La Faute sur Mer

Ce film très promotionnel, jusqu’à l’indécence, nous explique que le golf est le remède à TOUT :
– Il permet de rompre, grâce à l’embauche de quelques agents, le lourd problème du chômage national,
que dis-je du Maghreb,
– de former la jeunesse en leur faisant faire un sport où l’effort, la compétition et le mérite la sauvera du pire,
– de permettre que les filles s’intéressent à leurs études, et probablement échappent au sort qui les attend sans cela, entendre le voile et le mariage forcé,
– que des mères voilées peuvent, grâce au golf, sortir de leurs maisons pour voir leurs enfants jouer sur des greens (c’est à dire comme toutes les mères du monde, elles les accompagnent et les surveillent !)
– que des pères de famille relégués à des tâches subalternes croient voir dans le golf une issue de sortie sociale et valeureuse pour leur fils bien aimé.
Bref, que dans ce film ultra libéral, on insiste pour expliquer que ce sera grâce au golf, et non grâce à la politique, et l’économie, que le Maroc permettra à sa jeunesse de s’en sortir!…
Et où l’on voit qu’une fillette de 10 ans battue par une fille de 16 ans, ne supporte pas sa défaite, tout intoxiquée qu’elle est de devoir sauver sa famille du marasme, par la beauté et la précision de son geste et sa compétitivité. Qu’on l’oblige à sourire alors qu’elle ne supporte pas la défaite, mais que sa challenger, issue d’une famille très riche, elle, vient la consoler.
Et où on apprend que de cette manière, enfants riches et enfants pauvres peuvent dans un moment de totale illusion nous faire croire à la réconciliation de classes sociales qui s’ignorent totalement.
Un grand et beau foutage de g… si je puis me permettre !

Heureusement qu’il y a une activité ludique sur ces lieux lourdement endeuillés ; ça permet aux Fautais de penser au drame ! Deux golfeurs sont bien contents de ce mélange des genres assez particulier, tout de même.
Pendant que vous golfez, pensez aux morts, aux blessés, aux drames. Super !
Terrain particulièrement bien choisi, celui de Madame Tabarry qui, surement, appréciera.
Quant à ne rien faire sur ces espaces, on fera remarquer qu’avant l’urbanisation à outrance décidée par RM, c’était la nature qui occupait ces lieux, et au demeurant c’était très bien, et on ne s’en portait pas plus mal.