Archive pour octobre 2014

Aujourd’hui, le procès de la catastrophe Xynthia arrive à son terme. Cinq semaines de débats pour comprendre l’enchaînement fatal des fautes des élus et des représentants de l’Etat, sous la pression des promoteurs immobiliers. France Nature Environnement et ses associations membres, la Coordination des associations environnementales du littoral vendéen (COORLIT 85) et Vendée Nature Environnement espèrent que cette chaine de responsabilités, avec ses dérives mises en lumière, servira au moins d’électrochoc pour mettre fin aux comportements irresponsables.
La restriction des espaces constructibles induite par un PPRL contrarie les intérêts privés, et ceux des municipalités favorables à l’accroissement de leurs ressources fiscales. C’est ainsi qu’à La Faute-sur-Mer, la « cuvette mortifère », classée initialement en zone inconstructible, a été révisée, sans raison, et est devenue une « zone constructible sous conditions ». Ce déni du risque et des atermoiements volontaires ont provoqué 29 décès à la Faute (47 décès sur le territoire national), des souffrances irréparables et des coûts collectifs considérables. Pour Yves Le Quellec, président de Vendée Nature Environnement : «Pourtant, même après la tempête Xynthia, les leçons n’ont pas été tirées : la mise en place de ces mesures de prévention continue de se heurter aux mêmes stratégies de retardement, on joue la montre notamment sur l’Ile de Noirmoutier».
Les digues, responsables d’un faux sentiment de sécurité
Les lotissements de la Faute-sur-mer étaient soumis à des risques de rupture et de surverse de la digue. C’était une réalité. Néanmoins, la présence de l’ouvrage associée à l’engagement des travaux ont minimisé le risque chronique existant et, de fait, rassuré les habitants. FNE, COORLIT 85 et VNE rappellent qu’aucune digue, même bien calibrée et entretenue, n’est insubmersible ou incassable. Pourtant, après le désastre de la tempête Xynthia, les collectivités ne cessent d’accélérer les projets de digues et d’enrochements. Certains sont certes nécessaires, d’autres ne sont que des moyens politiques pour dissimuler et minimiser la réalité de l’aléa de submersion marine. En cherchant à rassurer on pourrait, en réalité, augmenter le risque en donnant un faux sentiment de sécurité à ceux qui vivent en zone inondable.
Pour éviter un nouveau Xynthia, FNE et ses associations membres demandent avec force que l’ensemble des leçons soient tirées de cette catastrophe : la stricte application de la loi littoral, l’interdiction absolue de construire en zone inondable, la validation d’urgence des 750 PPRL des communes où les risques sont les plus forts, l’élaboration et la diffusion par l’Etat d’une culture du risque dans ces communes.
Pour Elodie Martinie-Cousty, responsable du réseau Océans, mers et littoraux, à France Nature Environnement : « La vie humaine ne se négocie pas. En France, la population des départements littoraux devrait croître de 4,5 millions d’habitants d’ici 2040. La montée du niveau marin est, simultanément, une réalité liée au réchauffement climatique, cumulée aux tempêtes plus fortes et fréquentes, elle érode inéluctablement le littoral. Pour faire face, nous devons nous adapter et rester humbles face aux éléments, l’arrogance est parfois criminelle. Repli stratégique ou défense contre la mer, le choix nous appartient, sans plus de faux semblant. »
Thierry Sauzeau, Professeur d’histoire moderne / UFR-SHA Université de Poitiers (UP.), Centre de Recherches Interdisciplinaires en Histoire, Arts et Musicologie (CRiHAM EA 4270).
Frédéric Surville, médecin à La Rochelle, auteur notamment de «La tempête Xynthia face à lal Rochelle » et «Les colères de la nature» (éd. Le Croît vif)
Le procès Xynthia qui se déroule depuis cinq semaines au tribunal correctionnel des Sables-d’Olonne s’est achevé vendredi. Une peine de quatre ans de prison avait été requise mercredi à l’encontre de l’ancien maire de La Faute-sur-Mer, René Marratier. Ce vendredi, son avocat a défendu l’ex-édile en déclarant que son client n’était pas un monstre. « La compassion ne doit pas être plus forte que la loi », a-t-il ajouté. Le jugement est attendu le 12 décembre prochain.
Après cinq semaines de procès, la parole était à la défense vendredi 17 octobre. Les anciens élus de la Faute-sur-Mer sont des « boucs émissaires », selon leurs avocats.
