Archive pour le 2 décembre 2015

  • Comme ceux des Babin, les avocats du dernier prévenu, René Marratier, ont jeté l'opprobre sur les services de l'Etat, minimisant le rôle de leur client dans le procès Xynthia.
    Comme ceux des Babin, les avocats du dernier prévenu, René Marratier, ont jeté l’opprobre sur les services de l’Etat, minimisant le rôle de leur client dans le procès Xynthia. | AFP.a

De notre envoyée spéciale Iris Péron

Comme ceux des Babin, les avocats du dernier prévenu, René Marratier, ont jeté l’opprobre sur les services de l’Etat, minimisant le rôle de leur client dans le procès Xynthia.

Chacun de ses trois avocats s’est attaché à le démontrer ce mercredi après-midi : le procès de Xynthia, c’est celui de René Marratier, « cet homme de l’ancien temps », « maire d’une petite commune », « un peu bourru », contre les services de l’Etat, des « experts », des « spécialistes ».

« On vous demande de juger un système d’irresponsabilité pour l’Etat et de super-responsabilités pour le maire », tempête Me Seban, le défenseur chargé d’évoquer la personnalité de l’ancien édile de la Faute-sur-mer entre 1989 et 2014, et toujours conseiller municipal.

L’Etat en ligne de mire

René Marratier, retraité de 63 ans et personnage clé du procès, est jugé en appel à Poitiers pour 29 homicides involontaires et mise en danger de la vie d’autrui, après la submersion marine meurtrière de sa commune, dans la nuit du 27 au 28 février 2010.

Aujourd’hui, l’homme « pour qui tout s’est écroulé » et à qui on reproche à chaque intervention des parties civiles un manque de compassion à l’égard des victimes, « broie du noir, se repasse le film des événements. » « Il ne peut pas porter tout seul les conséquences de cette catastrophe », s’énerve son avocat.

La défense des deux autres prévenus, l’ex-adjointe à l’urbanisme Françoise Babin et son fils, président de l’association de surveillance de la digue de la Faute, Philippe Babin, mettait déjà en avant ce mercredi matin, des dysfonctionnements de l’Etat.

Ici, c’est même le silence sourd des services de l’Etat, que fustigent minutieusement, à grand recours de détails techniques, Me Seban, Levy et Hénon. En jetant principalement l’opprobre sur le préfet de l’époque, Lataste, qui aurait dû, à maintes reprises, selon eux, prendre « la place de René Marratier », notamment le soir du 27 février, quand la tempête grondait. Ajoutant : « Les préfets ont mis 10 ans avant de faire un PPRI, c’était leur job, ce pourquoi ils étaient payés. »

« L’Etat ne l’a pas aidé »

Que ce soit pour la mise en place d’un diagnostic des risques de submersion et d’inondation, d’un Plan de prévention des risques d’inondation (PPRI), à chaque fois, René Marratier a, selon ses défenseurs « demandé l’aide de l’Etat. Mais l’Etat ne l’a pas aidé » alors que « dans cette commune, on va partout s’appuyer sur l’Etat. Il y a des conventions avec l’Etat pour tout ».

Marratier et l’Etat, pour la défense, c’est une relation « ambivalente » de Je t’aime/moi non plus : « Il lui demande tout et dans le même temps s’en méfie », argue Me Seban, soulignant néanmoins un sentiment d’injustice.  « On ne peut pas condamner celui-ci à quatre ans de prison et tout passer à l’Etat », clame-t-il, face à son client, l’ex-maire, le « roi René » comme l’appellent certains de ses administrés, qui a les yeux rougis à la fin de sa plaidoirie.

L’affaire est mise en délibéré au 4 avril, à 10 h.

  • L'ancien maire de La Faute sur Mer, René Marratier, son adjointe à l'urbanisme Françoise Babin, et son fils, Philippe Babin, promoteur immobilier.
    L’ancien maire de La Faute sur Mer, René Marratier, son adjointe à l’urbanisme Françoise Babin, et son fils, Philippe Babin, promoteur immobilier. | Photo AFP.

Iris PÉRON.

Au dernier jour du procès de la tempête Xynthia, la défense commune de la mère et du fils Babin s’est évertuée à mettre en avant les carences décisionnaires de l’Etat.

« L’État préfère dans ce dossier une injustice à un désordre ». C’est sur cette phrase énoncée ce mercredi matin, dans la salle d’audience du tribunal de Poitiers, qu’est basée l’entière plaidoirie des avocats de Françoise et Philippe Babin, mère et fils, prévenus dans le procès Xynthia.

Tous les deux ont été condamnés à de la prison ferme en première instance, deux ans et 75 000 euros d’amende pour Françoise Babin, 18 mois ferme pour Philippe – des peines reprises, mais assorties d’une part de sursis par l’avocat général, mardi.

