Extraits du rapport de la mission sénatoriale du 7 juillet 2015
Des dysfonctionnements illustrés par le jugement du Tribunal de Grande Instance des Sables d’Olonne.
Après la parution du rapport du Sénat sur la tempête Xynthia, la Justice, avec ses propres moyens, a cherché à établir les responsabilités respectives des différents acteurs dans le drame de La Faute-sur-Mer.
Le jugement, naturellement susceptible d’être bientôt corrigé en appel, retient principalement la responsabilité du maire et de certains membres de son équipe, jugés responsables du défaut de prévention du risque en amont, mais il souligne également de graves erreurs des services de l’État, tant dans l’instruction des permis de construire en violation des règles de sécurité qu’en matière d’alerte et de surveillance.
Le tribunal a estimé que l’État n’avait juridiquement pas le pouvoir de se substituer au maire pour mettre en place les dispositifs d’information sur le risque auxquels avaient droit les habitants de La Faute-sur-Mer.
Le jugement déplore à cet égard, dans des termes d’une extrême sévérité, que :
« l’État est surtout très impuissant lorsqu’il est confronté à la malveillance d’élus locaux, qui n’ont de cesse de faire obstruction à des démarches d’intérêt général absolument indispensables. L’État ne pouvait pas se substituer au maire de La Faute-sur-Mer pour remplir ses devoirs de protection à sa place, devoirs que la loi et le règlement confiaient à lui-seul ».
Le jugement relève que le maire a été destinataire d’une « somme considérable d’informations relatives à la connaissance du risque de submersion marine » susceptible d’affecter le territoire de sa commune. La communication de ces informations, en provenance essentiellement des services de l’État, s’est étalée sur une période de douze ans. Qu’il s’agisse d’études et d’arrêté qui ont été portés à sa connaissance, de réunions avec les services de l’État, ou encore de courriers réitérés, le maire
« a été indéniablement sensibilisé à la dimension du risque naturel majeur d’inondation marine affectant sa commune ».
Toutefois, il n’a pas informé les habitants de sa commune de l’existence de ce risque.
L’article L. 125-2 du code de l’environnement dispose à cet égard que « dans les communes sur le territoire desquelles a été prescrit ou approuvé un plan de prévention des risques naturels prévisibles, le maire informe la population au moins une fois tous les deux ans, par des réunions publiques communales ou tout autre moyen approprié, sur les caractéristiques du ou des risques naturels connus dans la commune, les mesures de prévention et de sauvegarde possibles, les dispositions du plan, les modalités d’alerte, l’organisation des secours, les mesures prises par la commune pour gérer le risque ».
La loi confie aux maires le soin de décider des modalités de cette communication.
Mais cette obligation d’information biennale constitue bien, a-t-il été jugé, une obligation particulière de prudence et de sécurité au sens de l’article 223-1 du code pénal.
Selon le tribunal, cette obligation d’information avait au demeurant été rappelée au maire par le préfet à trois reprises au moins. Ainsi l’arrêté préfectoral du 29 novembre 2001 prescrivant le PPRI a-t-il bien été affiché en mairie, mais au même titre que les autres arrêtés, sans mise en valeur particulière. Le jugement estime à cet égard que l’élu « a délibérément privé pendant plusieurs années les habitants de sa commune de leur droit à l’information sur les caractéristiques du risque naturel connu et les mesures prises par la commune pour gérer ce risque ».
Les juges ont également considéré que l’adjointe au maire, en sa qualité de présidente de la commission d’urbanisme, était au fait de tous les documents attestant du risque d’inondation de sa commune.
La question du risque n’ayant pas été inscrite aux débats des réunions de cette commission, ils ont estimé que l’adjointe avait privé ses collègues d’une réflexion sur les prescriptions de sécurité à suivre. En fin de compte, selon les juges, la commission n’a pas eu la possibilité de suspendre à titre conservatoire le processus d’urbanisation dans le secteur vulnérable.
Enfin, le tribunal a établi que le Conseil municipal n’a jamais été convoqué pour un débat sur les risques naturels.
« Il s’agit (…) d’une véritable captation délibérée de la connaissance du risque, pour des motifs évidents liés à l’image touristique idyllique de la commune, et à la poursuite, coûte que coûte, de son développement ».