« Boucs émissaires » de la tempête Xynthia selon leurs avocats, les anciens élus de la Faute-sur-Mer sont menacés de lourdes peines au terme de cinq semaines d’un procès qui a plutôt donné satisfaction aux proches des 29 victimes.
L’Etat, grand absent du banc des prévenus
Maître Didier Seban, avocat de René Marratier, l’ancien maire de la Faute-sur-Mer, a dénoncé l’absence de l’Etat sur le banc des prévenus. « Il y a un grand absent parce qu’il y avait une institution qui était responsable du plan de prévention des risques inondations ; c’était le préfet qui ne l’a pas mis en place » a-t-il déclaré. Avant d’ajouter, « venir reprocher au maire d’une commune les responsabilités qui relèvent de l’Etat, c’est se tromper ».
Mercredi 15 octobre, le procureur de la République avait évoqué la « frénésie immobilière » de René Marratier « méprisant toute règle de sécurité » et requis 3 ans de prison à son encontre. Son ancienne adjointe risque deux ans de prison ferme. Des réquisitoires exemplaires, selon les parties civiles. Le tribunal rendra son jugement le 12 décembre prochain.
LE PROCÈS XYNTHIA, DU NOM DE LA TEMPÊTE QUI A COÛTÉ LA VIE À 29 PERSONNES À LA FAUTE-SUR-MER, S’ACHÈVE CE VENDREDI AU TERME DE CINQ SEMAINES DE DÉBATS. LE MINISTÈRE PUBLIC A REQUIS DE LA PRISON FERME CONTRE L’ANCIEN MAIRE ET SON ADJOINTE. RETOUR SUR LES MOMENTS MARQUANTS DE CE PROCÈS HORS-NORMES.

Vue aérienne du village inondé de La Faute-sur-Mer, en Vendée, le 3 mars 2010, après le passage de la tempête Xynthia.
afp.com/Bertrand Guay
Au début du procès, cinq personnes étaient assises sur le banc des accusés. A la fin, il n’en reste plus que quatre. Le procèsXynthia, du nom de la tempête qui a coûté la vie à 29 personnesdans le village vendéen de la Faute-sur-Mer, a été marqué par le décès d’un des prévenus, Patrick Maslin, adjoint au maire. Gravement malade, il n’a pas survécu aux cinq semaines de débats dans le palais des congrès des Sables d’Olonne, reconverti pour l’occasion en tribunal correctionnel. René Marratier, le maire de la commune au moment de la catastrophe, deux de ses adjoints et un promoteur immobilier étaient jugés jusqu’à ce vendredi pour « homicides involontaires ». Retour sur les moments forts de ce procès hors-norme.
La « nuit d’horreur » des victimes
Il ne fallait pas moins d’une semaine pour laisser le temps aux victimes de raconter « cette nuit d’horreur ». Comment ils ont vu les flots envahir leur maison. Dix centimètres d’abord puis rapidement 1,5 mètre. L’eau est montée jusqu’à 2,80 mètres par endroit. Or, à la Faute-sur-Mer, la majorité des maisons sont de plain-pied. Tous se souviennent du fracas du vent qui brise les fenêtres et les portes. Leurs tentatives désespérées pour survivre en grimpant sur un escabeau, un buffet ou un muret.
« Pour moi on n’avait aucune chance de s’en sortir », raconte, des sanglots dans la voix, Sandrine. Elle est venue avec son mari et ses deux enfants – 3 et 6 ans – passer le week-end chez ses parents. Un temps pris au piège de la maison, ils parviennent finalement à sortir par la fenêtre. « On s’est retrouvés les six dans l’eau froide, dans les vagues et les remous. On avait peur de perdre un des enfants. » Un canapé flotte dehors: ils y déposent les enfants et la grand-mère qui s’est cassée le coude dans la précipitation. Sandrine veut monter dessus, le canapé s’enfonce dans l’eau. Elle attendra, de l’eau glacée jusqu’au cou, les pompiers pendant plusieurs heures. « J’étais congelé. J’avais plus que la tête qui dépassait. Je sais pas comment j’ai fait pour tenir. Je mourrais tout doucement… A un quart d’heure près j’étais mort », confie son mari à la barre.
