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En septembre 2014, la route abandonnée et barrée par un tas de pierres menant à la zone sinistrée après le passage de Xynthia.

INFOGRAPHIE – La commune vendéenne a perdu le quart de sa population et l’activité économique est au plus bas.

Des regards embrumés par les larmes, des visages marqués par le chagrin. Ce dimanche va être un jour de recueillement pour les habitants de La Faute-sur-Mer, en Vendée, et de L’Aiguillon, la commune voisine. Avec les familles des victimes en tête d’un cortège prévu en fin de matinée, tous auront en mémoire les images de cette mer qui, en pleine nuit du 27 au 28 février 2010, avait brusquement envahi leurs habitations et ôté la vie à 29 personnes. Des visages d’enfants à jamais disparus, des maisons englouties sous les flots, des rues dévastées: tous ces souvenirs vont de nouveau s’entrechoquer à l’occasion de cette journée de commémoration, organisée chaque année depuis le passage de la tempête Xynthia.

Cela fera donc cinq ans que le drame a frappé la côte atlantique. À cette date symbolique, qui rend un peu plus particulière cette cérémonie, s’ajoute le récent procès au cours duquel l’ancien maire de la Faute, René Marratier, a été condamné. Ces cinq semaines d’audience, qui se sont achevées en décembre dernier, auront aussi été cinq semaines au cours desquelles les souvenirs de cette catastrophe ont été ravivés.

Forcément dans tous les esprits ce dimanche, l’épreuve judiciaire a aussi aggravé le climat dans la commune. La sentence, particulièrement sévère contre l’ancien édile, a crispé un peu plus les rapports, déjà tendus, entre Fautais. Plus que jamais, les pro et les anti-Marratier se regardent en chiens de faïence. «L’ambiance est désagréable et beaucoup trouvent qu’on s’acharne sur Marratier», raconte l’un de ses habitants.

La vie locale plombée

Envahie par ce proche passé, la population veut néanmoins aller de l’avant car, de l’avis de tous, La Faute se meurt. Avec 730 habitants au lieu de 1 000, 600 habitations rasées depuis la tempête – soit 20 % du territoire de la commune déconstruits -, toute la vie locale est aujourd’hui plombée. L’école risque de fermer, les commerçants perdent 25 % de leur chiffre d’affaires, les taxes d’habitation rentrent moins… «Depuis la Seconde Guerre mondiale, jamais une commune en France n‘a connu une telle situation de décroissance», souligne le nouveau maire, Patrick Jouin.

Mais pour certains, l’espoir renaît depuis que le tribunal administratif a annulé, en janvier dernier, le plan de prévention des risques d’inondation (PPRI) de La Faute. Élaboré à la hâte au lendemain de la tempête, ce document, qui définit les règles de construction en fonction des risques d’inondation, était considéré comme«une véritable aberration»par une partie des habitants. Ce sont d’ailleurs certains d’entre eux qui, rassemblés au sein de l’association pour la défense des propriétaires fautais (ADPF), ont eu raison de ce document devant la justice. «Une belle victoire», selon leur avocat, Me Vital-Durand. «Ce PPRI rendait impossible toute nouvelle habitation sur 80 % du territoire. On souhaite évidemment un nouveau plan, mais plus réaliste. Il faut réfléchir à des habitations sur pilotis», explique Serge Claveau, le responsable de l’ADPF. «Si on ne desserre pas l’étau, la Faute finira par mourir», prévient Alain Cadichon, qui, à la tête d’un autre collectif de propriétaires, s’est battu pour sauver des bâtisses que l’État voulait détruire.

Solidaire de la détresse de propriétaires qui ont tout perdu avec des terrains devenus inconstructibles, Patrick Jouin veut qu’ils obtiennent réparation. «Il y a une forme de spoliation à cela et je compte en alerter les services de l’État», souligne-t-il en menant de front plusieurs projets. Avec la création d’un golf, d’un parc de loisirs, d’un centre équestre, il souhaite redonner vie à La Faute-sur-Mer et faire disparaître les terrains vagues qui ont fait irruption depuis que les bulldozers ont rasé des lotissements. À cela s’ajoutent les digues à entretenir, les financements à trouver. Mais Patrick Jouin est bien décidé à se battre… contre vents et marées.