Les juges ont même considéré que la première adjointe avait
« délibérément choisi de faire de la rétention d’information ».
Inversement, les juges ont estimé qu’aucune faute n’avait été commise par l’État s’agissant de l’information sur le risque d’inondation à La Faute-Sur-Mer. Les services de l’État ont « au contraire travaillé à la connaissance de ce risque, à sa qualification et à son anticipation » alors que (…) « les deux élus locaux ont violé leur obligation de protection et de sauvegarde de la population, et exposé les habitants à un risque d’une particulière gravité ».
Selon le tribunal, le maire « par son immobilisme durant dix ans, a volontairement dédaigné les informations et les avertissements de l’État quant au risque naturel majeur de submersion marine. Il ne peut, au stade du jugement, arguer du manque de soutien de l’État, de la faiblesse de ses propres moyens, ou des erreurs de l’administration, pour masquer ses fautes ».
En l’espèce, l’administration avait proposé son aide à de multiples reprises dans la mise en oeuvre des mesures de prévention ou de protection. A contrario, en dehors de trois courriers, le maire n’a, dans ce domaine, pas sollicité l’État pendant toute la décennie 2000 en matière de prévention du risque.
En vertu de ses pouvoirs de police, le maire aurait dû mettre en place toutes les mesures de prévention et de secours justifiées par les inondations et les ruptures de digue. Plus encore, la justice a estimé que différents documents auraient dû être établis par celui-ci afin de permettre une meilleure prévention du risque. Ces documents visent soit à répondre au droit à l’information des citoyens sur les risques majeurs qu’ils encourent3, soit à décliner sur le territoire en actions concrètes les préconisations du plan de prévention des risques :
Le Dossier d’Informations Communales des Risques Majeurs (DICRIM)
En raison de son exposition à plusieurs risques majeurs, dont celui de submersion marine, La Faute-sur-Mer est une commune désignée par arrêté préfectoral comme devant obligatoirement faire l’objet d’une déclinaison au plan local du Dossier Départemental des Risques Majeurs (DDRM). Ce document doit indiquer les mesures de prévention, de protection et de sauvegarde répondant aux risques majeurs susceptibles d’affecter la commune ainsi que les consignes de sécurité à mettre en oeuvre en cas de réalisation du risque. Son élaboration est à la charge du maire, qui doit faire connaître au public l’existence de ce document par un avis affiché pendant au moins deux mois à la mairie et permettre sa consultation gratuite. Or, cette obligation avait été rappelée à deux reprises par la préfecture.
Le diagnostic de vulnérabilité des habitations situées derrière la digue
Son élaboration est une obligation générale qui découle des pouvoirs de police administrative du maire. Le 26 décembre 2007, le préfet lui a rappelé les objectifs de ce diagnostic, et demandé de soumettre le projet au conseil municipal afin d’être en mesure d’obtenir les crédits de réalisation. L’élu s’est abstenu de remplir cette obligation alors même que le conseil municipal avait accepté le 27 février 2008 la réalisation de ce diagnostic cofinancé par l’État et que, fin 2009, la DDE avait rappelé au maire que des crédits étaient à sa disposition.
Le plan de secours
Le maire s’était également engagé à réaliser un plan de secours pour sa commune. Le jugement relève qu’il n’a pas rempli cet engagement entre le 29 novembre 2001 (date de l’arrêté préfectoral prescrivant le PPRI) et l’adoption de la loi de modernisation de la sécurité civile du 13 aout 2004. Il avait pourtant reçu plusieurs rappels de la part des services de l’État. La DDE lui avait proposé son aide et mis à sa disposition un modèle de plan de secours. Elle lui avait de nouveau expliqué l’importance d’un tel document lors d’une réunion à la mairie le 11 mars 2003. La préfecture lui avait enfin rappelé son engagement par courrier le 14 mai 2007. Pour les juges, il avait donc « connaissance des risques réels et sérieux d’inondation et de la faiblesse des ouvrages de protection dans sa commune ». C’est pourquoi ils ont considéré que « le défaut d’établissement d’un plan de secours » constituait bien une « violation par le maire d’une obligation générale découlant de ses pouvoirs de police administrative ».