Des récits comme celui-ci, il y en a des dizaines. A l’instar de celui de Fabrice qui se souvient avoir assisté impuissant au décès de ses voisins. « Quand Patrice et Murielle ont disparu, j’ai réalisé que dans les maisons autour de moi il n’y avait aucun signe de vie, on était seuls. » Ou d’Ahmed Bounaceur, médecin urgentiste, qui a vu périr sous ses yeux sa mère, sa femme et trois de ses quatre enfants. Il confiera à la barre qu’il « aurait voulu mourir avec eux ». « J’ai vu les corps qui flottaient. Celui de ma mère, de ma femme. J’ai compris que plus rien ne serait comme avant. » Et d’ajouter: « J’entends encore les cris de mes enfants qui m’appelaient à l’aide. Je ne pouvais rien faire. J’étais à bout de forces. »
Retour sur les lieux du drame
Pendant le procès, une journée est prévue pour se rendre sur les lieux du drame. Un car a été affrété. Pour certaines victimes, c’est la première fois qu’elles retournent à la Faute-sur-Mer depuis la nuit du 28 février 2010. Si le cortège a parfois des allures de pèlerinages, l’objectif est de comprendre comment des familles entières ont pu être prises au piège dans leur maison. Sortir de l’argumentaire théorique des plans d’urbanisme ou de non-respect de la loi littoral pour voir, sur le terrain, les conséquences des multiples manquements à la sécurité.
Aux origines du drame, le développement touristique de cette commune située sur une langue de terre, prise en étau entre l’océan et une rivière. Des permis de construire ont été accordés sur des terres inondables, toujours plus près de la mer. Au total, plus de 500 maisons ont été placées en zone noire après la tempête Xynthia et détruites par l’Etat.
Au fil du parcours, les magistrats et les victimes déambulent entre les pancartes indiquant le nom et l’âge des habitants noyés. Des piquets rappellent la hauteur du plafond de l’habitation et de l’inondation. Devant la maison d’Ahmed Bounaceur, les marques de couleur ne sont distantes que d’une dizaine de centimètres. Deux marques de couleur pour se rendre compte du drame.
Les manquements du maire et de ses adjoints
Avec les victimes, le président du tribunal, Pascal Almy, fait preuve de beaucoup de patience. Il veut « libérer la parole ». Quitte parfois à sortir de son rôle, comme lorsqu’il conseille à une retraité d’aller voir un psychologue. Le décalage est d’autant plus gênant qu’il n’hésite pas à tancer René Marratier, le principal accusé, à chacune de ses réponses, allant-même jusqu’à le traiter « d’autiste ». Il l’interrompt sans cesse, le ton est sec parfois agressif. Malgré l’horreur des récits, la Cour doit garder la distance nécessaire pour juger de manière équitable. C’est là même sa mission première. Etre compréhensif, oui, mais pas compassionnel pour pouvoir juger en toute objectivité.
Certes, les fautes et les manquements sont indéniables. En premier lieu, la construction de centaines de maisons sur une zone inondable. Les accusés ont pourtant été mis au courant des risques par plusieurs lanceurs d’alerte. Mais ils préfèrent ignorer ces « emmerdeurs ». Et pourquoi n’ont-ils pas averti les habitants de ces quartiers lorsque la Vendée a été classée en vigilance rouge par Météo France? Les familles des victimes leur reprochent également de ne pas pris en compte leur douleur. Aucune minute de silence lors du premier conseil municipal. Refus d’une plaque commémorative avec le nom des victimes. Des rendez-vous ignorés.
Pour cela, René Marratier demandera pardon. « Je n’ai sûrement pas eu les mots qu’il fallait. Je m’en excuse. » Mais pas pour avoir freiné l’adoption du plan de prévention des risques d’inondations. « Nous n’avons pas failli à notre mission. Il n’y a pas eu de manquements », déclarera-t-il au troisième jours de son procès. Sa maladresse est frappante. « J’ai fait ce que j’ai pu avec mes faibles compétences mentales et intellectuelles. Je n’avais pas les armes », déclare-t-il. Le conseil municipal est dans « un comportement de déni » des risques, expliquera le préfet de l’époque. Il préfère développer sa commune, très prisée des touristes.
Au terme d’un réquisitoire bancal de plus de quatre heures, le ministère public a requis de lourdes peines. Trois ans de prison ferme contre René Marratier, deux ans ferme contre son adjointe à l’urbanisme, un an ferme contre l’agent immobilier et un an avec sursis contre le dernier adjoint. Selon l’avocat général, les élus portent la responsabilité totale de cette dramatique nuit.
