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Patrick GUYOMARD

Les avocats des parties civiles et le procureur ont interrogé René Marratier sur son implication la nuit de la catastrophe.

« Vous n’avez pas eu un comportement adapté suite aux alertes » selon Maître Stéphane Rapin, avocat des parties civiles. Corinne Lepage de poursuivre : « Lors de la tempête de 1999 vous dites avoir couru partout, pourquoi n’avoir rien fait au passage de Xynthia ? Nous étions en alerte rouge, c’est une attitude normale de la part d’un maire d’aller au restaurant, de regarder un film à la télé et d’aller se coucher ? »

« Vous habitez à moins de 200 mètres de la digue. L’idée ne vous vient même pas de jeter un coup d’œil ? » ajoute un autre avocat des parties civiles.

René Marratier : « En 1999 je suis sorti au cœur de la tempête. Pour Xynthia, s’il avait fallu mettre les pieds dans l’eau, je l’aurais fait, même en costume. A 23h30, rien ne pouvait annoncer la catastrophe qui est survenue à 3h du matin. Tout était calme lorsque je me suis couché. À 6 h, il y avait 15 cm d’eau chez moi, j’ai pensé à une surverse de la digue, pas à une rupture de celle-ci, confiant de la solidité, de qualité des travaux sur l’ouvrage. »

Un autre avocat des parties civiles avance : « Vous avez songé à démissionner après la catastrophe ? Histoire de mettre l’État en face de ses responsabilités. Le maire de Charron l’a fait, lui. »

René Marratier : « On n’a pas eu cette opportunité. Ma mission auprès d’une commune KO debout était d’abord de la redresser. »

Le procureur de la république Gilbert Lafaye pèse ses mots en toute fin d’audience : « On vous demandait peu de chose. Vous n’avez pas fait l’effort d’aller à la rencontre de vos administrés. Vous n’avez rien tenté. Si vous aviez sauvé ne serait-ce qu’une vie humaine… Vous n’avez rien mis en œuvre pour y arriver. »

Patrick GUYOMARD

Après plusieurs heures d’un interrogatoire mené par les juges, l’ancien maire de La Faute a été confronté, hier soir, aux questions et analyses percutantes du procureur.

Questionné par les juges, l’ancien maire de La Faute n’a cessé de renvoyer l’ascenseur des responsabilités au niveau de l’État. Les avocats des parties civiles ont ensuite pris le relais des questions, en glissant leurs analyses.

« L’urbanisme a explosé durant vos mandats. Vous aviez pensé un projet de construction massive de pavillons », expose l’avocate Corinne Lepage. « D’accord, sauf que cela aurait dû s’accompagner d’un plan de prévention ! »

Elle pointe la mise en place d’un Plan de sauvegarde uniquement pour un camping « car pour le reste du territoire vous n’auriez pas pu continuer à urbaniser. Vous vous êtes retranché derrière l’absence de plan de prévention du risque inondation » (PPRI).

Un autre avocat ajoute que 32 communes tout au long du Lay (fleuve qui se jette dans l’estuaire de La Faute) ont bénéficié d’un PPRI approuvé avant Xynthia, en 2005, à cause des risques de crue.« La situation est pire à La Faute, car aux crues s’ajoute le risque de submersion marine. Vous n’aviez jamais échangé avec vos collègues de l’association des maires de Vendée ? »Le prévenu reste sans voix.

 » Il était important pour vous de ne pas informer les gens ! « 

En début de soirée, la salle du tribunal a assisté au réveil du procureur de la République Gilbert Lafaye, jusqu’ici plutôt discret. Ses propos ont été percutants. Il est revenu sur l’explosion démographique de La Faute. « Vous étiez le promoteur de votre commune. » « Pas forcément », rétorque René Marratier.Agacement du procureur qui rappelle que « le droit à l’information est une obligation pour vous. Toutes les victimes ont affirmé que si elles avaient été conscientes des risques, elles n’auraient pas acheté ici ! J’imagine que c’est difficile de dire aux gens ne venez pas chez nous car c’est très dangereux. Pour les attirer, il était important pour vous de ne pas les informer. »René Marratier déstabilisé : « Oh non, monsieur le procureur, nous n’étions pas du tout dans cette démarche.»

