il était aussi en situation de conflit d’intérêt. »
Pour Corinne Lepage, « c’est un trio qui dirigeait la commune. Et tout le monde laissait faire ».
Par perte… Et surtout par profit
« Quel était l’objectif de cette urbanisation qui ne pouvait plus se faire que dans une zone dangereuse ? L’avantage était double. Faire de La Faute une commune riche. Et faire de la famille Babin une famille très riche. »
« Le développement économique est effectivement un impératif pour une commune. Mais cela doit passer par la culture du risque. Là, on passait par perte et profit, et surtout par profit, cette priorité. »
Que la plus-value soit la plus importante
« Avec pour objectif d’urbaniser tout ce qui pouvait l’être. Eviter toute contrainte, dissimuler le risque aux clients, se garder de leur faire peur. Un objectif supplémentaire, que la plus-value soit la plus importante possible, d’où la volonté d’éviter les travaux de conformément de la digue qui auraient dû être à la charge des lotisseurs. »
« Voilà l’histoire qui est simple. Tout le reste n’est que littérature. »
7 réponses à to “Xynthia. L’histoire du maire et son adjointe par Corinne Lepage (Ouest France)”
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@Souris,
Ceux qui vivent ce dont il est question ici, seront heureux de vous lire, malgré d’invraissemblables pouces rouges, capables, aveuglés qu’ils sont, d’oublier leur propre humanité.
J’ai senti très fortement ces liens qui vous unissent et qui sont décrit dans cet article
http://www.lejdd.fr/Societe/Justice/Le-mois-de-proces-Xynthia-a-soude-comme-jamais-les-familles-des-victimes-693680
le jour où je suis allée au procès !
Bien à vous
Témoin du passé disparue, cette maison avec ses laisses de mer sur le toit…
Mais la buche du transformateur témoigne encore…!!!
….Sans commentaires…
Voici la photo…
J’y suis passé devant cet après midi, et la buche est toujours là…
Depuis quatre ans, je passe fréquemment devant, et je m’attend qu’un coup de vent, ou autre phénomène ne la fasse descendre de son perchoir, mais on peut en être sûr elle ne remontera jamais.
Je pense que c’est le dernier vestige de cette tragédie, qui nous remémore qu’a cette hauteur l’eau est venue déposer cette buche. c’est maintenant le seul témoin de la propriété de quelqu’un qui,… lui resservait un destin d’apaisement… LE FOYER…!!!
Pour définition, je retiendrais deux significations de « foyer »:
– Lieu où habite la famille, demeure ; la famille elle-même, le milieu familial : Recevoir un étranger à son foyer. Fonder un foyer. La chaleur d’un foyer.
– Point où convergent des rayons émis par une source de lumière ou de chaleur très éloignée.
Cette photo traduit et résume en elle-même les sentiments que j’éprouve envers ceux qui ne se sentent pas concernés et les autres, ceux qui souffrent encore et pour toujours…
Bonjour,
Je crois que tout est dit dans la dernière phrase de l’article…
je m’incline devant une telle synthèse.
Bravo Me Lepage