Le plan communal de sauvegarde (PCS)
Le tribunal retient également que le maire a manqué aux obligations relatives à ses pouvoirs de police administrative en n’établissant pas le PCS, malgré son engagement formel de le réaliser. Après un premier rappel par le préfet, le directeur de cabinet du préfet a indiqué au maire, le 30 août 2007, que son service de protection civile pouvait lui transmettre un « plan type » pour l’aider à la réalisation de ce PCS. La préfecture lui a ensuite rappelé son engagement en lui précisant, par courrier, que ce plan pouvait être simple et synthétique et qu’il pouvait bénéficier de l’assistance des gendarmes et des pompiers pour le concevoir. La justice a donc estimé que « le maire de La Faute-Sur-Mer n’a jamais déferré à ces sollicitations, en dépit de la connaissance qu’il avait des risques réels et sérieux d’inondation et de la faiblesse des ouvrages de protection dans sa commune ».
Les repères de crue
L’installation de repères de crue a été rendue obligatoire dans les zones exposées au risque d’inondation pour permettre la visibilité des évènements historiques et ainsi de sensibiliser le public aux niveaux atteints par les plus hautes eaux. En vertu de la loi, le maire est tenu de procéder à l’inventaire des repères de crue existant sur le territoire communal et d’apposer, avec l’assistance si nécessaire des services de l’État, des repères correspondant aux crues historiques, aux nouvelles crues exceptionnelles ou aux submersions marines. Il doit les matérialiser, les entretenir, les protéger. Le jugement constate pourtant :
« qu’aucun de ces repères n’a été installé à La Faute-sur-Mer ».
Les dysfonctionnements accompagnant la délivrance des permis de construire et du dispositif d’alerte et de surveillance
En 2004, les fonctionnaires de la DDE ont unilatéralement décidé de modifier le zonage réglementaire du projet de PPRI tel qu’il avait été défini par un cabinet d’études en septembre 2002, sans vérifier que les conditions pour modifier le zonage étaient remplies. Concrètement, la modification du zonage s’est traduite par le fait que des terrains susceptibles d’être inondés par des hauteurs d’eau supérieures à un mètre ont été réputés constructibles, alors même que les aménagements visant à les protéger ou à indiquer la démarche à suivre par les habitants en cas d’inondation n’avaient pas été réalisés.
Le jugement relève ensuite que l’arrêté préfectoral du 8 juin 2007 appliquant de manière anticipée le PPRI de l’estuaire du Lay s’est fondé sur le projet résultant de la modification opérée en 2004, sans que celle-ci ait été validée scientifiquement. C’est ainsi qu’en 2007, aucun membre de la DDE ou d’autres services de l’État n’a vérifié que les parties du projet de PPRI de 2004 mises en application anticipée étaient bien conformes aux objectifs poursuivis.
En outre, les services instructeurs des permis de construire, pourtant situés dans le même bâtiment que la DDE, ne connaissaient pas la cote de référence du projet de PPRI ni l’altimétrie des terrains. Les directives relatives aux habitations de plain-pied ne pouvaient donc être suivies. Les juges considèrent même que « ce manque de suivi d’une mesure aussi importante est absolument consternant, tant il est révélateur d’un mode de fonctionnement de l’administration, bureaucratique, cloisonné, non responsable, et finalement dramatiquement inefficace ».
Les défaillances de la commune dans la délivrance de permis de construire en violation des règles de sécurité
Dans un premier temps, le tribunal rappelle que le maire, ou l’élu ayant reçu délégation en matière d’urbanisme, reste l’autorité décisionnaire en matière d’octroi des autorisations de construire, en dépit du rôle d’instruction joué par les agents de la DDE.
Le 18 septembre 2007, constatant une erreur de l’instructeur dans l’application du zonage, la DDE avait demandé à l’élu de retirer un permis de construire accordé le 22 août dans la zone rouge du PPRI. Le directeur de la subdivision des Sables d’Olonne avait informé par courrier le maire qu’« après vérification, il apparaît que le terrain du projet se situe en zone rouge (inconstructible) du PPRI ». Cette information a été relayée, face au silence du maire, par une lettre de la sous-préfète des Sables d’Olonne.