Elle, adjointe à l’urbanisme pendant plus de 10 ans à la Faute-sur-mer et promoteur immobilier, ne connaissait pas la cote de référence, au dessus de laquelle les habitations de la commune pour lesquelles elle signait des permis de construire doivent être bâties, arguent Me Rocheron Oury et Me Charrière Bournazel.

« Elle ne rédigeait rien »

Aux dires de ses défenseurs, Françoise Babin, ne faisait d’ailleurs que signer les demandes de permis de construire que lui présentaient les services de la direction départementale de l’équipement (DDE), « elle ne rédigeait rien », « ne changeait pas une virgule » aux dossiers. Avant que les demandes n’arrivent sous ses yeux, elles étaient même instruites par trois services différents de l’État. Et cette simple « élue », ne faisait de toutes les façons pas le poids, face à des « fonctionnaires spécialistes et payés ».

Des dysfonctionnements de l’État ?

Le duo d’avocats affirme que c’est donc l’État – auteur selon eux de carences administratives dans ses services – le principal responsable dans cette catastrophe, qui a fait 29 morts, dans la nuit du 27 au 28 octobre 2010, dans la station balnéaire vendéenne soudainement submergée, malgré sa digue, par une marée glaciale, destructrice et sans précédent.

Des affirmations étayées par la déposition, la semaine passée, du sénateur PS Alain Anziani,qui estime que ce drame est le résultat de dysfonctionnements administratifs, dont l’État ne peut se dédouaner complètement. Ses propos ont évidemment été repris par les avocats de la défense ce mercredi matin.

Et la défense octroyée à Philippe Babin – lui aussi promoteur immobilier – un peu moins longue que celle de sa mère, est également allée en ce sens. Celui qui est aussi président de l’association de surveillance de la digue n’a jamais manqué à ses obligations, pour ses avocats, durant toutes ces années, « il a fait ce qu’il avait à faire. »

Et comment justifier l’absence de surveillance de la digue, le 27 février 2010, alors que tous les voyants pour prédire une montée des eaux sont au rouge ? Ce n’est pas lui qui était chargé de s’en charger, mais un fonctionnaire de l’État, qui ne s’est pas déplacé ce jour-là, rappellent ses avocats, en en profitant pour écarter d’un revers de manche, en milieu de plaidoirie, les présomptions de conflit d’intérêt entre le fils et la mère. Et de conclure devant la cour : « Il faut qu’on arrête de faire de M. et Mme Babin des boucs-émissaires »

La défense de l’ex-maire de la Faute-sur-mer, René Marratier, reprendra ce mercredi après-midi, pour les dernières heures du procès en appel.

René Marratier, ancien maire de La-Faute-sur-Mer, avait été condamné à quatre ans de prison ferme en première instance © Sipa/SEBASTIEN SALOM-GOMIS

La tempête Xynthia avait fait 29 mort en février 2010. A Poitiers, au terme du procès en appel des anciens élus de La-Faute-sur-Mer, la défense a plaidé la relaxe, comme lors du premier procès.

Il faudra attendre le 4 avril, à 10h, pour connaître la décision du tribunal d’appel de Poitiers. Il jugeait depuis deux semaines les responsables de la mort de 29 personnes en 2010, lors du passage de la tempête Xynthia. L’avocat général a requis quatre ans de prison ferme et l’interdiction définitive d’exercer un mandat public, à l’encontre de René Marratier, maire de la commune de 1989 à 2014 et toujours conseiller municipal.

Les réquisitions suivent presque les premières condamnations

Pour la défense, ces réquisitions sont « violentes » et « injustes ». René Marratier « a toujours pensé œuvrer pour le bien de ses concitoyens », a insisté l’un des avocats alors que la veille, l’avocat général rappelait qu’il n’avait pas informé ses administrés des risques d’inondations et n’avait pas organisé de surveillance de la digue pendant la tempête.

Deux ans de prison dont quinze mois ferme, et 75.000 euros d’amende ont été requis pour « homicides involontaires » contre Françoise Babin, ancienne adjointe à l’urbanisme. 18 mois de prison dont neuf ferme ont également été requis contre son fils Philippe Babin.

Le maire et son adjointe à l’urbanisme avaient délivré des permis de construire dans la zone endeuillée, sans faire référence à une hauteur minimale. Les maisons en question auraient pourtant dû avoir un étage, en raison du risque de submersion.

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Zone interdite (mkv)

Des catastrophes pas si naturelle que ça (flv)

Documentaire de l'agence CAPA diffusé sur FR3 (wmv)

Débat avec PPDA sur FR3 (wmv)

Audition du préfet au sénat (flv)

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