DOCUMENT RTL – Dans la nuit du 27 au 28 février 2010, la tempête Xynthia frappait l’ouest de la France. 53 personnes ont péri, dont 29 dans la seule commune de la Faute-sur-Mer.

Tempête Xynthia : 5 ans après, la Faute-sur-Mer veut renaîtreCrédit : Patrice Gabard

Cinq ans jour pour jour. Dans la nuit du 27 au 28 février 2010, la tempête Xynthia frappait l’ouest de la France. 53 personnes ont péri, noyées sous 2,80 mètres d’eau. « Je ne sais pas si c’était une vague. Il y a eu quelque chose à un moment donné. J’étais avec des collègues et je leur ai dit ‘c’est fini pour moi’. J’ai cru que j’allais couler ». En pleine partie de pêche, Yann Aujard ne peut oublier cette journée où Xynthia s’est abattu sur les côtes.

Cinq ans après, les blessures sont toujours ouvertes à la Faute-sur-Mer où 29 personnes ont trouvé la mort dans cette seule commune. Des blessures physiques mais surtout psychologiques et économiques alors que 600 maisons ont été détruites sous la force du vent et des vagues. « On arrive plus à passer l’année. On a trop de frais et moins de rentrée d’argent par rapport à ce qu’on avait avant. Les salariés je les ai gardés mais là, je n’en peux plus. Je suis en redressement judiciaire, je suis ruiné », regrette Yann Aujard.

Revaloriser la ville

Pour la municipalité, l’objectif est de redonner ses lettres de noblesse à cette ville meurtrie par les vagues. « La Faute-sur-Mer est un magnifique territoire qui a été le plus meurtri de France depuis la dernière guerre. 20% du territoire déconstruit, moins 30% de population ça n’est jamais arrivé ailleurs. Il fallait un effort de solidarité nationale, régionale, départementale », a déclaré le maire, Patrick Jouin.

Une solidarité réelle alors que l’État a dépensé 150 millions pour construire des maisons. Une somme, « relativement raisonnable », qui représente à peine 10% du budget de reconstruction de la commune. Pour renaître et retrouver un nouveau souffle, la ville propose notamment de reconvertir l’ancien camping dévasté en parc paysager pour associer promenade en famille, place de skate pour les jeunes ou boulodrome pour les aînés. Autre grand chantier, la rénovation du port pour les professionnels et la création d’une zone à sec.

La commune vendéenne honore dimanche 1er mars la mémoire des 29 victimes de la tempête Xynthia qui l’a frappée il y a cinq ans, dans la nuit du 27 au 28 février 2010Un panneau portant le nom d’une famille décédée lors de la tempête Xynthia à la Faute sur Mer. Fi...

JEAN-SEBASTIEN EVRARD/AFP

Un panneau portant le nom d’une famille décédée lors de la tempête Xynthia à la Faute sur Mer. Fin janvier 2015, le tribunal administratif de Nantes a annulé le plan de prévention des risques d’inondation (PPRI) de la ville.

Le plan de prévention des risques d’inondation (PPRI), qui visait à éviter une nouvelle catastrophe, a été annulé par la justice administrative

« Rien ne nous a été épargné… » Alors qu’il s’apprête à honorer dimanche 1er mars la mémoire des 29 personnes mortes après le passage de la tempête Xynthia sur son territoire, il y a cinq ans, Patrick Jouin, le nouveau maire divers-gauche de La Faute-sur-Mer (Vendée), est un peu désabusé : fin janvier 2015, le tribunal administratif de Nantes a annulé le plan de prévention des risques d’inondation (PPRI) de sa ville.

BESOIN DE STABILITÉ

« J’ai été extrêmement surpris par cette décision, commente l’élu. J’aurais souhaité un peu plus de stabilité pour une commune qui en a bien besoin. »

Le document, établi en 2012 et validé par la préfecture de Vendée, visait à éviter une nouvelle catastrophe. Il avait délimité les zones inhabitables (en rouge) ou seulement constructibles sous conditions (en bleu) en fonction d’une carte des aléas naturels, en l’occurrence la submersion marine.

Ce PPRI avait été perçu comme une avancée significative pour la sécurité de station balnéaire, après des années de blocage liées notamment à la résistance de l’ancien maire, René Marratier, condamné à 4 ans de prison ferme en décembre 2014 lors du procès dit « Xynthia » pour homicides involontaires.