Ainsi, à deux reprises, L’État a demandé le retrait du permis litigieux, sans que des suites soient apportées à ses avertissements.
De façon plus générale la justice a également considéré que le maire avait aussi laissé sa première adjointe poursuivre l’octroi de permis de construire affectés du même vice. Selon le jugement, celle-ci a « volontairement négligé l’existence du risque majeur de submersion, pourtant omniprésent dans tous les contacts qu’elle avait eus avec l’État aux côtés du maire de la commune».
En écartant délibérément la prescription transmise par l’État, « l’adjointe au maire a laissé édifier des maisons dépourvues d’un niveau refuge en cas de survenance de submersion,
ceci dans l’unique objectif de ne pas compromettre son activité de lotisseur »..
Compte tenu des informations adressées au maire durant la décennie 2000 par les services de la préfecture, la justice a estimé que celui-ci « aurait dû observer que tous les signaux d’alerte relatifs au risque d’inondation étaient activés lorsqu’il a reçu les messages d’alerte ».
Cependant, il n’a pas tenu compte de ces messages : l’élu ne s’est pas déplacé à la mairie pour consulter les informations relatives au phénomène attendu et les consignes en résultant, notamment celle de surveiller la montée des eaux lorsqu’on est riverain d’un estuaire.
Le jugement retient que « la passivité du maire a été totale. Durant des années, il lui avait été enjoint de mettre en place un dispositif d’alerte et de secours, sans résultat. ».
Les juges ont estimé que le maire avait pleinement connaissance du risque de submersion de la zone en cours d’urbanisation.
Or, il était juridiquement le seul responsable de la délivrance des permis de construire. C’est pourquoi ils ont considéré que « la question de l’instruction des dossiers par la DDE, et des carences, certaines, de cette dernière est profondément accessoire ».
Personnes auditionnées lors du déplacement en Vendée le 10 juin 2015
M. Jean-Benoît ALBERTINI, Préfet de Vendée
Mme Anne-Marie COULON, Présidente de l’Association des maires et présidents de communautés de Vendée
M. Marcel GAUDUCHEAU 1er Vice-Président du conseil départemental de Vendée
M. Patrick JOUIN, Maire de la Faute sur Mer
M. Renaud PINOIT, Président de l’Association des victimes des inondations de La Faute-sur-Mer
M. François ANIL, Association des victimes des inondations de la Faute-sur-Mer
Vous pouvez en cliquant sur ce lien télécharger le rapport parlementaire complet sur xynthia
9 réponses à to “Extraits du rapport de la mission sénatoriale du 7 juillet 2015”
Laisser un commentaire
Vous devez être connecté pour laisser un commentaire.
Xynthia – 5 ans après la tempete qui avait tué 47 personnes, un rapport sénatorial déplore l’insuffisance des mesures anti inondations et l’absence de culture du risque sur notre territoire, reportage et analyse dans ce journal.
Découvrez la vidéo replay de 24 Heures Sénat du mardi 7 juillet présenté par Delphine Girard pour un décryptage complet de l’actualité du Sénat.
http://www.publicsenat.fr/lcp/politique/grece-alexis-tsipras-tempete-xynthia-replay-video-24h-senat-mardi-7-juillet-2015-98651
Le reportage sur Xynthia se trouve vers 12min30s.
Le rapport au format PDF:
N° 536
SÉNAT
SESSION ORDINAIRE DE 2014-2015
Enregistré à la Présidence du Sénat le 18 juin 2015
RAPPORT D ́INFORMATION
FAIT au nom de la délégation aux collectivités territoriales et à la décentralisation (1)sur Xynthia 5 ans après : pour une véritable culture du risque dans les territoires,
Par MM. François CALVET et Christian MANABLE,
Sénateurs.
http://www.senat.fr/rap/r14-536/r14-5361.pdf
Me Seban est avocat et un bon avocat est capable de défendre avec aplomb et preuves à l’appui une chose et son contraire…
Il se livre là à un exercice difficile puisqu’il devra défendre RM en Appel et qu’il s’exprime sur l’obligation d’informer la population sur les risques alors que son client a ouvertement failli dans ce domaine ce qui a entraîné le décès de 29 personnes et la mise en danger de centaines d’autres.