« Vous aviez une réelle connaissance du risque »

Gilbert Lafaye enfonce le clou « Vous avez mis le frein à main pour retarder le PPRI. Fin 2009, vous avez repoussé l’enquête publique de trois mois, alors que le préfet vous a forcé la main dès 2007 ! Mon opinion est que vous avez tout fait pour faire échouer le PPRI, pour ne pas vous rendre débiteur de vos obligations. Vous aviez une réelle connaissance du risque, à la hauteur de la négation de celui-ci. »

René Marratier se défend : « Mais non, on voulait qu’il aboutisse ce PPRI ! » Coupé en retour par le procureur : « Tous les dossiers démontrent le contraire. Le risque, selon Monsieur Marratier, est un épouvantail à futurs électeurs. »

Le tribunal ne comprend pas la non-réactivité du maire, prévenu dans l’après-midi de la situation météo, par les alertes de la préfecture et du pompier Samuel Veillard.

« Alors que vous avez reçu un appel du pompier Samuel Veillard, dès 15 h 36, qui s’inquiétait des événements météo particuliers à venir, alors que vous recevez sur votre portable des alertes orange puis rouge émanant de la préfecture vous ne réagissez pas »s’étonne le président du tribunal. « Vous ne vous êtes pas informé en mairie, alors que vos services avaient reçu une alerte détaillée. »

René Marratier : « J’ai considéré que c’était une tempête classique, sans risque de submersion. »

Le président : « Pourtant le message de Samuel Veillard était suffisamment inquiétant, puisqu’il envisageait de mettre en place une surveillance physique sur la digue. Ce coup de fil ne vous a pas incité à réagir ? À mettre en alerte vos conseillers municipaux ? »

René Marratier : « Samuel m’a juste dit qu’il serait attentif, en raison des alertes météo. »

Le président veut, ce lundi, mesurer la «culture du risque» telle qu'elle était prise en compte à la mairie de La Faute.

Le procès de la catastrophe Xynthia, du nom de cette tempête qui tua 29 personnes à la Faute-sur-Mer le 28 février 2010, en est à sa quatrième semaine.

L’impression est curieuse: debout derrière la barre surdimensionnée de l’annexe du tribunal des Sables d’Olonnes aménagé dans un centre de congrès, l’ancien maire de La Faute-sur-Mer, René Marratier, semble tout rabougri, en dépit de sa carrure de garagiste dur au mal. C’est dans la posture d’un enfant interrogé par le maître sévère qui aurait repéré le cancre et voudrait que toute la classe fustige à son tour sa désinvolture, que le prévenu tente de répondre aux questions du président.

Le procès de la catastrophe Xynthia, du nom de cette tempête qui tua 29 personnes dans une petite commune vendéenne le 28 février 2010, en est à sa quatrième semaine. Le moment est venu de demander une dernière fois aux quatre prévenus principalement poursuivis pour homicides involontaires – le cinquième, Patrick Maslin, a succombé à un cancer foudroyant – de préciser leurs positions.

Le maître et l’élève, donc. À l’estrade, le président Almy, dont les questions sont longues comme des jours sans pain, de sorte que lorsqu’elles s’achèvent, ponctuées de peu toniques «hein», nul ne sait plus comment elles ont commencé: le magistrat donne l’impression de s’être fait son idée du dossier, et d’attendre des réponses précises dont il connaîtrait souvent, par avance, le contenu. Au micro, M. Marratier: ce taiseux, parce qu’il est bien obligé de parler, s’exprime dans un sabir mi-administratif mi-évasif, et il est bien en peine de contrer la charge implacable et lancinante.

Mesurer la «culture du risque»

Le président veut, ce lundi, mesurer la «culture du risque» telle qu’elle était prise en compte à la mairie de La Faute. Apparemment, cette culture ne faisait guère partie des priorités: à en croire l’accusation, il n’y avait pas d’information de la population digne de ce nom, pas de plan d’urgence à actionner en cas d’inondation et ce, malgré des mises en demeure répétées de la préfecture. L’on semblait davantage intéressé par la lucrative expansion des lotissements, y compris ceux qui se situaient dans la «cuvette» noyée en 2010 par l’Atlantique démonté. Face à ces carences, l’ancien maire oppose la stratégie du petit chose, celui qui ne décolle pas de son «humble niveau». Après avoir fait, comme la semaine dernière, acte de contrition à destination des parties civiles, il déclare: «J’avais sûrement un manquement lié à une mauvais approche, eu égard que, dans nos petites collectivités, il y a des masses de travaux à gérer. Mais j’ai essayé de gérer l’intérêt général des populations pour trouver le bien-être et la sécurité».