RETOUR À LA CASE DÉPART

Mais ce plan restait contesté par une association de propriétaires fautais. Ces derniers le jugeaient trop contraignant pour le développement de la commune, voire comme une source de lourdes pertes économiques, certains terrains ayant perdu subitement toute valeur. La justice leur a donné raison.

« Mais sur la forme, pas sur le fond, et seulement pour 2 % du territoire », reprend Patrick Jouin.

Le zonage du vieux centre-ville ayant été modifié en cours de route pour tenir compte des réserves de la commission d’enquête, le tribunal a en effet estimé qu’il aurait fallu rouvrir une enquête publique.

À moins d’un appel de l’État de cette décision judiciaire, il va donc falloir relancer une nouvelle procédure. « On est revenu à la case départ et on est parti pour deux ou trois ans de flottement, estime Renaud Pinoit, président de l’association des victimes des inondations de la Faute-sur-Mer et de ses environs (Avif). À l’arrivée, on risque d’avoir un plan encore plus contraignant avec uniquement des zones rouges. »

UNE CARTOGRAPHIE PLUS FINE DES ZONES CONSTRUCTIBLES

Patrick Jouin, lui, estime qu’il faudra 18 à 24 mois de travail et espère que ce délai lui donnera justement l’occasion de dresser une cartographie encore plus fine des secteurs constructibles.

« À nous d’être intelligent avec l’État pour sortir d’un schéma plutôt brutal, souligne-t-il. Je vais être vigilant pour obtenir un plan plus attentif à la forme urbaine de notre commune et à son avenir. Il ne s’agit pas de construire partout. Mais il faut tenir compte de la situation dramatique de La Faute, qui a perdu 600 maisons déconstruites après la tempête. »

En attendant, Patrick Jouin entend bien continuer à accepter ou à refuser des permis de construire en s’appuyant sur le PPRI annulé. « J’en prends le risque et je l’assumerai, assure-t-il. Il est de notre responsabilité de dire oui et non. »

De son côté, la préfecture a fait savoir que ses services instruiraient les dossiers sur la base « de la connaissance des aléas de submersion marine disponible à ce jour ». Pas question, donc, de reconstruire dans une cuvette où la plupart des 29 victimes fautaises de Xynthia ont péri dans la nuit du 27 au 28 février 2010.

Pascal Charrier

AFP Pierre commémorative en souvenir des victimes de la tempête Xynthia à la Faute-sur-Mer

Cinq ans après le passage meurtrier de la tempête Xynthia à La Faute-sur-Mer, la petite commune vendéenne, meurtrie et divisée, veut retrouver son image de station balnéaire où il fait bon vivre, dans l’espoir de ramener touristes et habitants.

Gros bourg « sinistré », passé de quelque 1.000 habitants l’hiver, en 2010, à 750 cinq ans plus tard, La Faute-sur-Mer a vécu « beaucoup de chocs », le traumatisme des 29 morts lors du passage de Xynthia, dans la nuit du 27 au 28 février 2010, puis celui de la démolition décidée « arbitrairement par l’Etat » de 600 maisons, soit « 20% de notre territoire », « comme si une bombe était tombée » dessus, résume le maire élu en 2014, Patrick Jouin.

Pour l’édile, la « reconquête » passe par une « remise en scène de la commune dans sa partie la plus meurtrie », la « cuvette de la mort » où ont péri les victimes de Xynthia et où dominent cinq ans plus tard tas de gravats et herbe haute.

Le projet de réaménagement de cette zone dévastée, voté en conseil municipal en décembre pour un coût global de 10,5 millions d’euros, prévoit la construction d’un golf d’une vingtaine d’hectares, d’un centre équestre, ainsi que d’un parc en lieu et place de l’ancien camping municipal. Objectif: « élargir l’offre touristique, pas seulement en juillet et août, mais de Pâques à la Toussaint ».

Le projet fait consensus car « la population a compris que l’élan est nécessaire », assure M. Jouin, même si le contexte est « compliqué », le vote étant intervenu trois jours après la condamnation de l’ancien maire de La Faute-sur-Mer, René Marratier, à quatre ans de prison ferme pour homicides involontaires.