C’est très choquant pour les victimes et je pense qu’il aurait pu attendre la fin de la procédure pour aborder ces sujets avec plus d’honnêteté intellectuelle.
Quant à l’extrait du rapport des sénateurs, il reprend très clairement les points forts du jugement mais j’aurais aimé lire le compte rendu de leur travail en totalité. Où trouver ce texte?
de: http://www.info-chalon.com/articles/ailleurs/2015/07/12/14995-inondations-risques-naturels-et-ppri-on-refuse-de-partager-une-culture-du-risque-pour-didier-seban.html
Didier Seban :
« … On se heurte à des intérêts individuels déjà, car chacun a envie que sa parcelle soit constructible, de rénover sa maison, de ne pas faire trop de frais. Chacun a envie que ça n’arrive jamais au fond. C’est humain. Chacun nie donc ce risque. Et puis, être l’oiseau de mauvais augure, le porteur de mauvaise nouvelle, est une fonction que la plupart des élus ne veulent pas supporter. On refuse de partager une culture du risque.
La France est devenue une France de propriétaires. La propriété immobilière est sûrement ressentie comme la première source de richesse. Les maires sont soumis à cette pression là. Soit au travers de demandes de permis de construire, soit au travers de gens qui construisent de manière irrégulière. .. »
Ce qu’en pense le tribunal cité par la commission sénatoriale:
« Les juges ont également considéré que l’adjointe au maire, en sa qualité de présidente de la commission d’urbanisme, était au fait de tous les documents attestant du risque d’inondation de sa commune.
La question du risque n’ayant pas été inscrite aux débats des réunions de cette commission, ils ont estimé que l’adjointe avait privé ses collègues d’une réflexion sur les prescriptions de sécurité à suivre. En fin de compte, selon les juges, la commission n’a pas eu la possibilité de suspendre à titre conservatoire le processus d’urbanisation dans le secteur vulnérable.
Enfin, le tribunal a établi que le Conseil municipal n’a jamais été convoqué pour un débat sur les risques naturels.
« Il s’agit (…) d’une véritable captation délibérée de la connaissance du risque, pour des motifs évidents liés à l’image touristique idyllique de la commune, et à la poursuite, coûte que coûte, de son développement ».
Les juges ont même considéré que la première adjointe avait
« délibérément choisi de faire de la rétention d’information ».
C’est la faute à tout le monde, « la France de propriétaires », ceux qui veulent le devenir, « la plupart des élus », et donc que voulez vous que notre pauvre René y fasse.
NON, à La Faute-sur-Mer, aucune victime n’avait une parcelle inconstructible pour laquelle il aurait fait pression sur le maire pour la rendre constructible. Non aucune construction n’était irrégulière du fait des victimes. Cessez ces insinuations ou donnez des faits précis aux juges!
NON, aucune victime n’a nié le risque, puisque venant pour la plupart d’ailleurs, personne ne les en a informé. C’est choquant de vouloir ainsi faire porter aux victimes la responsabilité de leur malheur alors qu’on les a trompé intentionnellement.
Par contre, OUI l’adjointe au maire chargée de l’urbanisme, Mme Babin, avait envie que ses terrains à vache deviennent constructibles, les a fait lotir et vendu jusqu’au dernier avec l’aide de son fils.
OUI, la « pression immobilière » est venue du sein même du conseil municipal réduit à Mme Babin et René Marratier. D’après Me Seban c’est humain, même quand les conséquences dépassent l’entendement humain. C’est certain, ni elle ni le maire n’ont voulu être « les oiseaux de mauvaise augure » à l’encontre de leur propre » intérêt individuel ». Me Seban serait-il d’accord avec le « conflit d’intérêt » évoqué pendant le jugement?
Personne n’a fait de pression immobilière pour habiter ces zones dangereuses mais au contraire ces lotissements ont été proposés à la vente en « faisant délibérément de la rétention d’information ».
La « plupart des élus » se comporteraient de la même façon? Cette dilution hypothétique de la faute n’enlève pas la responsabilité de R.M.. Cela n’incite qu’à rendre exemplaire la sanction prononcée pour calmer les ardeurs des autres Marratier en puissance.