Le président rappelle (cela n’en finit pas) que la préfecture n’avait pas été avare de rappels à la loi, enjoignant l’élu et son équipe de mettre sur pied, outre une véritable information de leurs administrés, des plans de prévention et d’évacuation d’urgence. Le prévenu, cramponné à son rôle de corniaud: «Nous n’avons jamais été réellement informés des mesures à prendre. Je n’ai pas la culture et l’intelligence personnelles pour diagnostiquer une telle situation. D’autres maires trouvaient aussi ces dossiers lourds à gérer, cela n’entrait pas dans notre philosophie intellectuelle». Notons que le petit chose, à son «humble niveau», a été quatre fois réélu à la tête de sa commune, et qu’aux dernières élections, il a frôlé le cinquième sacre – il reste d’ailleurs chef de l’opposition au conseil municipal.

Le président pose ses questions, le prévenu livre ses réponses. Au bout d’une heure et demie, le premier demande: «Qu’est-ce que l’État aurait dû faire de plus pour vous sensibiliser aux risques de submersion? Il ne peut pas se substituer à la commune, hein, sur ce point…»

M. Marratier: «Ben… je pense… apporter son aide. Pourquoi laissait-il la maîtrise d’œuvre à une petite commune qui n’avait pas de moyens? Pourquoi ne pas envoyer des courriers: “Messieurs les maires, on en a marre”? À un moment, faut qu’on arrive à la chose, quoi, qu’on arrête de jouer: il faut faire».

Un constat de surplace

En fin d’après-midi, le choc de deux philosophies intellectuelles inconciliables ne peut que conduire à un constat de surplace. Le président Almy vient de relire les déclarations des membres du conseil municipal: aucun ne se souvient de débats sur les risques liés aux éléments – selon plusieurs témoignages, M. Marratier avait de l’exercice du pouvoir une conception assez personnelle qui lui valait le surnom de «roi René».

L’ancien maire proteste et affirme qu’il y a eu des échanges à ce sujet: «ça me paraît très surprenant».

Le président: «Nous restons avec notre mystère. Le tribunal aime bien les choses rationnelles, explicables. Là, on a une espèce de silence, ça provoque mon incompréhension».

Il y a deux semaines, le tribunal s’était déplacé sur les lieux de la catastrophe naturelle. La déambulation à travers le cimetière à ciel ouvert peuplé de saules pleureurs opposait à ce silence de prétoire celui, glaçant, des 29 destinées fracassées.

« A mon humble niveau »: René Marratier, ancien maire de La Faute-sur-Mer …

Les Sables-d’Olonne (France) – «A mon humble niveau»: René Marratier, ancien maire de La Faute-sur-Mer (Vendée), où 29 personnes ont péri en février 2010 après le passage de la tempête Xynthia, s’est posé lundi en «petit maire» à «l’intelligence» limitée, au début de la quatrième semaine de son procès.

«Comment voulez-vous qu’un petit maire, qui n’a pas systématiquement l’intelligence requise, puisse prévoir» le niveau d’eau atteint lors de la tempête Xynthia, s’est défendu M. Marratier, interrogé pendant près de six heures par le tribunal correctionnel des Sables-d’Olonne sur sa connaissance du risque de submersion marine à La Faute-sur-Mer.

Costume et cravate sombre sur une chemise blanche, semblant parfois hésitant, M. Marratier a néanmoins d’emblée planté une ligne de défense dont il n’a plus dévié d’un pouce: «Moi-même, je n’avais pas la culture personnelle et l’intelligence personnelle pour diagnostiquer et anticiper une telle catastrophe.»

«Je n’arrêterai pas de m’excuser, mais à l’époque je ne comprenais pas cette situation, jamais je n’aurais pu imaginer une telle catastrophe», a répété, tout au long de l’après-midi, l’ancien maire, toujours conseiller municipal de la petite station balnéaire.

Il lui est notamment reproché de ne pas avoir informé les habitants des risques d’inondation, dans cette commune située sur une presqu’île sablonneuse, où les lotissements ont poussé sur d’anciennes terres agricoles dans une zone qui aurait du être classée inconstructible, au pied d’une digue rendue vulnérable par les risques de surverse.

Le 28 février 2010, 29 personnes sont mortes noyées, après la submersion de cette digue.

– «Moyens limités» –

«A mon humble niveau, non, je n’avais pas connaissance du risque de submersion», a inlassablement répondu M. Marratier aux questions pressantes du président du tribunal Pascal Almy.