– ‘Un passé qui nous torture’ –

Déjà vives lors de la mise en examen de M. Marratier, en avril 2011, les tensions ont été exacerbées durant les cinq semaines du procès, entre les partisans de l’ancien maire et les familles de victimes qui s’étaient constituées parties civiles.

AFP Patrick Jouin, maire de La Faute-sur-Mer, le 25 février 2015

Seulement sept des quelque 120 parties civiles n’ont pas quitté La Faute-sur-Mer, selon François Anil, sinistré de Xynthia et membre de l’association des victimes, l’Avif, partagé sur l’opportunité d’un golf, à la fois signe d’une « avancée » mais « violent » pour les familles.

« Il ne faut pas sanctuariser, il ne faut pas faire non plus n’importe quoi (…). Il y a cinquante ans, des endroits ici étaient désertiques, sans maisons, c’était pour de bonnes raisons car des tempêtes, on en a deux ou trois par siècle », rappelle-t-il.

Doutant du pouvoir d’attractivité et donc de la rentabilité d’un golf dans cette commune à l’image ternie, Luc Baudillon, agent immobilier à la retraite, aurait lui, au risque de se « faire des ennemis », imaginé « des marinas ou un système de maisons flottantes » car « aujourd’hui, on sait construire dans des zones à risques » et « le but, c’est de ramener des habitants ».

Depuis 2007, la station balnéaire a perdu le tiers de sa population, un déclin amplifié après Xynthia, et « 7/8.000 personnes l’été ». « Forcément, ça a une incidence sur l’économie », insiste le Fautais, vice-président de l’association, qui a obtenu fin janvier l’annulation par la justice administrative du plan de prévention des risques d’inondation (PPRI), pour empêcher « l’arrêt de toute construction » et du développement de la commune.

Golf ou pas golf, « c’était indispensable d’aller de l’avant (…). Je ne pense pas que la réconciliation soit pour demain, mais on a besoin de nouveaux projets pour évincer un peu ce passé qui nous torture depuis cinq ans », fait valoir M. Baudillon.

« La pire des choses serait de geler la totalité du projet », abonde le maire de La Faute-sur-Mer, qui table sur un achèvement des travaux d’aménagement en 2019.

AFP

 

uplc

photo les habitants de la pointe de l'aiguillon poursuivent le combat, même si les chances de conserver leurs maisons sont faibles. © jean-philippe gautier

Les habitants de la Pointe de L’Aiguillon poursuivent le combat, même si les chances de conserver leurs maisons sont faibles.© Jean-Philippe Gautier

Même si l’espoir est mince aujourd’hui, ils veulent se battre. Ils appellent aussi à un rassemblement le 27 février devant la mairie.

Chez certains, le cœur n’y est plus. Mais ils continuent de se battre, avec l’énergie du désespoir. Ceux qu’on appelle les « Pointus », qui sont regroupés au sein de l’Association amicale des résidents de la Pointe de L’Aiguillon (Aarpa), ont décidé de livrer bataille jusqu’au bout et de faire appel de jugement du tribunal administratif de Nantes.

Le 22 décembre, celui-ci a considéré que l’État était fondé à vouloir faire disparaître les maisons de cette zone excentrée de L’Aiguillon, compte tenu des risques d’inondations et de submersions.

Coup de massue

Un terrible coup de massue pour les résidents de la Pointe. Ceux-ci voulaient croire que la justice administrative tiendrait compte des conclusions de la commission d’enquête, lesquelles leur étaient très favorables, à la surprise générale d’ailleurs. La désillusion n’en a été que plus forte.

Parallèlement à cette procédure, ils organisent un rassemblement, devant la mairie de L’Aiguillon, le 27 février, soit 5 ans jour pour jour après la tempête.

Mais les « Pointus » le savent :  le préfet peut à tout moment désormais réenclencher la procédure permettant la démolition des maisons qui avaient été classées en zone noire. Le temps paraît désormais compté.

Ouest-France  

François Anil (AVIF, Xynthia) ; Brice Guyau (FDSEA, Salon de l’Agriculture)

cp

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Zone interdite (mkv)

Des catastrophes pas si naturelle que ça (flv)

Documentaire de l'agence CAPA diffusé sur FR3 (wmv)

Débat avec PPDA sur FR3 (wmv)

Audition du préfet au sénat (flv)

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