Je suis comme toi Fauxfautais, je trouve la ligne de défense étonnante. Faut dire que de défendre RM, ce n’est pas coton, vu l’accumulation de dysfonctionnements majeurs et un rapport à la loi quasi nul.
Que Seban soit aussi l’avocat de la commune, ça me laisse pantoise. Peut-être que l’actuelle municipalité n’y voit rien à redire ? Ou qu’elle ne peut pas en changer ? On n’en sait rien, cet aspect de l’histoire n’a jamais été l’objet de commentaires.
A ceci près que lorsque mécaniquement, remonte vers elle, les demandes d’indemnités des parties civiles, le conseil de PJ est Seban. Ca fait bizarre, hein ?
de: http://www.info-chalon.com/articles/ailleurs/2015/07/12/14995-inondations-risques-naturels-et-ppri-on-refuse-de-partager-une-culture-du-risque-pour-didier-seban.html
Didier Seban :
« … Ce que j’ai découvert avec l’affaire Marratier et le procès Xynthia, c’est un pays qui refuse de voir le risque…On ne considère pas les citoyens comme des gens adultes à qui on dit : « voilà les risques » et avec qui on débat, qui sont susceptibles de les prendre en compte eux-mêmes… »
Le tribunal cité par le rapport sénatorial :
«… a été indéniablement sensibilisé à la dimension du risque naturel majeur d’inondation marine affectant sa commune .
Toutefois, il n’a pas informé les habitants de sa commune de l’existence de ce risque.
L’article L. 125-2 du code de l’environnement dispose à cet égard que « dans les communes sur le territoire desquelles a été prescrit ou approuvé un plan de prévention des risques naturels prévisibles, le maire informe la population au moins une fois tous les deux ans, par des réunions publiques communales ou tout autre moyen approprié, sur les caractéristiques du ou des risques naturels connus dans la commune, les mesures de prévention et de sauvegarde possibles, les dispositions du plan, les modalités d’alerte, l’organisation des secours, les mesures prises par la commune pour gérer le risque ».
La défense de René Marratier ne manque pas d’air et n’est pas à une contradiction près par rapport à ce qu’a démontré le tribunal.
Ce seraient les victimes qui refuseraient de voir les risques! C’est qui ce « On » qui aurait dû nous prévenir? Si c’est l’état, il a mainte fois alerté le maire de La Faute. Peut-être ne fait-il pas partie des gens adultes puisqu’il n’a pris en compte aucun de ces avertissements et ne nous a pas donné une chance de prendre en compte le risque spécifique à sa commune.
Inondations, risques naturels et PPRI – « On refuse de partager une culture du risque » pour Didier Seban
http://www.info-chalon.com/articles/ailleurs/2015/07/12/14995-inondations-risques-naturels-et-ppri-on-refuse-de-partager-une-culture-du-risque-pour-didier-seban.html
Bon, désolée pour les quelques fautes que j’ai aperçues en relisant mon dernier post. L’émotion, sans doute…
Allez ! Bon 14 juillet !
A ce propos, les animations proposées par Bernard Leclerc nous changent la vie !… Niveau sonore : Rien à redire. Une certaine autre atmosphère plane sur ces animations. C’est bienvenu.
Merci à lui, pour cet effort.
A part la théorie du complot que tente de maintenir les soutiens de RM et RM lui-même, on ne peut pas faire plus clair, y compris sur la question de la DDE et des « services instructeurs » comme il dit toujours. Ce rapport sénatorial où la Présidente de l’association des maires de Vendée a pu, elle aussi, s’exprimer librement, est accablant pour l’ancien maire de La Faute et son adjointe.
On peut s’étonner de voir RM continuer d’arpenter les rues du village, boire aux terrasses de bons coups entourés de ses amis, en riant très fort. N’importe lequel d’entre nous serait décomposé d’angoisse et accablé par la possible perspective de plusieurs années de prison, jetant sur son nom et celui de ses enfants une ombre infamante. La pétition lancée pour le soutenir, comme celle des Babin, n’a pas eu le succès escompté, c’est le moins que l’on puisse dire. Mais le déni protège de tout, et est même extrêmement contagieux. On aura été dans une sorte de folie jusqu’au bout…