Archive pour le 18 mars 2016

…a dit le Président Mac Mahon en 1875 devant la crue de la Garonne. À présent, nos dirigeants annoncent qu’ils feront le nécessaire. Le nécessaire, non ; une partie du suffisant, mais à nos frais, à nous autres assurés

crue

Michel Crinetz, ancien superviseur financier

Vous pensez qu’il est interdit de construire en zone inondable ? Mais alors, pourquoi, selon l’Institut de l’environnement (IFEN, dissous en 2008), 100 000 bâtiments ont-ils été érigés entre 1999 et 2006 en zone inondable ?

Et couverts par les assureurs ; sans surprime, cela serait anti-commercial. Et puis, quel scandale cela ferait, sur les chaînes d’information en continu, de voir les gens éplorés, qui ont tout perdu, et à qui on aurait opposé en plus un refus d’assurance, du reste obligatoire.

Pourtant, nos dirigeants ont tout promis, tout prévu, tout organisé, tout mis en œuvre ; heu, non, pas tout mis en œuvre. Certes sont prévus les plans de prévention des risques d’inondation (PPRI), les plans d’action pour la prévention des inondations (PAPI), les plans de prévention des risques naturels (PPRN), les plans communaux de sauvegarde (PCS, obligatoires depuis la loi 2004-811), le document d’information communal sur les risques majeurs (Dicrim). C’est compliqué : il faut analyser, expertiser, discuter, négocier, notifier, financer, voter, interdire, après avoir consulté tous les intéressés. C’est très long, du moins quand la procédure est engagée.

Beaucoup de communes n’ont pas fini ; beaucoup même, pourtant directement concernées, n’ont pas commencé. Même des communes inondables, et même très inondées ; et plusieurs fois, faisant à chaque fois l’objet d’un arrêté de catastrophes naturelles. Et donc les victimes sont indemnisées par les assureurs, ainsi forcés d’augmenter leurs tarifs, et par le fonds des catastrophes naturelles, ainsi forcé d’augmenter les taxes sur les primes d’assurances, qui sont passées de 5,5 % en 1982 à 12 % en habitation, et à 6 % en assurance auto.

“Pourtant, nos dirigeants ont tout promis, tout prévu, tout organisé, tout mis en œuvre ; heu, non, pas tout mis en œuvre”

Sur les 32 communes bénéficiant d’un arrêté dans le Var et les Alpes-Maritimes, 14 n’avaient pas de PPRI, de sorte que les assurés paient une franchise. Pourtant Mougins, Valbonne, Roquefort-les-Pins ont bénéficié depuis 1982 de 10 à 17 arrêtés d’indemnisation chacune. Même celles qui s’en sont dotées ne semblent pas avoir pris de réelles mesures de prévention, puisque le coût des sinistres ne cesse d’augmenter à Cannes, Antibes, Nice et Fréjus. Après tout, les travaux apportent de l’activité à la commune, et les logements rapportent des taxes locales.

Certains assureurs commencent à réagir et, par exemple, refusent d’assurer les habitants du rez-de-chaussée ; mais couvrent les habitants des étages ; lesquels ont garé leur voiture au sous-sol ; et meurent noyés quand ils essaient de la sauver des eaux ; ce qui se comprend, car ils en ont besoin pour aller travailler et faire leurs courses.

À la Faute-sur-Mer la bien nommée, les braves gens qui voulaient avoir une villa les pieds dans l’eau ont eu de l’eau par-dessus la tête. Pour le coup, après bien des tergiversations, on a condamné le maire à la prison ; il a fait appel bien sûr, c’est toujours la faute des autres… Et c’est le seul exemple, semble-t-il.

Finalement, c’est comme dans la banque.

“Certains dirigeants prennent des mauvaises décisions, et y gagnent. Mais au moment de payer les conséquences, ce ne sont jamais eux qui paient.”

Certains dirigeants prennent des mauvaises décisions, et y gagnent. Mais au moment de payer les conséquences, ce ne sont jamais eux qui paient. C’est la collectivité des assurés, ou des contribuables, ou maintenant pour les banques, la collectivité des actionnaires, des créanciers obligataires, et des fonds de sauvetage, certes alimentés par une contribution des banques, mais qu’elles répercutent sur leurs clients, par exemple via les frais de tenue de compte. Pas les bonus des dirigeants et des traders. Parfois les traders sont poursuivis ; les dirigeants, jamais.

Mais il reste quand même une différence entre les assurances et les banques. Les banquiers ne pourront pas dire que c’est la faute au réchauffement climatique…

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