Le jugement est attendu le 12 décembre.
le 30/Mar/2020 à 09:11
Prefet de la Vendée
le 18/Mar/2020 à 12:02
Municipales à La Faute-sur-Mer : l’ancien maire René Marratier et ses colistiers n’obtiennent aucun siège (France Bleu)
le 16/Mar/2020 à 21:21
Municipales à La Faute-sur-Mer : l’ancien maire René Marratier et ses colistiers n’obtiennent aucun siège (France Bleu)
le 16/Mar/2020 à 20:58
Municipales à La Faute-sur-Mer : l’ancien maire René Marratier et ses colistiers n’obtiennent aucun siège (France Bleu)
le 16/Mar/2020 à 18:09
Les résultats du 1er tour des municipales 2020 La Faute-sur-Mer
le 16/Mar/2020 à 14:35
Municipales à La Faute-sur-Mer : l’ancien maire René Marratier et ses colistiers n’obtiennent aucun siège (France Bleu)
le 16/Mar/2020 à 12:53
Les résultats du 1er tour des municipales 2020 La Faute-sur-Mer
le 16/Mar/2020 à 12:12
Les résultats du 1er tour des municipales 2020 La Faute-sur-Mer
le 16/Mar/2020 à 07:18
Résultats partiels municipales 2020
le 16/Mar/2020 à 06:48
Résultats partiels municipales 2020
le 11/Mar/2020 à 08:05
Cérémonie de Commémoration – discours – Dimanche 1 mars 2020
le 08/Mar/2020 à 21:23
Dix ans après le drame de Xynthia, l’ancien maire de La Faute-sur-Mer en Vendée, bien que condamné, se représente (France 3)
le 08/Mar/2020 à 19:09
Cérémonie de Commémoration – discours – Dimanche 1 mars 2020
le 07/Mar/2020 à 13:13
Cérémonie de Commémoration – discours – Dimanche 1 mars 2020
le 06/Mar/2020 à 15:09
Cérémonie de Commémoration – discours – Dimanche 1 mars 2020
le 06/Mar/2020 à 03:03
Cérémonie de Commémoration – discours – Dimanche 1 mars 2020
le 06/Mar/2020 à 02:53
Cérémonie de Commémoration – discours – Dimanche 1 mars 2020
le 05/Mar/2020 à 09:01
communiqué de presse (Préfecture de Vendée)
le 29/Fév/2020 à 09:55
Dix ans après le drame de Xynthia, l’ancien maire de La Faute-sur-Mer en Vendée, bien que condamné, se représente (France 3)
le 29/Fév/2020 à 09:48
Xynthia : la vie, dix ans après la tempête (1/10) – Élisabeth, la résiliente (france bleu)
le 28/Fév/2020 à 07:19
Xynthia, 10 ans après. À La Faute-sur-Mer, le golf a remplacé les maisons disparues (Ouest France)
le 27/Fév/2020 à 11:12
communiqué de presse (Préfecture de Vendée)
le 27/Fév/2020 à 10:17
Xynthia : la vie, dix ans après la tempête (1/10) – Élisabeth, la résiliente (france bleu)
le 26/Fév/2020 à 16:32
Dix ans après le drame de Xynthia, l’ancien maire de La Faute-sur-Mer en Vendée, bien que condamné, se représente (France 3)
le 26/Fév/2020 à 07:47
Dix ans après le drame de Xynthia, l’ancien maire de La Faute-sur-Mer en Vendée, bien que condamné, se représente (France 3)
le 23/Fév/2020 à 20:25
Dix ans après le drame de Xynthia, l’ancien maire de La Faute-sur-Mer en Vendée, bien que condamné, se représente (France 3)
le 23/Fév/2020 à 18:36
Dix ans après le drame de Xynthia, l’ancien maire de La Faute-sur-Mer en Vendée, bien que condamné, se représente (France 3)
le 22/Fév/2020 à 17:26
Dix ans après le drame de Xynthia, l’ancien maire de La Faute-sur-Mer en Vendée, bien que condamné, se représente (France 3)
le 22/Fév/2020 à 08:06
Allez simple pour le maire de La Faute sur Mer (Ouest France)
le 22/Fév/2020 à 07:48
Xynthia : la vie, dix ans après la tempête (1/10) – Élisabeth, la résiliente (france bleu)