Les services de la préfecture et de la Direction départementale de l’équipement (DDE) avaient pourtant «suffisamment insisté sur ce risque de submersion», a remarqué M. Almy, avant d’énumérer, chronologiquement, la «quarantaine» de courriers et de réunions en quinze ans, alertant le maire sur ce risque et lui demandant d’en informer la population de La Faute-sur-Mer.

«Il apparaît dans le dossier que vous n’aviez pas vraiment pris au sérieux ce risque, relayé par la préfecture», lui a lancé le président du tribunal.

«C’est vrai qu’il n’y a pas eu de réunion publique, mais il y a quand même eu des informations qui permettaient de connaître la dangerosité de ce secteur», notamment des «articles dans Ouest-France», a affirmé René Marratier, sous les cris de protestation et les petits rires étouffés des très nombreuses parties civiles présentes dans la salle.

L’ancien maire a par ailleurs assuré avoir «tout fait» pour «sécuriser» la population, en décidant notamment des «travaux d’urgence» pour rehausser la digue, entamés le 4 février 2010, soit trois semaines avant Xynthia.

Sa «petite commune» avait des «moyens limités» et «une masse importante de travaux à gérer», a encore mis en avant M. Marratier, pointant du doigt le «gros déficit de communication» de la préfecture et des services de la DDE, qui auraient pu «apporter leur aide» car ils avaient «quand même des ingénieurs, des gens à la plus grande intelligence», a-t-il estimé.

«Il dit qu’il est un peu idiot. Si on a été capable d’élire un maire pendant vingt ans qui se dit idiot, on est peut-être idiots (…). Il a peut-être ignoré le risque mais je ne pense pas qu’il soit ignorant», a réagi Renaud Pinoit, président de l’Avif, l’association des victimes, lors d’une suspension d’audience.

«Vous aviez une réelle connaissance du risque. Vous avez tout fait pour nier ce risque dans un objectif économique, démographique, immobilier. (…) Car ce risque dont vous avez parfaitement conscience est un épouvantail, à futur habitant et donc à futur électeur», a martelé le procureur de la République Gilbert Lafaye.

L’audience a été suspendue peu avant 20H00. L’interrogatoire de l’ancien maire doit se poursuivre jusqu’à mercredi.

Quatre personnes physiques, dont M. Marratier et son ancienne adjointe à l’urbanisme, Françoise Babin, sont jugées depuis le 15 septembre, notamment pour «homicides involontaires».

Leur procès doit se terminer le 17 octobre. Le jugement est attendu le 12 décembre.

Xynthia : l’ancien maire plaide l'idiotie

PROCÈS – René Marratier s’est dédouané, lundi, lors du procès, en plaidant son intelligence « limitée ».

René Marratier, ancien maire de La-Faute-sur-Mer, avait été étrillé lors du deuxième jour du procès Xynthia, ouvert depuis le lundi 30 septembre. C’était à son tour de prendre la parole lundi à la barre du tribunal. Les élus locaux sont poursuivis pour « homicides involontaires aggravés » et « mise en danger d’autrui ».

40 rappels restés sans réponse. L’ancien maire a assuré devant le tribunal correctionnel des Sables-d’Olonne avoir « tout fait » pour « sécuriser » la population de la commune victime de la tempête Xynthia qui a fait 29 morts en février 2010.

Pourtant, en 15 ans, 40 rappels, lettres ou réunions, de la préfecture et de la Direction départementale de l’équipement (DDE) ont été envoyés à René Marratier. Ils alertaient sur les risques de submersions menaçant La-Faute-sur-Mer et la nécessité d’en informer la population, a rappelé le président du tribunal, Pascal Almy. « Qu’est-ce que l’Etat aurait pu faire de plus pour vous sensibiliser ? », a demandé le haut magistrat à l’ancien édile, attendu à la barre encore mardi et mercredi.

« C’est vrai qu’il n’y a pas eu de réunion publique, mais il y a quand même eu des informations qui permettaient de connaître la dangerosité de ce secteur », notamment des « articles dans Ouest-France », a répondu René Marratier. Des cris de protestation et des petits rires étouffés des très nombreuses parties civiles ont alors éclatés dans la salle.

A-t-on tiré les leçons de Xynthia ?

© REUTERS/Regis Duvignau

L’idiot du village, c’est lui. « La culture du risque n’était pas présente en moi et dans les personnes qui pouvaient nous apporter les compétences professionnelles », s’est défendu René Marratier, se posant en « petit maire » à « l’intelligence » limitée ». « Comment voulez-vous qu’un petit maire, qui n’a pas systématiquement l’intelligence requise, puisse prévoir » le niveau d’eau atteint lors de la tempête Xynthia, s’est défendu l’ex-maire. Il a également évoqué un manque de « culture personnelle » et d' »intelligence personnelle » pour « diagnostiquer et anticiper une telle catastrophe. »

La faute à la « lenteur administrative » ? Plusieurs études faisaient état de la nécessité de rehausser la digue censée protéger les habitations et dont la vulnérabilité était connue. Des travaux d’urgence, décidés par la municipalité, avaient débuté le 4 février 2010, soit trois semaines avant la tempête.

« Si on avait pu, on aurait engagé les travaux plus rapidement », a expliqué René Marratier, évoquant une « lenteur administrative » et les « analyses à faire avant la réalisation des travaux ».

« J’y crois pas ». « Le petit maire avait un conseil municipal, les services de l’Etat à sa disposition. Je pense qu’il aurait pu effectivement demander certainement beaucoup plus d’aides », a avancé à Europe 1 Renaud Pinoit de l’association des victimes. Et d’ajouter que « le petit maire et la petite commune, j’y crois pas mais effectivement, c’est ce qu’il dit, qu’il est un peu idiot ».

Par Patrick GUYOMARD

L’ancien maire René Marratier est largement questionné par les juges sur son obligation d’information à la population, concernant les risques de submersion.

Ce lundi, le président du tribunal Pascal Almy interroge le prévenu René Marratier de l’absence de mise en place du Document d’information communal sur les risques majeurs (Dicrim).« Ce document, établit par le maire, explique aux citoyens les risques d’inondations maritimes, les consignes de sécurité. Vous aviez pour obligation de le mettre en place. »

« C’est un document compliqué » répond René Marratier, « il réclame des compétences, des moyens humains. D’ailleurs, aucune autre commune de Vendée ne l’avait fait. »

Pas de « culture du risque »

Pas du goût du président : « Les citoyens auraient dû être informés sur les risques. Aucune réunion publique à La Faute, ni plaquette, ni brochure. C’était si compliqué d’informer la population sur les risques naturels de submersion ? L’information est nécessaire pour avoir la liberté de choisir l’endroit où l’on va s’installer. C’est une question de moyens ou de volonté ? »

« De volonté » rétorque René Marratier. « Mais encore une fois, à l’époque on n’était pas sensibilisé à la culture du risque. »

Le président explique que La Faute « n’était pas une commune comme les autres, mais l’une des rares sujettes aux submersions marines avec des enjeux humains. » Pascal Almy revient sur l’après- tempête de 1999 « où l’urgence était très forte à lancer des travaux sur la digue. Vous n’aviez pas matière à vous inquiéter ? »

René Marratier à l’Etat : « Au bout d’un moment, on arrête de jouer, il faut faire ! »

Pour le prévenu, il s’agit d’une « série de phénomènes imprévisibles pour moi, petit maire. Personne ne pouvait les prévoir, même pas la science. Ce n’est pas de la compétence des petits élus. L’État aurait dû tirer le signal d’alarme. Au bout d’un moment, on arrête de jouer, il faut faire ! » Réactions outrées dans les rangs des parties civiles.

« Vous n’étiez pas seul. Vous avez fait quoi de votre conseil municipal pendant toutes ces années ? » questionne le président. Les adjoints n’auraient jamais entendu parler de cote de référence, du PPRI, d’information sur le risque majeur… «  Cela doit conditionner votre conseil en terme d’urbanisation. Comment s’exerçait la démocratie locale ? J’aimerais une explication. »

« Je ne souviens pas des noms des élus à l’urbanisme, mais ils ont été plus ou moins informés, comme moi. Moi-même, je ne connaissais pas cette côte de référence » avance l’ancien maire. « Il y a eu très peu de réunion d’information des services de l’État. Nous étions toujours en phase de projet de consultation, qui s’étalait sur des années. Je me réfugiais derrière les services de la DDE. « 

Le président : « Vous estimez qu’il y a un déficit de communication des services de l’État vis-à-vis de vous, alors que la préfecture vous a demandé à plusieurs reprises de relayer les choses. L’action de communication était essentielle sur la base du Plan communal de sauvegarde. »

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